Stopper (ou complètement changer) la politique climatique reste un tabou au niveau de l’UE

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Stopper (ou complètement changer) la politique climatique reste un tabou au niveau de l’UE

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 29 octobre 2024
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Alors que les dirigeants européens mettent fin aux tabous sur la migration, la politique climatique reste inchangée

Lors du sommet européen du 17 octobre à Bruxelles, le Premier ministre polonais Donald Tusk a réussi à convaincre les autres dirigeants de l’UE de soutenir son idée selon laquelle un État membre peut invoquer des raisons de sécurité pour justifier la suspension des droits d’asile.

Un autre sujet à l’ordre du jour du sommet de l’UE, la compétitivité, n’a pratiquement pas été abordé. Pourtant, avant le sommet, la principale association professionnelle allemande, BDI, avait lancé un avertissement : la désindustrialisation n’était plus un risque, mais une réalité. L’association a déclaré : « Aujourd’hui, ce risque [de désindustrialisation] est devenu une réalité dans des secteurs importants de l’industrie. »

La raison principale est bien sûr la flambée des prix de l’énergie en Europe. Le système d’échange de quotas d’émission de l’UE, qui fonctionne comme une véritable taxe sur le climat, est au cÅ“ur de cette situation. Le prix du gaz naturel dans l’UE devrait être cinq fois plus élevé qu’aux États-Unis en 2025. Le coût de cette taxe climatique européenne est à lui seul plus élevé que le coût total du gaz naturel aux États-Unis.

En outre, l’annonce par Google et Amazon de la construction de petits réacteurs nucléaires afin de disposer d’une électricité suffisamment bon marché pour développer des produits liés à l’intelligence artificielle (IA) indique que le problème énergétique de l’Europe affectera également gravement l’innovation dans le domaine de l’IA.

La réduction des émissions de CO2 est au cÅ“ur des politiques climatiques punitives de l’UE. Alors qu’en Europe, un grand changement d’ opinion est heureusement visible en ce qui concerne l’énergie nucléaire – même si les deux nouveaux commissaires européens désignés responsables de la politique énergétique sont anti-nucléaires – le système d’échange de quotas d’émission de l’UE reste une vache sacrée.

Il faut que cela change. D’autres politiques sont envisageables pour réduire les émissions de CO2. Par exemple, dans une nouvelle étude, le Warsaw Enterprise Institute et des groupes de réflexion similaires suggèrent de remplacer l’« Accord de Paris » collectiviste par un « Accord sur le climat et la liberté ». Ce traité international verrait les signataires bénéficier d’avantages commerciaux s’ils mettent en Å“uvre des politiques de marché libre favorables au climat.

Selon les think tanks , cela permettrait de « débureaucratiser l’économie », ainsi que « des changements fiscaux (…) pour rendre l’investissement en PP&E (Property, Plant, and Equipment) plus rentable de manière à inciter les entreprises non seulement à maintenir leurs capacités actuelles, mais aussi à se moderniser et à développer de nouveaux projets ». Les subventions, quelles qu’elles soient, devraient être supprimées de manière ordonnée et progressive ».

L’importance de l’innovation

En résumé, cette approche mettrait l’accent sur l’innovation plutôt que sur une approche punitive. Malheureusement, l’UE n’a absolument pas l’intention de l’envisager et poursuit au contraire à toute vapeur son projet de tarif climatique protectionniste CBAM, ce qui a provoqué l’ ire de partenaires commerciaux tels que l’Inde. Au Royaume-Uni, un débat est en cours sur la question de savoir s’il faut copier la folie de l’UE. Une nouvelle étude de la UK Growth Commission avertit que si le Royaume-Uni devait le faire, cela « pourrait entraîner des pertes de PIB par habitant de l’ordre de 150 à 300 livres sterling », voire jusqu’à 650 livres sterling, dans le cas où les chaînes d’approvisionnement se réaligneraient sur les producteurs aux coûts les plus bas. Les chercheurs ont également calculé les avantages de l’approche consistant à remplacer l’accord de Paris par l’accord mentionné sur le climat et la liberté, les estimant à 1 000 livres sterling par habitant.

Plutôt que de refuser d’envisager des changements à sa taxe climatique ETS, l’UE a décidé au début de l’année d’étendre le système aux carburants routiers et aux combustibles de chauffage, frappant ainsi durement les consommateurs. C’était avant l’élection du Parlement européen, mais la Commission ne semble pas avoir beaucoup appris du résultat de ce vote. Il vient d’être révélé que le commissaire européen Hoekstra souhaite que l’UE s’en tienne à son projet controversé d’interdiction de facto des moteurs à combustion à partir de 2035. C’est l’une des raisons de la crise actuelle du secteur de la construction automobile en Europe. Cela ne s’invente pas.

Le sommet européen d’octobre a le mérite d’envisager enfin des politiques allant dans le sens de ce que fait l’Australie depuis 20 ans maintenant, évitant ainsi le terrible bilan résultant de l’approche chaotique de l’UE. En revanche, en matière de compétitivité, l’UE n’est absolument pas prête à explorer d’autres options politiques. Il est peu probable que cela reste le cas. Les dirigeants de l’UE doivent comprendre que les peuples européens attendent qu’ils agissent dans leurs intérêts.

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  • on commence par donner une définition de politique climatique… si c’est uns politique qui permet de régler le climat ou de le régler ” à terme”…
    alors ni la france, ni l’ue ne peuvent pas avoir de politique climatique point barre…

    On peut adopter une politique en accord avec des accords internationaux..

    mais on reste dans la redistribution et dans l’accroissement du taux de taxation.

    la politique en cours est l’etat émet à votre place ( on émet en gros pareil zéro effet théorique sur le climat) …et magiquement la génération qui vient sera contrainte à émettre moins..

    ” je construis une éolienne et cela empêchera la génération qui vient de construire une centrale à gaz…”
    Par quel miracle???
    Certes peut être si on aura détruit notre capacité à les construire…

  • Pourtant, la lutte contre le CO2 sera largement insuffisante, il faut absolument lutter contre une autre molécule bien plus néfaste pour le climat et l’homme : sous forme gazeuse, elle est responsable de 60% de l’effet de serre…. peut provoquer de graves brulures . Sous forme liquide, est responsable de nombreuses noyades, inondations et diverses catastrophes… sous forme solide, responsable d’accidents avec des chutes, glissades et même de naufrages… Il est urgent d’interdire le monoxyde de dihydrogène, responsable de ces maux ! … (Hi Hi).

  • Seule la France pourrait affronter le mastodonte bureaucratique européen et entrainer d’autres pays dans son sillage. Malheureusement, nous sommes tellement endettés que nous devons nous mettre à plat ventre pour quémander l’indulgence de l’UE.
    Nous allons donc continuer à subventionner les VE chinois, à interdire les chaudières à gaz alors que nous avons un réseau de canalisations, à subventionner le chauffage au bois alors qu’il est le plus polluant, etc.
    Nos dirigeants nous ont tellement mis dans le pétrin qu’ils sont incapables de nous en sortir.

  • Hubris de nos dirigeants ou quand la politique de tout un continent se bâtit sur un fondement de pures illusions:
    “I want this decade to be the Roaring Twenties of climate action and climate investment. Europe must lead this change. It is our last chance to stop climate change. And it is a once-in-a-generation opportunity to become global leaders in the economy of the future.”
    U von der Leyen – 24/03/2021

    • Remarquez qu’Ursula dit: JE VEUX !
      Quant à l’économie du future de l’Europe, ce sera celle du retour au Moyen âge! Et c’est bien parti vu l’écart qui se creuse entre l’UE et le reste des pays développés. Le prix de l’énergie étant le carburant de l’économie.

  • Le titre serait préférable en français correct :
    “Stopper (ou complètement changer) la politique climatique, qui reste un tabou au niveau de l’UE”
    Ou, en mettant la fin en sous-titre :
    “Stopper (ou complètement changer) la politique climatique
    Un tabou au niveau de l’UE”
    Ou encore, en ajoutant une virgule :
    “Stopper (ou complètement changer), la politique climatique reste un tabou au niveau de l’UE”

    • Un infinitif ou une proposition infinitive peuvent parfaitement être le sujet d’une phrase.
      « Se nourrir est un besoin, savoir manger est un art. » François Rabelais.

  • Si nos politiques et la grosse commission de Bruxelles étaient capables de changer le climat, ça se saurait et ça se serait fait depuis longtemps et pas seulement à coup de taxes et vexations diverses!
    Quant au CO2 et sa responsabilité supposé dans un effet de serre fantasmé et inexistant, il serait utile de rappeler souvent que sans CO2 il n’y aurait pas de vie sur terre car c’est dans l’atmosphère que les végétaux trouvent le CO2 et donc le carbone nécessaire à leur croissance, et qu’en prime, ils nous font cadeau de l’oxygène libéré qui nous permet de respirer. Et tous ces bienfaits grâce à l’énergie solaire transformée qui est la seule dont dispose la terre.
    Serait-ce trop demander que les gens qui prétendent diriger nos vies aient au moins des compétences (vérifiées par un examen dans le domaine scientifique) leur permettant de comprendre les bases de la vie terrestre?

  • Les dirigeants de l’UE n’en ont strictement rien à faire des intérêts des Européens. Ce sont des idéologues qui se prennent pour des génies ayant toujours raison contre le vulgum pecus!

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