Covid-19 : alerte maximale à Paris, des mesures à géométrie variable

Selon le préfet de police, nous franchissons une « nouvelle étape » nécessaire devant une épidémie qui « va trop vite ». Les bars seront fermés, mais pas les restaurants, et sous certaines conditions sanitaires.

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Vous n'avez pas confiné notre colère. Paris 4ème. 26 mai 2020 By: Paola Breizh - CC BY 2.0

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Covid-19 : alerte maximale à Paris, des mesures à géométrie variable

Publié le 5 octobre 2020
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Par Frédéric Mas.

Ce matin, la préfecture de Paris a annoncé les nouvelles mesures politiques contraignantes qui allaient s’appliquer à Paris afin d’enrayer la progression de la crise de la Covid dans la capitale.

L’exercice était autant une annonce de nouvelles restictions que de communication bureaucratique visant à vendre l’idée d’une cohérence des décisions gouvernementales à un moment où le doute s’installe. Ce ne sont d’ailleurs pas les déclarations de Marlène Schiappa qui vont rassurer, puisqu’elle a déclaré que le protocole sur les restaurants qui s’appliqueront demain ont été écrits « dans la nuit ».

Selon le préfet de police, nous franchissons une « nouvelle étape » nécessaire devant une épidémie qui « va trop vite ». Les bars seront fermés, mais pas les restaurants, et sous certaines conditions sanitaires. Les établissements professant des activités sportives seront fermés, sauf pour les mineurs et les scolaires, à la demande d’Anne Hidalgo. La musique sur la voie publique continuera a être interdite, ainsi que tous les rassemblements festifs dans les lieux publics, le tout pour empêcher le trop grand brassage de population.

Dimanche, Matignon avait indiqué à l’AFP que Paris serait placée en zone d’alerte maximale pour 15 jours en raison de la circulation accrue de la covid-19. La capitale se prépare à rejoindre la région d’Aix-Marseille dans cette catégorie prévue par l’État d’urgence sanitaire pour ce mardi.

Les mesures avaient suscité l’agacement de nombreux Franciliens. Il ne risque pas de disparaître avec les nouvelles annonces.

Parmi les remarques les plus courantes, il y a le sentiment que les pouvoirs publics appliquent un double standard, l’un à la restauration et aux bars, l’autre aux transports en commun et à l’école. On accuse les premiers établissements d’encourager la circulation du virus tout en fermant les yeux, essentiellement pour des raisons pratiques, sur les seconds.

Plus généralement, l’impossibilité de prévoir quelles mesures et quelles dispositions vont être prises, puisqu’elles varient d’une région à l’autre, d’un préfet ou d’un maire à l’autre sur l’ensemble du territoire, ne fait que renforcer le caractère anxiogène et arbitraire des mesures de police sanitaire auprès des administrés.

Les limites de la politique par consensus

Jusqu’à la mise sous cloche d’Aix-Marseille, les pouvoirs publics pensaient pouvoir continuer à restreindre les libertés publiques en s’appuyant sur le consensus suscité par la peur du virus. Ce consensus s’effrite de plus en plus rapidement devant les incohérences d’un gouvernement qui donne l’impression de fonctionner au jour le jour, en changeant ses indicateurs au gré des humeurs d’une opinion publique chauffée à blanc.

En cause, la fausse unanimité appuyée sur la légitimité « scientifique » d’un conseil créé de toutes pièces par le politique dont se réclame la bureaucratie pour imposer ses décisions, qui est en train de démonétiser et la parole des politiques, et la parole des experts scientifiques.

En annonçant une différence de traitement entre bars et restaurants, le préfet de Paris pourrait aussi susciter la colère des Marseillais qui n’ont pas bénéficié d’une telle mansuétude il y a quelques semaines.

Des mesures pour des mesures

L’incohérence gouvernementale suscite le scepticisme, mais travaille à la communication du sommet de l’État. En effet, cet activisme, aussi peu efficace soit-il ou douteux sur le plan sanitaire, fait oublier aux Français les couacs, l’inaction et les mensonges des gouvernants au moment où le virus saturait effectivement les salles de réanimation des hôpitaux et les Ehpad.

Aujourd’hui, dans l’attente d’une hypothétique deuxième vague, le gouvernement Macron est prêt à tout, même à éroder les libertés fondamentales, pour faire oublier ses manquements originels d’il y a quelques mois.

L’arbre qui cache la forêt

L’émotion médiatique suscitée par la possible mise sous cloche de Paris a masqué une information plus importante, passée discrètement dans la nuit du jeudi à vendredi de la semaine dernière : l’Assemblée nationale a voté la prorogation de l’État d’exception au nom de l’urgence sanitaire -à ne pas confondre avec l’État d’urgence sanitaire dont nous sommes officiellement sortis- jusqu’à fin mars.

Cet État d’exception devait prendre fin en octobre. Cette manœuvre liberticide a suscité un tollé dans l’opposition, mais pas seulement. Même le Modem, allié du parti présidentiel, s’est ému d’un « cheval de Troie » attaquant les libertés.

Le préfet de Paris égrène aujourd’hui les mesures sanitaires pour « ralentir » le virus au risque de susciter davantage de confusion administrative et d’entraves aux libertés fondamentales. C’est pourtant toute la France qui devrait songer aujourd’hui à déconfiner pour de bon.

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  • En suisse il y a en moyenne 1,2 morts du Covid par jour pour huit millions d’habitants et les mesures ne sont absolument pas drastiques: juste des masques dans les transports publique et les commerces. En Allemagne on est aussi dans les dix ou quinze pour 83 millions.
    En bref: rien ! La mortalité est normale et ne se distingue pas des autres années, les médias insistent juste sur le Covid avec leur finesse monomaniaque habituelle.
    En France, on oscille entre 40 et 150 soit entre 4% et 9% de la mortalité journalière. Soit les chiffres sont totalement bidons, soit les gens sont très mal soignés par le meilleur système de santé au monde, soit il existe une exception virale comme il existait une exception culturelle française.

    • Au début, on était aussi sur une alternative qui était confinement ou immunité collective.
      La première ne peut se justifier qu’en cas de disparition du virus ou arrivée d’un vaccin.
      Je ne sais pas ce qu’attend ou veut voir le gouvernement, mais hors vaccin point de salut semble être sa ligne de conduite. L’immunité à la suédoise, ils et les média ne connaissent pas, les indicateurs sur la durée des soins et la survie, ils ignorent, les travaux de l’IHU sur les mutations du virus, ils méprisent !

    • Oui en effet, le Pr Raoult entre autres dit cela depuis le début. J’ai retenu sa phrase : toutes les infections virales, y compris respiratoires, se transmettent principalement par les mains. Je l’ai retenu parce que ça paraissait paradoxal.

    • M.Véran a dit lui-même lors de son audition au sénat que les morts du Covid avec le Covid sont classés comme morts
      du Covid. D’ailleurs au printemps ( article encore présent sur internet) le 1er mirt du covid dans le Tarn est Garonne avait eu un accident domestique, pas survécu au traumatisme crânien puis testé positif post mortem.
      Il semble que le même problème se pose pour les hospitalisations et les réanimation s. Toute personne hospitalisée est testé , une bonne chose pour ne pas prendre de risque de contagion, mais ensuite on ne devrait pas la compter comme hosptalusée à cause du civid. De nombreux personnels médicaux signalent cette erreur de comptabilisation.

    • Le taux apparent de reproduction du virus est incompatible avec une transmission généralisée par voie respiratoire. Le coronavirus est, semble-t-il, fragile à l’air libre. Si des études l’ont détecté sous forme d’aérosol, elles ne précisaient jamais s’il était encore actif ni en quelle quantité. Bref, le fantasme de l’aérosolisation, c’était du vent. Par suite, l’intérêt de la généralisation du masque à toute la population était pour le moins douteux. On note que tout ceci est connu depuis mars dernier au moins. Du moins, c’est ce qu’une analyse calme et raisonnable de l’évolution de l’épidémie et des données scientifiques disponibles permettait d’anticiper.

      Les mains, toujours. A laver fréquemment, voire frénétiquement.

  • « tout en fermant les yeux, essentiellement pour des raisons pratiques, sur les seconds. »

    La démarche dans le cadre de la gestion de crise est normale.

    Cependant la nullité crasse en matière scientifique des gouvernants les empêche de comprendre que cela réduit à néant l’efficacité de ces mesures.

    Ce n’est pas les mesures qu’ils faut durcir, mais la stratégie qu’il faut changer : si on ferme la porte le virus entre par la fenêtre et si on ferme la fenêtre il passe par la cheminée. Et si on colmate tout, on meure asphyxié.

  • « … il y a le sentiment que les pouvoirs publics appliquent un double standard, l’un à la restauration et aux bars, l’autre aux transports en commun et à l’école. On accuse les premiers établissements d’encourager la circulation du virus tout en fermant les yeux, essentiellement pour des raisons pratiques, sur les seconds…. »
    Comme incohérence, on peut difficilement faire pire! Ce double standard affiché dans la plus totale décontraction signifie que pour nos gouvernants, la protection contre le virus, ils s’en tapent, ce qui compte c’est juste d’emmerder les gens qui ont le droit de se contaminer dans les transports mais pas de se distraire dans les bars! Ils vont encore nous prendre longtemps pour des buses ?

  • je suis le seul a toujours vouloir claquer la tronche de ce préfet de Paris? il m’insupporte avec sa tête de lèche cul ..

  • Départ définitif de Paris planifié à la fin de la semaine. J’ai accéléré l’organisation au regard des mesures prises par cette armée de bran quignons qui prétendent « contrôler » la circulation du virus.
    Au passage, depuis la mise en œuvre fin août du masque obligatoire partout, le nombre de « cas positifs » a été multiplié par 10. C’est dire si les mesures prises sont efficaces.

    • Mais puisqu’on vous dit que c’est parce qu’il y a trop de réfractaires ! Bon d’accord, vous n’en voyez pas ou si peu, comme moi et nous tous, mais on vous le dit quand même.

      • C’est quand même fou ce méprisante arrogance des bobo-médias: une infirmière me répétait que les Français étaient « indisciplinés », qu’ils étaient « ingouvernables » et que le gouvernement avait bien raison « d’imposer, de fliquer, de sanctionner ».
        Comme si Kim Il-sung avait justifié ses exactions par un mauvais peuple !?
        J’ai répondu que les gouvernants français étaient de catastrophiques incompétents, que leurs mesures depuis 30 ans étaient toutes plus débiles les unes que les autres, que la France avait l’état le plus gros et dépensier au monde et que tout partait en couille ce qui était quand même un exploit de niveau galactique dans un pays qui avait autant d’atouts.
        Elle n’a plus rien dit, mais ça a jeté un froid…

    • Hélas la situation semble identique dans beaucoup de métropoles, port du masque obligatoire dans des rues résidentielles ou l’on ne croise rarement quiconque à Balma proche de Toulouse par exemple.

    • Mais ils ont oublié l’essentiel, les gants, bah pour entrer quelque part y a toujours la poignée de porte communautaire… Gardez toujours vos mains dans vos poches, sage précaution en tout lieu et circonstances. Attendez qu’on vous ouvre la porte.

  • Et là tu t’aperçois qu’en fait, le rouge écarlate a juste été ajouté pour faire ch*** Marseille ! 😀

  • Comment traite-t-on le Covid aujourd’hui? Avez vous des témoignages de gens symptomatiques, toux, fièvre importante, quel traitement est donne? Comme en mars, doliprane et si ça s’aggrave le sali, ou alors a t on un protocole des le début?

    • le SAMU, pas le sali….

    • Comment traite t on le virus…….. Justement, ne pas le savoir est important, le doute entraîne la peur et l’obéissance.mais vu le traitement inflige à Trump…. M’étonnerait que la secu ait les moyens, à part, un doliprane et que le produit gilead est efficace malgré les études foireuses… Sans doute qu’il n’y avait pas de médicament disponible sur le marché comme pour les masques. Idem pour la chloroquine, etc etc

    • Oui ma femme en aout, du doliprane et des antibios coté généraliste. Coté sécu, fallait la murer dans une pièce et lui passer à manger par une trappe. Bon on a rien fait et personne ne l’a attrapé (on s’est testé), donc niveau contagiosité c’est vraiment du flan.

  • Écoutons Bedos, et on verra bien…

  • Mais qu’ont t ils donc contre les bars, c’est suspect, la ligue contre l’alcoolisme en profite elle pour casser du bar ?
    Dans un bar, il n’y a pas que des alcoolos, y a aussi les buveurs de jus de fruits de café de thé etc assis comme au resto.

    • Vous ne vous rendez pas compte : en parlant à 1 m de votre voisin qui parle en même temps que vous, vous avez énormément de chance de faire entrer un postillon dans les 5 cm2 de l’ouverture de sa bouche.

      Alors qu’en mangeant à table et en discutant de manière animée avec vos collègues, il est impossible d’atteindre son assiette de 200 cm2 ou ses mains à 50 cm de distance en contrebas.

      Enfin l’important, c’est que le Fouquets reste ouvert.

  • Je ne pense absolument pas que le gouvernement croie réellement à une seconde vague, mais en terrorisant le pays avec ça, et ils y arrivent en grande partie, si il ne se passe rien comme c’ est prévisible ils s’ en attribueront les mérites…  » On a eu le courage d’ imposer des mesures impopulaires mais voilà le résultat ! » Je vois pas mal de gens autour de moi prêts à gober çà…

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