Principe de précaution : jusqu’où irons-nous ?

Avec le confinement et le principe de précaution décrétés par le gouvernement, s’enfonce-t-on de plus en plus dans l’arbitraire et l’interdit ?

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Principe de précaution : jusqu’où irons-nous ?

Publié le 12 avril 2020
- A +

Par Élodie Keyah.

Dans le cadre de l’épidémie du Covid-19, et au nom de la lutte contre les risques de contamination par les porteurs sains, des supermarchés ont interdit l’entrée aux parents accompagnés de leurs enfants, souvent en bas âge, à moins de les laisser… dehors ou à l’entrée du magasin.

En témoigne Mathilde, mère célibataire de 25 ans qui, malgré ses nombreuses tentatives pour faire ses courses en ligne, a été refoulée d’un supermarché avec sa fille de 4 ans.

Alerté, le Défenseur des droits dénonce une atteinte aux droits des personnes, et en particulier à l’intérêt supérieur de l’enfant.

Parallèlement, la Secrétaire d’État chargée de la lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa, a décidé de créer une adresse mail gouvernementale pour recevoir les signalements des parents isolés et ce, afin « d’ouvrir un dialogue » avec les acteurs concernés.

Réactions saines où chacun répond avec ses armes. Une énième mesure de précaution qui se retourne contre des familles monoparentales, dans l’impossibilité de laisser leur enfant seul, souvent très jeune, à la maison. Dans un contexte de confinement total et obligatoire, la réalité des uns finit par se heurter à celles des autres.

Quand le gouvernement décide de ce qui constitue un motif valable de sortie, de ce qui relève d’un commerce essentiel ou d’un achat nécessaire ; quand sortir votre chien sans un document administratif peut vous valoir une convocation en correctionnelle ; quand les mesures drastiques prises par les autorités pour limiter les effets d’une épidémie se révèlent, in fine, plus nocives pour l’ensemble de la population et des futures générations, est-il réellement nécessaire de rendre la situation encore plus difficile à vivre et s’enfoncer, au nom du principe de précaution, toujours plus chaque jour dans l’arbitraire et l’interdit ?

 

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  • Le « principe de précaution » est consubstantiel du niveau de la responsabilité du décideur, il n’existe que pour limiter la responsabilité qui ne peut pas etre diluée entre les acteurs,
    Plus le décideur est identifiable , plus le principe de précaution est important, voila la regle c’est ce qu’on appelle chez les socialistes le « responsable mais pas coupable »

    • en effet c’est avant tout un precaution pour le « décideur »..
      sauf que ça ne marche pas tout à fait . en fait les precautions mettent en regard le risque mal connu et le coût… on peut toujours leur reprocher de ne pas avoir mis assez cher..
      et on peut toujours leur montrer un endroit ou les mesures ont coûté moins cher.

      la non pertinence des mesures prises est démontrable. Le procès a donc lieu..même si il doit trancher entre incompetence et malice.

      ce qui me frappe est malgré tout, le réticence de la part des « décideurs politique et techniques  » de dire un simple « on ne sait pas »..

      • Dire « on ne sait pas » montre la limite de leur compétence.
        Or l’Etat et de ses serviteurs ont toujours essayé de faire croire que leurs compétences étaient immenses voire sans limite. Ils ne diront jamais une telle phrase…

  • le gouvernement a imposé le confinement sans chercher midi à quatorze heure ; surtout ne pas réfléchir à tout les côtés nocifs de cette décision , c’est trop leur demander ; quand on n’a le trouillomètre à zéro , la prise de décisions hâtives est souvent une mauvaise solution ;

    • c’est surtout qu’ils ont eu peur

      • C’est aussi parce que la propagande médiatique anxiogène les mettait en demeure de faire quelque chose. Quitte à fait n’importe quoi…
        Dans tous les débats qui agitent notre société, il ne faut pas négliger la fabrication de l’opinion publique par les médias (et aussi quelques groupuscules influents).
        Il n’est pas certain que le gouvernement ait toujours prise là-dessus. Il me semble que son discours minimisant l’épidémie visait à contrer celui qui semait déjà la panique dans l’opinion. Attitude justifiée si par ailleurs, il avait pris toutes les mesures pour lutter efficacement contre l’épidémie.

    • Face à une épidémie qu’on veut juguler (on peut aussi décider de ne pas le faire, mais à quel prix ! ), il n’y a qu’une seule solution, vieille comme le monde : le confinement. Sous deux formes : le confinement ciblé ou le confinement total. Quand on n’a ni masque ni test, il ne reste que la deuxième forme…
      Précision : contre la grippe saisonnière, on n’a jamais confiné, malgré les 10000 morts annuels. Le Covid, lui, a ceci de dramatique qu’il envoie des milliers de gens en réa pour des semaines, au risque de saturer le système. Sans être cynique, c’est probablement la principale raison d’être du confinement. Ce qu’on peut reprocher au gvt, par contre, c’est de ne pas l’avoir décidé 15 jours plus tôt, quand l’évidence était déjà là…

      • Oui, sauf qu’on a un traitement efficace s’il est précoce et que la baisse du nombre de cas critiques signale l’amélioration de la situation dans les hôpitaux (à noter que dans certaines zones, ils n’ont jamais été débordés).
        Il faudrait donc reposer maintenant la question d’un confinement général compte tenu de ses conséquences dramatiques (y compris au niveau sanitaire à moyen et long terme)

      • Si il n’y avait que cela à reprocher aux gouvernants français!

      • C’est à chaque individu de choisir sa conduite à tenir. Je m’explique: pour se rencontrer, il faut être deux.
        Ceux qui ne veulent prendre aucun risque reste chez eux.
        Ceux qui préfèrent sortir prennent leurs risques.
        Les uns ne rencontrons pas les autres.
        La liberté c’est d’avoir le choix et de l’assumer.

        • +1000
          Cela me paraît tellement évident. Le prétexte de surcharge des services de réa est faux, il existe 5000 places de réa dans les cliniques que l’état ne veut pas utiliser.

        • Ceux qui préfèrent sortir font prendre aux autres un risque, y-compris à ceux qui n’ont guère le choix d’éviter la rencontre ou pas. Quelqu’un de sensé doit chercher à diminuer le risque qu’il fait courir aux autres, et chacun est sensé, lui-même ne prendra guère de risque non plus grâce à cette attitude des autres.
          Les ados qui se bousculent dehors n’ont pas le sentiment de prendre de risque, et ils ont largement raison. Mais ils en font courir à leurs proches, s’ils ont propagé le virus.

          • « et si chacun est sensé »

            • De toute façon, il falloir en passer par la maladie. Il est impossible d’attendre 1 ou 2 ans un vaccin. Personne ne sait si le virus va être actif en été ou si il reviendra cet hiver. Le confinement n’est pas et n’a jamais été une solution.
              Mais comme pour les précédentes guerres, la France a de mauvais chefs, des armes absentes ou dépassées et la solution préconisée est de se cacher à la cave comme des rats.
              Regardons plutôt du côté des Pays Bas qui n’ont pas plus de morts en proportion, sans confinement.

          • N’infantiliser pas les autres en parlant des ados.
            Vous êtes tombé dans le panneau de ceux qui ivres de pouvoir nous ont assigné à résidence et qui vont très prochainement nous présenter la facture de LEURS décisions.
            Quand certains dont moi veulent exercer leur droit à vivre, il est trop facile de nous opposer votre droit à survivre. Si c’est votre choix, enfermez-vous dans un coffre fort et évitez de donner des leçons.

        • Il y a que des retraités ici ?!
          ?

  • Attention à ne pas tomber dans l’absurde contre absurde. Le problème est de ne pas mettre en avant le sens commun et la responsabilisation individuelle. La mère de famille qui laisse son enfant vagabonder dans les allées du supermarché, le « pas-fini » qui postillonne à 3 mètres pour se plaindre de la longueur de la queue, la tousseuse qui feuillette la revue avant la remettre sur le présentoir, tous ceux-là devraient se voir vite fait mis au ban de la communauté et assommés de réprobations. Pas besoin pour les uns d’en appeler au Principe Constitutionnel de Précaution, ni pour les autres au Droit Supérieur de l’Enfant. Ca n’est pas par une Cour d’Arbitrage et d’autres Commissions et Comités que nous ferons revenir le principe de précaution dans les abstractions utiles à la réflexion mais qu’il n’aurait jamais dû quitter.

    • C’est le problème : nos dirigeants préfèrent durcir les règles s’appliquant à l’ensemble de la population, plutôt que de sanctionner individuellement les manquements de quelques énergumènes aux règles existantes, en l’occurrence le bon sens et le respect d’autrui (en vue d’éviter au maximum de refiler le virus aux autres).
      C’est à la fois de la lâcheté et de la fainéantise (ils ont peur de quelques abrutis fauteurs de troubles) et aussi, j’en suis persuadé, une propension – inavouée, évidemment – au contrôle de plus en plus étroit de la vie des gens, voire à la dictature.
      On observe ce comportement de nos dirigeants dans des tas de domaines. Pour faire court, forts avec les faibles, faibles avec les forts.

    • Encore un commentaire avalé par la machine… d’accord avec vous, responsabilité personnelle et courage politique manquent cruellement, ici.

  • Le principe de précaution , n’existe que dans une phrase débile de notre constitution ou il n’a pas lieu d’être. Au printemps 2019 des rapports remis a nos ministres indiquaient qu’il nous faudrait avoir 2 milliards de masques en stock, soigneusement répartis pour être facilement et rapidement distribuables, et des usines pour assurer notre autonomie de santé. ces évidentes nécessités d’indépendance de survie ont toujours étaient connues, Elles ne sont plus appliquées depuis que nos dirigeants et ceux de L’UE sont des Pantins de la mondialisation destructeur des nations. Dire que la culture française ça n’existe pas c’est annoncer clairement la volonté de la détruire.

    • Pour la nécessité de la mondialisation de la réponse au covid, voir la tribune de Bill Gates https://fr.glbnews.com/04-2020/52782553985033/

    • Ce sont surtout les kits de dépistage qui font défaut (cf un autre article récent sur CP) ; et la souplesse et la réactivité de nos politiques – j’aurais pu ajouter l’intelligence et le sens des responsabilités – pour faire en sorte que nos entreprises et autres labos, y compris vétérinaires, puissent rapidement en produire à grande échelle.

  • Dans la grande foire aux bêtises, mention spéciale à Paris dont les deux édiles, Lallement et Hidalgo (comment s’en étonner), ont interdit le jogging avant 19h00. Résultat : la densité de population dans les rues attend un niveau record à ce moment là !

    • Et ceux qui ont renoncé à leur jogging sont en moins bonne santé et plus vulnérables.

    • mais ils « agissent »…c’est fascinant.. je ne sais plus où des flics utilisent des drones pour voir si un gugusse ne se balade pas sur la plage…et on se moquait des processions pour faire reculer les épidémies..

  • « est-il réellement nécessaire de rendre la situation encore plus difficile à vivre et s’enfoncer, au nom du principe de précaution, toujours plus chaque jour dans l’arbitraire et l’interdit ? »
    Selon la logique et le bon sens, évidemment non.
    Ce qui implique que le gouvernement poursuit d’autres objectifs.
    L’attitude par rapport aux enfants est particulièrement idiote: parce qu’ils ne développent en général pas les symptômes de la maladie, on déduit de l’incertitude que tout enfant est suspect. L’est-il davantage que les adultes qui peuvent aussi être porteurs sains ou avec de faibles symptômes?

    • J’ai surtout l’impression qu’ils ne comprennent pas le concept de probabilité.
      Si la mère a le covid, l’enfant a de bonne chances aussi, mais ils restent ensemble donc la chance de transmettre n’est pas beaucoup plus importante que le parent seul.
      Si ils ne l’ont pas, ils augmentent aussi très peu la possibilité de l’attraper, le parent le transmettant dans la cellule familiale.
      Donc logiquement, ça ne sert à rien de refuser l’enfant, mais pas contre contraindre à ce qu’ils restent ensemble le plus proche possible si.

  • Je pense que le Gouvernement aurait du autoriser les parents (isolés) à faire leurs courses indispensables avec leurs enfants de moins de douze ans avec carte d’identité à l’appui….ou alors à autoriser les enfants à faire les courses seuls avec leur carte d’identité….Contraignons ! contraignons ! autant donner le plus possible de motifs de récrimination, cela aidera à la révolution…..

  • Dans ce pays on se gargarise sans cesse avec le principe de précaution, mais pour une fois qu’un véritable danger survient le gouvernement n’en prend aucune! Pas de masques pour la population, pas de tests, rien! Alors que la pandémie est apparue en Chine au début de l’année, strictement rien n’a été fait, aucune mesure prise. Roselyne Bachelot a été critiquée mais elle avait réagi, car l’important était de sauver des vies si cela avait été une infection grave! Là ils ont fait le contraire se contentant de mentir effrontément.

    • Oui. Encore que depuis le début de l’année, les Français auraient eu largement le temps de ramener la cote de popularité de leurs dirigeants à un chiffre au mieux, et eux non plus n’ont rien fait.

    • Il y a une incohérence du gouvernement en rapport avec le principe de précaution.
      Soit disant, iIs se posent toujours la question de l’utilité du masque, du coup par principe de précaution ils devraient l’imposer !

      • C’est le principe de précaution dans l’application du principe de précaution : seules valent les précautions agréées et fournies par l’Etat.
        Oh, et n’écrivez pas « imposer » quand certains en manque d’idées peuvent comprendre « taxer »…

    • Bachelot vue comme une bonne ministre, j’aurais tout lu, mais c’est vrai que ses agissements au moins étaient cohérents. Ah oui elle n’était pas énarque.

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