Photovoltaïque : le grand gaspillage des municipalités

Pour les pouvoirs publics, l’essentiel est d’exhiber leur fibre « écolo » aux citoyens, peu importent l’efficacité et le coût des mesures prises pour la collectivité.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
parc commercial Orange les Vignes by Jean-louis zimmermann(CC BY 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Photovoltaïque : le grand gaspillage des municipalités

Publié le 31 janvier 2020
- A +

Par Michel Gay.

Pour les pouvoirs publics, l’essentiel est d’exhiber leur fibre « écolo » aux citoyens, peu importe l’efficacité et le coût des mesures prises pour la collectivité.

L’important est d’être sur la photo du journal local, ou encore mieux de passer à la télévision, pour montrer qu’ils défendent l’environnement.

Le résultat, ou le coût exorbitant pour le contribuable, n’a aucune importance : il faut « voir grand et écolo » !

Illusion photovoltaïque à Roubaix

Ainsi, à Roubaix, les 187 panneaux solaires installés en grande pompe en juin 2019 sur la médiathèque n’étaient pas branchés depuis leur installation mais… personne ne s’en est aperçu pendant six mois !

Et encore, c’est par hasard en voulant raccorder une éolienne sur le toit de cette médiathèque (pour faire encore plus écolo ?) en décembre 2019  que « l’oubli » a été découvert.

L’installation, qui a coûté 103 000 euros aux contribuables français, aurait dû produire un quart des besoins en énergie de la médiathèque, sans autre précision sur la production des panneaux et la consommation du bâtiment.

La ville de Roubaix semble brasser du vent avec ses panneaux solaires pour se glorifier de participer à la transition énergétique… mais elle n’est pas la seule.

Mystification photovoltaïque à Chambéry

À Chambéry, par exemple, la centrale photovoltaïque de plus de 1000 m2 (100 kWc) installée sur « les Monts » en 2005 devait produire annuellement 120 000 kWh, soit 120 mégawattheures (MWh), selon la propagande officielle.

L’installation (450 000 euros HT) et les aménagements divers (80 000 euros HT) ont coûté initialement la bagatelle de 530 000 euros aux contribuables. Chambéry a participé pour 20 %, le Conseil Régional (18 %), l’ADEME (14 %) le Conseil Général de la Savoie (13 %) et l’Europe, dont les fonds viennent aussi de France, (35 %).

En 2011, des entretiens ont dû être réalisés, puis la centrale a été arrêtée pendant trois ans pour être remise aux normes, d’octobre 2013 à septembre 2016, pour un surcoût total de 77 000 euros.

Par la même occasion, la surface a été réduite à 470 m2 alors qu’il avait été envisagé de l’agrandir à 4800 m2 en 2010.

Cette « superbe » installation a donc couté au total plus de 600 000 euros aux contribuables.

L’inauguration en grande pompe, là aussi s’est tenue le 1er juin 2005, en présence (excusez du peu…) de la Présidente de l’ADEME (Michèle Papallardo), du Président du Conseil Régional Rhône-Alpes (Jean-Jack Queyranne), du Sénateur et Président du Conseil Général de la Savoie (Jean-Pierre VIAL), et du Maire de Chambéry de l’époque (Louis Besson).

L’adjoint au maire de Chambéry de l’époque (Henri Dupassieux/EELV) entendait « assumer sa responsabilité quant au développement des énergies renouvelables et démontrer que le solaire est intéressant partout ».

Cet engagement a permis à Chambéry de se distinguer en remportant alors le Championnat de France « Énergies Renouvelables » des communes lancé par… le Comité de liaison énergies renouvelables (CLER).

Les revenus de cette installation photovoltaïque subventionnée par tous les Français devaient être de 12 000 euros par an ; soit 240 000 euros sur la durée prévue de 20 ans.

L’installation solaire devrait donc cesser de fonctionner définitivement vers 2025.

Au résultat, elle aura alors fourni au total moins de 1500 MWh d’électricité1 au lieu de 2400 MWh (120 MWh x 20 ans), et la valeur marchande totale vendue aura donc été de moins de… 100 000 euros en comptant 60 euros par MWh sur le marché).

Pour Chambéry, le revenu subventionné aura été de moins de 150 000 euros…

Rappel : sans compter les externalités qui gèrent l’intermittence, l’investissement a été de plus de 600 000 euros !

Fanfaronnades et illusions

Au-delà de Roubaix et de Chambéry qui ne sont que deux illustrations des gabegies vertes du solaire et de l’éolien, voire de l’hydrogène, les fanfaronnades d’élus incompétents, ou qui font semblant de ne rien comprendre, agacent de plus en plus les contribuables. Surtout lorsqu’ils redorent leur blason à bon compte sur le dos des Français avec de fumeuses opérations « écolos ».

« Après moi le déluge ». C’est tout un système politique irresponsable fondé sur le culot, le mensonge idéologique et l’illusion que les Français dénoncent de plus en plus violemment.

  1. 1000 m2 x 110 W x 1000 heures = 110.000 kWh par an x 8 ans (2005 – 2013) = 880 000 kWh

    470 m2 x 110 w x 1000 heures = 51 700 kWh par an x 10 ans (2016 – 2026) = 517 000 kWh

    Total 1400 MWh avec une valeur moyenne estimée de 60 euros par MWh sur le marché = 84 000 euros.

Voir les commentaires (40)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (40)
  • vous vous souvenez des arbres à vent?

  • est ce qu’on ne devrait pas faire un recensement de tous les projets verts de ce genre..?

  • hé oui ; avant on construisait des rond point , aujourd’hui on dépense écolo , demain ce sera autre chose…..quelle importance , ce sont les français qui paient …..

  • Qu’il est doux de ne rien faire (de bien) avec le pognon des autres

  • Est ce qu’on calcule le rendement financier d’un rond point paysager?
    Non,c’est joli , ça suffit. le solaire est une belle idée ,pourquoi embêter vous les maires avec ça , la population associative payée par nos impôts adore l’art sous toutes ses formes 🙂

  • Voilà de bons exemples de l’utilisation de financements publics à des fins électorales, à rapprocher avec d’autres sur l’utilisation de ces mêmes financements locaux ou des permis de construire à des fins personnelles, à destination de ceux qui pensent que la subsidiarité est la solution à tous les problèmes.

    • Si ce sont des fins électorales, c’est aussi parce que la population a été littéralement endoctrinée sur l’écologie.
      Il faut donc chercher les liens entre les médias ou plutôt ceux qui les contrôlent et les bénéficiaires réels de ces gabegies (les élus n’étant en général que des benéficiaires en termes de popularité)

  • À ce compte là, cela nous le kWh à plus d’un Euro, un produit de haut luxe.
    À quand l’éolienne habillée par Dior ou Channel?
    Et les débiles d’électeurs en redemandent. Ces voleurs seront réélus haut la main (dans le portefeuille)…

  • En fait ,c’est sans aucun doute rentable pour une ville puisqu’elle ne paie pas grand chose ,idem pour les eoliennes…tant que la subvention d’argent public ou européen ne sera pas interdite ,les débilités électorales fleuriront.

  • avec une bonne sérigraphie déposée à l’envers de plaques de verre on donne l’illusion de panneaux photovoltaïques et ainsi on dépense moins , la différence avec les vrais panneaux peut être empochée par les élus et l’entreprise ayant installé les fakes . . .

  • Heureusement pour les français Monsieur Le Maire s’occupe d’eux et est proche de leurs problèmes……. ils devraient s’inquiéter de ce qui est soutirer en douceur de leur poches. Les élus de proximités sont des sous produits des grands élus.
    Cette démocratie représentative n’a plus aucune valeur . La catastrophe est proche

  • Vous passez sous silence qu’un panneau PV perd 0,5% de sa puissance tous les ans et donc que la production est e,ncore plus f

  • Pour les panneaux photovoltaïques, 94% de ces panneaux sont sans terres rares (source : techniques-ingenieur.fr), le reste contient de l’indium et du gallium. La Chine possède 70% des mines d’indium et 4% de celles de gallium. Cela relativise grandement les choses.
    Perso je crois plus en les panneaux solaires que les éoliennes.

    • Le solaire, pour l’habitat isolé, certainement. Une bonne batterie et loin les taxes EDF, CSPE ou autres bidulotaxes avariées…
      Plus une génératrice diesel, que vous alimentez avec un mélange de gazole et d’huile de tournesol et hop c’est top écologie 😉

    • « Perso je crois plus en les panneaux solaires que les éoliennes. »

      Perdu ! Si l’Espagne a le meilleur taux de charge des EnR (éolien +solaire), c’est parce qu’elle a évité les fermes solaires, contrairement au reste de l’Europe.

      • non il ajoute croire..c’est un des travers de contrepoint…pantone donc moins un..

        on peut croire aussi à la fusion thermonucléaire.. et ça marche d’ailleurs.les panneaux solaires aussi..tiens stations orbitales..

        et tiens la transition energetique..ce n’est pas que j’y croie je la constate par contre je ne « crois » pas à qu’une transition energetique décidée par des politiques.au sens de réalisation d’objectifs…

      • Je n’ai pas parlé de fermes solaires :-), qui sont une aberration dans certains endroits. En Belgique, une société PRIVEE a installé 90 hectares de panneaux sur un terrain vierge… on est déjà serré en Belgique alors c’est une aberration…
        Je parle des panneaux sur les toits des entreprises, des supermarchés, etc.

        • alors qu’entendez vous par croire en les panneaux solaires..

          • Je parle des panneaux sur les toits des entreprises, des supermarchés, etc.

            • @Pantone : « Je n’ai pas parlé de fermes solaires :-), »

              Où est la différence ? Les entreprises, supermarchés, hangars peuvent consommer leur production, mais ont bien plus intérêt à la vendre. Même justification = les subventions !
              Et une ferme sera certainement plus efficace qu’une installation parcellaire, sur une toiture dont l’usage n°1 est d’abord la protection du bâtiment !
              Liste des frais et charges additionnels non exhaustive :
              – Nettoyage
              – Réparation
              – Risque (assurance?)
              – Revente (tant que non remboursé)
              – Intervention / installation sur un grand volume de panneaux

              Encore une fois, le solaire PV (pour faire de l’électricité et la vendre) n’existe que par les subventions, qui peuvent même se rapprocher d’une aide déguisée des exploitants agricoles (Allemagne).

  •  » C’est tout un système politique irresponsable fondé sur le culot,…  »

    Je ne sais pourquoi, mais j’ai beau relire la phrase, à chaque fois mon subconscient lit ‘fondé sur le Hulot’ …

    Peut être devrais je consulter ?

  • Quand ces incapables auront-ils à rendre des comptes?
    Pourquoi les rapports de la Cour des Comptes et des Chambres régionales de comptes restent-ils lettre morte?

  • C’est fantastique. Il y a maintenant presque dix ans, je travaillais comme juriste dans une association de consommateurs.

    Les installations de panneaux photovoltaïques étaient de loin ce qui générait le plus de conflits.

    Entre les rendements anémiques très en deçà des promesses farfelues des vendeurs, l’endettement des particuliers pour quelque chose qui leur était présenté comme un investissement sensé être amorti en un rien de temps puis ensuite généré des revenus et oui, l’incompétence des installateurs qui pouvaient carrément partir sans raccorder l’installation au réseau. Le professionnalisme douteux des sociétés vous présentant des plans de financement et d’amortissement sur des bouts de papier, qui fermaient et réouvraient dans la département d’à côté tout en faisant tourner les gens à la direction.

    Tout ce gâchis rendu possible d’un part par la propagande tout azimut gouvernementale et d’autre part par les incitations fiscales genre crédit d’impôt.

    Je ne sais pas pour vous, je trouve ça beau. Quelque part c’est une forme d’art.

    • Et toujours pas le moindre commencement d’un soupçon d’utilité de ces machins (ne parlons même pas de supériorité) et personne pour travailler sur la colossale perte que cela engendre en mauvaise allocation de ressources, d’énergie et de temps.

  • Que voulez-vous : le polytocard ne se sent plus pisser. Donc tout lui est permis.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Depuis que l'on sait que la puissance publique française, toujours en tête du palmarès mondial pour ses dépenses et ses prélèvements obligatoires, va finir l'année 2024 sur un déficit et une dette de 6,2 % et 113 % du PIB respectivement (soit environ 3 300 milliards d'euros pour cette dernière) sans qu'aucune crise particulière ne vienne justifier un tel dérapage, les analyses vont bon train. À écouter Bruno Le Maire, ministre de l'Économie de 2017 jusqu'à très récemment, on croyait que les comptes du pays étaient tenus et que Bercy avait sau... Poursuivre la lecture

 Le Projet de loi de finances pour l’année prochaine (PLF 2025) est désormais connu. Selon l’introduction rédigée par les deux ministres de Bercy, à savoir Antoine Armand à l’Économie et Laurent Saint-Martin au Budget, « il n’y aura ni cure d’austérité, ni matraquage fiscal. » Cependant, à regarder les éléments effectivement publiés, on aurait plutôt tendance à penser que si la cure d’austérité fondamentalement nécessaire sera au final légère, il y aura bel et bien matraquage fiscal.

On sait que face à une situation des finances publiq... Poursuivre la lecture

Les Français, un peu fatigués de la politique, n’attendent pas grand chose du gouvernement de Michel Barnier et de ses quarante ministres, mais l’on peut regretter que le premier d’entre eux n’ait pas eu l’idée, l’envie ou l’audace de moderniser notre vie politique. Pourtant, c’était le moment, avec cette espérance des Français d’un changement radical qui conduirait l’Etat à réduire sa dimension, ses taxes et ses prérogatives. Michel Barnier aurait dû saisir cette occasion et annoncer vouloir devenir le chef d’un gouvernement régalien. Cette ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles