Extinction Rébellion : derrière l’écologie, le bon vieux gauchisme archaïque

Avec l’annonce de la grève du 5 décembre, c’est un autre aspect d’Extinction Rébellion qui s’est dévoilé auprès du grand public. En sabotant 3600 trottinettes électriques, les écolos se sont réveillés gauchos !

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Extinction Rebellion London By: Alexander Savin - CC BY 2.0

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Extinction Rébellion : derrière l’écologie, le bon vieux gauchisme archaïque

Publié le 6 décembre 2019
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Par Frédéric Mas.

Ce jeudi, les activistes d’Extinction Rébellion se sont attaqués aux trottinettes électriques en libre-service. À Paris, 2020 engins auraient été mis hors d’usage, 1500 à Lyon et 90 à Bordeaux, le tout pour soutenir le mouvement de grève générale qui prévoit de bloquer le pays pour les jours à venir.

Pour les écolos radicaux, il s’agissait de faire d’une pierre deux coups, à savoir saboter des véhicules à la fois polluants et antisociaux, « briseurs de grève ».

Les militants écolos avaient sans doute lu dans Contrepoints que le bilan environnemental des fameuses trottinettes n’était pas franchement positif. Seulement, plutôt que de choisir la contestation démocratique, ils ont préféré le sabotage et le blocage. C’est un choix délibéré, qui nous indique qu’une partie des écolos professionnels qui investissent le débat public ces dernières décennies a surtout une vision de l’écologie assez instrumentale. Elle n’est belle et bonne qu’une fois associée aux critiques les plus radicales, éculées et nihilistes du capitalisme.

On se souvient du happening millénariste d’Extinction Rébellion dans les capitales européennes, et dernièrement à Paris, début octobre, sur fond d’urgence climatique. Sans mobiliser les foules, le groupuscule avait réussi en peu de temps à attirer sur lui les feux médiatiques et à normaliser un certain type de discours catastrophiste sur la question écologique.

 

Un autre visage d’Extinction Rébellion

Avec l’annonce de la grève du 5 décembre, c’est un autre aspect d’Extinction Rébellion qui s’est dévoilé auprès du grand public. Dans un communiqué publié sur twitter, on peut lire, dans un style qui n’est pas sans rappeler celui des sectes trotskystes des années 1970, qu’Extinction Rébellion est un mouvement « visant à protéger le vivant », et que « Protéger le vivant, c’est aussi protéger la vie des travailleurs et des travailleuses du monde entier ».

Plus encore, « La grève illimitée est […] l’un des moyens d’action les plus efficaces pour ralentir notre économie et nous donner l’opportunité de sortir de cet impératif productiviste […]. » Derrière l’écologie, il y a donc la décroissance assumée, ou plutôt la décivilisation perçue comme un retour aux origines nécessairement bonnes de l’humanité. L’écologie sauce Extinction Rébellion remet en selle l’idéologie gauchiste la plus archaïque, ça fait partie du package.

Bien sûr, la position idéologique du groupe écolo n’est pas très profonde et se contente de ressasser un certain nombre de clichés à la mode dans les milieux politiques d’extrême gauche (et d’extrême droite) pour un public d’ados. Associer l’expérience historique du capitalisme à la pire période de l’humanité est faux, Steven Pinker nous l’a rappelé récemment, et estimer que la question écologique lui est étrangère est aussi grotesque, les travaux de Max Falque sur le sujet le montrent par exemple.

Seulement le choix de bloquer et de saboter (même des trottinettes électriques ! Symbole ô combien mesquin de l’esprit révolutionnaire à deux pas des Carrefour Market !) en dit long sur la fascination d’une partie de la gauche de la gauche pour le chaos, le désordre et la glorification juvénile de la révolte. La volonté de détruire et de vouloir le rien, qui est, selon Leo Strauss, à la racine des idéologies totalitaires, séduit davantage que la protection des libertés publiques ou le maintien de l’État de droit face à la violence des factions.

La France a-t-elle vraiment besoin de ces nouveaux marchands de chaos ?

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  • Les kmers rouges au Cambodge ont fait mieux, ceux qui ne pratiquaient pas la décroissante totale etaient tués tout net

  • C’est tres chic à science po d’être extinction rebellion .

  • bah du bon gauchisme a la soixante huitard , pur produit de nos universités syndiquées chargées de maintenir une contestation anti libérale qui conforte leurs statuts .. classique

  • Cette annonce a fait ma journée. On imagine le ton du billet qu’aurait pu en tirer le regretté Philippe Muray. 😉

  • Face a Extinction-Rébellion,
    Une seule sommation et action !

  • On attend d’Extinction/ rebellion qu”ils aillent manifester dans le pays le plus “pollueur” de la planète: la Chine! On en sera ainsi définitivement débarrassé! Quant aux piles lithiums des trottinettes, elles sont effectivement extrêmement destructrices de l’environnement dans les endroits où l’on extrait le lithium. Mais pas davantage que les piles lithiums des smartphones dont tous ces “beuglards” usent et abusent (3 recharges dans la journée pour un adolescent/jeune adulte moyen en France!)

  • Ils l’ont toujours été! Je me souviens lors de la chute du mur j’en connaissais une qui s’est recyclée aussitôt.

  • Tuer l’économie d’un pays revient à le faire disparaître, dans le chaos si possible (comme au Vénézuéla).
    La gauche de la gauche veut donc semer le chaos.
    Pour reprendre Alexandre Del Valle au sujet de cette gauche, chez Bercof, qu’elle ne cherchait plus d’ouvrier/travailleurs/prolétaires, mais des révolutionnaires. Pour l’insant, ils ont des vandales.

  • C’est pas pour rien qu’on les appelle les pastèques par chez nous!
    Verts à l’extérieur rouges à l’intérieur.

  • une trottinette pollue 85 fois moins qu’une voiture de 7 cv à essence

    • On entend tout et son contraire,ce matin une trottinette pollue autant qu’une voiture avec 3 passagers!

      • Une trottinette en marche pollue très certainement beaucoup moins qu’une voiture… Donc est bien.
        Seulement voilà, les gens prennent en compte les pollutions de la construction… Au lieu de tout casser, il faudrait plutôt se concentrer technologiquement sur des méthodes de production qui polluent moins… Mais j’avoue, c’est plus compliqué pour eux, car pour cela il faut aller à l’école et faire des études. Du coup, au final, la grève, la bière et le bédot à la main, c’est plus facile 😉

  • Combien d’intermittents du spectacle – payés par nos impôts – parmi ces pseudo-rebelles ?

  • Et après avoir fait leur filouterie, ils ce sont très certainement retrouvés dans un Mc Do pour célébrer en envoyant des photos de sur leurs iPhones ! 😀

  • il vivent de quoi tout ces gens là ? parce que si on suit leur raisonnement , fabriquer le pognon qui finit dans leur poche c’est tout aussi polluant que les trottinettes qu’ils ont détruit ; qu’on leur coupe les vivres , histoire de rigoler 5 minutes en les mettent devant leurs contradictions …..

  • Ce qui est le plus ennuyeux , ce sont les priorités des 16/25 ans selon un récent sondage du CREDOC: à fond pour l’Environnement afin d’éviter de tomber malade plus tard (je prends mon destin en main). XR est dans cette ligne.
    Un côté malthusien où le remède sera pire que le mal car le prémisses sont souvent fausses.

  • L’écologie sera le nouveau communisme du 21eme siècle

  • Cette action d’Extinction Rebellion est clairement marquée par la violence gauchiste, mais plus que la seule fascination pour un chaos généralisé, j’y vois plutôt la tentative d’imposer un ordre, son ordre : personne ne doit pouvoir trouver de chemins pour échapper au blocage des gréviste ; c’est la grève, point, et tout le monde doit s’y plier.
    En fait, ce sabotage des trottinettes me fait très fortement penser au mur de Berlin. Personne ne doit être en mesure d’échapper à l’avenir glorieux que nous préparent Ex Reb, la CGT et tous leurs potes.
    La

  • Mon commentaire est parti trop vite. Je voulais ajouter que l’extrême-gauche se signale par son goût et sa pratique de la violence aussi bien quand elle est au pouvoir que quand elle se donne des allures d’opposition révolutionnaire, mais cette violence n’est qu’un moyen au profit de l’imposition/le maintien d’un ordre, son ordre, où chaque individu, nié dans ses choix, ses préférences et sa vie intellectuelle, est assigné à résidence physique, intellectuelle et morale.

  • gauchisme archaïque ? Non, fascisme. Quant on veut imposer aux gens un mode de vie, ça s’appelle du totalitarisme.
    Mais n’exagérons pas: un coup de marqueur, ça ne rend pas une trottinette inutilisable, il suffit d’un peu de solvant pour nettoyer et faire réapparaître le code QR.

    • @Chesnel
      Bonjour,
      En cours d’Histoire de 3ème, les totalitarismes du XXème siècle sont des “expériences”, en particulier le nazisme et le commnisme de l’U.R.S.S. Tout un chapitre y est consacré dès le début d’année en Histoire : “les échecs des expériences totalitaires” (et surtout, ne pas associer socialisme à ces deux échecs Ô combien meurtriers.) Il serait pourtant bien plus précis d’intituler : “Les “échecs des pires expériences socialistes en Europe au XXème siècle.”

  • Donc, pour protéger les travailleurs, il faut s’attaquer aux travailleurs?

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