Brexit : l’erreur de négociation de Boris Johnson

Au lieu de se séparer de l’Europe, le Premier ministre britannique est-il en train de transformer le Royaume-Uni en Royaume désuni ?

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Boris Johnson (crédits BackBoris2012 Campaign Team, licence Creative Commons)

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Brexit : l’erreur de négociation de Boris Johnson

Publié le 10 septembre 2019
- A +

Par Michel Ghazal.

Depuis sa prise de fonction, Boris Johnson a brandi ce qu’il ferait si l’Union européenne refusait de renégocier l’accord conclu avec Theresa May : une sortie avec un « no deal » le 31 octobre.

Le litige porte plus particulièrement sur un point : le « filet de sécurité » destiné à protéger l’Europe des produits non européens ET à éviter de créer une frontière physique entre les deux Irlande.

Dans les faits Boris Johnson a mis en avant sa Meilleure Solution de Rechange à un accord négociée (sa MESORE) : un hard Brexit. Sur le plan strict de la négociation a-t-il eu raison de le faire ?

Une MESORE peut cacher une PISORE

Si nous recommandons vivement au négociateur de trouver une MESORE avant d’entrer en négociation et de s’acharner en permanence à l’améliorer, nous l’alertons sur les conditions de son utilisation : faut-il la dévoiler ? à quel moment ? et surtout comment le faire pour éviter de bloquer les échanges ?

Si vous négociez une augmentation de salaire, il est important d’avoir déjà en poche une autre offre d’emploi avec la rémunération souhaitée. En cas de refus manifeste de la part de votre interlocuteur d’en discuter, vous pouvez toujours dire : « Je ne voulais pas vous en faire part pour éviter de vous bloquer, mais j’ai reçu une autre offre plus attrayante correspondant à ma valeur sur le marché. Je serais très heureux si ensemble nous pouvions trouver une solution qui s’en rapproche et qui soit satisfaisante pour nous deux ». Si cela s’avère impossible, vous pourriez alors démissionner en toute quiétude.

Mais si vous n’avez pas d’autres offres et vous plaisez quand même dans l’entreprise, vous éviterez de menacer votre hiérarchie de partir si ce dernier refuse de vous accorder l’augmentation réclamée. Car il le vivra certainement très mal et risque de vous rétorquer : la porte est grande ouverte. Dès lors, vous seriez bel et bien piégé.

Dans le cas de Boris Johnson, autant il est vrai que sa MESORE est une sortie assumée de l’UE avec un No Deal, autant il s’avère dans les faits qu’il n’a pas réellement mesuré la valeur de celle-ci.

En effet, d’un côté Michel Barnier a clairement signifié que le « filet de sécurité » entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord n’est pas négociable, et de l’autre côté, BoJo fait face à une fronde du Parlement qui l’a mis en minorité à plusieurs reprises et qui s’apprête à promulguer une loi anti-No-Deal ; il s’est trouvé dépourvu de majorité par la démission d’un des membres de son parti ; il voit aussi pointer la menace d’éclatement du Royaume-Uni avec la perspective d’un second référendum d’indépendance en Écosse et un Sinn Fein qui réclame à nouveau la réunification de l’Irlande.

D’où la question : la MESORE du Premier ministre serait-elle dans les faits une PISORE (Pire Solution de Rechange à un accord négocié) ?

Quand la MESORE n’est pas attractive, nous recommandons au négociateur de ne pas commettre l’erreur de menacer d’y recourir. Bien au contraire, nous l’encourageons à se montrer ouvert à la négociation et à se montrer inventif pour trouver d’autres solutions pour satisfaire au mieux ses intérêts. N’est-il pas possible, par exemple, d’imaginer un filet de sécurité entre les deux Irlande seulement et n’englobant pas l’ensemble du Royaume-Uni ?

En conclusion

Même s’il est certain que l’intérêt de l’UE est de trouver un accord, celui-ci ne peut pas l’être à n’importe quel prix. De même, il est indispensable de s’entourer d’alliés fiables assurant de leur soutien avant d’informer son interlocuteur de ses intentions en cas d’échec de la négociation. Dans le cadre d’une relation suivie, la MESORE, qui définit le rapport de force dans une négociation, doit être maniée avec extrêmement de prudence.

Au lieu de se séparer de l’Europe, le Premier ministre britannique est-il en train de transformer le Royaume-Uni en Royaume désuni ?

Et vous, qu’en pensez-vous ?

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  • « En effet, d’un côté Michel Barnier a clairement signifié que le « filet de sécurité » entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord n’est pas négociable »
    « Même s’il est certain que l’intérêt de l’UE est de trouver un accord, »

    Voila 2 prémisses fausses à la conclusion.
    – Barnier n’a rien à négocier sur le backstop : Ni l’Irlande, ni l’UK n’ont envie de faire une frontière, et l’UE n’a ni fond, ni armée, ni contrainte légale, ni autorité pour construire une frontière. Ce n’est qu’un bluff. Je rappelle que l’Irlande est une île, donc une entrée extrêmement difficile de produits pour le reste de l’UE de Schengen.
    – L’UE n’a ni intérêt à un accord, ni ne veut respecter ses propres traités (A.50) : Il ne cherche qu’à bloquer le brexit. La négociation qui se résume à exiger de l’UK d’abandonner ou tout perdre n’est pas une négociation ; c’est une « offre qu’il ne peut pas refuser » à l’envers.

    De la part d’un auteur qui prétend donner des conseils pour la négociation…

    « Le Premier ministre britannique est-il en train de transformer le Royaume-Uni en Royaume désuni ? »
    Et l’auteur se pose-t-il la question du choix de l’Irlande si un hard-brexit a lieu ? S’il ne peut plus être un pays fiscalement intéressant pour les multi nationales, l’Irlande pourrait se demander s’il ne serait pas temps de se désunir lui-même de «  »l’Organisation » »…

    • « Ni l’Irlande, ni l’UK n’ont envie de faire une frontière, et l’UE n’a ni fond, ni armée, ni contrainte légale, ni autorité pour construire une frontière. »
      On peut exclure l’Irlande de l’UE aussi, qui elle est clairement bénéficiaire de l’UE, ou même juste arrêter de leur filer du pognon..

    • En quoi l’UE n’a pas respecté l’article 50 ?

      • En proposant un backstop non négociable qui revient à rattacher le Nord de l’Irlande au Sud, l’UE a créé un casus belli. Pas vraiment l’esprit du traité, encore moins quand on prétend que sans l’Union, l’Europe serait en guerre. La lettre de l’art. 50 a été respectée, mais pas l’esprit, copieusement violé de toutes les manières possibles.

        L’UE, gavée de normes absconses, a besoin d’une frontière étanche pour ne pas devenir une passoire. La GB a moins besoin de cette frontière du fait de sa nature insulaire. Au contraire, cela lui donnerait une porte d’entrée dans l’UE en cas de no deal, un moyen idéal de contournement des réglementations européennes. Les entreprises internationales, notamment les banques, en profiteraient pour avoir un pied au nord, un pied au sud, situation exceptionnellement avantageuse pouvant faire la richesse de l’Irlande. D’ailleurs, dans cette affaire, le silence du gouvernement irlandais est assourdissant, alors qu’il est le premier concerné. Surtout ne rien dire, ne rien faire, pour pouvoir tirer le meilleur profit de la situation. Un no deal ne serait pas la moins mauvaise des solutions. Panique à Bruxelles. Quoi qu’il en soit, parce qu’il est inacceptable, le backstop sera renégocié, avant ou après le brexit, peu importe.

        Exclure un pays revient à pousser d’autres pays vers la sortie, les peuples étant instruit de l’illusion démocratique, de l’illusion du consentement de l’appartenance à l’UE. Rapidement, ce sera l’éclatement assuré de l’UE.

        On se souvient que le brexit voté en 2016 est la conséquence directe de la décision « historique » de Merkel d’ouvrir les frontières européennes aux migrants en 2015. Quand on fait des bêtises, il faut en assumer les conséquences.

        • l’Irlande entiere devrai etre déclarée europeenne , et la frontière alors serait maritime et basta

          • Ouais, et on a qu’à rattacher la Corse à l’Italie et la Guyane au Brésil et Basta.

          • Ou alors l’Irlande sort de l’UE et basta. Puis, l’Italie, l’Allemagne, les pays de l’est, les pays du nord… Et basta.

            Ou alors l’UE sort de l’Europe et basta.

            Ca fait beaucoup de basta.

        • En même temps, la situation de l’Irlande du nord est insoluble, sauf dans une union commune Irlande – Ulster – UK.
          Et j’ai l’impression que les hard brexiters on (sciemment ?) ignoré ce point.

          ah triste année de 2016, qui a vu débarquer le Brexit et Trump sur des flots de mensonges…
          Le plus triste étant que l’UK n’étant pas dans Shengen, il n’était absolument pas concerné par l’ouverture lancée par Merkel…
          Mais allez expliquer ça au peuple qui voit le pakistanais au coin de la rue, ou les 3 roumains sur un banc…

          Triste

          • Vous pretez des intentions et motivations a des millions de personnes. Sans aucun argumentaire. Sans la moindre base. Une généralisation outrancière qui s’apparente a de la bonne vieille bigoterie.

            Ca doit effectivement etre triste d’avoir une vision du « peuple » comme raciste et con, et vous devez vous sentir bien seul.
            Heureusement, bonne nouvelle, vous etes tres loin du compte.

            Always look on the bright side of life.

          • Les flots de mensonges du Brexit ou de Trump n’avaient rien à envier aux flots de mensonges de leurs adversaires.

            Oui, c’est triste d’avoir ouvert les frontières et provoqué le délitement de l’Europe. Il aurait fallu y réfléchir avant, au lieu de gémir amèrement sur les conséquences de l’immense faute.

            • Pauvre Europe disparue, ses villes détruites, ses cultures oubliées !

              … non sérieusement ?

              • Quand on sait que le taux de fécondité en Europe est de 1,59 enfants et qu’on regarde vers les familles fraichement européennes ou carrément extra-européennes, on voit bien que l’Europe est en train de disparaitre ou de se suicider.
                Mais bon, la nature a horreur du vide, je pense qu’il y aura toujours des habitants dans les beaux immeubles de l’Av Foch ou ceux de la rue de Rivoli…
                Après tout c’est le territoire qui s’appelle Europe. On ne sait pas comment les Amérindiens appelaient leur continent avant qu’un Italien lui donne son nom.

              • Tout ce qu’il y a en à dire, c’est que vous ne pouvez pas prétendre changer le monde, créer l’homme nouveau, imposer un constructivisme délirant et vous plaindre ensuite que les gens réagissent contre vous et vos idées. Merkel a contribué à faire le brexit. Au-delà, elle a précipité des réactions populistes un peu partout, réactions qui menacent l’UE pleurnichant sur ses malheurs.

                N’aurait-ce pas été plus simple de demander leur avis aux populations avant d’agir ?

  • Il semble qu’en la matière l’échec de BJ est surtout lié:

    – A la trahison politique d’une personne qui lui a refusé son appui…

    – A l’incohérence complète du parlement Britannique qui est écartelé entre la nécessité de respecter le vote des Britanniques…mais qui souhaite garder une grande part des avantages liés à l’appartenance à l’Europe.

    Qui plus est, le parlement refuse de se soumettre à des élections, ce que je trouve toujours délétère car c’est un refus de s’appuyer sur une légitimité indiscutable.

    De plus ce parlement ne propose rien semble t’il pour sortir de l’impasse.

    Se poser en censeur perpétuel (cela a commencé avec Theresa May) sans faire de proposition réaliste est lamentable.
    Demander à BJ, TM ou tout autre personne de renégocier avec l’Europe c’est du « foutage de gueule » car l’Europe a déjà fait le travail : trois ans ce sont écoulés. Le « back stop » ne peut pas être négocié.

    Le problème est bien interne au Royaume Uni.

    En pratique ce parlement refuse tout autant d’affirmer sa légitimité (en repassant devant les électeurs) que de respecter le Brexit issu d’un vote valide (électeurs).
    C’est donc la négation de la Démocratie, ce à quoi nous sommes hélas habitués en France.

    On retrouve les combines suivant le vote de 2005 en France et aux Pays-bas avec ratification secondaire, par le parlement, d’un texte très proche.

    • Oh ne vous y trompez pas, les députés sont favorables à une nouvelle élection, mais pas selon le calendrier de BoJo.
      L’opposition veut (re)prendre le pouvoir, et cherchera le meilleur moment pour cela.

      D’une manière ou d’une autre, le peuple britannique va devoir revoter sur le sujet du Brexit. Et ça se fera via une nouvelle élection du parlement.

      • Vous n’êtes pas trop pour la démocratie vous… Enfin… Seulement celle qui vous arrange, je me trompe ?
        Votre réponse prouve que la stratégie de Boris à vouloir forcer le parlement anglais est totalement justifié car ce dernier est une belle bande d’opportunistes…
        Que cette stratégie marche ou pas, c’est un autre sujet.

        • « Vous n’êtes pas trop pour la démocratie vous… Enfin… Seulement celle qui vous arrange, je me trompe ? »

          Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? (question honnête et sans arrière pensée)

    • « Le problème est bien interne au Royaume Uni. »
      +100

  • Ce que j’en pense, c’est que l’UE fait tout, y compris en s’ingérant dans les affaires intérieures et dans les institutions des pays, pour empêcher la sortie de l’un d’eux, ou même une sauvegarde (voire reprise) relative de souveraineté.

  • Vous posez la question, oui je pense qu’il a eu tort de se fermer toute possibilité de négociation, mais il faut aussi considérer que l’UE et en particulier Barnier ont eu tort de promener la pauvre madame May comme ils l’ont fait.

    • Non, BoJo ne s’est pas interdit « toute possibilité de négociation ». Etre prêt à un « no deal » doit faire partie des cartes du négociateur.
      A l’inverse, les députés en votant l’obligation d’un négociation ont donné à l’UE une carte maîtresse par pure partisanisme.

  • Cet article revient toujours aux mêmes propos tenus par les articles anti-brexit déjà parus ici et dans d’autres colonnes: le brexit est une erreur (PISORE selon l’auteur) et il convient d’en atténuer les effets « obligatoirement négatifs ». Quand on part sur cet apriori négatif, tout le reste suit et est du même tonneau.
    SI le parlement veut voter une loi « anti-no-deal » cela revient à priver BJ de moyen de pression vis-àvis de l’EU et donc in fine à bloquer le Brexit. C’est un déni de démocratie des élus du peuple refusant d’appliquer le résultat du référendum confirmé par le résultat des élections européennes récentes. Ce déni de démocratie et ce mépris par certains élus de la volonté populaire a été bien mis en image lors d’interview et de débats télévisés récents aux RU. La population anglaise bcp plus à cheval sur le droit et le respect de l’individu que ne l’est la population française, risque de na pas apprécier. Dans ce cadre, des élections législatives anticipées sont tout à fait envisageables, BJ n’ayant rien à perdre dans l’histoire.

    • Déni de démocratie de la part d’un parlement élu au suffrage universel direct *après* le référendum ?
      Les citoyens britanniques n’ont donc pas le droit de changer d’avis entre deux votes ?

      Il risque fortement d’y avoir des élections anticipées. Et si à ce moment là les Remainers l’emportent, ça sera un déni de démocratie aussi ?

      • Ce parlement (élu first past the post au fait) a été constitué sur une plateforme Brexit, avec dans le cas de la majorité, très clairement, « No Deal Is Better Than A Bad Deal ».
        C’est sur cette base que beaucoup se sont fait ré élire en 2017. C’est un déni de démocratie, bien évidemment.
        Faire des référendums a tout va.. Pourquoi pas.
        Pourquoi n’en avons nous pas eu sur Maastricht?
        Pourquoi Blair nous l’a promis?
        Deux fois?
        Pour mieux l’oublier, deux fois?
        Pourquoi au final nous avons voté pour entrer dans la CEE et sortir de l’EU? Comme une étape qui manque, non?
        Les remainers ne peuvent absolument pas se targuer de donner des lecons de démocratie.

        • Je conviens qu’il y a un souci technique avec le référendum Britannique.

          En France, un référendum est associé à une loi concrète.
          Oui -> la loi est adoptée et s’applique.
          Non -> la loi est rejetée et ne peut plus être présentée telle quelle.

          Le référendum Brexit n’était que purement consultatif, sans aucune valeur légale. Aucune mesure concrète qui pendrait effet.
          Légalement, rien n’interdit au gouvernement de s’asseoir sur le résultat. Politiquement par contre, c’est la déroute assurée aux élections suivantes…

          Et c’est là qu’est le problème : Brexit ? Oui mais comment ? et pas de réponse.

      • Parlementaires qui se sont fait élire en promettant, main sur le coeur, qu’ils vont mettre en place le Brexit, Labour compris ? PTDR.

  • « N’est-il pas possible, par exemple, d’imaginer un filet de sécurité entre les deux Irlande seulement et n’englobant pas l’ensemble du Royaume-Uni ? »

    Si je comprends bien, ça signifierait une frontière entre l’Irlande du nord et le reste du Royaume Uni.
    Et donc totalement contraire avec l’Union du royaume, et dont les unionistes du DUP ne veulent pas.

  • Depuis 3 ans le parlement non seulement bafoue la démocratie directe issue du referendum, mais utilise absolument tous les coups tordus possibles pour bafouer la démocratie parlementaire.
    Johnson ne négocie pas du tout avec l’Europe. Personne n’est dupe.
    Il est train de réintégrer en nombre les libertariens au sein des conservateurs, et de virer les étatistes. Cela fait longtemps que je maintiens que le Brexit a déjà eu lieu, le vrai sujet sera le résultat des prochaines elections, la selection des prétendants Tories, et l’inévitable pacte avec le Brexit Party.. La dernière fois que ce pays était dans la merde, il avait le choix entre Michael Foot et Maggy. Magggy avait ses “Wets” dont Major en est une caricature, nous avons nos “Remoaners”. La bataille au sein des Tories entre ces deux tendances n’a jamais cessé.
    Wait and see.
    Je ne connais aucun Brexiteer dupe des manigances actuelles du parlement, le refus d’elections étant absolument transparent. Nombre de MP savent très bien que leur carrière politique est finie.
    Drain the swamp

    • C’est bien de brandir le déni de démocratie toutes les 2 lignes mais pouvez-vous me dire pourquoi ça coince ? Ne me parler pas de l’UE puisqu’on connaissait PARFAITEMENT les points sensibles avant le vote.
      Je vais vous dire ce que je pense (je ne suis partisan que de la compréhension), c’est que les brexiteers (hard) ont vendu le brexit comme les révolutionnaires vendent la révolution. Ils ont tout misé sur le fait accompli de la victoire, le reste suivra. Cela ressemble à un passage en force. Cependant les hards brexiteers sont minoritaires dans la population et au parlement. Donc forcément çà coince..

      • 1) Le point de départ de votre commentaire, c’est donc que le one man one vote on s’en fout. Ca promet. La démocratie est le pire système de gouvernance a l’exception de tous les autres. J’étais un fédéraliste convaincu, pour votre gouverne. Mais jamais comme ca. Maastricht, original sin.
        2) J’ai déjà attiré votre attention sur la sémantique et vous ai demandé de définir ce qu’est un hard Brexiter. Espèce de fieffé d’ultra libéral va. 🙂
        3) D’ou ma remarque: ce n’est pas le rejet de l’union politique toujours plus étroite qui est extrémiste, mais bel et bien l’union contrainte et forcée. Un viol, pour être clair. Je me retrouve a faire du Jordan Peterson en face d’un commentateur sur un site libéral. Surréaliste.
        4) Dans une société et une économie ouverte sur le monde, les options sont multiples, et rapides. Mon fournisseur de matos lourd, Allemand d’origine jusqu’ici, me prévient qu’il n’a que des emmerdes en perspective sur l’importation, et que, surtout, la dépréciation de la livre ne lui laisse pas trop le choix. Exit German made, welcome US made. D’accord, ce n’est qu’une anecdote. Mais non, rien ne coince. On trouvera toujours une solution. Va t’on en chier a court terme? Mais bien sur! En avions nous conscience au moment de voter? Grace a Satchi & Satchi, directeur de com des Tories de Camron, master mind (contre leur gré, d’ailleurs) du project fear, oui, un tout petit peu.
        5) La vision des Brexiteers pour l’avenir est globalement très positive. Pour revenir a Saatchi, ils avaient alerté leur client 6 mois avant Juin 2016 que Project Fear était un échec en face de gens confiants. Ils n’ont pas été écoutés.

        Alors non, nous n’étions pas minoritaires en 1992. Pas plus qu’en 2016, pas plus qu’en 2017, pas plus qu’aujourd’hui.
        La revolution ne vient certainement pas de nous.

        • Vous êtes tellement brexit inside que rien d’autre n’existe que les brexiteers ! C’est un beau biais cognitif.
          Pour votre gouverne je n’ai aucun doute que l’UK puisse s’en sortir avec ou sans deal. Ma question n’était pas là, elle concernait les difficultés actuelles.

          • Il suffit de lire les commentaires, vous avez votre réponse et je ne parle pas particulièrement de mes contributions si celles ci vous semblent frappées du sceau du biais cognitif (…). Le parlement ne represente plus ses électeurs et bailleurs de fonds depuis un moment. Depuis Juin 2016, ca se voit, beaucoup. Phénomène non exclusif au RU, loin s’en faut. Le bordel visible actuel (assez fascinant, vous avez raison) est de loin préférable a l’omerta du continent meme si ce n’est pas exactement de tout repos.

            C’est quoi, un hard brexiteer?
            Il arrive un moment ou continuer a faire l’ingénu avec un vocabulaire orienté relève de la plus pure mauvaise foi. J’imagine que vous voulez être pris au sérieux alors de grace, répondez a ma question, c’est juste la troisième fois que je vous la pose.
            Sacré fieffé d’ultra libéral, va.

            • Fieffé d’ultra libéral, ça a au moins le mérite de me faire marrer !!
              Bon comme j’ai le souci de crédibilité à vos yeux de master mind, pour schématiser il y a les brexiteers inflexibles, les brexiteers flexibles, les brexiteer coup-ci coup-ça, les no brexiteer coup-ci coup-ça, les no brexiteers flexibles et les no brexiteers inflexibles. Donc la répartition des brexiteers et no brexiteers n’est pas définitivement établie cependant très disputée et peut varier selon le contexte. Ce qui explique avec ma vision ingénue le bazar pour la sortie effective de l’UE. Cette dernière en est le révélateur ou l’agitateur si vous préférez mais c’est normal puisqu’elle est le coeur du sujet.
              Personnellement je suis régionaliste et je vois d’un oeil préférable l’UE malgré ses défauts (mais là rien figé pas plus que dans le royaume de GB) que l’Etat français. Je suis pas anglais alors je ne me prononce pas pour ou contre mais je comprend la position des écossais ou des irlandais.

    • Dites moi si je me trompe, mais ce parlement est bien élu par les citoyens britanniques ? — du moins la Chambre des Communes, celle qui a le dernier mot ?

      Comment peut-il dès lors bafouer la démocratie vu qu’il en est issu ?

  • L’Europe est une passoire douanière

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