Par Erwan Le Noan.
Un article de Trop Libre
La réforme de la SNCF aurait pu donner lieu à une réflexion sur l’avenir du transport ferroviaire, sa contribution à une croissance ‘responsable’ et à la desserte territoriale. Par choix du gouvernement, elle est devenue un combat sur les privilèges des cheminots. Elle vire progressivement par récupération de ses opposants à la polémique sur le service public.
Le sujet est explosif. En la matière, l’idéologie domine et tous les arguments semblent permis : à quoi bon s’en tenir à la réalité présente et historique, quand le discours politique est mieux servi par une reconstitution imaginaire des faits ?
Défenseur du service public ?
Les opposants à la réforme de la SNCF se sont parés des habits de « défenseurs du service public » et, dans la rue ou sur les ondes, ils répètent en boucle que la mise en concurrence (voire la privatisation, pourtant pas à l’ordre du jour) mettrait en péril notre modèle de société. Leur discours dresse une égalité parfaite entre service public, monopole et fonction publique. Ce qui est totalement faux.
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Historiquement, le secteur privé a contribué au développement des infrastructures en partenariat avec la puissance publique. Les exemples abondent qui illustrent sa mobilisation dès les 16e et 17e siècles, pour réaliser des ouvrages comme le canal du Midi, axe stratégique que Louis XIV concéda au fermier général Riquet. Au 19e siècle, c’est le privé qui a mis en place le téléphone en France et aux États-Unis. Le professeur Marcou rappelait que « non seulement le chemin de fer, mais les premiers services urbains en réseau (transports publics, d’abord à traction animale, puis distribution d’eau, de gaz et d’électricité) ont été développés sur la base de contrats de concession », c’est-à -dire confiés au privé sous le contrôle de la personne publique.
Le privé contribue au service public
Aujourd’hui, le privé contribue largement au service public et de façon très concrète dans le quotidien des Français : c’est lui qui prend souvent en charge la distribution d’eau, la collecte des déchets, le transport urbain, la petite enfance, la restauration collective, etc.
Demain, les acteurs privés pourraient accroître cette participation encore : non seulement parce que les collectivités publiques y trouvent une plus grande souplesse dans un contexte de finances publiques contraintes, mais aussi parce que la France a un savoir-faire à promouvoir en termes de gestion déléguée ! Conspuer le privé nuit à petit feu à notre croissance et nos emplois à l’avenir.
La concurrence dans les industries de réseau est possible : pour le service, mais aussi pour la gestion du réseau (on peut imaginer des délégations régionales renouvelées régulièrement). Le discours des étatistes de toutes sortes fait semblant de l’ignorer, par aveuglement. C’est qu’en réalité, il se concentre sur les structures publiques, et non sur le service public : il défend les prestataires, non les usagers.
D’une certaine façon, peu lui importe le résultat pourvu que l’opérateur qui propose le service soit public (et idéalement en monopole). Cela n’a pas de sens : la seule priorité qui devrait guider la puissance publique, c’est la qualité des prestations délivrées aux citoyens, qu’elles soient proposées par le public ou par le privé1. C’est là que la concurrence prend son sens, en garantissant le meilleur !
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-  Voir Terra Nova, Pour une république des services publics, 2012 ; Fondation Croissance Responsable, Public-privé : balles neuves, 2016. ↩
vous pouvez faire tous les constats avec tous les cabinets inamiginable maïs aucuns demande que L’ÉTAT corrige sont fonctionnement des avis de là COUR DES COMPTES..comme c’est un avis consultatif et sans être obligatoire pour rectifier donc résumons À SUPPRIMER…cela fera des économies !!! voyer SAPIN qui est de là cour dés comptes qui a était Ministre des finances
pour le resultat..sans commentaire ..l’excellence de nos élites. ..
“C’est là que la concurrence prend son sens, en garantissant le meilleur !”
Peut-on parler de concurrence pour le train : si je dois partir de X pour être à 10 heures à Y, il n’y aura qu’un train sur cet horaire, et même si la ligne fait partir un train d’une compagnie différente toutes les heures, il n’y aura pas le choix.
Il s’agit donc de remplacer un monopole public par un privé, et rien n’oblige l’un ou l’autre d’améliorer le service.
Au contraire, le client ou usager devra jongler sur des plateformes comparatives comme pour les avions, avoir x cartes de fidélité pour chaque compagnie, de véritables usines à gaz ou pas mal d’intermédiaires prendront leur commission au passage.
Votre exemple ne tient pas : s’il y a une clientèle à X pour être à 10 heures à Y, le privé mettra des trains en place avec arrivée à Y à 9h50, tandis que le public embauchera des gilets rouges pour expliquer que le prochain train arrivera à Y à 10h30 et que vous n’avez qu’à changer l’heure de votre rendez-vous.
Bonjour Tigrou.
Avez vous connu la période du monopole d’Air France ou des PTT ?
Avec les tarifs délirants et un service déplorable. Plusieurs mois pour obtenir une ligne tel en 70, un personnel naviguant méprisant sur Air France avec des hotesses de l’air qui ne rêvaient que des clients de 1° classe. Les français allaient au Benelux en bus pour prendre des charter.
Il n’y a aucune raison que les transports ferroviaires soient publiques, d’ailleurs des trains autres que SNCF roulent déjà en France et tout se passe bien.
pour beaucoup de gens , le privé s’associe au rendement à tout prix , donc la quantité , au détriment de la qualité ; à titre d’exemple , une maison de retraite publique a meilleure réputation qu’une maison de retraite privé ; à mon très humble avis , la privatisation fait peur ;
Le privé est surtout associé à l’idée qu’il vaut mieux, pour la justice, que personne ne s’enrichisse quand bien même ce serait en récompense d’un service apprécié, parce cet argent serait mieux employé à améliorer le service. Les gens ne veulent pas admettre que la meilleure manière d’améliorer le service soit de récompenser ceux qui le font quand ils le font bien.
On peut ajouter à cet article que :
1) le service public actuel (Etat, Collectivité ou santé), est largement opéré par le privé dans le cadre de multiples DSP, concessions, partenariats et autres appels d’offre.
2) En conséquence, au niveau macro éco, une bonne part des dépenses publiques de l’Etat (aujourd’hui 56 % du PIB) recouvre des productions d’entreprises privées (ou assoc ou autres) à qui les chantiers sont confiés. C’est particulièrement le cas en matière de BTP.
3) Les entreprises publiques exercent souvent une part de leur activité en mode “marché/concurrence”, y compris la SNCF (Keolis, Ouigo, Ouibus..).
4) Nombre d’activités potentiellement “marchandes”, mal gérées par le public, ont été historiquement versées avec succés dans le privé. C’est le cas des chemins de fer biritanniques avant Tatcher et de France Télécom devenue Orange.
5) on ne connait pas de cas au monde où la concurrence (la vraie, sans connivences…) n’ait pas bénéficié aux consommateurs.
Le débat idéologique sur le “service public” est une vaste fumisterie.
a Gaston j’approuve..l’exemple type des autoroutes …..a l’issue des concessions suppressions de 35 % de personnels ,s’octroi les marchés pour leur filiale pour les travaux font des bénéfices à 2 chiffres !!! c’est un fait,
nous les citoyens avons financé les autoroutes ..
@Lou 17
Bonsoir,
“c’est un fait,
nous les citoyens avons financé les autoroutes ..”
Ce que vous décrivez est du pur capitalisme de connivence.
Pour l’eau c’est pas 1/3 privé, 1/3 syndicat, 1/3 commune pour dépollution ?
Mais en gros je trouve que cela illustre bien l’éconnomie Française. 1/3 paye pour 2/3. Donc la dette est grosso merdo de 2/3 pour compenser le secteur privé “déficient” (lol).
un peu HS, mais il n’y a pas de mur pour exprimer ses idées geniales. Selon JP Chevalier du 10 avril, le Qatar financerait l’EU avec des gros tuyaux à pognon en passant par les îles Caïmans. Alors, bon il faudrait savoir. L’argent des Paradis est assez propre pour eux et serait sale pour nous ???
Ça devient méga lol.
Cette moralité à triple vitesse va forcément décomplexer le plus grand nombre de gens ayant encore un peu de cervelle.
@Moldu
Bonsoir,
Les Qatari bénéficiaient aussi d’une exonération de taxes sur les biens immobiliers dont celle sur la plus value à la vente. Leur argent est “plus propre” depuis quelques années déjà . Cette largesse a été offerte par Sarkozy.
Pourquoi ce conditionnel ?
a STF pour le moment nous sommes les dindons…des autoroutes avec un bénéfice de 2 chiffres…
Le réseau ferré, s’il était re-séparé de la SNCF et privatisé, ferait lui aussi rapidement des bénéfices à deux chiffres (en % du CA, parce qu’en euros le bénéfice à deux chiffres n’a rien de glorieux !).