Déchets nucléaires : où est le problème ?

Les craintes suscitées par les déchets nucléaires reposent principalement sur de fausses croyances répandues par une propagande anti-nucléaire malveillante.

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Déchets nucléaires : où est le problème ?

Publié le 6 avril 2018
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Par Michel Gay.

Les déchets nucléaires cristallisent les passions alors qu’ils n’ont jamais provoqué d’accident de transport ni de stockage, ni d’aucune sorte. Et ils n’en provoqueront jamais selon toute probabilité.

Les craintes suscitées par les déchets nucléaires reposent principalement sur de fausses croyances répandues par une propagande anti-nucléaire malveillante.

Toutes les catégories de déchets nucléaires disposent, ou sont en voie de disposer, de solutions de traitement adaptées. Le futur centre industriel de stockage géologique CIGEO complétera notre dispositif national au-delà de 2030.

Jusqu’où faut-il aller dans les dépenses de sûreté nucléaire ?

L’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) exige de traiter les déchets de très faible activité (TFA) comme s’ils présentaient un risque Or, les autres pays européens appliquent un seuil d’exemption qui permet de les recycler. Cette position « politique » entraîne des coûts inutiles pour le consommateur et le contribuable français.

Une des stratégies des anti-nucléaires est d’appeler à dépenser toujours plus d’argent pour étouffer la technologie nucléaire sous les coûts (coups ?).

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Or, les 40 ans d’existence de notre programme électronucléaire ont apporté la preuve de sa sûreté. Pourquoi continuer à durcir la réglementation, à abaisser des normes de rejets inférieures à la radioactivité naturelle inoffensive et à refuser un seuil d’exemption ? La radioactivité est même parfois bénéfique, y compris dans les stations thermales, même si elles sont rares à le souligner.

En juillet 2003, l’Académie de médecine considère que l’électricité nucléaire « s’avère avoir le plus faible impact sur la santé par kilowattheure produit par rapport aux filières utilisant des combustibles fossiles, les biomasses ou l’incinération des déchets, ou même les énergies éolienne et photovoltaïque ».

En janvier 2012, l’Académie des sciences confirme que « les centrales nucléaires sont aujourd’hui le seul moyen de produire massivement de l’électricité concentrée, permanente et sans émission de gaz à effet de serre ».

Elle souligne aussi  que « quatre décennies d’expérience ont montré que l’impact sanitaire du nucléaire est bien moindre que celui d’autres sources principales d’énergie, le charbon en particulier ».

L’exposition moyenne des Français aux radiations est de 4,5 millisievert par an (mSv/an), dont 2,9 mSv/an d’exposition naturelle et 1,6 mSv/an d’exposition médicale. Les activités industrielles et militaires représentent moins de 1% de ce total.

Une énergie durable et propre

Environ 55 réacteurs nucléaires sont en construction dans le monde et 450 en fonctionnement parce que le nucléaire est une énergie propre, sûre et bon marché.

Le nucléaire a aussi l’avantage d’utiliser un combustible abondant et bien réparti sur toute la planète (l’uranium) et de produire des quantités de déchets beaucoup plus faibles que toutes les autres technologies. Certes, ils sont radioactifs mais les filières de traitement et de stockage ultime sont maîtrisées, et leur radioactivité décroit avec le temps contrairement aux produits chimiques qui restent éternellement toxiques.

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Enfin, le nucléaire est une énergie durable grâce aux réacteurs surgénérateurs déjà en fonctionnement en Russie et en Inde. Ce fut aussi le cas pour les surgénérateurs français Phénix et Superphénix qui ont fonctionné pendant plusieurs années avant d’être démantelés pour des raisons politiques. Ils sont capables d’utiliser cent fois plus efficacement qu’actuellement  l’uranium naturel pendant… plusieurs milliers d’années.

La quatrième génération des réacteurs nucléaires (surgénérateurs) est en préparation en France, en Russie, en Inde, en Chine et aux États-Unis, et elle produira encore moins de déchets pour produire la même quantité d’électricité.

Même si des idéologues antinucléaires veulent « asphyxier » le nucléaire par des exigences de sûreté contreproductives et démesurées, notamment sur ses déchets, ne pas donner toute sa place à cette source d’énergie exceptionnelle serait une erreur stratégique.

Au-delà des manœuvres politiciennes et des lobbies divers, il serait dramatique de ne pas offrir à nos enfants un avenir énergétique respectueux de l’environnement et durable grâce à l’énergie nucléaire (pour la production d’électricité et de chaleur) puisque ses déchets, bien gérés comme ils le sont en France, ne représentent, et ne représenteront jamais, aucun danger pour les populations selon les (vrais) spécialistes.

Alors, où est le problème ?

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  • Pourquoi pourquoi pourquoi ..au lieu de se poser la question , pourquoi ne pas la poser directement aux responsables politiques de cette situation ubuesque ?
    Sans doute que l’on connait déjà la réponse: corruption !

  • Euh pour info, on ne fixe pas de normes inférieures à la radioactivité naturelle… Qui par ailleurs n’est pas toujours inoffensive (cf radon).
    Et toujours pour info, les benefices de certaines eaux thermales ne sont pas liés à la radioactivité. Drôle de raccourci que de tenter de le faire croire…

    • Môssieur Roule Du Cable,
      Merci pour vos infos et comme contre argumentaire, son misérabilisme n’a d’égal que la mauvaise foi innocente que vous tentez d’afficher.
      Vous réinterprétez en commentaire le texte que venez de lire et par deux petites pirouettes de sodomiseur de drosophiles, tentez de discréditer un exposé éclairé (et radioactif vu que son auteur n’utilise pas la machine à séparer les électrons verts).

  • Sur le fonds, l’auteur a raison mais il est naïf de penser que cette affaire se joue sur la rationalité. Le verrou principal est politique car un homme politique est prêt à tout pour gagner ou conserver quelques voix.

  • « Certes, ils sont radioactifs mais les filières de traitement et de stockage ultime sont maîtrisées, et leur radioactivité décroit avec le temps »
    Hum…
    La demie vie de certains déchets se compte en millions d’années.

    « contrairement aux produits chimiques qui restent éternellement toxiques. »
    Là encore, c’est un peu travestir la réalité.
    Si les filières sont là, on peut toujours les décomposer et en faire des produits non toxiques.

    • On pourrait simplement éviter d’y toucher (ce qui est assez facile s’ils sont enfouis à quelques km de profondeur), comme à tout ce qui est toxique pour l’homme et qui ne manque pas dans la nature.

    • @ laurent75005
      Hum, laurent75005, hum . . .
      « La demie vie de certains déchets se compte en millions d’années »
      Oui mais combien ? En pourcentage, même pas 4 %.
      Et les gaz comme le CO2 rejetés par centaines de million de tonnes dans l’atmosphère, quelle demi-vie ?
      Après, j’avoue ne pas comprendre votre « Hum », raclage de fond de gorge ou soupir d’expiration d’une pensée profonde (voisin du meuglement) ?

    • Laurent, vous dites des sottises. Les métaux lourds toxiques sont indégradables et polluent les nappes phréatiques pour l’éternité. Il conviendrait de les stocker eux aussi en stockage géologique profond.

  • Pour chaque Français, il faut compter 1 gramme d’uranium par an.
    Sur ce gramme, 4 % sont à longue vie => susceptibles d’être stockés.
    L’équivalent produit par du gaz ou du charbon représente des milliers de tonnes de CO2 toutes relâchées dans l’atmosphère.
    Et on nous pond des pendules à treize coups sur le nuk stocké en s’asseyant bourgeoisement sur les rejets de gaz dilués par les éoliennes et réchauffés au photovoltaïque.

  • Enfouir les déchets est le SEUL moyen sûr à notre disposition! Mais les écologistes préfèrent mettre en danger la vie de certaines personnes plutôt que de l’adopter?

    • je suis d’accord et pense aussi que le nucléaire est la solution la plus écologique mais si demain on vous dit qu’un site d’enfouissement se situe à côté de votre maison vous faites quoi?

      • Le ballet des camions peut être une nuisance pendant la phase de remplissage mais après, les servitudes (interdiction de creuser, interdiction de certaines activités…) peuvent être une bénédiction pour la tranquillité de ceux qui auront un stockage sous les pieds ou à proximité.

      • Si on me dit qu’il n’y a pas de site d’enfouissement à proximité de ma maison, je l’échange avec une qui en a un, et qui sera donc bien plus confortable pour le même prix vu les préjugés débiles des antinucléaires.

    • Le terme « enfouir » n’est pas le plus approprié à mon sens, car il sous entend qu’on n’y aura plus accès, ce qui est faux. Les déchets d’aujourd’hui peuvent devenir les combustibles de demain.
      Quant à avoir, un centre de ce type près de chez moi, pourquoi voulez vous que ça me dérange?

    • « Enfouir les déchets est le SEUL moyen » … sûr ? Qui peut le dire ? On cache la poussière sous le tapis et après moi le déluge !
      Vu de mon bar et de ma naïveté, je m’étonne de cette fatalité ; n’y a-t-il vraiment aucune autre solution ? La recherche d’une solution devrait être le priorité des priorités, non ? Je ne peux pas croire que notre belle technologie se limite à la pelle mécanique en matière nucléaire. Mais bon, on peut rêver.

      • Que diriez vous si nous devions encore nous occuper des « poubelles » laissées par les contemporains de Lascaux, il y a 20000 ans, sans en avoir les bénéfices.
        Serait-il possible de les réutiliser comme nouveau combustible ?

      • @ VUDUBAR
        La réponse à voter question s’appelle peut-être la surgénération, peut-être . . .

        • Tout à fait. C’est l’objet des réacteurs dits de quatrième génération. Mais à côté du Pu il y a des déchets ultimes toxiques qu’il faudra quand même éliminer dans le stockage profond.
          Ce type de réacteur a comme avantages de réduire le volume de déchets ultimes et d’accroitre (pour des siècles) l’énergie disponible. En contrepartie, il faut développer les usines de retraitement, lesquelles sont davantage dosantes pour les opérateurs. Personne n’est parfait.

      • Il n’y a que deux sortes de solutions : celles dont personne ne peut dire si c’est sûr ou pas, et celles dont certains peuvent vous démontrer qu’elles ne sont pas sûres. Si vous avez une solution du premier type sous la main, pourquoi dépenser de l’argent à en chercher d’autres, vous en trouverez de la deuxième catégorie, et d’autres dont personne ne pourra vous dire si elles sont meilleures ou pires que la première. Difficile de mieux gaspiller l’argent…

  • @ jean roule du câble, le radon est dangereux uniquement parce qu’il s’accumule en général dans les caves des maisons sur sol granitique.
    Toutes les espèces vivantes se sont habituées au niveau moyen de radioactivité selon le principe de la sélection naturelle ( Charles Darwin).
    Le radon n’a donc rien à voir avec ce niveau moyen puisqu’il a phénomène de concentration.
    La nature présente néanmoins des zones naturelles de plus forte radioactivité sans être létales.
    Par exemple, en région Bretagne, zone granitique bien connue connaît du fait de sa plus « forte » radioactivité naturelle, un taux de naissance avec anomalies génétiques plus élevé que la moyenne (trisomie 21 par exemple).

    • Pas sûr pour la trisomie 21. On est incapable pour les faibles doses de discriminer entre les différents facteurs même avec d’énormes cohortes qui nécessiteraient pour chaque individu une enquête minutieuse: irradiation médicale, tabac, boisson, soleil de la plage ou du ski, voyages en avion, nourriture, etc, etc. Seul le radon que vous citez est reconnu comme dangereux quand les doses s’accumulent. Mais comme pour le reste il suffit de prendre les mesures de prévention ad hoc pour rendre le risque acceptable, aérer les caves pour le radon par exemple.

  • OUI, l’enfouissement à Bure sous plusieurs centaines de mètres de sol dont la nature géologique garantit son caractère totalement hermétique est la seule solution.
    Par ailleurs, la stabilité sismique de cette zone augmente encore ces garanties de fiabilité dans le temps, le temps « géologique » n’est pas celui des hommes.
    La seule chose qui pourrait modifier cet état des faits, ce serait un méga impact météoritique.
    La probabilité que cela se produise sur le site de Bure est infinitésimale et, dans tous les cas, si cette météorite frappait n’importe quelle autre zone de notre belle planète, notre sort serait « plié ».
    Pour information, je suis géologue de formation universitaire et ne travaille absolument pas dans ce domaine.
    Si la région de Bure me plaisait, je n’aurais aucune crainte de m’y installer avec ma famille.
    bonne journée à tous.

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