Depuis plusieurs semaines, le champ scientifique s’invite dans l’épineux débat du glyphosate. Lassée par l’atmosphère de suspicion qui pollue la recherche et les échanges, la communauté invite à mieux réfléchir sur les grands sujets qui nécessitent de l’expertise. Dans le cas du glyphosate, l’heure est à la modération…
Début mars 2018, un collectif regroupant une quarantaine de scientifiques (professeurs, chercheurs et ingénieurs) a signé une tribune qui a fait grand bruit.
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Le message est clair : il faut sauver la recherche face au renoncement politique. Selon eux, l’expertise scientifique n’est plus prise en compte dans les processus de la décision politique. Pire : les débats scientifiques sont de plus en plus pollués par les minorités violentes et autres « experts » médiatiques qui ont le dernier mot.
Le règne de la post-vérité a gagné du terrain
Les scientifiques prennent l’exemple du glyphosate pour appuyer leur propos. Selon eux,
le classement marginalisé d’une agence de l’OMS a prévalu sur les avis d’une dizaine d’agences, y compris européennes, qui l’ont déclaré non-cancérigèneÂ
Pire encore,
le régime de la post-vérité a gagné du terrain dans le domaine scientifique et technique.Â
Ce pavé dans la mare jeté par la communauté a un objectif clair : remettre les arguments scientifiques rationnels au cœur de la décision politique. Quelques jours plus tôt, sur le site du Huffington Post, d’autres experts avaient également interpellé le grand public sur l’importance de reconquérir la culture scientifique. Car, disent les signataires de cette tribune :
elle nécessite de réfléchir à des mécanismes suscitant le désir de culture, à des médiations conduisant à une rencontre vivante avec la scienceÂ
Alors, cornérisée, la science ? Il faut croire que oui, et ce au plus haut niveau de l’État. Lors du dernier Salon de l’Agriculture, le président français Emmanuel Macron a comparé le glyphosate aux ravages de l’amiante causant de nombreux cancers du poumon. Or, la comparaison paraît bien forte. Une étude épidémiologique parue en novembre 2017 dans le Journal of the National Cancer Institute– elle appartient à la grande enquête nommée Agricultural Health Study (AHS) – a montré que le risque de surmortalité n’est pas avéré au contact du glyphosate.
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Le test a été réalisé sur 50 000 travailleurs exposés à l’herbicide. Il y a deux ans, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) avait déclaré publiquement la cancérogénicité du glyphosate. Or, après l’analyse d’une vingtaine d’études très sérieuses et réalisées sur les quarante dernières années, aucune preuve n’a jamais été apportée sur ce lien. Le doute est ainsi légitimement permis…
Victoire médiatique
Dans cette histoire, l’emballement médiatique dénoncé par les scientifiques a précipité le gouvernement français à agir vite ; sans vraiment consulter les rapports des experts. Certes, le principe de précaution sur un sujet comme les pesticides doit être, sans nul doute, la règle d’or. Mais, comme l’appelle Guy-André Pelouze, éminent médecin et chirurgien, il faut savoir rester ouvert et curieux. « Des années de tests montrent que le glyphosate n’est pas cancérigène, pourquoi ne voulons-nous pas y croire », a-t-il déclaré sur le site Slate.com. En espérant que la science, à défaut de la guerre, saura gagner cette bataille…
ah ah ah voilà ce que c’est , a force d’abuser de lobbyisme et d’études scientifiques pipées ou orientées, on ne croit plus personne.
L’arroseur arrosé en quelque sorte.
Ras le bol de l’écologisme, le vegan, etc.!
Bientôt les animaux seront plus importants que les êtres humains.
Le bio est aussi une forme d’écologisme utilisé à des fins marketing pour faire payer plus cher des produits. On est en plein dans la société de consommation que ces mêmes écologistes haïssent. Cherchez l’erreur.
Au moyen age il y a avait l’obscurantisme religieux qui condamnait la science au nom de dieu demain nous aurons l’obscurantisme écologiste qui condamnera la science au nom de la “planète”.
Pas dans un pays peuplé d’abrutis ignorants, et ce n’est pas nouveau. N’oublions pas que les français ont mis 2 siècles pour comprendre que la pomme de terre n’était pas un poison mortel!
@Vigile: Vous exagérez comme d’habitude ! Une racine nouvelles dans les habitudes alimentaires, qui servaient principalement pour nourrir les animaux, a été promue de manière provocante parmi la population proche d’une famine de plus. Et 2 siècles plus tard, cela devient cette histoire de réputation de poison mortel ! Que dira-on de la répulsion sur la consommation d’insectes ou d’escargots ?
Ne confondez pas réfléchir et refléter ! 😉