Libérer les salaires

En voulant abusivement s’occuper des salaires, notamment ceux des patrons, l’État porte atteinte à la richesse de la nation.

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Libérer les salaires

Publié le 14 mars 2013
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En voulant abusivement s’occuper des salaires, notamment ceux des patrons, l’État porte atteinte à la richesse de la nation.

Par Michel de Poncins.

La libération des salaires est urgente et nécessaire et, comme nous le verrons, le pouvoir prend le chemin contraire en voulant abusivement s’occuper des salaires, notamment ceux des patrons ; pour les dénigrer il parle de la planète financière. Le salaire est une forme de rémunération très généralement pratiquée depuis la nuit des temps. La Bible dit que le travailleur mérite son salaire. Le salariat a pris la place de l’esclavage ou de la corvée, résidu de cet esclavage. L’on conçoit que le limiter, le brimer ou le réglementer revient à fausser son prix et à porter atteinte à la richesse de la nation comme toute autre manipulation de prix.

En chassant, ainsi, en meute contre des très riches, on flatte les populations. Cela masque les bienfaits que les très riches apportent à l’économie : dépenses multiples, épargne créatrice, entretien d’associations caritatives.

Le travail a un prix

Cette évocation des prix qui assimile le travail à une autre marchandise choquera des âmes plus ignorantes que sensibles. La prépondérance, parmi  d’autres, de ce mode de paiement justifie l’assimilation. C’est évident pour les plus modestes. Leur force de travail en quantité et en qualité est leur seul moyen de se procurer les biens nécessaires. Quand l’on s’élève dans la hiérarchie des salaires, les  intéressés offrent sur le marché mondial du travail une contribution d’une grande rareté.

Nous voici de plain-pied dans la lutte officielle contre les salaires des grands dirigeants qui se réveille brusquement comme un incendie mal éteint. Le référendum suisse a offert  un marchepied inattendu aux assauts des politiciens : la sagesse des  votations suisses protégeait jusqu’ici la liberté des citoyens et la richesse de la nation ;  il y a eu une malencontreuse exception !

Certes les très hauts dirigeants ont, parfois, des avantages considérables mais le marché est étroit. Tout un chacun n’est pas capable d’animer des centaines de milliers de personnes dans tel métier déterminé. S’il y a des abus c’est aux actionnaires de faire le ménage. L’opprobre dont ces patrons sont l’objet rejaillit fâcheusement sur les innombrables moyens et petits patrons qui sont loin d’eux dans l’échelle. Si le pouvoir les déteste, pourquoi n’attaque-t-il pas les joueurs de football ?

Il est à noter que l’offensive, si elle s’accélère, est générale et que les partis supposés de droite sont aussi dans le coup. Le flou est complet. Il est question à la fois des rémunérations, des retraites chapeaux, des bonus, des primes de départ, des stock-options, sans que personne ne sache vraiment ce que la future loi va définir. Comme dans toute offensive d’inspiration socialiste la seule agitation de la menace mène un travail destructeur contre l’économie.

L’Europe aussi

Il est remarquable que l’UE s’en mêle et veut généraliser les limitations par des directives contraignantes. L’un des prétextes avancés est, comme en France, le manque de transparence et la réduction des inégalités. Il est question, aussi, de moraliser le capitalisme, ce qui est surprenant pour des personnes que la morale n’embarrasse pas beaucoup. L’on fait croire que l’argent enlevé aux uns ira aux pauvres ; pour les économistes, c’est une plaisanterie. Faut-il rire ou pleurer ? L’Europe est célèbre pour la richesse insolente de ses dirigeants, la perpétuation de cette richesse étant un objectif inavoué mais permanent de la caste des Eurocrates. Quant à la transparence des comptes, ils sont tellement obscurs que personne n’y voit goutte. Depuis plusieurs années, la Cour des Comptes européenne refuse son aval et, donc, l’Union européenne navigue sur des comptes pourris.

Les politiciens épargnés

Le fait majeur mais qui n’étonne guère est que les camarades politiciens prennent grand soin d’échapper aux punitions qu’ils infligent aux autres. La presse, pourtant à leur service, lève souvent le voile sur leurs immenses gains. Des systèmes de retraites spéciaux leur sont réservés. Il existe un droit absolu au reclassement en cas de panne dans la carrière.

Au moment où ces lignes sont écrites, plusieurs, dans la majorité, s’inquiètent de voir que le Président ne s’occupe pas assez activement de trouver un poste à sa mesure pour son « ex » qui s’ennuierait en Poitou-Charentes. La sacralisation officielle de l’ex est en soi un des signes de la décadence française.

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  • Evidement les salaires n’ont pas à être réglementé, puisqu’il y a un propriétaire responsable de la société employeuse pour en déider….

    Mais qui est donc le pro pour les société anonymes cotées ? La personne morale … ?

    Pas les actionnaires en tous cas, il ne le sont juridiquement pas, ils ne sont même pas pleinement responsables sur leurs bien personnels, n’ont même pas un droit de vote en la matière. La plus part des sociétés n’ont même pas l’excuse d’avoir leur capital social aux mains de la famille fondatrice.

    Pas de propriétaire > pas de responsabilité > pas de pouvoir.

    Si les dit mandataires étaient responsables indéfiniment sur leur patrimoine personnel à la manière d’une société en commandite (seule forme légitime de société par action) par action, il en serait tout autrement. Mais les SCA ne sont pas visées par cette initiative.

    http://www.remunerationsabusives.ch/wp-content/uploads/exigences.pdf
    «En vue de protéger l’économie, la propriété privée et les actionnaires et d’assurer une gestion d’entreprise durable, la loi oblige les sociétés anonymes suisses cotées en bourse en Suisse ou à l’étranger à respecter les principes suivants»

    La défenses des sociétés anonymes (à risque limité) sont une erreur grave, elle ne vivent pour la plus part, que de ce privilège, de subventions massives, de marchés publics, de réglementations déversent qui les protègent de la concurrence. Choses sans les quelles, elles n’existeraient probablement même pas dans les secteurs à risques.

  • Un rattrapage des salaires depuis 1978 est nécessaire de manière à ce que la courbe des salaires rattrape la courbe de productivité comme elle n’aurait jamais dû la quitter et que ce qu’il y a entre les 2 courbes depuis 1978 soit aussi repris à ces messieurs pour être redistribué. La solution à cette crise est la mise en cause des agissements des banquiers, des grands patrons, des politiques. En effet, si vous avez la chance de tomber sur les 2 courbes comparées (très difficile à trouver sur internet) de la croissance de la productivité d’une part et des salaires d’autre part, vous voyez que ces courbes montent à peu près avec la même pente jusqu’en 1978 et qu’à partir de 1978, la courbe des salaires décroche très nettement de la courbe de la productivité. La différence de ces 2 courbes passe dans la poche de ces 3 grands corps. CQFD.
    http://forum.hardware.fr/hfr/Discussions/politique/hollande-social-democratie-sujet_47220_4114.htm
    Faites un peu descendre le curseur pour voir les fameuses courbes Postées le 16-04-2012 à 08:10:42 par Nathalie0123

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