Le Brexit est une défaite pour les collectivistes

Le Brexit n’est pas à blâmer pour les problèmes du Royaume-Uni ; c’est plutôt une bonne opportunité pour les résoudre.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 3
Brexit by Tiocfaidh ar la 1916(CC BY-ND 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le Brexit est une défaite pour les collectivistes

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 25 janvier 2023
- A +

Pourquoi Sadiq Khan, maire progressiste de Londres est-il anti-Brexit ? Parce qu’il aspire à la destruction des nations comme tous les wokistes. Le Brexit n’est pas à blâmer pour les problèmes du Royaume-Uni ; c’est plutôt une bonne opportunité pour les résoudre. Il reste à voir si l’occasion du Brexit sera saisie ou bradée, mais les prévisions désastreuses ne se sont pas concrétisées, nous dit Larry Elliott, éditorialiste au Guardian spécialiste des questions économiques, répondant par avance au maire de Londres.

Le maire progressiste anti-Brexit de Londres, Sadiq Khan, a parlé la semaine dernière des dégâts immenses du Brexit.

Il a appelé à un débat « pragmatique » sur la réintégration du marché unique de l’Union Européenne (UE) et son régime de libre circulation des migrants. Pourquoi ? Parce que le maire de gauche de Londres est un globaliste comme tous les wokistes. Ces gens de gauche sont des globalistes et non des mondialistes. J’insiste parce que certains médias conservateurs ont du mal à comprendre la différence. La mondialisation qui est l’extension du libre-échange n’est pas une mauvaise chose en soi, le libre-échange n’a jamais détruit les nations, bien au contraire. En revanche la globalisation est un grand danger pour le monde. Le pouvoir économique centralisé régentant de gigantesques zones, voire à terme une seule : la planète, est une menace politique porteuse d’un soft totalitarisme qui nous offre neuf probabilités sur dix d’aller dans le mur.

Le maire de gauche de Londres n’est pas un mondialiste mais un globaliste constructiviste qui veut détruire les nations par le wokisme ; or nos nations européennes et occidentales, le patchwork culturel européen qui a fait la civilisation occidentale est la condition de la continuation, du développement et de l’amélioration – mais d’une main tremblante – de notre civilisation.

Sadiq Khan a fait beaucoup plus de tort à Londres que le Brexit. Le refus du maire de Londres de tourner la page du Brexit masque ses propres échecs, titrait The Telegraph.

Les Anglais n’ont pas fait le Brexit pour se recroqueviller sur eux-mêmes ce que les Européens, et particulièrement les Français, semblent parfois attendre du régime de Bruxelles, mais pour s’affranchir des règlements et des taxes, se protéger d’une immigration non contrôlée et prendre le grand large, ce qu’ils appellent le Global Britain, dans la grande tradition des Smith, Ricardo et Cobden.

Khan monte au créneau parce que de nombreuses personnalités au sein même du Parti travailliste ont abandonné toute aspiration à renverser le Brexit — officiellement du moins — avec le chef de l’opposition sir Keir Starmer affirmant qu’il « fera fonctionner le Brexit » si le parti prenait le pouvoir.

Il affirme :

« Les ministres semblent avoir développé une amnésie sélective lorsqu’il s’agit de l’une des causes profondes de nos problèmes ».

Il poursuit :

« Le Brexit et ses conséquences ne peuvent être balayés de l’histoire. Nous avons besoin d’un meilleur alignement avec nos voisins européens – un passage de ce Brexit extrême et dur que nous avons maintenant à une version pratique qui sert notre économie et notre population. »

Et ajoute :

« Cela inclut un débat pragmatique sur les avantages de faire partie de l’Union douanière et du marché unique »

De son côté l’Institut Tony Blair n’a-t-il pas appelé le nouveau gouvernement britannique à résoudre les problèmes avec l’Union européenne en copiant simplement la loi européenne dans la loi britannique, rendant le Brexit inutile ?

 

Un cas classique de biais de confirmation

« Plus question d’impact de la pandémie la plus grave en un siècle, ni de ce que l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine a fait aux prix de l’énergie. Le Brexit est « the gorilla in the room ». On ne voit que lui. »

Larry Elliott pense qu’il s’agit d’un cas classique de biais de confirmation, où quelqu’un part d’un point de vue préconçu et trouve ensuite des preuves pour étayer son argument. Comme dans : j’ai toujours dit que le Brexit serait un désastre ; l’économie est dans une mauvaise voie ; c’est bien la preuve que le Brexit est à blâmer.

Le Royaume-Uni a un déficit commercial chronique et un piètre bilan en matière d’investissement mais ils sont antérieurs au vote sur le Brexit en 2016.

En revanche des mesures, telles celles proposées par l’Institut Blair ou le maire de Londres, permettraient à l’UE de reprendre le contrôle de la politique commerciale internationale de la Grande-Bretagne, de ses tarifs, de son régime réglementaire et dans une large mesure de ses contrôles aux frontières. Ben voyons !

Par exemple, alors que la dernière année pour la Grande-Bretagne a été loin d’être une sinécure économique, elle a également vu l’Union européenne échouer, en partie sous le poids de son propre agenda vert antinucléaire et de son soi-disant marché européen de libéralisation de l’énergie qui n’est ni un marché, ni libéral, qui est un des arrangements les plus constructiviste qui soit, fruit d’un « techno-lubiralisme » pour reprendre le néologisme d’un éditorialiste de CNews, ce qui a contribué à la crise énergétique actuelle qui afflige l’UE.

La Grande-Bretagne n’est pas le seul pays aux prises avec des pénuries de main-d’œuvre. Le gouvernement allemand a déclaré plus tôt début 2022 qu’il réduisait les formalités administratives pour faciliter le recrutement de travailleurs en Turquie, et son grand syndicat du secteur industriel, IG Metall, a demandé une augmentation de 8 %. La France a signalé 300 000 postes vacants dans son hôtellerie, avec un tableau similaire en Espagne. Selon l’Office des statistiques nationales, 2 389 000 personnes nées dans d’autres pays de l’UE travaillaient au Royaume-Uni. Ce chiffre est légèrement en baisse par rapport au sommet de 2 508 000 atteint début 2020, mais il n’y a pas eu d’exode massif de travailleurs européens depuis le Royaume-Uni après le Brexit.

Le taux d’inflation annuel de la zone euro des 19 pays est actuellement de 10,7 %, soit plus que le taux de 10,1 % du Royaume-Uni. L’inflation américaine a culminé à un peu plus de 9 % en été.

Toutes sortes de prédictions désastreuses ont été faites pour l’économie britannique au moment du vote sur le Brexit : les prix des maisons chuteraient, le chômage augmenterait de 500 000 et l’économie sombrerait dans une récession immédiate. Rien de tout cela ne s’est produit. L’économie a juste ralenti.

La croissance cumulée du Royaume-Uni a été légèrement supérieure à celle de l’Allemagne depuis 2016 ; malgré les lourdeurs administratives supplémentaires auxquelles sont confrontées les petites entreprises – les échanges avec l’UE e sont redressés et la Grande-Bretagne continue d’attirer plus d’investissements étrangers directs.

Bien sûr, on pourrait soutenir que le Royaume-Uni aurait encore plus d’investissements et des exportations encore plus élevées si une décision différente avait été prise le 23 juin 2016. Au fil des ans, l’argument du camp anti-Brexit a changé. Alors qu’il était autrefois « le Brexit va faire chuter l’économie », il est maintenant « l’économie serait plus performante sans le Brexit ».

The Briefings for Brexit paper (un document exhaustif qui mérite d’être lu quel que soit le côté de l’argument sur lequel vous vous appuyez) indique que ces analyses contrefactuelles sont erronées. « Une lecture attentive des données probantes montre que, bien qu’il y ait peu de preuves que le Brexit contribue beaucoup à l’économie du Royaume-Uni, rien ne prouve qu’il lui ait fait tort ».

Si les effets du Brexit ont tendance à être exagérés, poursuit Larry Elliott, l’impact de la pandémie et des confinements qui l’ont accompagnée a eu tendance à être minimisé, peut-être parce que les opposants les plus fervents au Brexit voulaient aussi des confinements plus longs et plus rigoureux.

Ces difficultés ont même vu certaines des figures les plus anti-Brexit du Royaume-Uni abandonner toute idée de rejoindre l’UE ou son marché unique dont le chef du Parti travailliste sir Keir Starmer. « Le commerce a diminué parce que l’accord que nous avons obtenu n’est pas un très bon accord », a-t-il affirmé, critiquant les arrangements mis en place par le gouvernement conservateur. « Je pense que nous pourrions passer de la réalisation du Brexit, qui est tout ce que nous avons réussi à faire en ce moment, à la mise en œuvre du Brexit », a poursuivi sir Keir.

 

Le plus difficile pour les entreprises, c’est l’incertitude

« Mais est-ce que je pense que retourner à des années de querelles, des années d’incertitude va aider notre économie ? Non, je ne pense pas. J’ai passé de nombreuses années après 2016 à parler à des entreprises qui m’ont répété à maintes reprises que ce qui est le plus difficile pour elles, c’est toute l’incertitude. » « Cela nous a vraiment retardés pendant de nombreuses années, et je ne veux pas y revenir », a ajouté Starmer.

Lors de son premier appel téléphonique au nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak, le président américain Joe Biden, globaliste constructiviste et wokiste dans la lignée de Barack Obama, semble avoir une fois de plus poussé le Royaume-Uni à laisser tomber le Brexit.

Mais faut-il rappeler que le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak a toujours été favorable au Brexit, a voté pour le Leave en 2016 et a toujours appuyé le Brexit en tant que parlementaire ?

Pourquoi les globalistes ne baissent-ils pas les bras et pourquoi ils n’abandonneront jamais ? Parce que le Brexit est pour eux une grande défaite et que la Grande-Bretagne n’est pas une petite nation.

Deux idéaux-types s’opposent dans le champ politique qui structure la vie politique occidentale. D’un côté les puissances globalistes, constructivistes et les acteurs du wokisme, ils ne se réunissent jamais, ni ne se contactent, ils forment juste une grande concaténation planétaire ; et de l’autre côté, les nations libres, dans l’idéal le vrai libéralisme au sens de Hayek (même si certaines nations souverainistes peuvent verser dans l’étatisme) et l’identité nationale qui est à la fois enracinement et universalisme.

C’est un conflit titanesque. C’est David contre Goliath. Ce combat nécessite de la bravoure, qualité dont n’a pas manqué Boris Johnson, l’homme qui a fait le Brexit. Ce combat continue.

Dernier ouvrage de Thierry Martin paru sur les trois années qui firent le Brexit :

BoJo, un punk au 10 Downing Street Global Britain, Boris Johnson, le Brexit et l’après. Chroniques anglaises chez Amazon.fr

 

 

Voir les commentaires (9)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (9)
  • C’est bien de faire une distinction entre le mondialisme et le globalisme, mais il serait bien de faire aussi une distinction entre les nations et les états, le souverainisme d’une nation n’a aucun lien avec la liberté de sa population.
    Ce qui est énoncé ici s’applique peut-être aux britanniques, dont nous pouvons déjà regretter l’influence libérale au sein de l’UE, mais il y a fort à parier qu’un Frexit aurait des effets contraires pour les français : un renforcement de l’interventionnisme, du protectionnisme et de la collectivisation.

    • oui mais justement souverain… responsabilité..

      c’est la faute à lue !! aux allemands! aux ricains! aux écolos!!! euh …pas vraiment..

  • Meme l auteur reconnait que le brexit a ete un echec « L’économie a juste ralenti ». on peut evidement dire que les dirigeants n etaient pas a la hauteur, que c est un mauvais brexit … mais les faits sont la, la GB pese peu en 2023 et le global britain est resté un mythe (les faits sont tetus, la GB est un pays de 2em ordre et le gros de son commerce est avec l EU. aucun pays lointain ne voit l interet de negocier un accord la GB)

    • oui et non..
      l’ue annonçait un effondrement, une catastrophe.. et les partisans du brexit un succès économique;..

      alors que ce n’etait pas le sujet…le vrai du sujet du brexit est la nature de l’ue!!!!

      libre et pauvre est un choix plus libéral que vassal est prospère!!!

      vous me faites penser à ceux qui explique que la décolonisation fut un echec … car..la france a construit de hôpitaux ou des trucs…et que les pays ne son pas devenus riches..

      ben non..

      alors certes…le débats sur lue fut souvent hors sujet ;. quoi de neuf.?

  • «  le souverainisme d’une nation n’a aucun lien avec la liberté de sa population. » bien d accord mais
    Il est surprenant que toutes ces considérations Globalo mondialistes négligent le « grain de sable « qui aurait fait basculer vers le Leave !
    Le vote ethno religieux d une partie du monde du Commonwealth, qui souhaitait arrêter l invasion cathopolonaise , qui remplissait les eglises non anglicanes associes aux Anglicanistes !
    Serait ce Dieu qui se cacherait il encore plus dans les détails ?
    Ce qui se voit et ce qui ne se dit pas ! Là se fait la bascule !

    • le souverainisme sinon la notion de peuple de nation a cette conséquence ..
      un certain ni veau de nationalisme et une forme ou une autre de xénophobie.. les gens tolère le changement mais aspirent aussi à la stabilité;. en outre ils s se révoltent si ils imaginent un dessein derrière un changement..

      en gros les français c’est pas les allemands.. en europe on fait comme si.. on dit que si..

      le concept de citoyenneté européenne est en décalage avec la réalité des peuples européens;..

  • Le mondialisme et le globalisme.
    Le bon et le mauvais chasseur.
    Les Inconnus ont écrit des choses bien plus drôles là-dessus. La ressemblance avec l’auteur s’arrête après la consommation exagérée de psychotropes.

  • ce qui au passage m’amuse est la dénonciation de « la main de moscou « dans les élections américaines..

  • on ne peut pas parler du brexit sans paler de l’ue…

    l’ue zone de libre échange;.. les libéraux sont favorables;.me semble t il..et point besoin d’ue..

    mais l’ue a aussi un projet politique qu’elle ne veut pas assumer..une « protection » vis à vis du reste du monde.. en somme une forme de bête alliance..économique..sur des bases non définies d’affintités culturelles et idéologiques.. ( la peine de mort. par exemple ..) qui est supposée dans la tête de beaucoup comme devant évoluer naturellement et visiblement sans le consentement des peuples vers un concept de « nation européenne..

    lue est comme une entité dont les décisions tombent sur la tète des dirigeants européens..
    un foutage de gueule…

    Pour moi la démonstration de la nécessité du brexit est apparue dans la façon dont les bureaucrates de l’ue ont voulu la saboter..

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Voilà maintenant quatre ans que le Royaume-Uni a officiellement quitté l'Union européenne. Depuis le Brexit, la Grande-Bretagne a connu trois Premiers ministres, et d'innombrables crises gouvernementales. Néanmoins, malgré le chaos de Westminster, nous pouvons déjà constater à quel point les régulateurs du Royaume-Uni et de l'Union européenne perçoivent différemment l'industrie technologique. Le Royaume-Uni est un pays mitigé, avec quelques signes encourageants qui émergent pour les amateurs de liberté et d'innovation. L'Union européenne, qua... Poursuivre la lecture

Dès qu’il s’agit du Brexit, cet affront fait à l’Union européenne, la pensée désidérative ou wishful thinking décide dans la plupart des rédactions de l’angle des articles et de la titraille.

Tout se passe comme si la ligne éditoriale dépendait de croyances basées sur ce qui est agréable à imaginer pour un globaliste opposé par principe aux nations libres, plutôt que sur des faits réels, vérifiables ou rationnels. À la moindre occasion, les politiques et les médias mainstream voient poindre la fin du Brexit. Mais la Grande-Bretagne ne ... Poursuivre la lecture

Au début du mois, la ministre britannique aux Affaires et au Commerce, Kemi Badenoch, a signé l'Accord global et progressif pour le partenariat transpacifique (CPTPP), un nouvel accord commercial conclu avec 11 pays d'Asie et du Pacifique, couvrant une zone commerciale d'environ 500 millions de personnes, soit 15 % du PIB mondial. Et ce, avant l'adhésion de la Thaïlande et de la Corée du Sud. Peut-être qu'après tout, à un moment donné, les États-Unis, qui, sous la présidence de Trump, ont décidé d'abandonner l'accord, pourraient également cho... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles