Emmanuel Macron sur la santé : un diagnostic incomplet

Emmanuel Macron n’a fait aucune allusion aux pays dont le système de santé fonctionne mieux que le français, les pays scandinaves, l’Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas, pays classé en tête pour la qualité de sa médecine.

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Emmanuel Macron sur la santé : un diagnostic incomplet

Publié le 13 janvier 2023
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Par Alain Mathieu.
Un article de l’IREF Europe

Le discours prononcé par Emmanuel Macron le 6 janvier à l’hôpital de Corbeil-Essonnes était politiquement habile.

Les soignants qui l’écoutaient ne pouvaient qu’approuver sa description des défauts d’un système dont ils souffrent quotidiennement :

 

Les cliniques et hôpitaux privés coûtent beaucoup moins cher aux finances publiques

Mais ces défauts concernent essentiellement l’hôpital public car les cliniques et hôpitaux privés sont beaucoup moins affectés. Les grèves, la démotivation et l’absentéisme y sont réduits. Et pourtant ils coûtent moins cher aux finances publiques puisque leur tarif de remboursement par la Sécurité sociale est estimé par la fédération de l’hospitalisation privée inférieur de 21 % à celui des hôpitaux publics.

Emmanuel Macron n’a fait aucune allusion aux pays dont le système de santé fonctionne mieux que le français, les pays scandinaves, l’Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas, pays classé en tête pour la qualité de sa médecine. Il aurait pu en tirer des enseignements utiles pour réformer notre système.

Certes il a proposé des changements inspirés de leurs pratiques : confier aux pharmaciens et infirmières certaines tâches comme les renouvellements d’ordonnances, accroître le nombre d’« assistants médicaux » qui déchargent les médecins, faire payer certains frais par les patients (comme les rendez-vous non honorés), améliorer l’organisation du temps de travail (plannings par service).

De nombreux dirigeants politiques étrangers ont compris qu’un système public de santé ne peut pas être efficace. Le Royaume-Uni en donne actuellement une illustration effrayante. Il est presque entièrement public car les patients n’y ont pas le choix de leur médecin et les soignants, fonctionnaires, sont payés suivant le nombre de patients qui leur sont obligatoirement affectés.

Emmanuel Macron a proposé que le système français se rapproche du système anglais : les médecins seraient payés en partie suivant le nombre des patients qui leur seraient affectés, la tarification à l’acte serait réduite. Des « objectifs de santé » seraient « négociés » par territoire (quels objectifs ? négociés par qui ?) et serviraient de base aux rémunérations.

Ces usines à gaz augmenteraient encore la bureaucratisation et l’étatisation de notre système de santé.

 

Il faut privatiser, ouvrir à la concurrence et supprimer le statut de fonctionnaire des personnels de santé

Emmanuel Macron a oublié que la loi du 9 janvier 1986 du ministre communiste Anicet Le Pors, qui a rendu fonctionnaires 1,2 million de salariés de la santé, est en grande partie responsable des défauts de notre hôpital public.

Pourquoi ne n’inspire-t-il pas de l’exemple des pays dont le système de santé fonctionne le mieux :

  • supprimer le statut de fonctionnaire des personnels de santé,
  • supprimer les 35 heures,
  • privatiser les hôpitaux publics les plus déficients (comme l’ont fait les Allemands, les Suédois, les Espagnols),
  • confier une grande partie de l’assurance maladie à des assurances privées en concurrence (comme le font les Pays-Bas et la Suisse),
  • aligner les remboursements de soins des hôpitaux privés sur ceux du public,
  • confier aux régions la politique de santé,
  • réduire les soins gratuits aux étrangers illégaux.

 

En revenant sur des réformes qui ont dégradé le système de santé français, comme la fonctionnarisation des personnels de santé, les 35 heures, l’étatisation du système de santé, il perdrait peut-être une partie de son électorat de gauche et le soutien des syndicats de fonctionnaires hospitaliers. Mais en appliquant les méthodes qui marchent le mieux à l’étranger, il retrouverait l’efficacité de notre système et la confiance des Français.

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  • Mon pauvre Monsieur, vous n’y êtes pas. Notre système de santé est le meilleur car il emploie plein de fonctionnaires à faire du vent et qui, sinon, seraient chômeurs et plomberaient les statistiques du chômage. Employés dans la santé, ils creusent le trou de la sécurité sociale et le gouvernement peut ainsi culpabiliser les malades.

    • Un conseil tout de même : lorsque notre système de santé sera totalement privatisé comme vous en appelez de vos vœux, Dieu vous vienne en aide pour n’attraper que des pathologies bien valorisées par la sécurité sociale.

      -2
      • Je ne vous souhaite pas d’avoir une simple crise d’appendicite et d’être amené aux urgences à 10h du soir. Vous vous croirez dans un hôpital à Cuba.

      • @Tomtom
        Bonsoir
        “Dieu vous vienne en aide pour n’attraper que des pathologies bien valorisées par la sécurité sociale.”
        Le problème est donc bien la Sécurité Sociale.

  • “Citez-moi un pays où c’est mieux !” a dit la première dame.
    Avec de tels experts qui entourent notre président, il est normal qu’il se plante.

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