L’écologie contre la vie

L’écologie ne s’oppose pas seulement au progrès mais à tout ce qui est l’essence même de la vie : l’art, la nourriture, le lien avec les autres, la créativité, la connaissance, la liberté même de simplement aller où bon nous semble.

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L’écologie contre la vie

Publié le 6 décembre 2022
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D’article en article sur Contrepoints, de nombreux auteurs ont largement argumenté sur les dérives de  l’idéologie écologiste et comment elle dessine peu à peu les contours d’un avenir dystopique, comme on dit maintenant. Même aseptisé ce mot semble presque irréel, relevant d’un cinéma d’anticipation dont les cauchemars ne pourraient « bien évidemment » pas se réaliser, tentons-nous de nous convaincre pour nous rassurer.

Dimanche, longeant la mer sur la Côte d’Azur, par une belle et plutôt douce journée automnale, je pensais à tout ce que les écologistes menaçaient dans leurs diatribes vindicatives.

 

Quand l’écologie menace la vie

Ils ne s’en prennent pas seulement au progrès technique, moteur de la croissance économique des entreprises, de l’emploi, du niveau de vie d’un pays. C’est à l’essence même de la vie.

Des militants écologistes s’obstinent à vouloir dégrader l’art, saccager dans des raids menés dans les musées du monde entier comme sur les places publiques. Mélange de revendications fantaisistes contre le pétrole (comme si des œuvres de Léonard de Vinci ou de Van Gogh avaient quelque chose à y voir), et de wokisme (statues couvertes de peinture quand elles ne sont pas purement et simplement déboulonnées comme aux États-Unis avec la complicité d’autorités municipales démocrates complaisantes).

La nourriture et ce qui produit ce lien avec les autres, tels le barbecue du dimanche entre amis, sont devenus l’objet négatif de leurs fantasmes, auquel il faudrait mettre fin. Devrions-nous vraiment renoncer aux chipolatas et aux steaks pour ingurgiter des insectes, nouveau standard de la pensée inique qui s’est immiscée jusqu’au G20, bien que les convives étaient, eux, attablés autour de fruits de mer et de bœuf Angus de premier choix ? Il est vrai que ce qui « bon » pour le peuple l’est moins à la table des rois.

De la créativité à la connaissance et la science, faudrait-il renoncer à Aristote, Descartes, Kant, au logos pour la logorrhée, au rationalisme pour des peurs irrationnelles, au langage pour la novlangue, à l’esprit critique pour l’idéologie, aux Lumières pour l’obscurantisme ? N’est-ce pas le dessein des écologistes que de tout ramener à la peur du ciel qui nous tombe sur la tête, menant leurs inquisitions contre toute forme de progrès technique et économique ?

 

Le progrès technique est bénéfique pour tous

Le progrès technique, la croissance économique, l’expansion de l’industrie dans la majeure partie du monde ont pourtant permis un progrès humain vertigineux depuis la première révolution industrielle au XIXe siècle. En 1800 la quasi totalité du milliard d’habitants vivait dans la pauvreté pour ne pas dire la misère. De 1988 à 2018, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a été divisé par 2,5 en passant de 1,7 milliard à 660 millions, selon un rapport de la banque mondiale ; soit 9 % de la population mondiale contre 34 % en 1988 ! Et ce alors que la population mondiale bondissait de 5,1 milliards à 7,6 dans la même période.

Dans un article du New-York Times, Carl Zimmer relatait comment l’espérance de vie avait plus que doublé, passant de 30 ans en 1900 à plus de 70 ans en 2018. Plus précisément, de 1960 à 2018, l’espérance de vie est passée de 50,7 ans à 70,6 ans pour les hommes et de 54,6 à 75,1 ans pour les femmes, publiait le Statista Research Department dans un rapport du 30 août 2019.

Et cette tendance est mondiale : ainsi en 1910 l’espérance de vie d’une Chilienne était de 33 années ; aujourd’hui elle dépasse 78 ans. En 1910, elle avait une probabilité sur trois de mourir avant l’âge de 5 ans ; aujourd’hui, moins d’une sur cinquante.

La créativité, l’innovation dans tous les domaines de la science et des techniques, la croissance économique, l’industrialisation, ont permis de meilleurs accès à la santé, à l’éducation, à un meilleur niveau de vie, qui a profité à une immense partie de la population mondiale, notamment au cours du XXesiècle. Les progrès de la science ont été considérables, particulièrement en médecine mais ils ont aussi permis d’améliorer les conditions de travail, rendant celui-ci progressivement moins harassant et destructeur de la santé. Comment comparer le machiniste de la locomotive à vapeur de La bête humaine (1938) au pilotage de n’importe quel TER de nos jours ?

Du train à la voiture, il est un dernier pas. L’automobile a été un progrès immense dans le monde entier. L’évolution des transports a été évidemment fondamentale pour le progrès économique et son extension dans le monde entier. Le camion est l’apanage de l’expansion des entreprises, de l’exploitation des ressources naturelles, l’outil essentiel des échanges commerciaux au moins dans leur dernière étape de distribution.

Mais la voiture fut aussi l’incarnation d’un autre progrès humain primordial : la liberté de se déplacer rapidement et facilement à travers nos contrées dans tous les espaces habitables de la planète. Il n’est nul lieu, même le plus reculé, qu’on ne peut atteindre avec une voiture, même simplement adaptée aux chemins les plus escarpés et aux terres les plus isolées.

Elle fut le moteur de toutes les mobilités ayant aussi contribué au développement économique de par le monde.

L’automobile a permis la mobilité des travailleurs, mais au-delà elle fut aussi l’instrument de la liberté des Hommes. De la Nationale 7 aux virées du samedi soir, d’un week-end à Rome sur une musique ritale aux riders adeptes des grands espaces chevauchés sur la moto sa cousine, la voiture sera devenue plus qu’utilitaire, la compagne de nos vacances comme de nos virées romantiques et d’épopée fantastique le long de la route 66 comme de la croisière jaune en 1931, pari fou et tenu d’André Citroën. Qui n’a pas frissonné un instant au vrombrissement du moteur, promesse d’un voyage ou d’un rendez-vous changeant une vie ?

Symbole de la liberté individuelle, sacre de son avènement, la voiture n’est-elle pas encore le rite de passage à l’âge adulte et la liberté sitôt obtenu le précieux papier rose, passée l’adolescence ?

Oui, c’est bien à tout cela, au progrès humain, à la liberté de chacun, que l’écologisme politique et sa vision totalitaire veut diriger les conduites individuelles, contraindre quiconque à la servitude d’États qui ont oublié les enseignements de John Stuart Mill et d’Alexis de Tocqueville ; ce que le philosophe Français Paul Ricœur, appelait « le rique permanent de l’abus de pouvoir et de l’arbitraire ». Le principe même de l’État de droit n’est-il pas justement de garantir qu’obéir aux lois est précisément de s’émanciper pour ne plus servir des maîtres ?

Car c’est bien là, aux fondements mêmes des Lumières, du principe de liberté individuelle, socle de la démocratie libérale, que s’attaque l’écologie. Il ne s’agit plus de s’amuser d’un éventuel retour à la lampe à huile, mais bien d’une guerre de civilisation que les écologistes mènent contre chacun d’entre nous. Il faut vaincre cette idéologie pour préserver notre principe le plus fondamental : le droit de vivre libre dans la dignité et avec l’objectif d’un progrès humain accessible à tous grâce à la croissance, l’élévation du niveau de vie et la liberté, autrement dit ce qui donne sens à la vie.

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  • C’est l’écologisme et non l’écologie qui est contre la vie. Le titre est à modifier !
    De même l’expression « écologisme politique » est un pléonasme !
    L’écologisme est politique par nature, il prétend se baser sur l’écologie qui est une discipline scientifique en principe a-politique, mais en fait il la dévoie à des fins idéologiques anti-humanistes. Il a de graves penchants totalitaires.

    • La définition du mot « écologie » comporte clairement deux sens :
      D’après Le Petit Robert :
      1 Sciences
      Étude des milieux où vivent les êtres vivants, ainsi que des rapports de ces êtres avec le milieu (écologue).
      2 courant
      Doctrine visant à un meilleur équilibre entre l’homme et son environnement naturel ainsi qu’à la protection de ce dernier.
      Courant politique défendant ce mouvement.
      Si bien que je ne suis pas tout à fait d’accord avec votre commentaire : c’est bien l’écologie (sens 2) qui, en définitive, veut orienter les choix actuels vers un équilibre clairement en faveur de l’environnement naturel. Ses excès, l’écologisme, le montrent, mais les idées qui ont présidé au développement actuel de l’écologie, au point que c’est devenu le moteur le plus important de tous les discours officiels sont bien celles dont on perçoit maintenant clairement le côté pernicieux. L’écologie se développe bien contre la vie.

      • La deuxième définition que vous citez correspond en fait à la définition de l’écologisme, c’est parce qu’on a trop utilisé le mot écologie au lieu du mot écologisme qu’on a fini (à tort selon moi) par l’assimiler à l’écologisme et lui assigner aussi cette définition.

        • aves le problème de l’ecologisme.. si on veut en faire une idéologie et non une philosophie de vie… .la supposition d’un meilleur equilibre OBJECTIF ..

          l’écologisme est une connerie égocentrique… « moi je sais »..

      • Je pense que Chirac et Villepin sont à l’origine de cet amalgame écologie/écologisme quand ils ont renommé en 2005 le ministère de l’environnement en ministère de l’écologie, donnant ainsi une connotation politique à l’écologie alors qu’elle n’en a théoriquement pas.

      • @Pierre Ernest
        Bonjour,
        Peut-être pourriz vous trouver de quand date la seconde définition. A mon avis, elle est récente.
        Cette distorsion sémantique est d’ailleurs typique du socialo-communisme.

  • Il faut bien que les néo-staliniens trouvent un programme. Comme le petit père du peuple défendait l’égalité, la richesse, le logement, la nourriture, etc pour tous (sauf pour ceux qu’il envoyait au goulag) , les écologistes, avant l’écologie, défendent les mêmes thèmes. Curieux non ?
    Et les gueux votent pour eux. Comme ils menèrent Lénine puis Staline au pouvoir.

  • L’écologie s’est dévoyée en écologisme où tout s’entremêle. La vie sur terre étant à base de carbone, vouloir décarboner c’est s’attaquer à la vie….. Ce raccourci peut paraitre exagéré, mais la vie c’est l’entropie avec l’évolution : vie et mort des espèces, la diversification, l’exploitations des ressources présentes sur la planète…. par toutes les entités vivantes, vouloir tout préserver, c’est aller vers un monde statique où la vie aura disparue. Même notre étoile nous grillera un jour… (bon on n’est pas pressé…)

  • Bah, tant que cela paie on met sa morale sous l’oreiller.. L’écologie est un bisness comme un autre, tant que des nigauds se font prendre, on continu.
    Croire qu’ils veulent la fin de l’humanité pour sauver la faune ou la flore, c’est n’importe quoi, ces gens n’ont pas appris à réfléchir, ils suivent l’idée du moment, très dangereux d’avoir a faire avec des « illettrés » surtout si ils sont a la tête d’un état. Un Hollande, un macron, sarko… Sérieux comment élire ces gens ? Et aux usa, Biden, sénile, en Allemagne,bonjours l’imbécile heureux….. La commission, une corrompue de longue date, merckel doit bien se marrer, la revanche de l’urss ou pas, elle a quelques neurones. L’ue est morte, les usa en voie de disparition, y a que la Pologne pour tirer son épingle du jeu… Comme quoi, l’alcool, ça a du bon 😁

  • L’écologisme c’est, quand on creuse un peu (qu’on discute) avec un « écolo », la diminution de la population via le terme « surpopulation » qui irrémédiablement arrive dans l’argumentation écologiste. En gros, la suppression de 7 milliards de Terriens.

    • La suppression de 7 milliards de terriens : pas n’importe lesquelles : en commençant par les occidentaux mangeurs de barbecue.

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