États-Unis : les démocrates se moquent du monde

Finalement, les élites des démocrates américains, beaucoup moins affectées par une telle hausse de l’essence et du pétrole, en profitent pour nous faire la leçon.

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Joe Biden by jlhervas (creative commons) CC BY 2.0)

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États-Unis : les démocrates se moquent du monde

Publié le 22 mars 2022
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En politique, on adore exagérer ses exploits et minimiser ses échecs. Mais avec les démocrates de Joe Biden, cette minimisation fait place au déni, voire aux #fakenews que les vérificateurs de faits auraient vite étiqueté comme tel s’ils avaient été réalisés par les Républicains.

En ce mois de l’histoire des femmes, il était évident qu’on mentionnerait le mythique écart salarial entre hommes et femmes, qui atteint 17 % selon les statistiques projetées partout le 15 mars, jour officieux pour l’égalité salariale.

Si écart il y a vraiment, il est plutôt de 1 % ceteris paribus. La totalité des autres écarts s’explique entièrement par les choix professionnels différents des femmes. Leurs taux de participation et d’emploi sont de plus de 11 points de pourcentage plus bas que les hommes, elles travaillent en moyenne 4,6 heures de moins et tendent à occuper une écrasante majorité des emplois (table 11) moins bien rémunérés comme enseignante et caissière.

De plus, aucun obstacle légal n’existe pour leur bloquer l’accès à un quelconque emploi – elles ont même beaucoup de soutien gouvernemental. Mais comme les émotions n’ont que faire des faits, les démocrates répètent leurs mensonges en toute impunité. De Joe Biden à Kamala Harris en passant par les énergumènes habituels, on veut nous faire croire que l’ultra-capitalisme néolibéral se priverait donc de profits en n’embauchant pas davantage de femmes.

Les mensonges de l’inflation et de l’essence des démocrates américains

Toutefois, ce mensonge annuel est bien pâle à côté de la panoplie de mensonges en boucle de l’administration Biden au sujet de l’inflation. Il n’en est pas le responsable, mais ses politiques l’ont fortement influencée, notamment pour le pétrole et l’essence.

Car n’en déplaise aux prétendus débusqueurs, les gestes et paroles de Biden ont eu une influence sur les prix. Durant la campagne électorale, il répétait ad nauseam qu’il allait « débarrasser » le pays des énergies fossiles. Dès qu’il est entré en fonction, il a interdit l’exploration pétrolière sur les terres fédérales. Quand il a été vice-président (2008-2016), il s’est battu bec et ongles contre le gazoduc Keystone. Il existe des raisons libérales de s’y opposer, mais dans le cas de Biden c’était simplement pour éviter d’aggraver le changement/dérangement climatique. Il avait un grand soutien médiatique à ce sujet.

Mais maintenant, il feint de se soucier des inquiétudes des gens à ce sujet. Après tout, le prix de l’essence a plus que doublé depuis janvier 2021. Malgré tout, le seul coupable possible est naturellement Vladimir Poutine, pour le pétrole et l’inflation. Les laquais des médias vont évidemment régurgiter le message de leur maître. Bien sûr, ils auraient pris la même position si Trump était encore président…

Ces derniers n’en démordent pas et réclament même l’arrestation des « traîtres » qui « défendent » Moscou. Toutefois, certains ont très légèrement déchanté face à la campagne de propagande menée sur Tik Tok, directement inspirée de Poutine.

Dans ce geste impensable pour un pays qui se dit libre, la secrétaire à la Maison Blanche a rencontré des Tik Tokeurs populaires qu’elle a sermonné avec la propagande habituelle sur l’Ukraine. Elle a évidemment régurgité le mensonge du trafic des élections en 2016. Ces roquets ont donc repris la propagande dont ils ont été abreuvés. Sauf un, qui se serait cru dans une classe de maternelle.

Pour ajouter l’insulte à l’injure, cette même secrétaire blâme les sociétés pétrolières de ne pas profiter de quelque 9000 permis d’exploration. De fait, elle esquive même la question de savoir pourquoi son administration préfère négocier son pétrole avec l’Iran ou le Venezuela. Ou pourquoi on continue de bloquer Keystone, qui rapporterait près d’un million de barils par jour.

Alors, pourquoi les sociétés pétrolières « refusent-elles » de profiter de leurs 9000 permis ? Peut-être parce que Biden est déterminé dans son projet de suppression des hydrocarbures et qu’on ne veut pas perdre un investissement énorme ? Qu’une baisse « trop lente » des prix de l’essence favorise les appels à davantage de taxes sur le profit, même s’il existe une corrélation très forte entre les prix du pétrole et ceux de l’essence ? Bref, qui est John Galt ?

Isolé dans une tour d’ivoire

Finalement, les élites de toutes parts, beaucoup moins affectées par une telle hausse de l’essence et du pétrole, en profitent pour nous faire la leçon. Si « privilège » il y a vraiment, comme s’époumonent les wokes, en voilà la meilleure preuve possible.

En effet, alors que la plèbe doit composer avec la plus forte inflation en 40 ans, un doublement des prix de l’essence et parfois des pénuries, les élites font tout aggraver la situation. Au nom d’une supposée urgence climatique, plusieurs démocrates veulent que Biden décrète l’interdiction des puits de pétrole sur les terres fédérales. Après tout, elle est la cause de nombreux féminicides.

Et si les prix augmentent encore plus ? Ce sera une occasion en or pour accélérer la transition vers des énergies supposément vertes, bien sûr. Vous pourriez également acheter une Tesla. Ce véhicule coûte à peine 150 000 dollars pour le modèle S de l’année, peut facilement exploser et les batteries de rechange ne coutent que 23 000 dollars.

Si cette perspective vous effraie, soyez sans crainte ! L’Agence internationale de l’énergie propose des solutions toutes simples tel qu’interdire la voiture un jour par semaine, subventionner le transport en commun ou éviter les voyages d’affaires si possible. Sont évidemment exclues les élites donneuses de leçons de morale…

Bref, à moins d’un faux prétexte guerrier, les démocrates ne survivront pas à l’élection de novembre. Ils ne se soucient vraiment des électeurs que lorsque les sondages sont en leur défaveur. C’est pourquoi Biden a soudainement abandonné les masques et annoncé son soutien aux forces de police. Mais la désignation de boucs émissaires n’est pas finie.

Donc, à moins que les Républicains ne s’attardent sur des sujets de pacotille, ils ont donc tout à gagner au Congrès et dans les États. Se concentrer sur la surchauffe de la planche à billets sera définitivement un sujet gagnant.

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  • Avatar
    jacques lemiere
    22 mars 2022 at 7 h 27 min

    quand dans une société moderne où l’essentiel de la richesse est produite via l’utilisation de fossiles, tenir un discours de diabolisation des fossiles en LAISSANT ACCROIRE que la transition peut s’effectuer sans un appauvrissement est une belle escroquerie..

    en fait..la vérité est que les état ne diabolisent pas les fossiles , ils diabolisent leur utilisation par le secteur public… avec la justification de les utiliser pour une transition vers un système aussi efficace pour produire de la richesse…

  • De toute façon quelque soit le Pays (US, Russie, France,…) les diverses nuances de gauche ont toujours conduit à la misère et au chaos . Intentionnellement (car leurs électeurs sont les pauvres et il leur en faut beaucoup) ou par bêtise (application autiste de principes et valeurs foireuses).
    Même quand ils ne sont pas au pouvoir, ils utilisent le mensonge et s’infiltrent dans les rouages importants de la société (école, médias,syndicats, partis politiques) et la détruisent en prétendant l’améliorer.

    En plus de détruire son propre pays, la gauche américaine s’est missionnée de porter « leur progrès » aux autres pays du monde avec les resultats que l’on voit partout. La tentative en Russie s’est soldée par qq soucis pour la mère Clinton. La tentative en Ukraine sera peut être pour eux le pays de trop … A suivre

  • L’état peut-il parler au nom du peuple ? Qu’il soit démocrate, progressiste, écologiste, conservateur ou nationaliste. Peut-il décider d’aller conquérir un autre pays, décréter la résistance ou des sanctions (qui plus est contre des individus d’autres peuples et non contre des pays – et gare au retour de baton pour les résidents étrangers …) ?

    Bien sur, il l’a toujours fait. Mais si les « progressistes » pensaient au peuple et non à l’avènement de leur idéologie (tout comme les autres), ils chercheraient à réduire, encadrer et limiter le pouvoir de l’état. L’étiquette « progressiste » est juste un masque. Les conservateurs, religieux, nationalistes ne sont pas leurs adversaires mais des concurrents pour l’accès au pouvoir.

    Le véritable adversaire de tous ces « braves gens » est le libéralisme.

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