L’énergie russe, grandeur et décadence

La Russie de Poutine avait de puissants atouts énergétiques. Mais la guerre en Ukraine va provoquer une grande méfiance envers l’énergie russe.

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Gazprom by Maxence on Flickr (CC BY 2.0)

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L’énergie russe, grandeur et décadence

Publié le 20 mars 2022
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Un article de Conflits.

Comme l’arme atomique, l’arme de l’énergie ne peut être utilisée qu’une fois. Même si Poutine ne l’a pas encore utilisée puisque le gaz russe coule encore, il en a profité et il ne pourra plus l’utiliser. Il a commis une erreur stratégique comme Kadhafi et Khomeyni.

Vladimir Poutine est présenté comme un joueur d’échecs. L’invasion brutale et inadmissible de l’Ukraine met cependant l’énergie russe en échec pour longtemps.

La Russie est un géant énergétique, une anomalie géologique. Elle possède 103 milliards de barils de pétrole, ce qui en fait le sixième pays du monde (6 %). Ses réserves de gaz naturel (39 mille milliards de m³) en font le premier pays au monde avec 20 % des réserves mondiales. Ses réserves de charbon sont les deuxièmes du monde avec 157 milliards de tonnes (18 % du monde). Elle possède 14 % des réserves d’énergie fossile et produit 12 % de leur demande mondiale. Elle possède aussi 9 % de l’uranium mondial.

Après la fin du régime soviétique, l’industrie énergétique russe, comme tout le reste dans le pays, était en piteux état. Conscient du fait que la Russie était en retard sur les pays de l’OCDE, y compris dans le domaine de l’énergie, Boris Eltsine a accepté que l’Occident aide l’industrie russe à se restructurer.

La production de pétrole, qui était de 11,5 millions de barils par jour (Mb/j) en 1988, était tombée à 6 Mb/j en 1995. La reprise en main du pays le 31 décembre 1999 par Vladimir Poutine, et notamment de son industrie énergétique, a fait remonter la production pétrolière aussi vite qu’elle avait chuté. Grâce à une croissance linéaire et constante, elle est maintenant revenue à 11 Mb/j. Son potentiel de croissance reste important. Pour le gaz naturel, la baisse de la production a été beaucoup plus faible (de 580 à 520 milliards de m³ par an — Gm³/a), car le gaz est essentiel pour le chauffage, surtout dans un pays froid. Elle atteint aujourd’hui 670 Gm³/an, ce qui en fait le deuxième producteur mondial (17 %) après les États-Unis (22 %).

Grandeur de l’énergie russe

Vladimir Poutine a eu raison de considérer les combustibles fossiles comme un atout pour la Russie. Il savait, comme les autres dirigeants du monde, qu’il est impossible de se passer durablement de cette énergie abondante et bon marché. En 2003, lors d’une visite du président du Conseil italien Romano Prodi à Moscou, Vladimir Poutine lui a dit en plaisantant qu’il ne comprenait pas pourquoi on s’inquiétait du réchauffement climatique car ce serait une bonne chose pour la Russie et le monde (je tiens cela d’un témoignage direct d’un membre de la délégation italienne). Son absence à la COP26 de Glasgow n’est pas une coïncidence.

Il sait que les émissions mondiales de CO2 ne peuvent qu’augmenter en raison de la consommation d’énergies fossiles grandissante occasionnée mécaniquement par la croissance démographique mondiale et par le besoin de rattrapage économique d’une grande partie de la population, principalement en Afrique et en Asie. Pour lui, les énergies fossiles — mais aussi l’énergie nucléaire — resteront incontournables, car la peur du changement climatique est instrumentalisée.

Le 1er janvier 2006 et le 1er janvier 2009, pendant quelques jours, le flux de gaz russe dans l’UE s’est tari. Un conflit « commercial » non résolu entre la Russie et l’Ukraine — peut-être aussi lié à des commissions non payées vu la corruption endémique dans les deux pays — avait conduit à cet incident. Dans mon livre de 2010 Le monde et l’énergie, j’ai présenté les agissements d’un Ukrainien négociant en viande qui dans un marché de dupes a acheté du gaz au Kazakhstan pour le faire transiter par les conduites de Gazprom en le vendant bien cher pour permettre aux Ukrainiens de se chauffer.

Les États membres de l’UE n’étaient pas impliqués dans ce conflit, mais ils en ont subi les conséquences, car la majeure partie du gaz russe passait par ce pays de transit au travers du gazoduc baptisé Fraternité ou Amitié. Rapidement, avec la Commission européenne comme médiateur, une solution fut trouvée, car évidemment, la Russie voulait honorer ses obligations de livraison à ses clients dans l’UE.

En fait, jusqu’au 23 février 2022, personne n’a eu à se plaindre des livraisons de gaz russe. Pendant plus de quarante ans, les contrats avec l’URSS, puis la Russie ont été scrupuleusement respectés. De plus, ce sont des contrats à long terme à prix fixe (indexé) avec une clause de take-or-pay c’est-à-dire que le vendeur — en l’occurrence le monopole d’exportation Gazprom — est obligé de livrer et l’acheteur de prélever.

Le gaz russe représente 45 % des importations des États membres de l’UE, le pétrole et les produits pétroliers 33 %, le charbon 26 % et l’uranium 20 %. Cela montre à quel point l’UE et la Russie sont liées. On importait de l’ordre de 170 milliards de m³ par an, en fonction de la rigueur des hivers puisque le gaz sert pour 70 % à se chauffer (évoquer les éoliennes et les panneaux solaires pour se passer du gaz russe c’est faire preuve d’une ignorance totale de la politique énergétique).

Afin d’éviter d’éventuelles répétitions de difficultés d’approvisionnent en gaz comme en 2006 et 2009 dues aux tensions qui pourraient survenir entre la Russie et les pays de transit (Biélorussie et Ukraine, mais peut-être aussi Pologne), sous la houlette du chancelier social-démocrate (SPD) Gerhard Schröder, à l’insu de la Commission européenne, des entreprises d’Allemagne, de France, des Pays-Bas et de Russie ont décidé de construire une liaison directe entre la Russie et le land de Mecklembourg-Poméranie occidentale (à Greifswald). Ce gazoduc appelé Nord Stream a une capacité de 55 Gm³/an et est opérationnel depuis 2011.

En raison de son succès, les mêmes partenaires ont décidé de le dupliquer par le Nord Stream 2, qui part également du golfe de Finlande, mais un peu plus à l’est et qui arrive aussi à Greifswald. Connaissant le pouvoir des écologistes allemands qui s’opposent à la construction de terminaux gaziers pour recevoir du gaz naturel sous forme liquide (GNL), exigent l’abandon des centrales nucléaires et de celles qui brûlent du lignite allemand, le patronat allemand tenait à assurer la sécurité d’approvisionnement énergétique du pays. Les syndicats et le SPD, qui en Allemagne sont très attentifs au développement économique, ont rendu ce projet possible.

Ils ne pouvaient pas penser se tromper, étant donné les excellentes relations entre l’Allemagne et la Russie depuis quarante ans. Rappelons-nous l’Ostpolitik d’un autre chancelier SPD, Willy Brandt.

Et puis tout a changé le 22 février 2022.

La reconnaissance par la Russie des républiques de Donetsk et de Louhansk (ou Lugansk) a conduit le nouveau chancelier SPD Olaf Scholz à geler la procédure administrative de certification de Nord Stream 2. La guerre injustifiée déclenchée par Vladimir Poutine a entraîné une désapprobation unanime, même de ceux qui avaient encore de la sympathie pour le maître du Kremlin.

Il est à craindre que Vladimir Poutine et son entourage ne mesurent pas l’ampleur du dégoût que cette guerre a suscité dans l’opinion publique de l’UE. À ce stade, l’Allemagne ne peut plus se limiter à suspendre la procédure de certification, car on ne voit pas comment l’opinion publique acceptera que le gazoduc puisse être rempli de gaz russe avant longtemps, même si Vladimir Poutine ne sera plus au pouvoir. Gerhard Schröder, qui a été proposé pour entrer au conseil d’administration du monopole russe d’exportation de gaz, Gazprom, est contraint de vivre sous escorte…

Des conséquences économiques

L’UE a décidé de prendre des sanctions contre la Russie, mais comme elle dépend fortement du gaz russe, elle n’a pris aucune mesure à son encontre. L’Allemagne continue à prélever du gaz et Gazprom continuera de le livrer pour les raisons mentionnées ci-dessus… pour un temps.

L’énergie est le sang qui coule dans les veines de l’économie. Lorsque dans notre corps la pression sanguine diminue, nous devenons très faibles. Il en est de même pour l’énergie. Nous allons tous payer pour cette crise énergétique aussi violente qu’inutile et improductive. L’énergie doit être considérée de manière systémique car tous les marchés de l’énergie sont globaux et cette perturbation ne va pas frapper uniquement l’Allemagne ni uniquement l’UE, mais le monde entier. En lançant l’attaque contre l’Ukraine, le président Poutine a introduit une énorme perturbation dans le système énergétique mondial qui s’accompagnera de répliques pendant des mois. C’est d’autant plus regrettable que nous étions déjà dans une débâcle énergétique à cause de la forte demande occasionnée par la reprise économique post-covid. D’ailleurs, on peut se demander si Vladimir Poutine n’a pas profité de cette concomitance avec la faiblesse de Joe Biden au congrès.

Comme lors des crises énergétiques précédentes, les prix ont flambé, mais ils reviendront ensuite à des niveaux normaux car les réserves mondiales sont abondantes. Avant la pandémie de covid, tous les prix de l’énergie étaient très bas. C’est dans ces parages qu’ils vont revenir, car les fondamentaux de l’offre et de la demande n’ont pas radicalement changé. Pendant ce temps, les traiders vont s’enrichir et également les États qui prélèvent plus de TVA et d’accises.

Les stocks stratégiques vont aider à absorber les chocs

En 1974, après la guerre du Kippour, les pays arabes, excités par le colonel libyen Mouammar Kadhafi, ont limité leurs exportations de pétrole pour obliger les pays de l’OCDE à renoncer à leur soutien à Israël. Le prix du baril passa de moins de 3 dollars à 12 dollars. En février 1979, la révolution iranienne a projeté les prix du pétrole brut au-dessus de 40 dollars le baril. Le choc économique fut terrible, car sans produits pétroliers, il n’y a pas de transport terrestre, maritime ou aérien.

Pour résister à ce qu’il a bien fallu appeler une attaque envers l’Occident, la production de pétrole en mer du Nord et les centrales nucléaires ont permis d’absorber les chocs pétroliers. Pour se prémunir contre d’éventuels futurs chocs, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) — créée en 1975 pour défendre l’approvisionnement en énergies fossiles — a établi l’obligation pour chaque État de l’OCDE de créer des stocks stratégiques de pétrole et de produits pétroliers équivalant à trois mois d’importation. En 1986, le prix du baril de pétrole retombait à 13 dollars ; on appela cela le contre-choc pétrolier.

Depuis lors, l’OPEP n’a plus jamais eu recours à la stratégie de limitation de la production de pétrole, à l’arme du pétrole. Les journaux américains nomment l’AIE « le chien de garde de l’OPEP ». Comme la bombe atomique, on utilise une seule fois l’arme de l’énergie. Hélas, Poutine, tout stratège qu’on le présente, n’a pas compris cette leçon fondamentale de la géopolitique de l’énergie, car comme dans les années 1970-1980 nous allons nous organiser et la Russie perdra ses revenus générés par la vente d’hydrocarbures.

Toutefois, pour le gaz, c’est plus compliqué, car le pétrole liquide est facilement stockable et les stocks de gaz sont plus compliqués à gérer. À la suite des coupures de 2006 et 2009, la Commission européenne a voulu adopter une mesure similaire à celle du pétrole, mais il n’y a pas eu d’unanimité et la situation est donc moins claire. Par exemple, l’Allemagne a confié une partie de ses stocks à… Gazprom.

Mais là encore, les contrats avec la Russie sont pour la plupart de type take-or-pay, toujours honorés jusqu’à présent. Il existe aussi des interconnexions qui peuvent améliorer la sécurité de l’approvisionnement en gaz. Par exemple, un gazoduc relie le terminal gazier de Dunkerque à celui de Zeebrugge et se dirige ensuite vers l’ouest de l’Allemagne. L’Allemagne peut compter sur la solidarité européenne si nécessaire.

Décadence de l’énergie russe

Vladimir Poutine a perdu sa partie d’échecs. Il va lourdement être sanctionné dans les ventes d’énergie. C’est d’ailleurs surprenant tant qu’il avait bien manœuvré jusqu’à présent dans le système énergétique avec des entreprises russes devenues très présentes dans le marché mondial du pétrole et du gaz.

Contrairement à la croyance populaire, le monde regorge de combustibles fossiles. Depuis quelques années, les marchés du pétrole et du gaz sont vendeurs. Il n’y a pas de problème de réserves d’hydrocarbures.

Mais il est toutefois nécessaire de disposer, et donc d’investir, dans les infrastructures de production et de transport et cela n’a pas été suffisamment fait. Joe Biden et l’Union européenne ont été naïfs en pensant qu’on allait transiter rapidement vers les énergies renouvelables. Il n’y a rien de plus utopique. Les investissements en dehors de l’UE montrent que dans le monde entier l’avenir est aux combustibles fossiles et à l’énergie nucléaire.

En 2014, alors que toute l’UE s’extasiait au sujet des énergies renouvelables, je publiais Vive les énergies fossiles. La contre-révolution énergétique (Éditions Texquis), livre dans lequel j’expliquais les raisons de la croissance inéluctable de la demande en pétrole, gaz naturel et charbon. Des collègues de la Commission européenne cessèrent de me saluer tellement j’étais considéré comme un traitre à la belle et sympathique doxa verte.

Au cours des dix années précédant la crise covid, la croissance de la demande en énergie n’a été satisfaite que pour un quart par les énergies renouvelables. Cela signifie que l’écart entre la consommation en énergie fossile et énergies renouvelables s’agrandit contrairement à ce que le matraquage de la transition énergétique laisserait croire. Les énergies renouvelables vont se développer, mais ne remplaceront pas ce qui constitue la base de notre approvisionnement énergétique.

Le président Poutine sait que la croissance des énergies renouvelables est et restera limitée, ce qui l’a conduit à penser que cela allait renforcer son hégémonie sur le système énergétique mondial. Il a été naïf, mais Joe Biden aussi puisqu’il a voulu déconstruire le système énergétique américain en éliminant la production de pétrole et de gaz. Le pacte vert de la Commission européenne est l’emblème de cette naïveté. C’est surprenant pour une institution qui avait pendant 70 ans tout fait pour disposer d’énergie abondante et bon marché.

Vladimir Poutine a certainement tort d’avoir pensé que nous n’avons pas d’alternative à l’énergie russe. Il a fait une énorme erreur stratégique. Aucun pays ne fera confiance à la Russie pour son approvisionnement énergétique à long terme tant qu’il sera au pouvoir. Ni même la Chine qui semble le soutenir pour l’instant dans l’espoir inavoué d’avoir la possibilité de faire main basse sur Taïwan comme Poutine tente de le faire pour l’Ukraine. Le Premier ministre belge a déclaré au Parlement belge que la Russie n’est plus le partenaire fiable qu’elle était par le passé. Un message simple et univoque.

Non seulement la Chine ne peut plus faire confiance à la Russie de Vladimir Poutine, car qui lui garantit que la férocité contre l’Ukraine ne se reversera pas un jour vers eux ? Celui qui n’hésite pas aujourd’hui à massacrer la population de Marioupol peut demain en massacrer d’autres. Mais en plus, les réserves de gaz naturel en exploitation se trouvent à l’ouest de l’Oural et les réserves qui pourraient intéresser la Chine se trouvent dans l’est de la Sibérie où il n’y a pas encore d’infrastructures de production ni de transport. Qui va payer pour poser des gazoducs qui risquent un jour de rester vides comme le Nord Stream 2 ? Mais en plus de cela, les besoins en gaz de la Chine sont dans le sud du pays, bien loin de la Sibérie. Toute cette zone est d’ailleurs alimentée en gaz grâce à 28 terminaux GNL. Non, la Chine ne sera pas un marché pour le gaz de Vladimir Poutine !

Comme à tout malheur quelque chose est bon, grâce à l’erreur stratégique du président Poutine, la population européenne commence à reconnaître que nous ne pouvons pas vivre sans énergie abondante et bon marché c’est-à-dire pétrole, gaz, charbon et nucléaire. Ce qui est très positif pour nous réveiller de nos illusions vertes. Avec l’apport de l’énergie nucléaire, il y a suffisamment d’énergies fossiles dans le monde pour permettre à 7 milliards de personnes d’avoir une bonne qualité de vie sans l’énergie russe.

Il y a un paradoxe. Au moment où la population comprend enfin qu’il existe un avenir pour les énergies fossiles et nucléaire, le pays du scandale géologique ne va pas en profiter. Tant que Vladimir Poutine sera au pouvoir, le monde voudra se passer de son énergie. C’est regrettable pour la population russe qui sera la première pénalisée. L’arme énergétique ne pardonne pas. Elle se retourne contre les apprentis sorciers. La Russie de Poutine finira comme la Libye de Kadhafi et l’Iran des mollahs.

Samuel Furfari a écrit Écologisme. Assaut contre la société occidentale  (Éditions VA) et en deux volumes The changing world of energy and the geopolitical challenges, éditions KDP.

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  • « Non seulement la Chine ne peut plus faire confiance à la Russie de Vladimir Poutine, car qui lui garantit que la férocité contre l’Ukraine ne se reversera pas un jour vers eux ? Celui qui n’hésite pas aujourd’hui à massacrer la population de Marioupol peut demain en massacrer d’autres.  »
    Il suffit de lire ça pour comprendre que l’article n’est que pure désinformation.

    • L’auteur nous gratifie fréquemment d’opinions et analyses en collision avec le consensus mou occidental en matière de choix énergétiques. Il est intellectuellement enrichissant de les contester si on est capable de se hisser à son niveau argumentaire.
      Mais « désinformation » implique une falsification: je n’ai pas vu dans l’article, y compris dans l’extrait qui vous offusque, d’affirmation mensongère.

      • Il y a quand même bien des affirmations gratuites et des qualificatifs loin d’être neutres. Disons qu’il manque des informations plutôt que d’y en avoir de mensongères…
        Par exemple, on pourrait rappeler que le gazoduc Russie-Chine « force de Sibérie » mis en service en 2019 a une capacité de 61 Gm3/an, à comparer avec les 55 Gm3/an de Nord Stream 2, plutôt que d’affirmer abruptement que Non, la Chine ne sera pas un marché pour le gaz de Vladimir Poutine !

        • On pourrait aussi discuter le risque effectif que d’autres que nos brillants Européens abandonnent aussi facilement qu’eux et sans états d’âme des investissements de 8 Mds ou plus, comme NordStream 2, simplement pour le plaisir de multiplier le prix du gaz et du papier toilette par 3. A moins, bien sûr, que ces investissements ne finissent rachetés par de petits copains à vil prix et ne soient miraculeusement alors remis en service…

        • + les échanges de GNL par méthaniers, même si l’ordre de grandeur doit être bien plus faible.
          « Toute cette zone est d’ailleurs alimentée en gaz grâce à 28 terminaux GNL »
          Mais les grands projets des dernières décennies en Russie (Yamal et Arctic LNG2) produisent du GNL…
          Et les USA réduisent la voilure ! Donc je parierais sur le contraire.
          Mais si le 1er ministre belge a dit au parlement belge que la Russie n’était plus fiable, alors…

      • c’est curieux, voilà que le noir est blanc, et le contraire
        <poupou a une explication?

    • Sans aller jusque là, j’ai eu l’impression en lisant cte article qu’il y avait bcp de « certitudes ». D’autres déroulements sont tout autant possibles…

  • A mon avis, jamais l’Allemagne n’utilisera cette arme : les autres pays la joueront (France en tête comme d’habitude), et paieront leur gaz beaucoup plus cher, et l’Allemagne sera, encore une fois, la grande gagnante.

  • Et le gaz qu’on ne prend plus aux russes on le prend où ?
    Lu aujourd’hui que les allemands ont peur de leurs centrales nucléaires tellement vulnerables aux méchants russes…..Notre monde est devenu dingue. Et on ne parle pas des autres matières premières… Tout ça sous la pression américaine… Qui verrait bien l’Europe s’autodetruire… Elle est bien seule, alors que le reste du monde…..

  • Vous souvenez-vous du film : « La vie et rien d’autre » ?

    Noiret, vieux commandant désabusé chargé d’identifier les disparus au sortir de la guerre 14, hébergé un temps dans une usine, explique à S. Azema comment les machines à l’arrêt sont « miraculeusement » intactes et prêtes à repartir, ayant été épargnées lors des combats par accords réciproques.

    Le « mauvais gaz » russe, les détestables « french fries » (rebaptisées liberty fries … on nous prend pour des c… L’article pourrait et devrait être l’occasion de prendre un peu de hauteur. Alors pourquoi nous raconter cela avec le fil rouge du « méchant Poupou » qui « ne fait que des bêtises » et que donc nos errements seraient ses errements ?

    Le dessous des cartes est géopolitique et économique, ce n’est pas sur des considérations de bien et de mal, d’annonces officielles et de propagande, d’analyse centrée sur notre situation européenne depuis seulement 15 jours que l’on peut produire une réflexion utile. J’attends mieux de l’auteur.

  • les commentaires montrent qu(il y aura un long chemin à parcourir, des années de propagande, d’endoctrinement ne s’effaceront pas aussi facilement, si d’ailleurs on y parvient.
    Le président, sortant d’une confrontation heroique avec l’ogre de Moscou compte bien gagner la première place dans le raout de la COP21,même devant les évidences
    Et les allemands , ben…
    https://www.lalibre.be/economie/conjoncture/2022/03/19/lallemagne-deplore-le-maintien-de-tihange-3-et-doel-4-cela-peut-nous-rendre-encore-plus-vulnerables-NDQHFVG4H5C5HKCWRGVCWZQ2CM/

    quant aux autorités europénnes , là on est en plein délire
    https://seppi.over-blog.com/2022/03/desobeissance-civile-faire-a-manger-sauver-des-vies.html

    je ne vois pas comment des gens qui ont encensés la petite secouée, pourraient maintenant faire un coming out
    Entendu ce midi
    des navires marchant arborant des pavillons non belligérants ont été attaqués et certains coulés par la marine russe dans le nord de la mer noire, faut que Macron téléphone d’urgence
    On a vécu dans une illusion, le monde entre dans une autre époque, qu’ils disaient , en fait on nretourne aux fondamentaux, il n’est que de voir le Tsar acclamé dans un stade, manquait plus qu’une retraite aux flambeaux pour se retrouver dans les annnées 30

    • Comme pour le Covid c’est effectivement effrayant de voir a quel point la population gobe les mensonges éhontés des médias gaucho/atlantiste.

  • Des commentaires et des articles sont écris d’après des informations ou désinformations par des
    rédacteurs assis sur leurs chaises qui manquent de culture historique et politique et ne font que surfer en surface.

  • Les commentaires sont fermés.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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