Green Deal européen : la politique à 1000 milliards d’Ursula von der Leyen

Avec 1000 milliards d’euros à distribuer, il faudra avoir des copains à la Commission européenne pour prospérer à l’ombre de tout cet argent public…

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Siège de la Commission Européenne (Crédits : Amio Cajander, licence CC-BY-SA 2.0), via Flickr.

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Green Deal européen : la politique à 1000 milliards d’Ursula von der Leyen

Publié le 12 décembre 2019
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Par Michel Gay.

La nouvelle présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a indiqué lors de son intervention à la COP25 à Madrid vouloir présenter un plan intitulé Green deal (ou « pacte vert » de 1000 milliards d’euros au cours de la prochaine décennie. L’objectif principal est de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne (UE) en 2030 par rapport à 1990 pour le climat.

 

Un capitalisme de connivence

Selon Ursula Von der Leyen

« Le Green Deal européen est la nouvelle stratégie de croissance de l’Europe. Il réduira les émissions tout en créant des emplois et en améliorant notre qualité de vie. Pour cela, nous avons besoin d’investissements […]  À cette fin, nous présenterons un plan. »

La présidente européenne a aussi annoncé une loi climatique européenne en mars 2020 qui rendra la transition vers la neutralité carbone… « irréversible » !

Elle a ajouté :

« Si certains parlent des coûts, nous devrions toujours garder à l’esprit les coûts supplémentaires si nous n’agissons pas maintenant. »

Même si personne n’a la moindre idée de ces « coûts supplémentaires »…

Frans Timmermans, vice-président exécutif de cette Commission en charge de ce Green Deal, a indiqué lors d’une conférence de presse à Bruxelles que ces investissements seraient « une combinaison d’argent public, d’emprunts et d’argent privé » en reconnaissant qu’une fourchette d’estimation, « entre 180 et 300 milliards d’euros par an a circulé ».

Mais où va aller « ce pognon de dingue » ?

Quelle que soit l’origine de l’argent, par simple effet de siphonnage, il manquera ailleurs où il serait peut-être plus utile (santé, services publiques, sécurité nationale…).

Il a aussi ajouté devant le Comité des régions qui représente les collectivités locales à Bruxelles que « le coût du capital à l’heure actuelle n’est pas très cher. Il faut que les gens comprennent qu’il y a aussi un coût énorme à ne pas agir. Notre idée est que tous les États membres s’engagent à être neutres du point de vue du climat d’ici 2050. »

Il s’agit d’un véritable appel à dépenser l’argent public pour financer des industries estampillées développement durable et pour faire investir les banques dans des énergies renouvelables coûteuses et inefficaces.

C’est un capitalisme de connivence qui est ici encouragé dans le vert.

 

Qui va payer ?

La question peut être retournée dans tous les sens, à la fin les contribuables et les consommateurs seront largement mis à contribution, comme d’habitude.

Alors, chacun se demandera benoitement « Pourquoi les services de proximité disparaissent ? Pourquoi les impôts augmentent ? Et pourquoi mon niveau de vie baisse ? »

Le capitalisme de connivence décrit une économie où le succès en affaires dépend de relations étroites avec les représentants du pouvoir : gouvernements, commissions diverses… La finalité est d’installer un climat de favoritisme par exemple dans l’attribution de permis, de subventions gouvernementales, ou de réductions d’impôts. Il apparaît lorsque le copinage, y compris idéologique, percole vers la politique et les élus.

Il mène à la collusion entre des élus et des acteurs du marché, notamment pour remporter des contrats publics, obtenir des subventions, orienter la législation. Certains de ces systèmes sont formalisés et dominent une économie entière, mais ils sont généralement plus subtils.

Il peut également s’exprimer sous la forme de népotisme et attenter à l’intérêt général en touchant l’économie des services publics.

Avec 1000 milliards d’euros à distribuer, il faudra avoir des copains à la Commission européenne pour prospérer à l’ombre de tout cet argent public…

 

Au profit de qui ?

Cette manne d’argent public payée par tous les Européens sous forme d’impôts et de taxes sur la consommation (carburants, énergies, transports…) profitera aux affairistes les plus malins qui feront le mieux valoir leurs indispensables travaux pour atteindre « la neutralité carbone en 2050 ».

Tous les politiciens, qui ne rendront jamais compte de leurs erreurs et de leurs gabegies, savent bien que c’est une chimère, sauf, bien sûr, si l’Europe (dont les émissions de CO2 n’ont baissé que de 20 % en 20 ans) délocalise toute son industrie en Asie (dont les panneaux photovoltaïques) et que cette activité ne lui est pas imputée…

Et paradoxalement, parmi les 28 pays de l’Union européenne, c’est l’Allemagne championne de la promotion des énergies renouvelables qui émet le plus de CO2. Elle représente à elle seule près de 25 % des émissions, soit plus que les 17 États les plus économes qui n’en émettent en tout que 14 %.

Et ce pays veut accélérer dans l’impasse  !

Malgré sa taille et son industrie restante, la France n’émet que 10 % des émissions de CO2 de l’Union européenne grâce notamment à sa production d’électricité nucléaire décarbonée.

Ce plan européen de 1000 milliards d’euros servira-t-il vraiment la croissance européenne ?

Ou bien arrosera-t-il discrètement les « copains et les coquins » à coups de milliards, comme c’est le cas pour les éoliennes ?

Ou bien serait-ce un appel au crime pour dilapider des sommes folles ce qui épuisera l’Europe et assassinera la société occidentale industrielle et développée tant honnis par les décroissants ?

Ces milliards d’euros qui seront empruntés hypothèquent encore davantage l’avenir de nos enfants qui paieront la note sous couvert de « défense du climat », dont la gestion financière deviendra peut-être bientôt le scandale du siècle.

 

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  • C’est la mise à l’échelle européenne de ce qui se fait (déjà) en France… forcément, cela va bien se passer ? comme dirait H16

  • Ce chiffre de mille milliards pourrait nous faire peur mais cela ne represente pas grand chose par rappport au pib européen ,..1% par an, moins que les depenses militaires…enfin si ce n’est pas toujours les mêmes qui paient , la France vertueuse par exemple ,et l’Allemagne industrielle qui reçoit….

    • Ca fait donc 1% de croissance en moins par an, puisque ce fric est du pur gaspillage. 1% de croissance en moins, c’est quand même quelque chose…

      • Bof , a part l’endettement de l’état ,il n’y a pas de croissance en France ..il s’agit donc d’un endettement supplémentaire de 1% minimum..ce qui parait juste puisque c’est de  » l’investissement » et ..c’est bon pour les banques en recherche d’emprunteurs solvables.

        • S’il n’y a pas de croissance en France, c’est justement parce que l’état confisque les produits et décide de les « investir » dans des trucs idiots, genre SNCF, éoliennes, ronds-points, etc. Que ce soit financé par la dette augmente le risque et reporte la constatation des dégâts au moment où il faudra « rouler » cette dette.
          La comparaison avec la croissance n’est pas une relation de causalité, ça veut juste dire qu’il ne faut pas se cantonner aux ordres de grandeur par rapport au PIB. C’est très similaire à la question du chiffre d’affaires et des marges. Vous ne pouvez pas dire qu’un commerçant qui a perdu 1% de son chiffre d’affaires, ce serait négligeable, et que de plus il peut emprunter à sa banque. Il a perdu une grosse part de sa marge ! Les Européens, dans l’affaire, perdent de l’ordre de la moitié de leur marge, ce qui est considérable.

        • Vous n’avez pas remarqué que la chute de la croissance est directement lié à l’augmentation de l’action étatique dans l’économie? de plus un bonne partie de la croissance résiduelle en occident est financé par la dette d’état. ajouté à cela la manipulation des taux d’intéret et l’argent distribué par les banques centrale et vous obtenez une économie mondiale qui ne repose sur rien et dont une large partie est composé d’entrerpises non rentable. Au moindre revirement économique ce sera un bain de sang a coté duquel 2008 apparaitra comme un pic nic à la campagne. Il y aura plus de 300000 milliards d’euros de dettes à apurer, une paille…

    • Les mêmes industriels allemands toujours en 1ère ‘ligne’

    • Cela fait très « pro » de parler en pourcentage du PIB mais pour des dépenses cela ne représente rien… Le PIB est loin de représenter les richesses créées et en plus cela cache une réalité plus sombre.
      Exemple le budget France de l’année 2018 :
      Recettes = 290 milliards
      Dépenses = 386 milliards
      Déficit/dette = 96 milliards
      En % de PIB = 2.5%
      Dépenses supplémentaires par rapport aux recettes = 33 %
      Laissez le % de PIB à ceux qui veulent nous « enfumer »

  • « Le Green Deal européen est la nouvelle stratégie de croissance de l’Europe. Il réduira les émissions tout en créant des emplois et en améliorant notre qualité de vie.  » Comment peut-elle sortir une telle contre-vérité ? Comment est-il possible qu’elle ne connaisse pas les conséquences néfastes de trop d’EnR intermittentes en Allemagne, avec un bilan carbone qui reste à peu près stable, malgré des investissements pharaoniques ?

  • Et les peuples sont censés être d’accord pour se faire tondre…
    La démocratie est passée du risque de dictature de la majorité à la certitude de dictature d’une minorité…

    • Le peuple est un troupeau de mouton qu’on peut facilement conduire à la falaise a coup de propagande et de petit coup de bâtons et quelques chiens.

  • « La finalité est d’installer un climat de favoritisme » : excellent ! C’est le vrai sens du mot « climat ».
    Moi, je voudrais bien percevoir 1 milliard d’€ de Mme Ursula von Machin pour mettre une éolienne dans mon jardin…

  • Vu la tendance, sortir de l’UE devient plus que nécessaire, urgent, avant qu’elle nous entraîne dans sa déchéance.

    • Si ce n’est pas nous il semblerait que les pays de l’est commencent a en avoir ras le pompom..sans doute que ce que l’ue leurs donne n’est pas suffisant en rapport a ce qu’il compte leur prendre , la liberté.

  • Capitalisme de connivence qui passe nécessairement par le lobbying. Selon Usine Nouvelle : « S’il est impossible de connaître le nombre exact de lobbyistes à Bruxelles, leur nombre est conséquent : de 9 000 à 25 000, selon le mode de calcul. Leur budget annuel, lui, avoisine 1,8 milliard d’euros pour le seul secteur privé. »
    https://www.usinenouvelle.com/editorial/les-lobbyistes-une-specialite-bruxelloise.N839255
    Le paragraphe sur l’automobile est intéressant : il est indiqué que lors des dernières lors des dernières mesures prises par la Commission, 78% des lobbyistes consultés étaient issus du secteur automobile, les 22% étant les associations de défense de consommateurs (çàd aussi les pro-voitures, pas seulement les amoureux de la trottinette) et autres.
    Le capitalisme de connivence existe depuis que le monde est monde, et ce sont des puissants qui parlent aux puissants. Je lisais ce matin que Aramco pesait à lui-seul autant que le CAC40. Alors que je lis que le capitalisme de connivence est mené par les intérêts des renouvelables, photovoltaïques et planteurs de choux bio contre des géants immensément riches et normalement implantés/infiltrés depuis des décennies dans tous les rouages du politique, je me marre un peu.
    Ya comme une légère impossibilité technique.

    • « que je lis que le capitalisme de connivence est mené par les intérêts des renouvelables, photovoltaïques et planteurs de choux bio »
      la puissance financière est une chose, le pouvoir de l’émotion en est une autre.
      L’histoire sur le sauvetage de la planayte est strictement émotionnelle et vous pouvez ramer pour opposer des arguments rationnels, que vous vous appelez Coca Cola, Bayer ou Aramco

      • Emotions relayées par qui ? Les médias. Petit tour de France des propriétaires des médias (presse, radio, télé) privés.
        https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/PPA
        Sont-ce de joyeux khmers verts qui les possèdent ?
        Au niveau mondial, si je peux citer Rupert Murdoch, Disney,Fox News, toutes les chaînes d’info arabes (producteurs de pétrole), l’expansion de la Russie dans le domaine (RT news), la Chine qui contrôle sa population (mais qui, étrangement, emboîte le pas de la transition énergétique, peut-être sous le coup de l’émotion).
        Quand l’immense majorité des travaux scientifiques pointent dans la même direction, je n’appelle pas ça de « l’émotion ».

  • Ainsi c’est l’homme qui serait responsable du climat parce que par ses activités il augmenterait très légèrement le CO2, dont la teneur dans l’atmosphère est déjà faible!
    Ce n’est jamais qu’une hypothèse qui n’a jamais été démontrée.
    Ce qui est connu et certain c’est que le CO2 nourrit les plantes et donc verdit la planète. Et il faudrait dépenser des milliards pour empêcher que la planète ne verdisse?
    Utilisons plutôt ces milliards pour réduire l’endettement.

  • Macron a dit lors du sommet de l’OTAN que cette institution était en état de mort cérébrale. Mais il a dit aussi que l’UE était au bord du précipice. Encore un petit pas en avant…

  • j’ai élu cette dame?

  • Et le plan de EDF à 25 milliards pour du solaire ? Qui va payer et pour quel résultat ? https://www.usinenouvelle.com/article/edf-presque-pret-pour-son-plan-solaire-de-30-gw.N911854

  • Écoutez jean François auzolle sur l arnaque du réchauffement climatique.. ainsi que le grand scientifique camille veyres qui demontre que ld co2 n est en rien responsable du réchauffement .. et que même l augmentation récente u co2 n est due qu à seulement 6% de la part anthropique ! Elle est belle la propagande

    • Vous parlez du « grand scientifique » Camille Veyres, qui a passé 3 ans en polytech, et ayant travaillé 36 ans en tant qu’ingénieur en télécommunications chez Orange ?
      Expert climatique à ses heures perdues sans doute.

      • Allez l écouter au lieu de râler! Vous pourriez vous,cultivez un peu au lieu d être totalement dénué de bons raisonnements à cause de la propagande inouïe sur le méchant CO2 et le méchant homme

        • Prochaine fois qu’un climato-sceptique dira que bon nombre de signataires des études climatiques ne sont pas calés dans ce domaine et donc n’ont pas de légitimité, pourrai-je ressortir ce nom pour contre-argumenter svp ?
          Je ne râle pas, je dis simplement un fait vrai et vérifiable, et dont l’intéressé ne fait pas mystère puisque c’est sûr son profil Linkedin. Je me permets juste d’émettre un doute sur le bagage scientifique et académique de cette personne, dont les compétences en matière climatique n’ont jamais été reconnues et validées par ses pairs. En bref, je fais preuve d’esprit critique.
          Vous dites ci-après que Jean Jouzel, glaciologue, n’a rien d’un climatologue, mais Camille Veyres, ingénieur en télécom, a tout, selon vous, d’un climatologue.
          Absence totale de logique.

      • Jean jouzel n est qu un vulgaire glaciologue qui n a rien d un climatologue… le GIEC est une arnaque… Allez écouter aussi jean François auzolle …

  • heureusement que la Pologne ne joue pas le jeu !

  • Les commentaires sont fermés.

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