Débat Pécresse Zemmour : et les libertés dans tout ça ?

Rien de libéral n’est sorti du débat de jeudi 10 mars dernier entre Valérie Pécresse et Éric Zemmour.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 1
Le Face-à-Face Éric Zemmour face à Valérie Pécresse LCI youtube https://www.youtube.com/watch?v=A0TsKtM4f4o

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Débat Pécresse Zemmour : et les libertés dans tout ça ?

Publié le 13 mars 2022
- A +

 

Le Conseil constitutionnelpublié ce lundi 7 mars la liste officielle des 12 candidats à l’élection présidentielle, ceux ayant obtenu les 500 parrainages requis et validés. Sauf changement de programme, il n’y aura pas de candidat libéral. Au contraire même, tous ne parlent que d’interventionnisme, de nationalisations, de hausse d’impôts et de toujours plus d’État. La France ne serait rien sans l’État !

La France c’est le génie français, le savoir-faire français, le système D.

Pour que vive une démocratie il faut d’abord faire confiance aux citoyens !

À l’issue du débat de jeudi 10 mars dernier qui a vu s’affronter la candidate des Républicains, Valérie Pécresse, et celui du parti Reconquête, Éric Zemmour, les téléspectateurs de TF1/LCI sont restés sur leur faim. Sur fond de guerre en Ukraine, les deux candidats ont mutuellement revendiqué l’héritage gaulliste, puis s’en est suivi une foire d’empoigne sur l’immigration. Le débat a dégénéré sur l’islamisme. Quant aux réformes économiques, chacun est allé de son couplet accusant l’autre de démagogisme. De concret il n’est rien sorti : réforme de la fonction publique, déficit budgétaire, dette, fiscalité, réforme du chômage, des retraites, des minima sociaux… Il ne manquait pourtant pas de sujets. Un litanie commune : « ne vous inquiétez pas braves citoyens, l’État va s’occuper de tout ! »

 

Et les libertés dans tout ça ?

Alors, il est convenu qu’en France, le libéralisme se limite au libéralisme économique. Il est donc  synonyme d’ultra-libéralisme et donc de capitalisme.

Cette erreur lexicale est pourtant régulièrement contredite dans les colonnes de votre journal en ligne préféré. Ce n’est pas faute d’expliquer que le libéralisme économique c’est la liberté d’entreprendre, la libre concurrence, le droit au travail. Ce n’est pas faute non plus d’expliquer que le libéralisme ce n’est pas que le libéralisme économique. La première conquête des libéraux est traduite dans la Déclaration de Droits de l’Homme et du Citoyen : « les hommes naissent et demeurent libres » et d’ajouter qu’ils sont aussi « égaux en droit ».

Quels beaux sujets nous avions là pour le candidat libéral !

 

Les libertés sont attaquées de toutes parts

Liberté d’expression d’abord : nécessaire dans une démocratie, les différentes lois depuis celle de 1881 l’ont réduite à peau de chagrin sans pour autant en limiter les excès. Le citoyen doit pouvoir s’exprimer sur tous les sujets quels que soient son opinion ou sa pensée. Seul le débat est capable de limiter l’influence des complotistes de toutes sortes. Il faut savoir s’interroger sans préjuger et construire sa propre réflexion. Or nous ne savons plus débattre.

Liberté de circulation ensuite : ces dernières années nous avons été sous le joug d’un état d’urgence terroriste (avec des déplacements soumis à Vigipirate), d’un état d’urgence sanitaire (avec mise en résidence surveillée – rebaptisée confinement). Demain la guerre en Europe puis un état d’urgence climatique (comme l’a récemment demandé l’association WWF via un passe écologique) poursuivront le cauchemar illibéral de nos vies.

Car voilà l’ennemi : la peur. Instrumentalisée par les politiques, exploitée par les mouvements antifa ou néo-nazis, « la France a peur » comme déclara un jour un célèbre présentateur du JT. Or le libéralisme repose sur l’inverse de la politique de la peur : la confiance. « N’ayez pas peur » avait, dans un autre registre, déclaré le pape Jean-Paul II.

 

Pour la création d’un véritable parti libéral ni de droite, ni de gauche…

Dans ces colonnes, Pascal Salin a posé la question suivante :

Pourquoi, compte tenu des ambiguïtés actuelles dans la politique dite de droite, ne serait-il pas possible par exemple qu’un candidat du Parti libéral soit candidat aux prochaines élections présidentielles ?

Deux candidats pouvaient correspondre à cette attente : le philosophe Gaspard Koenig et l’entrepreneur Rafik Smati. Le premier comme le second n’ont pas obtenu les parrainages nécessaires faute d’une visibilité médiatique, d’une implication insuffisante dans la démocratie locale, de moyens financiers trop faibles et certainement d’un positionnement intellectuel trop compliqué. De plus Gaspard Koenig ne bénéficiait que du soutien du think tank « Génération Libre » et Rafik Smati d’un micro-parti « Objectif France ».

Dans son dernier livre Pour un libéralisme populaire, l’économiste Nicolas Bouzou s’inspire de grands penseurs du libéralisme comme Tocqueville pour penser l’avenir de notre pays. Selon lui, notre salut ne peut passer que par le travail et l’innovation.

Bref, les libéraux de droite et de gauche vont se retrouver une nouvelle fois bien seuls dans l’isoloir.

Voir les commentaires (8)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (8)
  • Avatar
    jbb.bichon@gmail.com
    13 mars 2022 at 8 h 41 min

    C’est trop facile d’imputer ce raté aux candidats, les journalistes n’avaient qu’un seul objectif torpiller le débat au bénéfice de leur gourou en leur donnant une image de non présidentiables. Dès la premiere question le ton était donné, et puis le point culminant est arrivé  » vous n’étés pas des enfants », mission accomplie. Quand a vos postulants l’un d’eux fait déjà du pied à Macron dont ils connait pourtant les résultats catastrophiques . La plus part des candidats évoquent les sujets que vous citez dans leurs programmes, il suffit de regarder sur le net. Ce n’est pas en écoutant des matchs truqués, arbitrés par des journalistes aux ordres que vous apprendrez grand chose. La liberté commence par celle de la presse.

  • Il était normal de ne pas aborder les sujets de fond… Ce n’est pas ce que voulaient les journalistes du plateau. Ils voulaient juste amuser la galerie, en bon macronistes qu’ils sont.
    Je suis sûr que si Macron débât avec ces mêmes journalistes, les questions seront tout autre.
    J’espère que l’auteur ne votera pas Macron au 2nd tour hein… Même si le parti libéral de France s’est allié avec Macron… 😉 Donc j’espère que ça sera soit « l’autre », soit blanc, soit abstention ; et laisser les grandes personnes voter du coup 🙂

  • «La propriété, le droit de jouir du fruit de son travail, le droit de travailler, de se développer, d’exercer ses facultés, comme on l’entend, sans que l’État intervienne autrement que par son action protectrice, c’est la liberté.»
    Frédéric BASTIAT

  • Tout-à-fait d’accord avec les arguments de l’auteur de l’article, sauf en ce qui concerne la référence à Nicolas Bouzou, ardent promoteur de l’obligation vaccinale…

  • L’article débute très justement en rappelant la confusion dans les esprits de nombreux Français concernant la notion de libéralisme. Il est donc plutôt étonnant que l’article finisse en se référant à Nicolas Bouzou, qui est pourtant l’exemple type du très mauvais essayiste, qui entretient la confusion entre libéralisme et économisme interventionniste. On l’a vu depuis deux ans soutenir inconditionnellement toutes les politiques menées par Macron et défendre toutes les causes anti-libérales : politique redistributive du « quoi qu’il en coûte », politique économique ultra interventionniste de l’Etat stratège, politique profondément anti-libérale du « Zéro Covid », toutes les mesures restrictives et liberticides…

  • Pendant une campagne de candidature présidentielle, on ne peut pas s’attendre à parler de système libéral dans un pays majoritairement habitué au socialisme étatique. Les questions seront donc dirigées en ce sens. D’où le succès de Mélenchon qui accumule ad libitum toutes les ficelles de la démagogie. L’ennui est que ses auditeurs seront surtout des votants effectifs. Il semble que M. Zemmour pense qu’il est plus urgent de « désankyloser » d’abord les esprits et de rétablir une conscience nationale. Tache ardue qui ne se fera pas en un jour. Mme Pécresse, quant à elle, se contente de suivre toutes les propositions concurrentes qui peuvent plaire au plus large public, tout en se disant la première à en avoir eu l’idée.

  • Avatar
    jacques lemiere
    14 mars 2022 at 7 h 21 min

    dans ce magnifique pays libre j’ai entendu des médias considerer que critiquer l’etat était quasiment du sectarisme..

    un problème.? .. vite appelons l’etat..
    l’état pose un problème? …vite appelons l’état…

  • en même temps, les journalistes étaient en dessous de tout : ils ressassent les même questions , attendant que le candidat fasse une erreur pour provoquer le buzz : quant au débat par lui même, il a été plombé par pécresse qui nous a fait du mélanchon …elle n’ a fait que mentir : école, port du voile, nucléaire , grand remplacement , immigration ….une girouette : elle avait quitté LR jugeant la ligne de wauquier trop dure , et n’ y est revenu que pour se faire financer sa campagne par ces derniers …

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Image générée par IA
1
Sauvegarder cet article

Tandis qu’un récent sondage (Harris Interactive) nous apprend que 54 % des Français souhaitent l’élection d’un « président libéral », un autre (vague IFOP 2021) révèle que pour 60 % des 18/30 ans, le mot libéralisme est positivement connoté et le deuxième dans leurs préférences lexicales. Voici qui surprend heureusement, alors que de toutes parts est annoncé que « le libéralisme est une idée du passé qui va probablement connaître une longue éclipse » (François Lenglet) ou qu’il est victime d’un « krach idéologique » (Eugénie Bastié).

M... Poursuivre la lecture

Nous sommes le samedi 17 juin 2023. Soixante-dix personnes environ attendent à l’extérieur d’un hôtel du centre-ville de Brest, afin de rencontrer leur héros malheureux de 2022, Éric Zemmour, pour une séance de dédicace. Au même moment, pas loin, la gauche marche contre la loi immigration, l’extrême droite et le racisme.

Faut-il en savoir davantage pour deviner la suite des évènements ?

 

L’intolérance au nom de la tolérance ?

D’après les informations dont nous disposons, une soixantaine de militants antifascistes se... Poursuivre la lecture

Candidat déclaré depuis peu, Emmanuel Macron a commencé à divulguer son programme en vue d’un second mandat présidentiel. Au menu, une réforme des retraites qui passerait par le recul de l’âge légal de 62 à 65 ans. Interrogé à ce sujet dans Marianne, l’économiste atterré Henri Sterdyniak a expliqué que ce projet revenait ni plus ni moins à « faire payer le quoi qu’il en coûte aux travailleurs ».

Disons qu’il n’a pas complètement tort.

Oh, bien sûr, la formulation « faire payer aux travailleurs », lourde d’indignation, renvoie im... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles