La démocrature, principal ennemi des démocraties libérales

Les temps sont difficiles pour le libéralisme : guerre, terrorisme, crise climatique, protectionnisme, déficits, augmentation des impôts…

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La démocrature, principal ennemi des démocraties libérales

Publié le 16 février 2024
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La démocratie libérale est un régime politique jeune et fragile. Elle commence véritablement à se concrétiser à la fin du XIXe siècle, et n’existe que dans une trentaine de pays dans le monde. Le primat de l’individu constitue son principal pilier qui est d’abord politique : garantir les droits naturels de l’Homme (la vie, la propriété, la liberté, la vie privée, la religion, la sécurité…) et limiter l’action de l’État¹.

La propriété de soi d’abord, la propriété des choses par le travail ensuite, la pensée critique (libre examen), la tolérance religieuse, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice et la prééminence du pouvoir législatif parachèvent le libéralisme politique.

Le libéralisme économique constitue l’autre pilier des démocraties libérales : abolir les entraves, encourager l’esprit entrepreneurial, favoriser le libre commerce entre les pays et privilégier les organisations spontanées, sont des objectifs d’une économie de marché. En tant que doctrine économique, le libéralisme protège la concurrence à l’intérieur du pays et défend le libre-échange à l’extérieur. Pour la pensée libérale, le meilleur système social est celui qui laisse aux individus le soin d’adapter leurs conduites aux circonstances.

La démocratie libérale est la rencontre de deux libéralismes, politique et économique. Cette rencontre a constitué la base du développement spectaculaire, non seulement du commerce mais aussi de la science et de l’industrie.

Le protectionnisme et le corporatisme ont menacé et menacent encore la démocratie libérale. Le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté est d’abord de produire la richesse, libérer les échanges, libérer des entraves de l’esprit des entrepreneurs, et non pas la construction de douanes intérieures et extérieures.

Pour la démocratie libérale, le libéralisme économique est nécessaire mais pas suffisant.

La première crise de la démocratie libérale fut celle de la séparation entre libéralisme économique et libéralisme politique. Déjà, au début du XIXe siècle, avec le rétablissement de l’ordre monarchique en Europe, une continuité fut admise entre libre marché et despotisme. Cette schizophrénie constitue l’un des principaux problèmes pour la pensée libérale, y compris dans le monde contemporain. Pinochet, Videla, Xi Jinping ou encore le modèle singapourien sont certes capitalistes, mais nullement libéraux.

Les temps sont difficiles pour le libéralisme : guerre, terrorisme, crise climatique, protectionnisme, déficit public, augmentation exponentielle des impôts… La liste est à la fois longue et pénible.

Face à la crise, à la fois économique et culturelle, le repli sur soi semble émerger comme une réponse possible, plébiscitée par l’opinion publique. Les exemples abondent : la Chine de Xi Jinping, la Turquie de Recep Tayyip Erdoğan, la Hongrie d’Orban et l’Amérique de Trump. Ils peuvent être expliqués comme une réponse à la crise du libéralisme : la démocratie illibérale. Elle a été définie par Fareed Zakaria dans un article en 1997 (« The Rise of Illiberal Democracy ») comme « une démocratie sans libéralisme constitutionnel qui produit des régimes centralisés, l’érosion de la liberté, des compétitions ethniques, des conflits et la guerre ».

Comme le note Nicolas Baverez :

« La démocrature désigne aujourd’hui une réalité politique et stratégique très différente par sa nature et sa dimension. Elle définit un mode de gouvernement original qui se revendique comme plus stable, plus efficace et plus apte à répondre aux attentes du peuple que la démocratie, qu’il s’agisse de prospérité, de cohésion sociale ou de sécurité. »

Dans un contexte de montée du nationalisme, l’expression « démocratie illibérale » connaît un succès médiatique, notamment par les déclarations du hongrois Viktor Orban qui s’en est revendiqué. Le discours à l’université d’été de Bálványos le 28 juillet 2018 à Tusnádfürdő en Roumanie mérite d’être analysé attentivement puisqu’il constitue la synthèse contemporaine de la pensée illibérale, base de la démocrature :

« Affirmons tranquillement que la démocratie chrétienne n’est pas libérale. La démocratie libérale est libérale, mais la démocratie chrétienne, par définition, ne l’est pas. Elle est, si vous voulez, illibérale. Nous pouvons le démontrer dans quelques questions importantes, et très concrètement dans trois cas : la démocratie libérale soutient le multiculturalisme, la démocratie chrétienne donne la priorité à la culture chrétienne, ce qui relève d’une pensée illibérale ; la démocratie libérale soutient la migration, la démocratie chrétienne est contre, ce qui est une pensée clairement illibérale ; et la démocratie libérale soutient les modèles de famille à géométrie variable, alors que la démocratie chrétienne soutient le modèle de famille traditionnel, ce qui est aussi une pensée illibérale.

[…]

La démocratie chrétienne ne veut pas dire que nous soutenons des articles de foi, en l’occurrence ceux de la foi chrétienne. Ni les États ni les gouvernements ne sont compétents en matière de salut ou de damnation. Une politique démocrate-chrétienne signifie la défense des formes d’existence issues de la culture chrétienne. Pas des articles de foi, mais des modes de vie qui en sont issus : la dignité de l’homme, la famille, la nation. »

Marlène Laruelle, spécialiste de l’illibéralisme à la George Washington University, le décrit comme :

« Un univers idéologique qui estime que le libéralisme, entendu comme un projet politique centré sur la liberté individuelle et les droits humains, est allé trop loin. Ce rejet s’accompagne de positions politiques plus ou moins clairement établies, s’appuyant généralement sur le souverainisme et la défense de la majorité contre les minorités. La nation est conçue de façon homogène et les hiérarchies traditionnelles célébrées ».

Les principales caractéristiques de la démocrature sont :

  • Hostilité au libéralisme qui réduit l’homme à l’état d’individu.
  • Contestation possible du suffrage universel (assaut du Capitole aux USA).
  • Fascination pour les dirigeants autoritaires et charismatiques.
  • Présentation du peuple comme l’opposé des élites dirigeantes (antiélitisme).
  • Rejet de l’État de droit : Charles Maurras, opposait déjà le pays réel au pays légal.
  • Instrumentalisation de la religion : Modi et l’hindouisme, Erdoğan et l’islam, Trump et les évangélistes, Poutine et le christianisme orthodoxe, Orban et le catholicisme…
  • Contrôle de l’économie planifiée : programme économique du Rassemblement national par exemple.
  • Exaltation du nationalisme et rejet du cosmopolitisme considéré comme une idéologie hors-sol  sans-frontiériste.
  • Droit à l’identité nationale pouvant être défini comme la nécessité pour les groupes ethno-culturels de préserver les particularismes culturels, religieux et raciaux du métissage et de l’indifférenciation.
  • Anti-européisme plus au moins déguisé : l’expression souverainisme apparaît en France en 1996 et a été forgée au sein d’associations en lutte contre les traités de Maastricht et d’Amsterdam afin d’échapper aux qualificatifs négatifs tels qu’anti-européens.
  • Critique de la légitimité des institutions de l’Union européenne.
  • Dilution de la frontière entre public et privé si chère à Benjamin Constant.
  • Inversion de la priorité du juste sur le bien dont John Rawls faisait l’emblème du libéralisme politique. Alors que la démocratie libérale n’impose pas une conception de la vie bonne, la démocrature impose un modèle culturel hégémonique.
  • Exaltation de l’action contre la pensée : anti-intellectualisme.
  • Rhétorique décliniste simple et efficace.
  • Rejet des Lumières en tant que système philosophique ayant engendré le libéralisme. (économique, politique, philosophique) et comme origine du rationalisme contemporain.
  • Rejet des minorités sexuelles et de la libération des mœurs.
  • Rejet des structures intermédiaires (Parlements, tribunaux, médias, etc.) qui bâillonneraient le peuple.
  • Promotion de l’écologie intégrale, une forme d’instrumentalisation de l’écologie au profit de valeurs conservatrices et contre les progrès de la bioéthique, l’IVG, l’euthanasie, le mariage pour tous…

 

La démocrature a ainsi su imposer un récit selon lequel le libéralisme culturel met en danger les repères naturels de l’homme enraciné dans une culture spécifique. La démocratie illibérale entend bâtir une pensée politique de l’attachement au « chez soi » et de la cohésion sociale à l’échelle nationale.

La crise de la démocratie libérale est en partie liée à l’incapacité à construire un récit allant au-delà de l’économie, à l’incapacité à mener une bataille culturelle capable de contrecarrer la rhétorique réactionnaire.

¹Grotius, Droit de la guerre et de la paix (1625) ; Hobbes, Léviathan (1651) ; Locke, Deuxième traité du gouvernement civil (1690), Rousseau, Du contrat social (1762).

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  • Encore un article du « Libération York Time ».
    De la longue liste à la Prévert on déduit ce que doit être une « démocratie libérale »: un régime de gauche ou tout ce qui n’est pas de gauche est un danger et ou le peuple doit surtout la fermer devant le pouvoir de gauche et les lubies « progressistes ».
    .
    C’est quand même ahurissant de partir du libéralisme et d’auteurs libéraux pour arriver à un tel concentré de fascisme et de néo-communisme pur.

    • Encore des propos dignes de RT…….

      -4
    • Pour les débutants en Libéralisme (le vrais) qui ne lisent pas trop, je conseille les conférences de Charles Gave sur youtube, ou il explique dans quelle dangereuse dystopie nous sommes en train de basculer à cause de la gauche (en particulier américaine, mais pas que).
      Cherchez par exemple: « Charles Gave contre les hommes de Davos » sur la chaine Libre Média.

  • Pffff … quel ramassis de contre-vérités, d’approximations et de bien-pensance ! Navrant de lire ça dans « Contrepoints »

    • C’est la tendance nouvelle de Contrepoints. Vouloir nous vendre qu’on ne peut pas être pour les libertés économiques si on n’est pas woke.
      Dommage, c’était un site intéressant avant.

  • Article essayant de démontrer que le libéralisme est en crise et mène 1/ a la démocrature et 2/ à l’illibéralisme. Lol.
    Sauf qu’aucun des pays cités comme évoluant vers l’illibéralisme n’a jamais été libéral… Amusant que l’auteur n’ait jamais cité la Suisse.

    Et si l’EU est contestée, c’est justement parce qu’elle est devenue un monstre administratif avec une élite hors sol non élue étouffant la volonté des peuples pour tendre vers un but partagé par de moins en moins de personnes.
    Quant à la liste à la Prévert des caractéristiques d’une démocrature, cela se résume en fait à une limitation de l’application à la société de tout ce qui fait la pensée de gauche. Or c’est le cas, du libéralisme ! Dans une société libérale, vous pouvez penser ce que vous voulez mais vous ne pouvez obliger tous les autres à penser et faire comme vous à la différence de nos social-démocraties où une minorité vagissante peut finir par pourrir la vie de tous si elle a l’écoute du pouvoir.
    Le dernier couplet sur la promotion de l’écologie intégrale soi-disante le fait de la démocrature est risible. On ne voit cela que dans nos social-démocraties molles.

    Je crois que cet article souffre d’un problème de traduction, le libéralisme dont parle l’auteur c’est le « liberalism » US qui est l’équivalent du socialisme chez nous. Et là, d’accord, le socialisme finit tôt ou tard en démocrature puis dictature s’il n’est pas arrêté avant.

  • Merci à l’auteur de m’avoir éclairé sur ce que je suis vraiment.
    Alors que je pensais être libéral, j’apprends, grâce à lui, que je ne le suis pas car attaché à ma culture, plus que réservé sur le mariage pour tous et carrément opposé à la GPA, fût elle éthique.
    Cette logique du libéralisme poussé à l’extrême peut tout légitimer, même le trafic d’êtres humains !
    Finalement, je suis bien content de ne pas cocher toutes les cases du libéralisme.

    • Le libéralisme a toujours eu 2 vecteurs l un économique l autre societal
      Le premier repose sur la liberté d entreprendre……et touche plutôt la bourgeoisie conservatrice
      Quant au second, il consacre la liberté des mœurs…….avec les bobo_ecolos

      -2
      • Le libéralisme ne consacre pas la liberté des mœurs, il la tolère, il n’en fait pas un objet ni désirable, ni souhaitable juste un fait humain objectif. Si l’immense majorité des individus décident en leur fort intérieur que l’homosexualité est une pratique répugnante celle ci ne sera pas valorisé dans la société et les personnes la pratiquant devront éviter d’en faire l’étalage et tout cela restera parfaitement « libérale ». le libéralisme ça ne consiste pas à utiliser les outils et la puissance étatique pour définir la morale et les comportement des individus, les cours LGBT à l’école sont révoltants pour les libéraux. Quoi de plus insupportable pour un libéral de voir partout l’état organiser la « bonne » moralité sexuelle et raciste?
        De la même manière le libéralisme est absolument agnostique vis à vis des migration ni il ne l’encourage ni de la décourage si bien que par exemple il ne protège pas particulièrement ceux qui arrive dans un pays donné, et en tant que libérale on peu parfaitement limité l’accès à un territoire à des populations étrangère massives qui peuvent tout à fait être assimilé ou comparé à une invasion hostile d’autant plus si les dites populations n’ont globalement aucuns égard particulier envers les notions de libéralisme (comme les musulmans par exemple). les libéraux ne sont pas des petits moutons qui accueillent généreusement les loups et les renards parmi eux parce que « tous les monde est libre de faire ce qu’il veut ». lé libéraux applique le seul « en même temps » qui vaille : vous êtes libre et en même temps responsables de vos actions

        • Je suis d’accord, mais j’ajoute que les « libertariens » qui sont pour l’open border font semblant d’ignorer les dizaines de milliards d’euros qui sont pillés au titre de l’immigration.
          Une étude récente du démographe et expert en finances publiques Bernd Raffelhüschen, de l’université de Fribourg montre que les millions d’immigrés qui sont entrés en Allemagne depuis 2014 coûteront à l’Allemagne environs 116 milliards d’euros par an soit l’équivalent de 90 millions de SMIC.
          .
          Il n’y a pas de « droit libéral » à aller vivre sur le dos des autres en parasite.

          • Dans une société vieillissante, il n y a que 2 solutions
            Soit vous laissez faire et la société s affaisse inexorablement come le Japon qui vient de perdre sa place de 3 ème puissance économique au profit justement de l allemagne ( après la 2 ème raflee par la chine) et bientôt l inde va bousculer aussi le Japon
            Soit vous faites comme l allemagne qui fait produire massivement dans les anciens pays de l est et s appuie sur une main d oeuvre renforcée par l immigration qui va se tarir car l industrie subit une crise sévère que ce soit la chimie l automobile ( constructeurs, equipementiers, pneumatiques……)
            Le repli sur soit conduit au désastre

            • Personne n’a besoin d’une population qui coûte 116 milliards d’euros par an et qui n’aime pas votre pays. Le Japon même réduit à 70 millions d’individus aura toujours le même PIB que la totalité des 54 pays d’Afrique.
              .
              La France s’effondre économiquement (280 milliards d’emprunts) et seul 25% de la population serait encore prête à se battre pour défendre le pays. Il est indéniable que l’immigration massive n’est pas une donnée mineur dans ce qui arrive.
              Plutôt que de flinguer les ressources et les industries sous prétexte de « sauver la planète », il suffisait d’attendre que la population se réduise et une population intelligente, productive et patriotique ressemblant à celle des années 1970 aurait été capable de défendre le pays même avec une population réduite.
              .
              Aimer le jambon beurre, Camus et la France n’est pas un « repli sur soi » et réciter le Coran et caillasser les pompiers n’est pas une « ouverture au monde ».
              Le commerce est une ouverture libérale au monde.

              • L’ouverture des frontières ne me paraît pas poser de problème en elle-même. Plein de pays ont leurs frontières ouvertes et n’ont aucun problème d’immigrés : il n’en vient pas. Ce qui pose problème, c’est de redistribuer aux immigrés de l’argent qu’ils n’ont pas gagné, aux prétextes humanitaire+++ (c’est à dire pas pour les empêcher de crever de faim, mais pour qu’ils aient un niveau de vie comparable à celui de ceux qui se sortent les doigts du cul) et que plus ils seront nombreux, plus ils feront dans quelques décennies marcher l’économie pour payer nos retraites.
                Ponzi appliqué à la démographie, et sans comprendre que la démographie et la richesse ne sont pas proportionnelles, mais liées par un truc qui s’appelle la productivité et que les 35 heures, le télétravail, parcoursup, le fonctionnariat, l’impôt progressif, les normes, l’administration et quelques autres ont condamné sans appel. Sauf à avoir en France un Milei.

                • Milei a apporté son plein soutien a l Ukraine………face à l agression russe
                  Il a annulé l adhésion de l Argentine dans les BRICS …..🤣🤣🤣🤣

                  • Oui parce qu’il mise sur le Dollar, donc les US, plus judicieux dans son cas. C’est prédécesseur socialiste qui voulait le BRICS hein…

                • +1 Michel évidemment.
                  Cela dit il y a une composante culturelle qui fait que des populations incapables de créer de la richesse dans leurs pays depuis presque un siècle ne le seront pas plus chez vous. Accepter une immigration économique massive de tel pays c’est de la folie pure.

                • Bien pour Milei…

              • 116 milliards…..nos nationalistes BCBG produisent des chiffres au km sans jamais citer leur source……
                La population ukrainienne est a 100% derrière son armée qui combat l envahisseur russe
                Ce sont de vrais patriotes
                Rien a voir avec nos nationalistes en peaux lapins……😂😂😂

                -2
                • Faux comme d’habitude.
                  Les sources sont citées un peu plus haut pour les 116 milliards et les « patriotes Ukrainiens » qui bombardaient l’autre moitié de leur propre pays depuis 9 ans (quel merveilleux pays) sont de plus en plus réticents à aller dans une boucherie que les Américains savent perdue depuis 6 mois.
                  La RAND corp (1600 collaborateurs) qui avaient établis les plans de cette guerre par procuration recommande maintenant de négocier parce que la facture devient trop salée et que le but est atteint: fragmenter l’Eurasie (europe+ressources russe).
                  Les Américains comme d’habitude vont attaquer un pays pauvre du moyen-orient (jamais le bon) pour « montrer leur puissance » et détourner l’attention.
                  .
                  Macron et sa caste comme d’habitude sont totalement à la ramasse sous les vivats de ceux qui ont un cerveau en time-sharing avec une palourde.

          • @Guillaume P
            Vous faites bien de mettre le mot « libertariens » entre «  » car aucun libertarien (libéral cohérent ayant compris que l’État est incompatible avec la liberté individuelle qu’il commence par vi-oler sous prétexte de la défendre) n’est partisan d’une ouverture inconditionnelle des frontières aux individus. Lisez Hans Hermann Hoppe ou Pascal Salin pour vous en convaincre. Les gens qui prônent l’ouverture inconditionnelle des frontières aux individus ne sont pas libéraux car si chacun a bien le droit de se déplacer où il le souhaite, il ne peut le faire qu’en respectant le droit de propriété des résidents de l’endroit où il désire se rendre qui ont le droit de lui en interdire l’accès. Rappelons que le libéralisme est la seule doctrine prônant la liberté pour tous, ce qui implique que la liberté de chacun est limitée par celle des autres, et non seulement pour certains.

    • @Jean-Paul
      Ce que vous décriez à juste titre n’a rien à voir avec un prétendu libéralisme poussé à son extrême, mais à sa négation, en particulier le trafic d’êtres humains, le « mariage pour tous », bataille sémantique visant à imposer une nouvelle définition du mot mariage à des gens qui n’en voulaient pas, et non de promouvoir un droit qui existait déjà (celui de s’unir avec qui on veut). Concernant la GPA, on peut être contre, avoir le droit de le faire savoir, d’avertir de ses dangers potentiels pour les participants, tout en ayant conscience qu’on ne peut pas l’interdire.

  • Pour monsieur Borillo, la démocratie libérale c’est donc très exactement le parti démocrate américain.
    Les macronistes ont réussi leur OPA sur Contrepoints, c’est triste.

    • +1000
      A ceci près que dans OPA, le P signifie « Publique », ce qui aurait évité à certains de sentir trahis, un peu comme les fondateurs de RSF par son évolution récente.

  • Heureusement que je ne donne plus à Contrepoints

  • J’ai toujours préféré Hayek à Rawls, Hayek n’est pas cité dans l’article d’ailleurs, mais son absence est d’une telle présence qu’elle en dit plus sur l’article même : bref je ne suis pas un libéral constructiviste : je ne crois pas au contrat social. la justice sociale peut exister mais elle n’est pas rationalisable, donc hors de portée de la pratique politique : ce sont deux termes qui mettent en relation des choses complétement différentes : ensuite en pure logique : le bien (au sens grec d’agathon) n’est pas commensurable au juste, puisque l’idée du bien engendre le juste et non l’inverse ; le bien/bon prime sur le juste ; enfin le catholicisme n’est rien sans articles de foi, ce n’est pas une orthopraxie, ce qui compte c’est l’esprit et non la lettre, l’article de foi et non ses conséquences qui en sont issues : c’est la lettre qui crée les modes de vie, et non l’esprit.

  • L’auteur devrait nous donner la liste de la 30 aine de démocraties libérales auxquelles il fait référence. Comme il le dit si bien, la démocratie libérale favorise la migration. Quelles sont ces magnifiques pays où l’immigration est libre ? Vite, vite dites le nous pour que nos petits migrants y aillent.
    Encore un t’as d’âneries non étayées.

  • Certains points de la liste sont largement exagérés, voire inconnus. Jamais vu la défense de l’écologie comme raison pour les pays cités, ni de remise en cause du suffrage universel (le Capitole était une accusation de fraude, pas une demande de passer au censitaire ou à la dictature), la rhétorique decliniste est bien plus présente hors des exemples cités, où l’on voit l’avenir comme une apocalypse climatique sans lendemain. les libéraux gagneraient à s’enraciner dans la culture occidentale, car c’est elle qui l’a fait naître et la population y serait plus sensible.

  • On part d’une notion de libéralisme quelque peu simpliste et approximatif, et on arrive au danger du christianisme et des « anti UE », en passant par un « libéralisme = capitalisme »… Trop fort 😀
    Un bon gloubiglouba de progressisme…
    En tout cas, merci à l’auteur d’avoir lister les caractéristiques d’une démocrature, qui correspondent exactement à ce qui est en place dans les pays socialistes (les « pro UE »).

  • Hélas, l’article joue sur une confusion fréquente entre « libéralisme » tel que nous l’entendons en France et « liberalism », au sens américain. Or, le « liberalism » américain est « illibéral » à bien des égards : il s’arrime à une idéologie qu’on peut qualifier de « droit-de-l’hommisme » plutôt que de « libéralisme ». Et la démocratie libérale est du coup prise dans un étau dont la mâchoire droit-de-l’hommiste (avec ses excès woke ou écologistes) n’est pas forcément la moins redoutable.

    • Allez lire le forum sur Liborg, la communauté « libérale » qui est aussi derrière Contrepoints et qui était réellement libérale voici 10 ans, mais qui a de plus en plus dérivé à gauche avec un « libéralisme » qui se limite au wokisme et aux frontières ouvertes.
      Ils font des phrases, ils discutent utopie libertarienne, ils sont contents de l’orientation du journal.
      C’est pour cela qu’un des points de l’article est qu’on n’a pas le droit de critiquer les « intellectuels ». Ce sont encore ces gens qui vivent dans une bourgeoisie hors-sol et qui s’enivrent de mots au point de perdre tout contact avec la réalité.
      Pour un F.A. Hayeck vous avez 10’000 Lénine qui s’ignorent.

      • Le communisme est mort en 1989….il subsiste un vague anticapitalisme sur une vieille base catho marxiste de haine de l argent de la réussite de l entreprise, du goût du rique………très typique de la France

        • @Doda
          Le communisme est loin d’être mort. Il a certe subi un énorme revers avec la chute de l’URSS mais les idées communistes perdurent, notamment celle de la nécessité d’une pseudo planification centrale sous couvert de pseudo écologie. Ayant investi un grand nombre d’institutions (enseignement, syndicats, medias, justice…) dans la plupart des pays « occidentaux », ils y sont restés et y ont accru leur emprise après 1991. Jean-François Revel a très bien identifié et décrit la survivance et la renaissance de cette idéologie mortifère dans son essai « La Grande Parade », paru en 2005.

  • Continuez comme cela, Contrepoints, et vous aurez vos subventions. Du coup, plus besoin de lecteurs.

    • Les « libéraux » trouveront bien une aide au Conseil d’Etat pour faire venir des lecteurs quand même, manu militari s’il le faut.

  • « Le primat de l’individu constitue son principal pilier qui est d’abord politique : garantir les droits naturels de l’Homme (la vie, la propriété, la liberté, la vie privée, la religion, la sécurité…) et limiter l’action de l’État¹.
    La propriété de soi d’abord, la propriété des choses par le travail ensuite, la pensée critique (libre examen), la tolérance religieuse, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice et la prééminence du pouvoir législatif parachèvent le libéralisme politique. »
    Eh bien voilà. Tout est dit et bien dit.
    Et c’est donc cela qui défrise tant le lectorat qui vient de s’exprimer rugueusement.
    Alors que Dieu me garde de vivre jamais dans le même pays que celui que ces gens dessinent dans leurs fantasmes « libéraux ».

    -1
  • Parti d’une description à peu près correcte des principaux principes libéraux, l’article sombre brusquement dans l’incohérence dès qu’il aborde l’histoire concrète de la démocratie libérale avec la « restauration » de la monarchie suite à la défaite de Napoléon. L’histoire contée est une fiction car les régimes qui suivirent la révolution (française et uniquement française, rappelons le), terreur, directoire et empire (avec le massacre en pure perte d’un million de soldats français en 15 ans) furent infiniment plus despotiques que la monarchie, pré ou post révolutionnaire. La restauration d’un ordre moins despotique (en France ), et la continuité de cet ordre (ailleurs en Europe , notamment en Angleterre) fut donc plutôt en phase avec le développement du libéralisme « économique », contrairement à ce que prétend l’auteur. Par ailleurs, la liberté « économique » est une condition nécessaire à la liberté politique telle qu’il la décrit correctement. La libre disposition des fruits de son travail, qu’il classe dans la liberté politique, est la définition même de ce qu’est la liberté économique. La libre disposition de son corps, la tolérance, à laquelle j’ajoute le pluralisme qui en est la conséquence, et la séparation des pouvoirs, ne peuvent exister sans liberté économique, toute action humaine reposant sur l’utilisation de ressources rares, dont l’étude est l’objet même de la science économique.
    On remarquera qu’à aucun moment, l’auteur ne définit la démocratie libérale comme loi de la majorité, et que donc, selon lui-même, le processus électoral n’intervient d’aucune manière dans sa propre définition de la démocratie libérale, celle-ci se caractérisant, toujours selon lui-même, par la limitation de l’action de l’État.
    Partant de là, on aurait pu logiquement s’attendre à une critique radicale de l’intervention croissante de l’État dans tous les aspects de nos vie, à une critique radicale de toute forme de socialisme, incompatible avec sa propre définition de la démocratie libérale, et à une défense vibrante de la liberté pour tous (ce qui implique que la liberté de chacun s’arrête là où commence celle des autres), essence du libéralisme. Au lieu de ça, nous avons droit à une critique de gens qui, certe de manière maladroite ou incohérente, cherchent à rétablir un certain nombre de libertés, notamment celles-ci :
    – liberté de discriminer selon ses propres critères, liberté fondamentale
    – libre disposition de son corps, liberté fondamentale
    – liberté de refuser de payer pour les lubies des autres
    – liberté d’expression.
    Et une ignorance totale de ceux qui, au pouvoir, le refusent.

  • « La démocratie illibérale a été définie comme « une démocratie sans libéralisme constitutionnel qui produit des régimes centralisés, l’érosion de la liberté, des compétitions ethniques, des conflits et la guerre » ». Cette description s’applique parfaitement aux régimes actuellement en place aux US, au Canada, en Australie et Nouvelle Zélande, en Europe et à l’UE elle-même. Bizarrement, ceux qui alertent sur la dérive anti démocratique de ces institutions et cherchent à y remédier sont ici classés dans le camp des « démocratures ». Cherchez l’erreur.

  • Les commentaires sont fermés.

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Comme chaque année, les chiffres de la balance commerciale sont minorés et présentés en retirant les frais de transport du montant de nos importations.

Les frais de transport sont pourtant une partie intégrante du coût de revient et sont répercutés sur le prix de vente au consommateur. Mais pourtant, ils sont retraités afin de les comparer aux chiffres des exportations qui, eux, n’intègrent pas les frais de transport. L’opération semble contestable…

Les « vrais » chiffres de la balance commerciale de 2022 avaient ainsi frôlé les... Poursuivre la lecture

Le Salon de l’agriculture s'est ouvert à Paris le 24 février.

Nous sommes dans l’attente des réponses que le gouvernement va donner aux agriculteurs, suite à la révolte qui a éclaté dans ce secteur en janvier dernier. Pour la déclencher, il a suffi d’une simple augmentation du prix du GNR, le gas-oil utilisé pour leurs exploitations, et elle a embrasé subitement toute la France.

Tous les syndicats agricoles se sont entendus pour mobiliser leurs troupes, et des quatre coins du pays, des milliers de tracteurs ont afflué vers Paris... Poursuivre la lecture

Aurélien Duchêne est consultant géopolitique et défense et chroniqueur pour la chaîne LCI, et chargé d'études pour Euro Créative. Auteur de Russie : la prochaine surprise stratégique ? (2021, rééd. Librinova, 2022), il a précocement développé l’hypothèse d’une prochaine invasion de l’Ukraine par la Russie, à une période où ce risque n’était pas encore pris au sérieux dans le débat public. Grand entretien pour Contrepoints par Loup Viallet, rédacteur en chef.

 

Que représentent les pays baltes pour la Russie de Poutine ?

Aur... Poursuivre la lecture

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