Par Jacques Garello et Jean-Philippe Feldman.
La France s’est toujours distinguée par un antilibéralisme foncier, mais la crise sanitaire a encore exacerbé ce trait distinctif.
Pourquoi tant d’antilibéralisme ?
Tout d’abord, quelques intellectuels en cour et certains hommes politiques ont fait de la mondialisation la cause de tous nos maux. C’est elle qui aurait, sinon créé, du moins propagé le virus. Un virus qui a pourtant surgi de l’un des pays les plus antilibéraux de la planète : la Chine !
Ensuite, on a dû se rendre à l’évidence : l’État providence le plus développé au monde, notre modèle social n’ont pas fait le poids. La forfanterie de nos gouvernants n’a pu masquer l’incurie de nos hôpitaux publics, l’inefficacité de notre ancestrale centralisation, l’incompétence de notre bureaucratie, la pesanteur de notre fonctionnarisme. Mais on a alors accusé le libéralisme d’avoir mené ces dernières années des réformes délétères pour nos services publics et notamment d’avoir paupérisé nos hôpitaux publics au nom de la rigueur budgétaire. Et ce alors même que les budgets de l’État sont en déficit chaque année depuis un demi-siècle et que les dépenses de santé en termes de PIB sont similaires à celles d’une Allemagne qui s’en sort beaucoup mieux !
La troisième salve est peut-être la pire. Elle provient de personnalités qui se proclament libérales ou qui sont qualifiées comme telles par les médias. Non seulement l’intervention de l’État tous azimuts durant la pandémie est alors chaudement saluée par ces libéraux putatifs, mais encore doit-elle s’affirmer, fût-ce différemment, dans le « monde de demain » avec le « retour » de l’État, l’État stratège ou encore l’État protecteur. Il y a ici coupable confusion avec le néolibéralisme, idéologie dont on oublie qu’elle a été inventée dans l’entre-deux-guerres par des intellectuels qui rêvaient de dépasser le libéralisme classique au nom d’une nouvelle mouture de troisième voie qui ne disait pas son nom.
L’élection présidentielle approche, le procès du libéralisme fait son retour
Comme il fallait s’y attendre, la perspective de l’élection présidentielle de 2022 relance le procès en sorcellerie du libéralisme. Marine Le Pen, orfèvre en la matière, a mis en cause l’ultralibéralisme des autorités bruxelloises. Ce qui viendrait à considérer que la dirigeante du Rassemblement national n’est pas libérale et pourtant François Ruffin vient de la qualifier de « variante du libéralisme à visage raciste ». Quant à Jean-Luc Mélenchon, s’il voit dans Marine Le Pen une conservatrice, il n’en stigmatise pas moins la « droite ultralibérale macroniste »…
Aux adeptes des amalgames plus ou moins intéressés, aux pirates et autres corsaires du libéralisme, il semble qu’il soit nécessaire de rappeler quelques vérités premières.
Le libéralisme est un vaste mouvement de libération de l’individu et de méfiance corrélative envers le pouvoir, quel qu’il soit. Historiquement, on lui doit l’émancipation des Hommes comprimés par leurs clans, la tolérance face à tous les fanatismes, la protection des droits contre les esclavagistes de tous poils.
Il s’est toujours opposé avec virulence à la croissance de l’État et à la puissance de ses affidés, conséquemment à la démesure de la sphère publique et des prélèvements obligatoires. Soutenir le contraire, fût-ce par ignorance, au nom d’un prétendu libéralisme relève purement et simplement de l’escroquerie intellectuelle.
La gestion de la crise sanitaire en faveur du libéralisme
Bien au contraire, la gestion française de la pandémie démontre que le fait de mépriser et l’initiative privée et le principe de subsidiarité explique le déclassement de notre pays. En ce sens, on devrait plus penser au confinement de l’Etat que des citoyens.
Enfin et non le moindre, l’ignorance ou la caricature du libéralisme traduit le vide sidéral de la vie politique française : au nom d’un empirisme qui excuse toutes les incohérences il y a rejet de toute doctrine profonde, surtout si elle prône de réformer pour libérer. Les citoyens finissent par rejeter la classe politique et les partis sans âme ou par adhérer à des idéologies liberticides.
Le plus grand intellectuel libéral du XXe siècle, Friedrich Hayek, citait avec bonheur Confucius :
Lorsque les mots perdent leur sens, les hommes perdent leur liberté.
Attention aux apprentis sorciers du « néolibéralisme » et à tous ceux qui font des amalgames pour discréditer le véritable libéralisme !
Il y a quelques décennies pour insulter un adversaire politique on le traitait de fasciste, d’impérialiste ou de suppôt du capitalisme. Aujourd’hui on le traite de libéral (néo ou ultra n’y changent pas grand chose). C’est le degré zéro du débat politique.
“la tolérance face à tous les fanatismes”
On pourrait exclure les fanatismes religieux, notamment islamistes. Tolérance zéro face aux sacs à m….
Dénoncer le libéralisme quand on n’a jamais travaillé un seul jour de sa vie comme le lider alcoolo, comment dire ?
Cela pourrait correspondre à une certaine dame qui selon Mme S. Montel se noie dans une piscine de champagne rosé . Et à qui le papa conseille de ne pas abuser des euphorisants .
Intéressant article.
Première réaction.
On se démène sans cesse à définir et redéfinir en peu de mots ce qu’est le libéralisme. Et j’apprécie votre « Le libéralisme est un vaste mouvement de libération de l’individu et de méfiance corrélative envers le pouvoir, quel qu’il soit ».
Comment en suis-je venu au libéralisme, moi qui ne suis pas comme notre cher éditorialiste tombé dedans dès mon enfance ?
Celle-ci fut catholique et vaguement de gauche, comme dans bien des familles ouvrières, avec une confiance totale en l’école, ascenseur social (ce qu’elle était autrefois). J’ai été amené à travailler, parce qu’on y avait besoin de mes compétences techniques, dans des pays aussi divers (euphémisme) que l’Albanie stalinienne (imaginer le choc pour un gamin de 20 ans…), l’Union Soviétique, le Chili de Pinochet, le Viêt-Nâm et le Cambodge ; et autres.
Le résultat fut un transfert de mes convictions vers une forme d’anarchie contemplative : trop écœuré par tous ces systèmes pour croire en un seul, trop attaché au confort pour avoir envie de lutter.
Et puis j’ai découvert ce qui unissait mon sens des responsabilités et mon désir violent de libertés (liberté de penser, de croire, de posséder un bien, d’agir, de me déplacer – évidemment dans le respect de « l’autre » dans ses convictions, ses croyances, etc…). La réponse est pour moi le libéralisme.
Seconde réaction : comment ne pas comprendre que tous, quels qu’ils soient, dénoncent et rejettent le libéralisme avec virulence, puisque tous, quels qu’ils soient, n’ont comme objectif que de vivre à nos crochets en nous obligeant à penser et se comporter comme eux, à nous enfermer dans la prison de leurs praxis ?
Conclusion : quelle différence, au fond, entre Mélenchon et Pinochet, Marine Le Pen et Enver Hoxha, Macron et Pol Pot ? Ils ont tous en commun la volonté d’enfermement de l’individu dans leur moule, celui qui leur permet l’exploitation de l’individu par le politique. Ils ont tous en commun la haine du libéralisme.
Oui, mais certains sont plus illibéraux que d’autres et si on veut freiner le déclin de la France, on peut essayer de voter le moins pire. J’ai cru que Macron était le moins pire, mais avec son attaque contre l’école à la maison, qui était une des dernières vraies libertés françaises, je commence à lui préférer Le Pen. C’est une gourde socialiste, mais peut-être que ses ministres relèveront un peu le niveau.
Si on part du principe que l’action d’un président est toujours infiniment pire que ses discours de campagne, c’est le contraire qui risque de se passer avec Le Pen, puisque son discours est le plus liberticide de la 5eme République. Sauf peut être sa défense ponctuelle et anecdotique de la liberté d’expression, mais qui semble uniquement s’appliquer à l’Islam et l’immigration.
Un ”Peut-être” vous suffit pour voter pour elle ?
Donc , vous seriez prêt à voter pour une potiche !
D’après vous , qui seraient ses ministres ?