Retraite par répartition : une passion française

Depuis 27 ans, plusieurs réformes ont eu lieu, mais toujours dans un climat de conflit. Pourquoi ?

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manif du 28 décembre 2019 à Paris contre le projet de réforme des retraites By: Jeanne Menjoulet - CC BY 2.0

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Retraite par répartition : une passion française

Publié le 2 février 2020
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Par Patrick Aulnas.

Avons-nous atteint l’extrême limite du tout-État ? C’est une question qui vient à l’esprit après l’épisode conflictuel de la réforme des retraites que nous venons de vivre. Le système de retraites a commencé à être réformé par Édouard Balladur en 1993, pour l’adapter aux réalités économiques et démographiques. Depuis 27 ans, plusieurs réformes ont eu lieu, mais toujours dans un climat de conflit. Pourquoi ?

Altruisme théorique, égoïsme pratique

La première réponse vient évidemment du principe même de la retraite par répartition. Il s’agit de prélever sur les actifs pour donner aux retraités. Chacun cherche donc à tirer la couverture à soi en utilisant des arguments plus ou moins pertinents.

Chaque catégorie veut obtenir un maximum d’avantages en puisant dans les gigantesques prélèvements obligatoires. Les cheminots et les salariés de la RATP défendent leurs « droits acquis », les avocats et les médecins les leurs, etc. Si on aborde le problème de la pénibilité, chacun considérera ses tâches comme pénibles.

L’altruisme théorique sous-tend le système puisqu’il s’agit d’assurer un niveau de vie décent aux personnes âgées en demandant une contribution aux plus jeunes. Mais cet altruisme se transforme en pratique en un égoïsme féroce et conflictuel lorsque la question principale est posée : comment doivent être répartis les 308 milliards d’euros versés aux 16,1 millions de retraités français ?

Politisation cynique

La politisation est inéluctable puisque le financement est réalisé par la violence légale : les cotisations obligatoires.

Rien n’est plus politique que le prélèvement et la distribution de l’argent public. Et la politique, c’est toujours le conflit entre des conceptions diverses de la société. Voilà la seconde raison des difficultés. Pour justifier les égoïsmes catégoriels, les grands principes politiques sont invoqués avec un cynisme assumé. Ces principes sont toujours les mêmes et ne sont jamais définis : la justice sociale, l’égalité.

Les adversaires, parfois les ennemis, sont désignés avec tout autant de flou : le capitalisme, les riches. Autrement dit, il faut faire payer les riches, mais qui sont les riches ? Personne n’est d’accord sur la définition. Les revendicateurs s’accordent cependant sur un point : il faut davantage d’égalité.

La propension à l’égalitarisme dans les démocraties tendant aujourd’hui vers l’infini, toute différence devient insupportable. La poursuite du rêve égalitaire génère inéluctablement l’insatisfaction et le conflit.

Liberté et égalité, capitalisation et répartition

L’addiction des Français au système par répartition résulte de leur histoire. Les systèmes par capitalisation peuvent laisser place aux choix individuels, mais un système par répartition est nécessairement collectiviste et très politisé. Voilà la troisième raison des conflits, la plus profonde.

L’État a toujours été considéré en France comme le grand organisateur de la société. Dans les pays anglo-saxons, la société préexistant à l’État dans les mentalités, celui-ci est perçu comme un instrument de contrainte, sans doute nécessaire, mais dont le pouvoir doit être strictement limité. La société civile doit en principe s’organiser sans l’État. D’où la prévalence des systèmes de retraite par capitalisation.

Dans l’esprit de beaucoup de Français, au contraire, la société tout entière n’est que le produit d’une organisation étatique. Les entreprises privées, le marché, le monde associatif n’existent que parce que l’État leur accorde la liberté, mais nombreux sont ceux qui pensent que cette liberté est source d’injustice. Dans la mentalité française, la justice naîtra de la limitation de la liberté.

Il est donc inéluctable que la retraite par capitalisation soit totalement diabolisée en France et que la retraite par répartition soit quasiment sacralisée. Le mot n’est pas trop fort et les observations empiriques des manifestants le confirment. Leurs propos et leurs actes violents montrent qu’il ne s’agit plus seulement d’un peu plus ou d’un peu moins d’argent mais de la lutte passionnelle entre le bien (l’État juste et idéal) et le mal (le marché libre).

De la démocratie à l’ochlocratie

L’interventionnisme public croissant a conduit à une politisation outrancière dans de nombreux domaines : retraites, santé, éducation, etc. Pour le justifier, les leaders politiques invoquent toujours des principes d’une hauteur morale admirable. Mais la réalité constatée relève du cynisme. Les factions se disputent la manne publique sans le moindre scrupule.

Les conflits sociaux à répétition dont nous sommes les témoins constituent un premier symptôme du grand malaise qui règne dans la société post-industrielle gérée par un État tout-puissant. Nous atteignons la limite des capacités de l’interventionnisme étatique.

L’importance politique prise par le populisme de gauche ou de droite représente un autre élément essentiel. Le populisme n’est pas le gouvernement du peuple puisque celui-ci se nomme démocratie. Le populisme est le gouvernement de la foule vociférante qui cherche à imposer sa loi en dehors du cadre juridique légitime, comme nous l’avons vu avec les Gilets jaunes et les actions subversives de certains syndicalistes radicaux.

Le populisme n’est qu’une démagogie extrême, considérée comme le moyen le plus efficace de conquête du pouvoir par des partis et des leaders manipulant les émotions, principalement l’envie et la haine. Il naît lorsque l’État a tout envahi et que la politisation s’immisce dans toutes les strates de la société. Les Grecs anciens avaient un mot pour désigner cet abâtardissement de la démocratie qui se termine toujours par la tyrannie : l’ochlocratie. Nous y sommes.

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  • On est obligé de constater que le systeme par répartition pour tous, c’est une impasse..
    surtout si c’est lié a la carrière..
    on pourrait imaginer un systeme mixte avec un minimum social par répartition ( meme pour les fonctionnaires) et des retraites complémentaires
    libres et défiscalisées pour partie ..
    c’est ce qui se fait partout !
    Mais en france l’idéologie marxisante mis a profit par les syndicats des services publics refuse un systeme qui mettrait en evidence leur addiction a l’impôt..
    De là les gréves a répétition.. ils pressentent que çà c’est terminé

    • Les Chicago Boys avaient conseillé à Pinochet (et réalisé) un système à 3 niveaux qui a bien marché. Mais je doute que la référence séduise… 😉

      • La Suisse a trois niveaux (piliers), un publique par répartition et deux privés dont un obligatoire (mais l’assuré choisi les conditions). Ça marche très bien, le public était même excédentaire.
        Ce qui est fou, c’est qu’un pays marche parfaitement bien à zéro mètre de la France avec toutes les solutions clés en main.
        Vu de Suisse c’est comme si on voyait le Titanic couler entouré de centaines de canots de sauvetage et que personne ne monte dedans, étant entendu qu’en plus les gradés auraient eux-mêmes saboté le navire.
        C’est la quatrième dimension.

    • c’est pas que ce soit nécessairement une impasse (financière) c’est scandaleusement injuste..

    • La répartition par l’état français relève d’une pointe d’escroquerie, d’un poil de malhonnêteté, d’un zeste de favoritisme, d’un soupçon de fraude . . . le tout pour favoriser ceux qui ont moins cotisé par rapport à ceux à qui on a prélevé des sommes parfois bien supérieures.

  • Enfin un article sérieux sur la retraite par répartition. Jusqu’à présent les libéraux se contentaient de critiquer la formule de calcul (« pyramide de Ponzi ») ou de la condamner indirectement en la comparant à des retraites par répartition faussement censées résoudre tous les problèmes.
    Or ce mode de calcul est imposé par la démographie (à âge de départ constant, de moins en de cotisants et de plus en plus de retraités), démographie qui elle-même ne permet pas à la retraite par capitalisation de fonctionner globalement.

    Il faut donc changer la démographie : reculer l’âge de départ, accueillir des immigrants actifs.
    Augmenter la fécondité ? Cela n’aurait un tout début d’effet que 25 ans plus tard, et de toute façon on ne sait pas faire.

    Chacun de ces arguments est développé Yvesmontenay.fr. Tapez « retraites » dans le moteur de recherche interne

    Donc les libéraux sont dans le rôle en plaçant l’individuel avant le collectif comme exposé dans cet article. Et non en racontant des fables sur le miracle de la capitalisation, ce qui ne fera que le discréditer le libéralisme.

    • La démographie est le résultat d’un certain nombre de facteurs, dont le facteur économique. Je connais des couples qui auraient voulu avoir davantage dnenfants mais ne le font pas pour des raidons financières.
      Il ne s’agit pas de davantage les assister, mais de remettre l’économie d’aplomb. Il faut du temps certes, mais davantage de la volonté politique pour changer le logiciel français.

    • « accueillir des immigrants actifs »

      Avec 1 salarié du privé pour 2 payés avec les impôts, 18,6% de chômage et jusqu’à 50% dans les zones ou habitent ceux qui sont censés payer les retraites comment vous arrivez au bon compte ?
      Et quand ces immigrés souvent à peine capable de subvenir à leur propre besoin seront eux-mêmes vieux, vous voyez ça comment ?
      .
      La Suisse a trois piliers dont deux privés et le tout marche parfaitement, la solution est simple et pérenne contrairement à un afflux exponentiel d’immigrés, mais c’est vrai que la Suisse c’est loin, on n’y pense pas forcément.

      • La Suisse accueille des actifs sans que ceux-ci soient immigrants, puisqu’ils rentrent le soir en France… Cela montre bien qu’il suffit de laisser s’activer les gens, et qu’il faut le faire avant de compter pour savoir si on en manque.La démographie chère à M. de Montenay, toute corrélée qu’elle soit à la prospérité économique, n’en est pas un facteur causal qu’il suffirait d’ajuster pour faire apparaître les richesses. Le facteur causal, c’est justement la motivation individuelle à créer des richesses, une motivation qui se favorise en permettant à ceux qui les créent d’en jouir personnellement sans retenue, et qui conduit, mais seulement ensuite, à une démographie favorable.

        • Je ne sais pas pourquoi j’ai anobli M. Montenay, j’espère qu’il me le pardonnera si ça le gêne.

        • « il suffit de laisser s’activer les gens, et qu’il faut le faire avant de compter pour savoir si on en manque. »

          +1000, je me demande comment un libéral plutôt au fait de l’économie peut penser que plus d’essence est la solution à un moteur cassé.

    • « accueillir des immigrants actifs »

      Ce qui est profondément immoral, puisque le système par répartition est censé appliquer un principe de justice entre générations : les actifs paient pour leurs parents, ce qui est un juste retour des choses. Or les immigrés que l’on fait venir pour équilibrer le système ne financent pas, ce faisant, la retraite de leurs parents, mais celle des de Français n’ayant peut-être pas fait assez d’enfants, mais surtout trop exigeants en matière de niveau de vie et d’âge de départ à la retraite. En payant la retraite de nos parents, les immigrés ne peuvent plus, ou mal, payer celle de leurs propres parents, ou préparer leur propre retraite. Il est profondément immoral de prétendre rééquilibrer le budget des retraites en faisant venir des immigrés. Sans parler du choc culturel (euphémisme), auquel sont confrontés nombre de nos concitoyens tous les jours.

      La démographie a sans doute une importance dans l’affaire, mais le cœur du problème est, comme le signale d’ailleurs l’article, le rôle de l’État et l’importance du collectif d’un côté, la liberté et la responsabilité individuelles de l’autre. Et si un système par capitalisation (fonds de pension ou placements personnels ou tout ce qu’on voudra) se casse la figure, au moins les gens sauront que c’est en engageant leur responsabilité propre qu’ils ont perdu, et non parce que l’État a fait n’importe quoi avec de l’argent qu’il leur avait pris de façon autoritaire ; et ça fait une différence essentielle.

      • Jacques B : vous avez très bien illustré l’immoralité de vouloir faire venir des immigrants actifs pour financer la répartition.

    • @Yves Montenay
      Vous avez raison, il faut rejeter l’immonde capitalisation qui fonctionne partout autour de nous, et s’accrocher avec la dernière énergie (renouvelable ?) à la répartition qui ne marche nulle part.

      • Derrière ce qui paraît souvent comme une défense indue de la répartition, il y a probablement chez les gens comme Yves Montenay le sous-entendu que capitalisation comme répartition sont soumises à une « obligation » de croissance pour fonctionner, et que ne pas traiter ce besoin de croissance économique et se contenter de pousser à la capitalisation ne résout pas grand-chose.
        Il est primordial quand on soutient, comme moi, la capitalisation, de ne pas oublier qu’elle doit être offerte hors du système étatique, et avec une explication de ses caractéristiques à ceux qui y souscriront, individuellement comme aujourd’hui pour l’assurance-vie.

    • Selon les professions, l’espérance de vie en bonne santé et l’espérance de vie tout court ne sont pas du tout les mêmes et c’est un vrai tabou.

      En quoi ce serait donc un bon système d’allonger la durée de cotisation ou l’âge de départ pour tout le monde ?

      Quant à l’immigration ca ne fait toujours que reculer le problème car eux-mêmes auront droit à une retraite sans compter les autres effets de bords puisqu’ils sont en concurrence directs avec les chômeurs de longue durée ( à priori sans diplome).

      • la durée de la vie a tellement d’aléas que penser que le travail est le seul facteur est une immense connerie..
        qu’on regarde aussi les addictions liées a certains milieux et vous verrez ..

        • Quand presque 100 % des égoutiers meurent avant 65 ans, c’est difficile de ne pas y voir une baisse d’espérance de vie liée au travail.
          Je serai curieux de connaitre les statistiques parmi les sous-traitants qui interviennent dans les centrales nucléaires ou les ouvriers qui interviennent sur de l’amiante.

          • quand on me montrera la consommation de pastis de certaines corporations .. je pourrais peut etre en convenir.. ou pas
            mais pas avant

    • Le MEDEF sait compter (contrairement au gouvernement?): les cotisations sur la partie la plus élevée de ces hauts revenus vont manquer tandis qu’il faudra, en parallèle, servir des pensions correspondant aux cotisations prélevées sur la totalité de ces revenus de ceux qui vont partir en retraite dans les années qui viennent.

  • La retraite par répartition veut se justifier par le motif de la solidarité inter-générations.
    Or, cette solidarité est d’abord familiale. A force de ponctionner à tout va, l’argent qui est gagné, dépensé, épargné, et finalement transmis (du moins ce qui reste), cette solidarité devient impossible. S’y ajoute l’habitude prise que l’Etat va pourvoir à tout.
    Au lieu de tout étatiser, il faudrait au contraire miser aussi sur cette solidarité naturelle, pérenniser des solidarités professionnelles ou autres, et par ailleurs encourager la responsabilité de chacun quant à son propre avenir. Non seulement l’Etat ne pourvoit pas à tout, mais sa gestion peut conduire à la faillite…
    Au lieu de quoi, on va appliquer le bon vieux principe collectiviste qui consiste à ponctionner une partie importante de la population en faveur de ceux dont on n’a pas eu le courage de réformer les régimes de retraite.

  • Le peuple ne tient a rien ,ce qu’on compte est le montant final de sa retraite . il s’agit d’une décision d’etat car il est incapable financièrement de changer de système ,trop d’endettement. La répartition a été choisi au départ déjà par manque de moyen…le coup du les jeunes financent les vieux ..pipeau ,les actifs financent les inactifs est la réalité quelque soit le système. ..un vieux de 60 ans n’est pas un jeune il me semble ,de plus vu le chômage des jeunes ….

  • bien résumé, monsieur Aulnas,

    « Chacun cherche donc à tirer la couverture à soi en utilisant des arguments plus ou moins pertinents. »

    c’est l’argument de F Bastiat sur l’Etat, cette grande fiction où tout le monde cherche à vivre au dépend des autres.

    N’en déplaise à monsieur Montenay, la capitalisation a le mérite de casser ce paradigme et de responsabiliser chacun : ce serait déjà un immense progrès en France.

  • Est-ce que les CGTiste peuvent expliquer comment un système (de retraite) peut être viable quand le nombre de retraité ne cesse d’augmenter alors que le nombre de cotisants diminue ?
    À l’époque (et longtemps après) :
    * un certain nombre cotisait mais passait l’arme à gauche avant d’arriver à cette retraite;
    * le reste en profitait aux max un dizaine d’années…
    Alors ON fait quoi ?
    ON interdit tout soin médical aux retraités ;
    ON fait une loi pour euthanasier ceux qui survivent à plus de 5 années à la retraites…
    Un peu extrême, non ?
    Une solution augmenter la durées de cotisation à comptabiliser en mois ou en semaines plutôt qu’en trimestres… et pour les métiers pénibles il est possible d’envisager et de faciliter les mutations vers des fonctions moins dangereuses ou moins fatigantes après un certain âge.

    • Oh, les CGTistes ont réponse à tout, vous avez bien dû les entendre dire que pour rétablir l’équilibre, il suffirait que la SNCF embauche plus de cheminots, les municipalités plus de jardiniers, les impôts plus de contrôleurs et de standardistes, etc. Et si ça coûte trop cher, il n’y a qu’à faire payer les riches ! Pas un interviewer pour leur demander comment il se fait qu’en France, personne ne veuille devenir riche plutôt que de faire payer ces riches…

    • Le nombre de retraités ne continuera pas à augmenter éternellement au fur et à mesure que les générations du baby-boom vont disparaître.
      L’espérance de vie stagne, voire diminue.
      Quant à la différence d’espérance de vie entre les ouvriers et les autres, ils oublient que les conditions de travail ne sont pas celles d’il y a 50 ans.
      Conclusion: l’extrapolation des données ne saurait être un simple prolongement des courbes.
      C’est bien la difficulté…

      • d’où l’intérêt de laisser chacun prévoir sa retraite et la liberté de la prendre quand il le souhaite.
        et supprimer tous ces organismes producteurs de conjectures dont la seule qui soit sûre est le prix qu’ils nous coûtent !

    • YAKA prendre aux riches et augmenter les cotisations patronales,c’est leur mantra!

  • Le problème c’est aussi cette croyance française en la « démocratie »… Hors, comme le disait Franklin, la démocratie c’est deux loups et un mouton qui votent pour savoir qui sera le dîner, quand la liberté c’est un mouton bien armé qui envoie paître les loups ! On a intégré cette tyrannie du plus grand nombre (et il est facile de regrouper beaucoup « contre les riches »), elle est inhérente à nos retraites « par répartition », contraire à la responsabilité et la liberté, mais donne du pouvoir à certains (politiciens et syndicalistes) qui ne veulent que ça.

    • Les gauchistes et les syndicalistes qui flinguent toutes les réformes depuis 40 ans ont tout à voir avec une dictature de la minorité, comme la presse subventionnée propagandiste qui fabrique les bons candidats, comme la justice qui « découvre » subitement un défaut chez un candidat alors que la moitié des hauts élus devrait être en taule.
      .
      L’étymologie de « démocratie » c’est « pouvoir-peuple » or le peuple français n’a absolument aucun pouvoir législatif et fiscal contrairement à la démocratie suisse.
      .
      Bref, non, le problème n’est absolument pas « la démocratie », le pouvoir direct de la majorité sur les lois et la fiscalité, mais plutôt son absence totale en France.

  • Je réfute l’idée du conflit à chaque réforme des retraites.

    Bizarrement il n’y a rien eu quand sous Francois Hollande la durée de cotisation du régime général a été augmenté et alors que c’est beaucoup plus pénalisant que la réforme de Sarkozy qui a juste augmenté de 2 ans l’âge de départ a la retraite…

    Je soupçonne donc les syndicats « extrêmes » de bêtement réagir en fonction de la couleur politique et des secteurs impactés.

    • En partie oui, c’est pavlovien chez eux, mais aussi et surtout parce que cette réforme était purement socialiste.
      Plus de pillage mutualisations des caisses, compte pénibilité qui est une horreur très en faveur des cheminots et autres CGtistes, validation de période de non-travail dans le total (étude, formation), augmentation de certaines prestations, sanctuarisation des régimes spéciaux et autres privilèges, pénalisation des familles nombreuses, des entreprises et des « riches », augmentation de taxes sur le travail.
      .
      Sans surprise pour les communistes et autres parasites ce n’était toujours pas le grand soir repas gratuit attendu et ils protestèrent mollement pour tirer un peu plus d’avantages qu’ils auront.
      .
      Pour les économistes sérieux, c’était une non-réforme, principalement une augmentation de taxes sur les entreprises et sur le travail avec des nouveaux droits et privilèges.

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Auteur : Catherine de Vries, Professor of Political Science, Fellow and member of the Management Council of the Institute for European Policymaking, Bocconi University

 

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