Idée reçue : « les cotisations sociales sont un salaire différé »

Rien n’est plus scandaleux que de prétendre assimiler les cotisations sociales à un salaire différé. Explication.

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Idée reçue : « les cotisations sociales sont un salaire différé »

Publié le 8 décembre 2019
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Par Eddie Willers.

Alors qu’on nous affirme tous les jours que la France est un pays ultra-libéral qui roule à 200km/h sur l’autoroute du capitalisme débridé, devinez quoi : nous sommes les champions du monde des prélèvements obligatoires ! Depuis l’année dernière, nous avons en effet détrôné le Danemark pour nous imposer au sommet de la hiérarchie mondiale.

Et lorsque vous rappelez cela à un contradicteur, la parade ne tarde pas à arriver : « oui mais les cotisations sociales, ça ne compte pas, c’est du salaire différé. »

Comprenez  : « de quoi vous plaignez-vous ? Vos cotisations, vous allez les retrouver en cash bientôt ».

Un propos scandaleux

Or rien n’est plus faux et scandaleux que de prétendre cela. Voyons pourquoi.

Lorsque vous payez une prime d’assurance pour votre voiture, considérez-vous que cela correspond à du salaire différé ? En clair, espérez-vous avoir un accident ou un problème mécanique grave avec votre véhicule ? Pour tout être normalement constitué, cela ne constitue pas un objectif.

Pourtant, en suivant la logique socialiste vous pourriez penser : si j’ai un accident avec ma voiture, l’assurance va me rembourser des frais, donc je recevrais du cash. Ma prime d’assurance est donc une forme de salaire différé.

Il en va de même avec ce que nous nommons abusivement « l’assurance maladie ». Nous sommes contraints de cotiser à un régime d’assurance maladie, et un jour l’État nous paiera une indemnité si nous tombons malade et devons nous soigner. Nous ne souhaitons évidemment pas avoir besoin de recevoir cet argent. Prétendre que ces cotisations sont du salaire différé est dès lors totalement faux.

Vous pouvez répliquer ce raisonnement pour l’assurance chômage : vous ne souhaitez évidemment avoir besoin de la percevoir !

Ne pas compter sur l’État

Le seul type de cotisation que je veux bien à la rigueur classer dans la catégorie « salaire différé » est l’assurance retraite. Car celle-là correspond bel et bien à un décaissement cash souhaité à un moment où notre force productive décline.

Néanmoins lorsque vous regardez l’état catastrophique de nos systèmes de retraite, je peux vous garantir qu’il ne vaut mieux pas compter sur l’État pour m’assurer un revenu décent pour mes vieux jours. Je suis donc curieux de vérifier si mes cotisations retraite rentreront in fine bel et bien dans la case « salaire différé ».

Le sujet des retraites pose d’ailleurs le problème de ces prélèvements obligatoires : je souhaiterais préparer ma retraite autrement qu’en confiant mon épargne à un gérant dispendieux. Pourtant je n’ai pas le choix. Cet argent va directement à l’État qui le gère dans le flou le plus total.

L’État ne nous donne pas le choix

Certains préfèreraient investir dans l’immobilier pour encaisser des loyers une fois à la retraite, d’autres moins averses au risque préfèreraient investir en actions pour bénéficier de plus-values et de dividendes… Mais l’État ne nous donne pas le choix. Il prélève et gère sans avoir à rendre de comptes à ceux qui cotisent.

Si vous placez votre argent dans un fonds de pension et que sa politique d’investissement ne vous convient pas (trop de risques, pas assez d’investissements éthiques et responsables, rendements trop faibles…) vous pouvez changer. L’État français considère que ses citoyens sont des enfants, incapables de penser par eux-mêmes et de prévoir leur avenir, il faut donc s’en occuper à leur place, et si possible sans leur demander leur avis.

Idem pour les cotisations maladie : je ne peux pas choisir le type de remboursement que je souhaite. Par exemple : je considère que je peux payer mon Doliprane et mon rendez-vous chez le généraliste sans être remboursé, en revanche, je veux être pris en charge à 100 % en cas d’hospitalisation. Or, encore une fois je n’ai pas le choix. L’État prélève, et je dois ensuite me plier à ses règles de remboursements.

Nanny-State

Les Anglais utilisent parfois le terme Nanny-State pour définir l’État-providence. La France correspond parfaitement à cette définition d’État nounou. Les citoyens sont trop stupides pour faire des choix, faisons-les pour eux.

Là où la Suisse par exemple oblige ses citoyens à s’assurer, elle ne les oblige pas à passer par des caisses gérées par des organismes publics. Chaque citoyen est libre de s’assurer où il veut en fonction des besoins qu’il aura identifiés pour sa santé.

J’entends déjà certains me rétorquer : « ah oui et regardez où les transfrontaliers s’assurent : en France ». Je leur répondrai qu’ils le peuvent puisque la France pratique une concurrence déloyale en affichant un déficit régulier depuis 17 ans, couvert par une dette garantie par l’État.

D’ailleurs, parle-t-on d’impôts différés lorsque l’État est en déficit ? Non, et pourtant cela a peut-être davantage de sens que de parler de salaire différé au moment d’évoquer les cotisations.

Le problème fondamental des prélèvements obligatoires dont les cotisations font partie réside dans leur appellation. Leur augmentation d’année en année piétine chaque jour un peu plus la liberté des Français. Alors que l’État devrait faire en sorte que ses citoyens soient des adultes libres et responsables, il les garde serviles et dociles aux ordres de leur nounou.

Article initialement publié en août 2018.

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  • L’état, démagogue et donneur abusif de leçons, ne devrait rien avoir le droit de décider dans les régimes de retraites des salariés privés. Qu’il commence déjà à créer et à gérer un régime équilibré de retraite pour les fonctionnaires, au lieu de piocher dans la poche du contribuable et d’essayer de refiler maintenant aux autres retraités le déficit abyssal des retraites publiques qui se profile.

    Il faut mettre de l’ordre dans la multitude de caisses de retraite complémentaire, qui sont actuellement préoccupées plus de vendre des assurances que de se préoccuper des intérêts de leurs retraités.

    Il faut retourner à l’élection libre par les assurés des administrateurs de l’assurance vieillesse, créer un régime de base unique et une caisse complémentaire unique. Il faut gérer ces caisses par l’élection d’administrateurs responsables sur leurs biens personnels.

    • J’imagine que par « élection », vous voulez dire « libre choix parmi plusieurs possibilités » et non recours à des campagnes de slogans électoralistes et à des votes majoritaires.

    • « Qu’il commence déjà à créer et à gérer un régime équilibré de retraite pour les fonctionnaires, »
      Et encore, ça leur ferait pas de mal d’être mis en concurrence avec des régimes privés, avec obligation pour les fonctionnaires de souscrire à un régime, mais libre choix du régime lui même.

      … je ne suis pas sur que l’option publique proposée par l’Etat survive longtemps aux choix des fonctionnaires eux mêmes…

  • L’auteur semble fâché avec la notion de probabilité. Si une partie de votre revenu ne vous est pas donnée immédiatement mais vous revient ultérieurement « en moyenne », je ne vois pas pourquoi cela ne serait pas qualifié de revenu différé. Le scandale c’est lorsque l’on confond assurance et redistribution sociale. En assurance si l’on considère une sous-population homogène et de taille suffisante, elle recevra, aux frais de gestion et au bénéfice de l’assureur près, autant que ce qu’elle a cotisé. En revanche en redistribution, il y aura de larges catégories qui recevront beaucoup plus que ce qu’elles ont cotisé (elle peuvent même ne pas cotiser !).
    La redistribution consiste à forcer une sous-population a en entretenir une autre alors que l’assurance ne fait que répartir le risque au sein d’une même sous-population. Même l’égoïste le plus forcené peut admettre le principe de l’assurance (pourvu qu’elle soit gérée correctement). Pour la redistribution c’est une autre affaire !

    • Le point crucial est de ne pas confondre la moyenne et l’espérance statistique. Il arrive, notamment pour le retour sur cotisations sociales, que ces deux valeurs diffèrent significativement. Pour mémoire, l’espérance est ce que vous pouvez espérer toucher pour couvrir les risques auxquels vous êtes soumis en proportion de leurs probabilités respectives de réalisation, la moyenne est ce qui est versé divisé par le nombre d’assurés, en fonction uniquement de l’administration du système et possiblement en totale ignorance des probabilités et des ampleurs des risques encourus.

    • @JCB
      Dans le cas de la retraite, c est assez delicat de considerer ca comme un revenu differe.

      Soit vous etes actuellement retraite et vous allez toucher nettement plus que vous avez cotisé (en moyenne bien sur, vous avez forcement des gens qui vont deceder 2 j apres etre a la retraite).

      Par contre si vous est un actif de moins de 30 ans vous etes sur que vous n allez rien toucher puisque vos cotisations actuelles sont englouties dans le Systeme et que celui ci n a aucune chance de survivre 40 ans. donc vous payez et vous n allez rien toucher… ou est le revenu differé ?

      • Cela se discute. Je suis effectivement retraité mais dans ma génération les cotisations totales de retraite n’étaient pas si faibles que vous le pensez. Il faut bien sur ne pas oublier la cotisation versée par l’employeur au nom de son employé. Et le système pouvait s’équilibrer sans trop de difficultés. A 2 actifs par retraité il peut aussi s’équilibrer sans peine avec les niveaux de cotisation actuels. Mais il ne faut pas faire de démagogie et donc partager équitablement le temps de vie (enfance exclue) entre 2/3 de travail et 1/3 de retraite (ou chômage transitoire). Il y aura des soubresauts mais on y viendra forcément et les moins de 30 ans ne seront donc pas sacrifiés. L’âge de départ effectif à la retraite sera forcément relevé. Philosophiquement je trouve assez naturel de soutenir les personnes trop âgées pour travailler mais est il sain de ne plus travailler alors que l’on est encore capable de le faire ?

      • Si on actualise les cotisations versées en leur appliquant l’inflation et la croissance, il n’est même pas évident qu’on touche plus aujourd’hui que le rendement en rente viagère de ce qui a été versé.
        C’est plus l’argument que dans un système par répartition, le principe même est contraire à l’idée d’un revenu différé, qu’il faut faire valoir. En effet, il n’est pas possible, à partir de ce qu’on vous retient, de déterminer suivant quelles modalités la promesse de rente sera tenue, ni même si elle le sera.

        • L’argument de l’incertitude est faible. C’est vrai qu’en cas d’un effondrement à la grecque, les retraités n’échappent pas à la purge, soit par révision à la baisse de leurs pensions, soit par des impôts et taxes supplémentaires. Mais dans un système par capitalisation ce n’est pas mieux, les retraités US en savent quelque chose avec la baisse considérable de leurs avoirs en cas de crise. Il est vrai que l’on peut lisser le risque en jouant sur plusieurs pays à la fois mais les crises mondiales ont une fâcheuse tendance à toucher tout le monde et la loi du plus fort s’applique. Les pays ayant accumulé de forts avoirs à l’étranger (ex les pays pétroliers, les allemands..) pourraient les perdre très vite s’ils perdaient leur force économique et leurs moyens de pression. Un pays fort ayant beaucoup d’actionnaires étrangers peut très facilement mettre des taxes sur ces avoirs (type impôt sur la fortune, droits de mutation… par ex) pour les récupérer très vite.
          Je sais bien que cela n’est pas très populaire sur ce site mais je pense que la retraite par répartition (avec quelques ajustements) n’est pas un si mauvais système. De toutes façons, quelque soit le système, il n’y a pas de miracles. Actifs et retraités se partagent la production de l’année. Si elle chute, tout le monde en souffre.

          • Un des problèmes que les théoriciens de la répartition ne voient pas, c’est les entreprises nationales sont possédées par des forces étrangères à la nation, tout comme les obligations du pays.
            ce sont donc des têtes pensantes étrangères qui vous dirigent, encaissant leurs revenus à l’étranger, d’ou perte de substance.
            La gauche pourra toujours fulminer sur ces mauvais patrons, cela ne changera rien.
            Dans ces conditions, ne pas être sérieux dans sa comptabilité, c’est exposer le pays à la faillite, direction que prend la France.

            Le Japon a une dette importante. Détenue en très grande partie par les japonais, elle ne pose pas de problème, seuls les japonais étant lentement spoliés. Ce qui n’a pas été le cas de la Grèce ou cela a été la panique au détriment des plus faibles.

  • petite precision sur l article: les frontaliers vivant en suisse sont en general maintenant affilie a la securite sociale, mais c etait pas leur souhait (il y avait avant un systeme prive plus avantageux du moins si vous etiez jeunes et en bonne santé).
    Le systeme suisse a quand meme aussi ses problemes avec des primes en augmentation constante a tel point que ca fait grincer des dents. et il n offre pas une totale flexibilite comme le laisse supposer l article. Vous avez une base commune (definie par l Etat et obligatoire) et une partie complementaire optionnelle

    • En France aussi , la Sécu c’est la base et le reste est optionnel avec les mutuelles et assurances.

      • LAMAL qui est le Systeme suisse ne peut etre compare a la securite sociale francais au niveau des prestation. par ex, tous les frais de dentiste en sont exclus. Vous pouvez decider d une franchise de 500/1000/1500 CHF …

    • La partie obligatoire rembourse fort bien, a part certaines anomalies. Les lunettes et les soins dentaires sont laissés à la responsabilité de l’assuré. Libre à lui de s’assurer s’il en a les moyens.

    • Les frontaliers bénéficient du droit d’option. Pour un gros revenu, il reste avantageux de choisir la LAMAL. Pour les plus riches, un studio en Suisse, et un grand appartement en France pour de grands WE.

  • « Le seul type de cotisation que je veux bien à la rigueur classer dans la catégorie “salaire différé” est l’assurance retraite. »

    Peut-on vraiment parler d’assurance dans ce cas ?
    Il me semble que la retraite n’est pas un risque contre lequel on doit s’assurer, parce qu’il a une probabilité de 1 d’arriver (… je le souhaite à tout le monde en tout cas).
    Du coup c’est un placement, pas une assurance.

    • a l origine c etait une assurance car ca vous couvrait quand vous etiez trop vieux pour travailler (et ca vous evitait de mourrir de faim).
      C est sur que le systeme de retraite de 1945 a evolue et qu on est passé d eviter que les gens sombrent dans la misere car trop vieux pour travailler à payer des gens en pleine forme pour qu ils aillent faire des croisieres et de thalasso

      PS: je me demande combien de gens arrivaient a 65 ans en 1945. pas sur que ca soit la majorite de la population. et de toute facon, le gros d entre eux etait mort 5 ans plus tard

      • Vous arrive-t-il de faire des croisières ou de prendre des soins remise en forme, de relaxation ou autres pendant vos congés, vos jours de la semaine où vous ne travaillez pas tout en touchant un revenu, ou pendants vos jours de loisirs ?
        Pourquoi dénierait-on ce même droit aux personnes âgées ? à cause d’une publicité télévisée imbécile ?
        Contrairement à une idée fausse, la retraite cotisée n’est pas une aumône, ni un RSA, ni une allocation de solidarité, c’est bien un revenu différé pour qu’un salarié puisse continuer à vivre dans la dignité et dans le respect des employeurs et des salariés actifs.

        • c’est bien un revenu différé

          A condition qu’il y ait des cochons de payeurs pour le financer. Un tiers des pensions est financé par des dettes. devinez ce qui se passera quand ceux qui prêtent ce tiers fermeront les vannes à pognon des autres.

          Pourquoi un retraité ne peut-il pas demander l’intégralité de son capital et en disposer à sa guise ? La réponse est simple : son enveloppe de retraite est vide de chez vide.

          • oui, c’est vrai dans une jungle avec des prédateurs que rien ne retient de dévorer les proies, mais ce n’est pas vrai dans une société civilisée où celui qui s’imagine être plus malin (le prédateur) et plus fort, doit être muselé pour empêcher le désordre et le far west.

        • Les personnes âgées ont payé pour leurs propres retraités. Elles se sont en cela montrées solidaires et louables, d’autant plus qu’entre la guerre et l’inflation, leurs parents n’avaient pas vraiment eu la chance de se préparer à s’en sortir seuls. L’idée de perpétuer ce régime, et donc que par un roulement des promesses, ce serait comme si au lieu d’une assistance délibérée des uns aux autres, ce serait une dette des suivants envers ceux qui ont contribué, est parfaitement néfaste. D’abord, elle ôte toute la valeur morale d’avoir délibérément assisté ceux qui étaient dans le besoin, en fait ça n’était pas une aide, mais un arrangement dans l’intérêt du pseudo-donateur qui n’y voyait pas la solidarité envers ses vieux mais seulement le lobbying pour sa future retraite. Ensuite, c’est irresponsable de ne pas préparer sa retraite sans s’en remettre à la communauté ; chacun devrait être responsable de sa vie jusqu’à son terme, et seuls ceux qui « accidentellement » ne parviennent pas à se prendre en charge devraient se retrouver à celle de la société. Enfin, prosaïquement, ce qui est transmis à la génération suivante n’est pas une somme à rendre, mais une charge à payer sans contre-partie. On ne peut donc pas parler de salaire différé, puisque qu’un salaire devrait être la rémunération de quelque chose.

      • Je crois que je comprends l’idée : assurance contre le risque « je suis trop faible/malade/vieux pour pouvoir travailler », à une époque où la retraite généralisée à 6X ans n’existait pas.
        Tant qu’on le pouvait, on travaillait.
        La probabilité d’incapacité n’était donc pas de 1.

        Par contre, la donne a changé avec la retraite généralisée à 6X ans, et on bascule donc dans un modèle de solidarité.

      • @cdg
        L’espérance de vie en 1945 était justement de 65 ans, donc peu de gens survivaient longtemps! Aujourd’hui elle est de 85 ans pour les femmes, 80 pour les hommes. Mes parents sont décédés à 93.

    • Il y a ausi des aléas dans la retraite: le nombre d’années pendant lesquelles on verse la pension; l’évolution des prix; le choix de l’option de réversion par les bénéficiaires, etc. Du coup il est possible d’utiliser les techniques de calcul actuariel propres aux assurances.

    • Du coup c’est un placement, pas une assurance.

      Le système actuel n’est pas un placement non plus car le cotisant n’est pas propriétaire des sommes qu’il a versées. Elles sont converties en « points » dont la valeur évolue selon ce qui arrange les caisses et ceux qui les contrôlent.

      • D’une manière détournée, un peu si : il place – bon il est forcé de placer – dans la confiance en un système qui le rémunérera à terme.
        Après, est-ce plus performant qu’un autre système…

    • Sur le principe, cela est une assurance : celui qui finance votre retraite doit calculer un risque : l’espérance de vie d’une population, ce qui définit les primes à encaisser.

  • Exactement la discussion que j’ai eu avec mon collègue espagnol qui m’affirmait que certes, nos cotisations sociales étaient plus élevées en france, mais que nous avons, en contrepartie, des retraites nettement plus avantageuses. Oubliant au passage que ce sont les actifs qui paient les retraites d’aujourd’hui. En Espagne, la partie retraite par répartition est assez faible (maxi 2500 €/mois d’après lui). Et on peut la compléter par d’autres moyens, capitalisation déductible par exemple.

  • Je ne comprends pas ce raisonnement. Pour moi, les cotisations sociales versées pendant mon activité constituent bien une revenu (et non un salaire : ne pas confondre) différé. Bien sûr, il y a un pari sur le futur qui fonctionne bien pour moi. Je suis retraité du privé depuis 22 ans. il n’y a pas que le montant de ma retraite versée mensuellement mais aussi les soins de maladie dont je profite pour l’instant avec une cotisation minime. Les cotisations de chômage m’ont été bien utiles pendant mon activité salarié ayant été licencié pour motif économique plusieurs fois dans ma carrière. Que ce soit le 1 % logement ou la formation continue, j’en ai aussi profité.

    • Pour qu’il y ait revenu, il faut une certitude de gain.

      Si vous n’êtes jamais malade, jamais au chômage, et jamais à la retraite, vous touchez combien de ce revenu différé ?

      Jouer au Loto toutes les semaines est-il un revenu différé ?

  • D’accord avec le commentaire ci dessous :

    « Contrairement à une idée fausse, la retraite cotisée n’est pas une aumône, ni un RSA, ni une allocation de solidarité, c’est bien un revenu différé pour qu’un salarié puisse continuer à vivre dans la dignité et dans le respect des employeurs et des salariés actifs. »

    Comment peut on le penser autrement ?

    • Non ce n’est pas du tout un revenu différé mais bien une allocation de solidarité. Les cotisations que vous versez ne servent pas à financer votre retraire future mais à financer les retraites des personnes âgées actuelles.

  • Au cas où je viendrais à disparaître avant mon épouse, celle ci percevrait en plus de sa petite pension la réversion, à peu près 50 % de ma pension actuelle.

    • A condition qu’il y ait un cochon de payeur derrière. Si plus personne ne paie, vous finirez en slip. Mais comme les retraités ont cautionné ce système par leurs votes, faudra pas chialer.

  • Bonjour.
    J’ai bien tout lu les commentaires, et les coupeurs de cheveux en quatre.
    C’est pourtant simple, tout est dans le ‘différé’.
    Quand un employeur me paie, c’est tout de suite avec son argent.
    Là, l’employeur paie l’état tout de suite, sous la contrainte, avec la ‘promesse’ que l’état nous paiera plus tard, ou pas.. faites moi confiance.
    Ce n’est pas un salaire, c’est un impôt, alias cotisations sociales, qui permet à l’état d’avoir une clientèle, des obligés.

    • Donc plutôt qu’un salaire différé ou un impôt c’est un emprunt forcé à échéance et taux aléatoires personnalisés, agrémenté d’une petite sauce à la Ponzi.

  • Comment s’en sortir , 20% des travailleurs sont fonctionnaires garantis d’empois à vie , leurs représentants cogèrent les caisses de retraites du privé (belle anomalie) et obtiennent le siphonnage des fonds privés . La priorité serait d’obliger l’état à créer une caisse unique de la fonction publique et régimes spéciaux pour assumer par leurs ressortissants le vrai coût des avantages en leur faveurs. Autre point une partie de retraite par capitalisation serait possible à condition que les fonds soient cantonnés pour financer les projets économiquement solides et ne servent pas aux financements utopiques des politiciens , ce que nous connaissons avec les résultats brillants actuels. Obligation de contrôle strict des banques et assurances de ces fonds pour garantir un rendement normal hors inflation . Voir fonctionnement livret A

  • Combien les organisations de retraites perçoivent elles de la part des assujettis et combien reversent-elles aux « ayant droits » (lesquels?) annuellement, quelle est l’écart (en % et en chiffres) ?

  • ce qui est inquiétant, c’est que l’article n’a pas pris une ride.

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