L’interdiction législative du véhicule à moteur thermique, pire façon d’orienter les développements futurs ?
« On ne décrète pas le progrès ! » – Mais on peut l’arrêter.
Certains imaginent que si le gouvernement interdit le véhicule à moteur thermique en 2040, cela va stimuler la recherche sur le VE et accélérer le progrès. Cependant, nous avons vu qu’aucune solution réellement performante et fiable n’avait émergé en laboratoire pour combler le handicap des batteries par rapport aux carburants fossiles, et que lorsque cette solution apparaîtra, ce qui ne peut être prédit, 15 années pourraient s’avérer nécessaires pour passer de l’expérimentation de laboratoire à petite échelle à la production de masse.
Même en jetant des tombereaux d’argent public sur la recherche dans ce domaine, vous ne pouvez pas décréter à quel moment les résultats de ces recherches donneront satisfaction.
Par contre, nous pouvons être certains que si un nombre significatif de grands pays suivaient la France dans l’interdiction du moteur thermique, alors tous les efforts pour améliorer cette technologie historique s’arrêteraient rapidement, puisque non amortissables dans la durée. Or il serait dommage de ne plus améliorer le moteur thermique, pour lequel des pistes prometteuses existent, ayant dépassé le stade du laboratoire et souvent en cours de test (comme l’allumage par micro-ondes au lieu des bougies). Ces évolutions pourraient permettre de réduire les consommations de 10 à 30 % d’ici à 2040, ce qui n’a rien de négligeable, tout en réduisant considérablement les pollutions collatérales (SO2, NOx, etc). Cette amélioration bénéficierait non seulement aux véhicules thermiques mais aussi aux véhicules hybrides, qui exercent un pouvoir d’attraction croissant sur les consommateurs, mais qui seront eux aussi touchés par l’interdiction en 2040.
Donc, d’ici 2040, soit un miracle se produit, ce qui veut dire qu’un génie ou un chanceux trouve la technologie salvatrice permettant de se rapprocher suffisamment de la densité énergétique du carburant-pétrole dans moins de dix ans, et que l’industrie peut passer également en moins de 10 ans au stade industriel à prix accessible. Mais s’il ne se produit pas, ce qui semble assez probable, alors le gouvernement nous aura plongé dans une impasse technologique.
Peut-on jouer l’avenir de notre mobilité sur une conjecture aussi aléatoire ?
Et si on laissait faire les entreprises du secteur automobile pour ne pas risquer de les couler ?
« Mais le gouvernement ne devrait-il pas agir tout de même pour hâter le progrès dans la bonne direction ? », demande-t-on souvent.
La réponse est négative. Rappelons d’abord qu’en matière d’incitations, le passé des gouvernements ne plaide pas en leur faveur. C’est le gouvernement qui, pendant 50 ans, a sur-favorisé fiscalement le diesel, avant de retourner sa veste brutalement depuis trois ans et de décréter (sur la base d’arguments scientifiquement très contestables) que ce mode de propulsion était quasi diabolique. Qui peut être certain que de telles erreurs ne sont pas à nouveau commises en voulant favoriser le VE, dont la technologie est encore si manifestement immature ? Le CEO du groupe PSA, Carlos Tavares, a d’ailleurs osé poser publiquement la question.
Même sans diktat gouvernemental, il y a de toute façon une demande forte pour aller vers des moteurs plus sobres et moins polluants. Dans un marché libre, les constructeurs feraient ce qu’ils ont toujours fait, c’est-à -dire mixer l’amélioration du moteur thermique et le recours accru à l’hybridation au fur et à mesure que la technologie avance.
Cela conduirait à une amélioration continue de l’efficacité énergétique du parc automobile, et à une amélioration conjointe des résultats en termes d’émissions, dans le droit fil des améliorations de la technologie thermique qui se sont produites depuis 50 ans et plus. Permettre aux constructeurs d’améliorer leurs modèles hybrides en attendant les avancées qui permettront de passer au tout électrique, mais qui prendront le temps qu’il faudra, est la meilleure option actuellement disponible, selon de nombreux chercheurs (exemple : Fred Schlachter, déjà cité).
Au contraire, si trop de pays importants stoppent législativement l’incitation à améliorer le thermique, alors tous les modèles vendus dans le monde d’ici son bannissement progresseront nettement moins par rapport aux niveaux actuels.
Comment réagiront les consommateurs ? Et les gouvernements ?
L’acheteur traversera donc une période où il n’aura pas de VE assurant un service de mobilité convenable à prix correct à disposition, mais où il saura qu’il aura de plus en plus de mal à revendre un véhicule thermique.
Comment réagira-t-il ? Eh bien, en augmentant la durée de vie des véhicules achetés récemment et prochainement. Plus la date fatidique de 2040 approchera, et moins les acheteurs voudront prendre le risque d’investir dans un véhicule à moteur thermique, sans se décider à franchir le pas de l’électrique. Il est donc raisonnable de penser que les ventes de véhicules neufs baisseront, ce qui serait mauvais pour l’emploi dans une filière pourtant majeure de l’économie française.
De plus, la qualité moyenne du parc automobile s’en trouverait dégradée, au détriment de… la pollution ! Une fois encore, une décision gouvernementale prise sous la pression de considérations émotionnelles, plutôt que rationnelles, pourrait aboutir à l’effet inverse de celui officiellement recherché. Et si le gouvernement tentait de contrer cette tendance en renforçant la sévérité des contrôles techniques afin de retirer plus tôt de la circulation les véhicule à moteur thermique anciens, il porterait un coup très dur contre la mobilité notamment des classes les plus modestes, et nous venons de voir qu’attenter à cette mobilité pouvait se révéler politiquement très risqué. Et sans mobilité, aucune prospérité n’est possible.
Bien sûr, le gouvernement pourrait aussi tenter d’orienter plus encore les acheteurs vers le VE en multipliant les subventions et avantages fiscaux. Mais outre que ses finances déjà fortement déficitaires rendraient l’opération délicate, une fois de plus, nous nous retrouverions à financer des choix détruisant plus de valeur qu’ils n’en créent, et tôt où tard, l’accumulation de ces mauvais investissements nous précipitera vers la ruine.
Il est probable que de nombreux pays ne suivent pas la France dans sa volonté de dicter par oukase ce que doit être la technologie de demain. Dans ce cas, la disponibilité de véhicules améliorés resterait garantie, car il y aurait suffisamment de marchés acheteurs, mais les acteurs français du secteur subiraient un désavantage compétitif patent. Espérons qu’un prochain gouvernement, si l’impasse technologique se confirme, en prendra rapidement la mesure et reviendra à des orientations moins autoritaires, et laissera les entreprises trouver les meilleures solutions en fonction des avancées technologiques et non des agendas politiciens.
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Quelques références (en plus des liens de l’article) :
American physical society : Has the Battery Bubble burst ?
https://www.aps.org/publications/apsnews/201208/backpage.cfm
Bulletin of atomic scientists : The limits of energy storage technology
https://thebulletin.org/2009/01/the–limits–of–energy–storage–technology/
MIT: Pourquoi n’avons nous toujours pas de meilleures batteries ?
https://www.technologyreview.com/s/602245/why–we–still–dont–have–better–batteries/
The Battery University : site de vulgarisation de référence sur les batteries
https://batteryuniversity.com/learn/article/battery_breakthroughs_myth_or_fact
“il est probable que de nombreux pays ne suivent pas la France dans sa volonté de dicter par oukase ce que doit être la technologie de demain”
cà fait bien longtemps que la france n’est plus leader dans un domaine technologique quel qu’il soit..
la seule efficacité française ne se mesure qu’a l’aulne du génie de sa fiscalité
Le plus triste est qu’en matière de technologie, ce sont souvent des français qui sont à la pointe… mais aux états unis.
Désolé de vous décevoir mon cher Claude, mais en matière de moteurs diesel, la France est le leader des moteurs les plus propres et les plus sobres… Et c’est ce que ces abrutis du gouvernement sont entrain de tuer !
Le suicide français en marche…
En 2040….toutes les centrales nucleaires etant fermees, les barrages vendus…le choix unique s’offrant aux francais sera l’exode , sans doute dans le grand sud ,le nord etant ferme a toute immigration non musulmane depuis au moins 20 ans et puis les chinois sont tres acceuillant….
Cette interdiction des moteurs a explosions n’aura pas lieu , a quoi bon ,tous les gaz peuvent etre filtres ,je ne comprends meme pas qu’on parle de ca en 2019 alors que l’air n’a jamais ete aussi propre et que le co2 a toujours ete un bienfait pour la terre puisque la vie y est carbonée ou ne serait pas .
on parle de ça pour 2 raisons, toutes les deux très simples :
1. quelle que soit l’époque, c’était mieux avant, l’Âge d’Or est terminé. C’est comme ça, c’est tout.
2. vous êtes coupable et devez expier. Et si vous ne savez pas de quoi vous êtes coupable, c’est que vous l’êtes encore plus.
Avec un tel niveau d’argumentation, je ne vois pas ce qu’il peut vous falloir d’autre.
Mais c’est un fait , avant, la femme etait au foyer et l’homme au bistrot.aujourd’hui , il n’y a plus de foyers ,il n’y a plus de bistrots….l’homme a perdu tout les repères hérités de ses parents et grand parents ,il se sent perdu au milieu d’une nature qu’il ne connait pas mais il l’aime puisqu’il n’a plus rien d’autre a aimer….
” ,je ne comprends même pas qu’on parle de ça en 2019 ”
Si vous n’avez pas compris, ce n’est pas de votre faute, c’est que les climatomanciens n’ont pas été assez pédagogues…
Les prophètes du climat ont prouvé leur compétence dans l’art divinatoire :
Ils ont deviné que leurs compatriotes sont des crétins…
Le “Climotomancien” , voila qui est bien dit !
Mais mal écrit : Mato !
Non seulement il existe le risque imminent de mourir sur la “poêle à frire climato-pastèque” de N. Hulot et consorts mais deux degrés viennent d’être ajoutés par l’astrophysicien grenoblois Aurélien Barrau et le collapsologiste Pablo Servigne, et ils passent à la Tv. c’est dire !
Et dire qu’il suffirait d’une loi déclarant que le chômage est interdit pour obtenir le plein emploi !
Vivement que les Nazo-écolos (C’est leur vrai nom ) , prennent le pouvoir total et absolu partout !
La france a des centaines de lois anti chomage , ca ne marche pas !
En tous cas, les lois anti-trvail, cela fonctionne du tonnère 😉
Il existe la solution, elle s’appelle : TMM ou Théorie Monétaire Moderne qui résout tous les problèmes d’aujourd’hui et surtout ceux à venir, tournez vous pour cela vers les candidats démocrates à l’élection de 2020
Les oukases gouvernementales négligent toujours les effets pervers que n’importe quel quidam de bon sens voit immédiatement.
Rappelons que les constructeurs n’avaient pas attendu la transition écolo pour proposer des voitures consommant loins de carburant, ce qui était propre à séduire l’acheteur soucieux de son porte-monnaie.
Si tu es soucieux de ton porte monnaie ..tu n’achetes pas de bagnole, et ca marche, enfin , tu marches ou t’empruntes la voiture des amis moins pingre que toi.
Quand tu gagnes ta vie , t’ en a rien faire de la consommation de ta bagnole !
Les gens qui pronent la voiture ecolo ou la decroissance ,cela ne les touchent pas ,ils vivent tous tres bien en parasite de l’etat et l’etat en parasite d’un peuple de cretins .
Tiens, sur un site météo, à 12h, on m’affirme qu’il fait 29° chez moi (29° ressenti) avec un soleil de plomb façon désert de western et petite musique angoissante.
Intrigué, je consulte ma petite station où deux thermomètres indiquent 25,8 degrés, alors que le ciel est finement nuageux, gris lumineux relativement uniforme, mais pas de soleil en vue. Il y a un petit coulis de vent, fort agréable au demeurant, qui donne la sensation d’une douce fraîcheur.
Trop dur, cette année, la canicule ! Dans six mois, ils pourront glapir que 2019 était l’année la plus chaude jamais enregistrée ou un truc du même tonneau. Bien sûr, un troll va débarquer en disant qu’une expérience locale n’a rien à voir avec une étude scientifique. C’est toutefois un problème quand nous sommes des centaines de milliers à faire les mêmes observations un peu partout.
Moi aussi, l’autre jour, j’ai gardé 4 de mes petits enfants, c’était dur !
Enfin 4 ressentis, ils étaient 2 en réalité…
Les petits enfants, c’est comme le vent, cela turbule… 😉
Un seul critere est valable pour parler temperature la temperatire de l’eau . Cela fait des annees maintenant que ma piscine ne sert que de decor ,pourtant je me souvient , jadis ,il y a fort longtemps qu’en mai l’eau etait a 30° ..juin 2019 , un beau 24 qui ne durera pas…comme l’eau de l’atlantique devenue froide tres froide depuis ..fort longtemps….des nouvelles de notre gulf stream , notre Maitre du climat ?
Pareil, dans notre garage semi-souterrain, 10 degrés, et jeudi vendredi, 11 degrés vers 13:00.
Va y avoir du sport quand nos disciplinées police seront équipés de véhicule électrique tandis que des malfrats garderons d’antique dévoreuses de pétrole…
Merci beaucoup pour cet article exceptionnel. 🙂
Et que vont faire nos imbéciles patentés quand la France, devenue un musée comme la Grèce accueillera tous ces teutons et bataves dans leurs grosse limousines à essence ou mieux, roulant au diesel, quand tous les français feront du vélo et les vieux de la chaise longue obligatoire?
Heureusement que cette loi sera vite défaite dès que la réalité s’imposera. Le pire serait que les constructeurs croient nos illuminés.
Très bon article bien étayé et bien sourcé. Je partage le constat, en rajoutant un aspect complémentaire : les batteries sont toutes de provenance asiatique, ce qui montera la valeur d’un VE à 75% d’origine asiatique alors que les thermiques actuels sont autour de 80% d’origine Europe. Pour couler ce qui reste de notre industrie, on ne pouvait pas rêver mieux !!!
Toutes ces nouvelles ou pour le moins diktat donnent le tournis
L’article est intelligent et critique. Dommage pour la France