Réformons le bac, supprimons-le

Mettons un terme à ces monuments d’hypocrisie et de mensonge en abattant l’idole égalitariste.

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Réformons le bac, supprimons-le

Publié le 18 juin 2019
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Par Jean-Baptiste Noé.

Arrive le mois de juin et le bac : les heures de cours supprimées pour permettre le déroulement des épreuves, les monceaux de copies à corriger, l’hypocrisie d’un examen qui se veut sélectif alors que le ministère a tout intérêt à ce que le maximum de Terminales le réussisse. Tout le monde s’entend pour dire qu’il faut augmenter le niveau du bac. Mais si on le fait, c’est davantage d’élèves qui vont y échouer et alors qu’en fait-on ? Le coût d’un lycéen étant d’environ 12 000 euros, on comprend que le ministère soit pressé de les faire sortir du lycée pour les envoyer dans le supérieur, où beaucoup échoueront (près de 60 % d’échec en licence).

La plupart des élèves de Terminales qui ont débuté leurs épreuves en juin savent où ils vont l’année prochaine, puisque l’admission dans le supérieur se fait via les résultats scolaires de Première et de Terminale. Et la réforme d’APB, rebaptisé Parcoursup, n’y changera rien. Le bac est indispensable pour passer dans le supérieur, mais il ne sert pas à sélectionner les élèves. Osons donc pousser la réforme jusqu’au bout en supprimant et le bac et Parcoursup. Les universités, les classes préparatoires et les écoles savent très bien sélectionner les lycéens, et nul besoin de ces usines à gaz.

En finir avec le mythe égalitariste

La seule justification du bac aujourd’hui est le maintien du mythe de l’égalité. On veut nous faire croire que tous les lycées se valent et qu’un bac obtenu en TS à Henri IV vaut un bac TS au lycée Robespierre. Mais qui croit encore à cette comédie ? Rappelons que si les sujets sont nationaux, les corrections sont académiques. C’est-à-dire qu’un recteur peut donner des indications (des ordres) pour que des copies issues d’un centre d’examen soient corrigées avec bienveillance ; c’est-à-dire avec démagogie. Proviseurs et professeurs en sont pleinement conscients.

Comme me le disait un jour un proviseur : au prix que coûte un élève, mieux vaut qu’il aille échouer à la fac plutôt que chez nous. Les Grecs croyaient en leurs mythes, et les Français croient encore au mythe de l’État-providence, de l’égalité et du bac. Ce qui n’est pas le moindre des paradoxes d’un pays qui se prétend cartésien.

Tous les lycées ne se valent pas et toutes les universités non plus. Pourquoi ne pas oser le dire et faire comme si personne ne savait qu’il y a des universités poubelles et des filières impasses ? Pourquoi mentir ? Ce n’est pas pour rien que les Terminales plébiscitent les filières sélectives : CPGE, BTS, DUT, etc. Ils ont compris qu’il n’y a pas d’avenir là où il n’y a pas de sélection.

Il faudra bien un jour oser poser la question de la pertinence du maintien de certaines universités créées uniquement à des fins clientélistes ou à but d’aménagement du territoire. Pour justifier de leur existence, elles doivent ensuite remplir leurs classes et donc attirer de pauvres malheureux qui auront une licence, mais pas de travail, et qui en voudront ensuite à la société, étant à la fois victimes et coupables du système scolaire.

En finir avec l’égalitarisme, c’est cesser de faire croire que tout le monde peut obtenir un bac général. Pour cela, il faut faire des filières professionnelles de véritables filières d’élite. Tout le monde est d’accord bien sûr ; sauf au moment où le conseil de classe annonce aux parents que leur enfant va y être orienté.

Toucher au bac et à l’admission dans le supérieur implique de repenser et de refonder l’ensemble du système scolaire. Si on supprime le mythe égalitaire au sommet, alors il faut aussi le supprimer à la base : c’est la fin de la carte scolaire, des ZEP et des affectations. Si on reconnait que tous les lycées ne se valent pas, comment justifier la carte scolaire, c’est-à-dire le fait d’envoyer des enfants dans des mauvais établissements ? Et comment justifier les ZEP, c’est-à-dire l’existence d’établissements sans issue ? Le mythe égalitaire est l’arc-boutant du système scolaire républicain et le bac sa clef de voûte. On ne peut y toucher sans faire sombrer l’édifice.

Combler les trous

Jusqu’à quand ce système pourra-t-il tenir ? Les professeurs sont malheureux parce que déconsidérés. Ils subissent de plus en plus de violence, sans que l’administration ait les moyens d’agir. Nombreux sont ceux qui démissionnent, quand ils peuvent faire autre chose.

La réforme Blanquer, qui n’est pas de lui, car préparée par le gouvernement précédent et dans les cartons quand il est arrivé, n’a pas d’autre finalité que de supprimer des postes, c’est-à-dire de boucher les trous des absences professorales. Elle essaye de faire croire que toutes les options se valent, et donc tous les établissements, alors que les options très demandées (mathématiques, histoire, etc.) ne seront pas dans tous les lycées et que certains établissements devront récupérer les options moins demandées, c’est-à-dire celles qui ne mènent nulle part.

Tout en faisant croire que tout se vaut et que toutes les options sont égales. Mettons un terme à ces monuments d’hypocrisie et de mensonge en abattant l’idole égalitariste. Cela permettra aux élèves de trouver la place où ils sont le plus épanouis et aux professeurs d’être heureux dans leur profession. Là est le plus important.

Article initialement publié le 18 juin 2019.

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  •  » Nombreux sont ceux qui démissionnent, quand ils peuvent faire autre chose. »
    ben non , ce qu’on appelle démissionner la dedans c’est rejoindre les cohortes qui font leurs 14h/semaine pour un salaire juteux (rapporté au temps de travail.. pour reference un enseignant allemand fait 40h dans l’établissement..) sans rien foutre.

    on aimerait bien que les enseignants démissionnent, mais ils ne risquent pas de quitter une situation qu’ils ne retrouveraient pas ailleurs, donc ils squattent le statut

    « On compte 299 démissions en 2012-2013 chez les professeurs des écoles et 539 en 2015-2016. Dans le second degré le nombre de démissions de titulaires passe de 416 à 641. »
    tu parles d’une hémorragie.. arfff

    • Ce sont les chiffres officiels, mais les chiffres officieux mentionnent près de 1000 démissions par an.
      Cela paraît peu, c’est en réalité énorme. Un professeur travaille dans 4 classes. 641 démissions, c’est donc près de 2500 classes impactées et près de 80 000 élèves. Le tout dans un contexte très contraint puisque l’EN n’arrive plus à recruter.

      • Oui, bon, la même EN ne connaît plus le nombre de ses employés en délégations diverses et variées non plus…
        Bien sûr que risquer de se faire tabasser par des « chances pour la France » dès qu’on essaie de faire correctement son métier ne doit pas faire rêver grand monde, n’est-ce pas ?
        Petit à petit, l’EN devient la sortie de secours de tous les incompétents, incapables de trouver un débouché ailleurs. Car, voyez-vous, il faut quand même remplir les organigrammes…

        • La « chance pour la France » que je suis vous dit bien des choses Durru. Il est vrai que je faisais monter la moyenne de ma classe pendant que les petits natifs de souche n en fichaient pas une et s acharnaient à la faire baisser.
          Comme je suis intelligent ( bien qu étranger et basané, c est dingue ) je n en tire aucune conclusion sur l’ensemble des Français et leur capacité à suivre des études.
          Si l EN est nulle ce n est ps à cause des étrangers, c est bien votre éducation nationale qui crée de l’échec quelle que soit la nationalité de l’élève et qui ne sait plus transmettre les savoirs.
          Ah oui quand une chance pour la France ou un natif tabasse un prof, il y a atteinte à la liberté, cela doit donc être puni sévèrement, nous serons d accord je pense.
          Si on ne le fait pas, c est à cause des chances pour la France ou de la lâcheté des hommes du système ?

          • MODÉRATION CONTREPOINTS >>
            Message supprimé.
            Les propos xénophobes et l’incitation à la haine ne sont pas tolérés sur Contrepoints.
            Premier et dernier avertissement avant bannissement.

            • Je peux savoir, s’il vous plaît, qu’est-ce qui a pu être qualifié de « propos xénophobes » ou « incitation à la haine » dans mon message qui a été « modéré » ? Quand justement je parle de niveau d’éducation, en écartant le terme générique étrangers employé par mon contradicteur ?
              Une réponse sur ma boîte mail suffit.
              Là, ça dépasse les bornes…

      • supprimons l’éducation nationale et faisons le chèque enseignement
        c’est comme çà que çà v se terminer .. l’édifice branlant est prêt a s’écrouler

    • Vous multipliez les poncifs fallacieux, c’en est fatigant : on ne peux pas tout réduire à la démagogie. Ainsi, un professeur allemand fait 25 heures par semaines, mais ce sont des séquences de 50 minutes. Il est au final et au temps de travail effectif mieux payé que le fainéant français que vous décrivez et qui semble enkyster le système éducatif.
      Un enseignant qui démissionne doit revoir totalement sa copie au niveau de ses qualifications, personne ne l’attend au dehors.
      Si vous aimez voir les enseignants démissionner, il faudra aimer ceux qui seront appelés à les remplacer, une fois trouvés…

      • Et parce que dans le privée on nous attend quand on démissionne d’un poste ? Seulement si on a trouvé un nouveau poste avant de démissionner.
        Vous m’en faites un beau de sophiste.

  • Excellent article.

    Il faudrait pousser le raisonnement : supprimer le bac ainsi que la carte scolaire, bien sûr. Mais aussi supprimer Parcoursup, et laisser véritablement tous les établissements du supérieur sélectionner comme ils le veulent : sur dossier, avec des tests et/ou par entretien…

    Déjà aujourd’hui avec Parcoursup, l’EN s’immisce dans la sélection : des règles et des quotas sont imposés aux établissements. Les filières sélectives le sont de moins en moins. Et je crains que cela empire…

    En fait, plus généralement, c’est toute gestion centralisée de l’EN qu’il faudrait supprimer.

    • laisser véritablement tous les établissements du supérieur sélectionner comme ils le veulent : sur dossier, avec des tests et/ou par entretien…
      C’est ce qui se faisait autrefois, qui ne fonctionnait pas si mal. Et qui pourrait mieux fonctionner aujourd’hui grâce à internet.

    • Je confirme, on essaie de faire rentrer les filières sélectives dans Parcoursup 😉 Ou alors on limite les possibilités de sélection.
      L’URSS n’est plus très loin. Quoique, question enseignement, ils avaient des mécanismes très sélectifs et élitistes. Nos cocos ont récupéré seulement ce qui ne marchait pas, faut pas déconner non plus…

  • « Pourquoi mentir? »
    Parce que c’est devenu une méthode de gouvernement.
    Jusqu’à ce que le réel se rappelle à notre bon souvenir…

    • @petit bête tout à fait ! Le mensonge, cet outil de courte vue, tellement pratique, tellement efficace et qui leur va comme un gant. C’est sûr que la confiance, c’est si long à établir et si fragile … hop poubelle !

  • Ils continueront à croire aux mythes de l’égalitude et de l’état providence.
    CPEF ce pays est foutu. ?????

  • *Hier les médias serviles ont préféré éluder ce sujet important de leurs unes surtout les télés.. alors qu’avait lieu 1 grève des examens peu suivie par les profs.. mais les élèves devaient être assez stressés pour passer leur épreuve écrite de philo.. Seul le PRCF a osé mettre les pieds dans le plat de la réforme Blanquer, qui limite donc impose l’orientation des filières pour étudiants résignés d’avance, en fonction des offres d’emploi fournies sur les marchés… https://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/casse-du-bac-tout-comprendre-a-la-greve17juin-pour-stopper-la-loi-blanquer-et-la-reforme-du-lycee-greveexamens2019/?fbclid=IwAR0GcpzPyEdC5YADMerfcDdZ9EtEA1HEoWhhzkLL2fTTZWNEBndUsdT-g60

  • Je ne suis ni pour les ZEP ni pour la carte scolaire mais le jugement de valeur porté par l’auteur aux personnes qui en sont bénéficiaire m’exaspère.
    « Et comment justifier les ZEP, c’est-à-dire l’existence d’établissements sans issue ? »
    J’ai été élevé par un seul de mes parents dans une ZEP avec moins de 1800€ par mois. J’ai fais une prépa en sortant d’un lycée « qui ne vaut rien »… Aujourd’hui, je suis diplômé d’une école d’ingénieur qui fait parti du top 10 des écoles françaises ce qu’on peut effectivement considérer comme une voie sans issu quand on est un grand universitaire.
    Il est vrai que l’égalité est un mythe et que le riche parisien aura toujours plus de chance de réussir que le pauvre de la Creuse ou de Pantin et toutes les mesures « égalitaires » n’y changeront rien. Cependant, estimer qu’il existe des zones sans personnes méritantes comme le suggère l’article, c’est risquer de passer à côté de potentiel autrement plus utile au pays que des docteurs en histoire de l’économie.
    Si l’auteur a eu la chance d’aller dans un bon collège et un bon lycée, il devrait simplement remercier ses parents, arrêter de croire qu’il a plus de mérite que les autres et éviter d’insulter ses concitoyens. D’ailleurs, quand on prend des exemples de démonstration universelle :
    « un bac obtenu en TS à Henri IV vaut un bac TS au lycée Robespierre », il faut intégrer le fait que tous les français n’habitent pas à Paris.

    • Bonjour coco
      Félicitation pour votre parcours scolaire… possible dans le passé.
      Maintenant il n’y a plus de sélection par la structure scolaire, et donc seules les familles initiées peuvent connaitre les bonnes filiaires, les bonnes stratégies d’évitement.. et on se retrouve à 18 ans avec un gamin des banlieues totalement hors niveau.. et on ne lui avait pas dit.
      Laissons faire les prof, laissons les noter, sélectionner et sortir les bons éléments des lycées poubelles.
      Mais cela va contre la vision égalitaire des socialistes.

    • L’ascenseur social je suis pour !
      Raison pou laquelle je suis contre la carte scolaire et les ZEP.

      Allez donc consulter les statistiques : le système français de l’EN qui justifie son organisation bureaucratique et inhumaine pour des motifs égalitaristes est, dans les faits, l’un des plus inégalitaires de l’OCDE. Je n’invente rien : cela peut se vérifier dans les chiffres de l’INSEE et dans les comparaisons fournis par PISA des performances des élèves en fonction de leur niveau social.

      • @Rafa les stats PISA sont capables d analyser les résultats / établissements mais bien sûr l’ed nat refuse la publication de ces résultats … l’égalité ne serait elle pas aussi égale ? je m’interroge …

      • Il n’y a pas d’ascenseur social, il est en surcharge et seuls ceux qui font l’effort de prendre l’escalier montent véritablement.

    • @coco , c’était quand et où ?

    • @coco j’ai apprécié cet article mais la même phrase m’a choquée. Peut-être parce que j’ai eu un peu la même enfance que vous ? On ne peut pas dire que ce sont des établissements sans issue, car même si les notes dans un lycée « valent » moins que dans un autre, l’assiduité et les bons résultats d’élèves de ZEP leur permettront tout de même d’intégrer en bonnes formations. Tout le monde ne vise pas HEC ou Polytechnique et peut réussir en-dehors ces écoles.

  • Pour ma part je pense qu’il faut plutôt en finir avec le mythe d’un appareil d’instruction comme système de sélection. La France ne fait pas exception par rapport aux pays développés quant à la proportion de la population qui atteint le niveau secondaire, les études supérieures concerne en gros, comme ailleurs, un tiers de la population. Par contre nos « élites » sont scolaires, puisque nous continuons de les sélectionner sur leur conformisme.
    En fait ce sont nos appareils hiérarchiques, verticaux et descendants, qui semblent ne plus être adaptés.

    Peu importe l’égalitarisme, la question c’est d’avoir des compétences intellectuelles de haut niveau, des compétences cognitives permettant de comprendre et de gérer la complexité, des compétences d’adaptation et d’acquisition de nouvelles techniques. Les entreprises intelligentes forment elles-mêmes les individus à leurs processus, à leurs techniques, et recherchent des profils adaptables, parce qu’elles essayent elles-mêmes de se rendre adaptable. La formation initiale professionnalisante a, sur ces dimensions, montré un certain nombre de limites.

    Personnellement je comprends la baisse du niveau actuel de l’instruction de masse, le grippage du système, et une certaine montée de la violence, comme compatibles avec des réactions conservatrices générales de la société, justement pour préserver nos systèmes hiérarchiques désuets, pour supporter l’autorité par la force plutôt que par la compétence, pour montrer la valeur morale abstraite du principe de sélection quand dans les faits ça n’intéresse plus personne. Ainsi tout le monde se regarde, se jauge sur des processus scolaires de plus en plus débiles et déconnectés des véritables compétences à mettre en œuvre.
    En terme d’actions il y a sans doute à remarquer les différences de qualité des enseignements… mais je dirais qu’il faudrait sans doute remettre en cause les principes de classe fermée, d’évaluation de la production individuelle, de saucissonnage des savoirs, de reproduction à l’identique… etc. Le contenant devrait sans doute être remis en cause, mais je dirais que le contenu même de notre structure d’enseignement m’apparait de plus en plus suspect.

    Supprimer le bac ? je suis favorable. Mais c’est tout un travail de refonte de notre conception de l’enseignement et de l’instruction que je vois avec.
    L’idée du coût de l’instruction dans des milieux sociaux à la base peu instruits doit être ramené au coût de ne pas en avoir. A ce niveau nous devons prendre en compte une boucle de rétroaction sur les 2 derniers siècles. Je ne pense pas que ce soit un égalitarisme idéologique qui soit au pilotage de ce fonctionnement.

  • Je ne suis pas d’accord avec de nombreuses considérations exprimées dans cet article. Toutefois, il est vrai que le bac en France correspond bien à un phantasme de l’égalité. Il n’est pas utilisé comme critère de sélection pour les études supérieures. Le bac devrait donc cesser d’être défini comme le premier grade de l’enseignement supérieur. Il n’est ni sous la responsabilité des universitaires pour le contenu de ses programmes ni pour leur enseignement.
    Si le bac continue à s’appeler baccalauréat, c’est pourtant une appellation bien prétentieuse qui ne trouve pas d’équivalent réel dans la réforme des cycles et des grades universitaires en trois, cinq et huit ans. Les Français continuent à appeler le certificat de fin des études secondaires « bac » alors que le bac européen se situe à trois ans d’études supérieures : on trouve le niveau « licence » qui s’appelle « bachelor ».
    L’organisation d’épreuves au niveau national avec des sujets gardés secrets, concoctés par quelques agrégés, sans doute des grands lycées parisiens, et pourtant notés (ils disent « corrigés », même pour les dissertations, sic !) par des professeurs des académies, n’est qu’une liturgie pour donner l’impression d’égalité.
    Qu’on arrête d’injurier les zones prioritaires, les villes des régions éloignées, parmi lesquelles il y a pourtant un potentiel. Qu’on laisse les professeurs et les inspecteurs des académies décider qui aura son diplôme. Que les futurs étudiants décident eux-mêmes où ils veulent aller se former.
    La différence de qualité entre les lycées dépend sans doute plus de l’envie de ses professeurs de bien faire leur enseignement et de leur sens pédagogique ; cela dépend donc de la mentalité ambiante et donc du principal. Entre les universités, on ne peut pas dire cela de manière aussi simpliste : les facultés sont des entités responsables, les UFR aussi, et de bons laboratoires émergent au niveau de leur discipline, qui est internationale. Il n’y a donc pas d’universités-poubelles. Il faudrait donc que les étudiants puissent accéder à la « licence » qu’ils auront choisie, le plus possible près de leur domicile. Cela demande réflexion néanmoins. Ils auront alors le temps d’étudier les masters (tiens, tiens : en français, on a pris le terme « master » à la place de « maîtrise », car il n’y avait pas de concurrence avec un mot « sacré » napoléonien !) dans lesquels ils pourront trouver les meilleures formations selon leur choix.
    Je ne pense pas que les lycéens choisissent plus volontiers les formations sélectives mais celles qui conduisent à l’emploi. C’est souvent le cas des formations en deux ou trois ans. Mais, il ne faut pas s’y tromper : après la « licence », même les licences auxquelles on peut accéder sans sélection, il faudra affronter celle-ci au moment de formuler son projet de master.
    La suppression éventuelle de certaines universités, dont l’auteur met la création sur le compte du clientélisme et de la politique d’aménagement du territoire, n’est pas souhaitable. Il ne s’agit d’ailleurs pas souvent d’universités entières mais de facultés de premier cycle, satellites de grandes universités, qui y envoient leurs professeurs pour y faire seulement des cours ou des TP. Il n’y a donc pas de raison qu’elles soient des poubelles.

  • Oui à la suppression de parcours et des autres bidules qui placent les élèves à tous les niveaux, du collège au lycée, sans que les établissements aient leur mot à dire. Le patron d’un établissement scolaire doit rester le maître à son bord et personne ne doit pouvoir lui imposer un élève.
    Pas besoin de tout foutre en l’air tout le temps. Un peu d’air et ça ira tout de suite (un peu) mieux. On avisera ensuite.

  • on peut aussi supprimer l’école obligatoire jusqu’à 16 ans, permettre ainsi aux jeunes qui le souhaitent de se frotter au monde du travail et faciliter la reprise d’études après un premier travail (emploi).

  • « Cela permettra aux élèves de trouver la place où ils sont le plus épanouis »…

    Vous plaisantez !

    « L’Éducation Nationale n’est pas là pour fournir des esclaves au patronat » (Gérard Aschieri, fondateur de la FSU)

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