Par h16.
Aaaah, enfin, il était temps : la chasse aux comités inutiles vient d’être lancée ! On apprend par voie de presse, dans un petit sursaut surpris (et quelque peu incrédule) que le Premier ministre Édouard Philippe va tenter de faire le ménage parmi les trop nombreux comités, commissions, conseils, organismes ou agences tétant directement aux mamelles de l’État français.
Comme il s’en est expliqué dans la presse, notre Premier ministre entend par ce ménage retrouver quelques marges de manœuvre budgétaires : alors que les déficits s’accumulent avec cette décontraction que seuls ceux qui n’auront jamais à payer leurs erreurs peuvent se permettre (Philippe en sait quelque chose, lui qui a laissé une ardoise colossale dans la ville dont il fut le maire dispendieux), l’actuel locataire de Matignon tente de faire passer cet indispensable nettoyage pour un financement d’hypothétiques baisses d’impôts à venir (promis juré craché).
Au passage, on ne pourra être qu’étonné de constater que le Premier ministre lui-même convient qu’on peut amplement financer une part notable du déficit par élimination de ces fromages républicains. Vu la taille du déficit d’année en année (à plus de 90 milliards d’euros en 2019 par exemple), on doit comprendre que ces Comités Théodule pèsent donc pour plusieurs milliards… Sans qu’on puisse identifier clairement ce qu’ils apportent au pays, au peuple ou à l’État.
Sur le papier, il est donc plus que temps : c’est un amas de plusieurs centaines de bidules technocratiques qui pompent ainsi vigoureusement aux finances publiques. Régulièrement, la Cour des comptes revient sur ces nombreux appendices républicains aussi coûteux qu’inutiles sans qu’une action ne soit réellement entreprise pour les faire disparaître.
Pour s’en convaincre, il suffira d’éplucher le « jaune » paru récemment sur les seuls comités directement sous la responsabilité des ministres (dont le Premier justement) : plusieurs centaines de bidules aux noms à rallonge, des millions d’euros mobilisés pour des buts obscurs et des résultats au mieux microscopiques, des ministères (Culture, Éducation nationale, Action et comptes publics par exemple) sur-représentés dans cette bousculade de fromages républicains… En tout, on compte plus de 1200 instances diverses dont l’écrasante majorité n’a de raison d’être qu’une de ces lubies politiques passagères qui se traduit immanquablement par le recasage de vieux chevaux de retour politiciens, coquins et copains parfois badigeonnés d’affaires louches dont on ne peut pas se défaire trop facilement mais qu’un placard en or massif satisfera amplement.
Au-delà de ce que l’annonce de Philippe laisse entendre sur la gabegie budgétaire que ces comités représentent, on pourra aussi admirer son sens inné de l’à-propos puisque cette décision capitale intervient peu de temps après la décision, par Emmanuel Macron, de créer… un nouveau Comité Théodule, le Conseil de défense écologique destiné à impliquer l’ensemble du gouvernement sur ce sujet qu’on a décidé, en haut lieu, de rendre sensible avant d’autres (insécurité, chômage, immigration, systèmes de retraite ou de santé en décrépitude, etc.)…
Il est d’ailleurs piquant de noter que ce « Conseil de défense contre les températures qui varient » s’ajoute à un précédent Haut Conseil sur le climat, créé par le même Macron en novembre dernier, ainsi qu’aux instances qui existent déjà et sont, peu ou prou, chargées des mêmes objectifs flous. On compte en effet une soixantaine de ces comités pour le seul sujet du climat.
En somme, pendant que Macron produit du Comité idiot avec une cadence de poule pondeuse en batterie, Édouard Philippe explique vouloir les supprimer pour faire mine d’équilibrer un budget en déficit de plusieurs dizaines de milliards. Pour les Français qui ont encore le temps de regarder la vie politique et économique du pays avec un peu de recul, tout ceci s’apparente fortement à un nouveau chapitre de foutage de gueule en cinémascope et son dolby-stéréo.
Le plus triste (ou comique, selon le point de vue) de cette histoire est qu’on peut raisonnablement parier sans risque de perdre que dans six mois, on pourra peut-être lire dans une presse extrêmement discrète à ce sujet quelque chose comme ceci :
« Six mois se sont écoulés depuis la grande chasse aux comités Théodule lancée par Édouard Philippe. La Commission de l’Étude de la Pertinence des Comités et Commission de la République, chapeautée par le Comité de dissolution des Comités inutiles, ont permis l’élimination d’une Haute Autorité à la Mesure du Cambrage des Cornichons. Un bilan en demi-teinte puisque le nombre précis de comités, hautes-autorités et commissions, après le travail de cette Commission et de Comité, s’établit à un de plus. »
Indépendamment du résultat de cette énième tentative d’élagage, on ne s’étonnera pas trop de voir que le Premier ministre s’est bien vite arrêté aux comités, agences et autres commissions surnuméraires que la République nourrit trop généreusement. Manifestement, la recherche d’économies dans le budget de l’État s’arrête très vite aux petits postes qu’il ne serait pas trop complexe de faire disparaître avec un minimum de volonté.
En revanche, l’idée même de faire disparaître à leur tour les ministères Théodule qui se bousculent sous les ors républicains ne semble toujours pas sur le tapis. C’est dommage, parce qu’en termes d’économies, c’est probablement là que réside le plus ample gisement.
Ainsi, peut-on considérer le ministère de la Culture comme encore utile lorsqu’on voit les sommes engouffrées dans les réalisations de plus en plus douteuses qu’il sponsorise avec générosité ? Quand on se rappelle que la Justice dispose maintenant d’un budget inférieur à ce ministère et que c’est ce ministre de la Culture qui nous inflige une radio, une télévision et une presse dont le niveau s’enfonce chaque année toujours plus bas, quand on se souvient des sommes ahurissantes dépensées dans des happenings aussi festifs que coûteux et inutiles, quand on note que, de surcroît, ce ministère n’assure même pas le minimum syndical pour la sauvegarde du patrimoine, ce qui était sa mission essentielle et qu’il serait par exemple bien infoutu de rétablir Notre-Dame de Paris dans son état original malgré tous les moyens qui lui sont dévolus, voilà bien 9 milliards qui pourraient largement être rendus aux Français.
Ainsi, on pourrait complètement supprimer le ministère de la Ville dont les politiques depuis plus de 40 ans sont surtout marquées par leur totale inutilité voire contre-productivité : les banlieues mal gérées sont toujours là, encore plus mal gérées maintenant qu’avant ; les quartiers « sensibles » se multiplient tout comme les affaires de détournements divers et variés par des associations lucratives sans but financées directement ou indirectement par ce ministère…
Ainsi, le ministère de la Transition écologique et solidaire, parfait croupion d’une écologie complètement bidon et inféodée à des objectifs politiques intenables, ridicules et économiquement suicidaires, pourrait amplement disparaître et laisser le marché régler seul ces problèmes qui n’en sont que pour ceux qui en vivent.
Ainsi, le ministère de la Cohésion des territoires, dont le nom seul donne une idée de la vacuité de l’objet, pourrait lui aussi se faire dissoudre dans un mois d’été, sans tambour ni trompette et sans qu’aucun contribuable n’en souffre réellement.
Je pourrais multiplier les exemples : la plupart des ministères actuels se contentent d’utiliser les ponctions opérées sur les contribuables divers et variés pour les redistribuer sur des citoyens plus ou moins méritants, en ayant bien sûr fait passer des montants considérables dans les tubulures complexes de leurs administrations, comités Théodule compris, ce qui ne manque pas d’amoindrir nettement les sommes distribuées…
Laisser toutes ces sommes dans les poches des contribuables contribuerait beaucoup plus à enrichir les Français que toutes les opérations de communication et de redistribution farfelues que nos ministres s’emploient à multiplier niaisement pour justifier leur existence.
On le comprend : la petite opération d’affichage du comité Édouard Philippe de suppression des comités Théodule ne nous mènera pas loin. Il n’y aura que des économies minuscules, s’il y en a. L’absence de tout courage de revoir les dépenses publiques de fond en comble garantit que les déficits continueront de s’accumuler et les taxes de s’empiler.
Dès lors, ce pays est foutu.
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Sur le web
Il n’y aura que des économies minuscules
Si si, il y en aura : elles seront musicales. Du pipeau de première qualité
Qu’attendre d’un pays qui pour défaire une page de loi doit en pondre 10 ❓
Et comme le déficit, recalculé après les mesures sauve-qui-peut de Macron, dépasse allègrement les 100 milliards… (108 je crois)
h16 a raison: CPEF
Et le con.tinent européen adopte dans la joie, pas que l’hymne, je dirais que CCEF aussi.
Il y a deux manières de faire disparaître les comités de moins de cent personnes : les dissoudre ou les agrandir. Les dissolutions n’ayant pas la cote…
Mais la qualité ou utilité d’un comité est-elle fonction croissante du nombre de ses participants?
A mon avis, il n’y a aucune corrélation entre la taille et la qualité.
Entre adultes consentants tout est possible.
On va créer un comité Théodule avec toute l’infrastructure regroupée dans le 7ème ou 8ème arrondissement de Paris pour réfléchir à la suppression des comités Théodules. Je postule : salaire indécent, 20 heures/semaine, chauffeur, toutes les notes de frais remboursées sans justificatif, voyages en première, multi secrétaires, assistantes, bureau de 100 m2 etc…
« » »parmi les trop nombreux comités, commissions, conseils, organismes ou agences » » »
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ou encore « autorités ». Il faut multiplier les synonymes et les qualificatifs pour arriver à les distinguer.
Le nombre n’est pas le problème. Il faudrait ajouter à leur création soit une date d’échéance, soit une clause de rétro action négative.
– Une échéance, car il semble que ces comités n’atteignent jamais leurs buts et qu’il leur faut toujours perpétuer leurs objectifs (leur gagne pain).
– La rétro action : plus ils agissent, plus un mécanisme de protection prévient d’un emballement.
Car, à l’instar du Stakhanovisme, si la quantité dépasse ce qui était prévu, alors cela va craquer forcément quelque part…
Si la suppression du ministère de la culture (entre autres) me semble un pas indispensable à franchir pour réaliser de vraies économies (mais qui ne le sera probablement jamais), je ne trouve pourtant pas d’éléments confirmant que son budget est supérieur à celui de la justice.
Je trouve 9G€ pour la justice contre 2.5 pour la culture.
Quelqu’un aurait-il une source ?
@arkadyuzs
je pense que dans ce chiffre est inclus le budget de France tv
Un p’tit coup de moteur de recherche peut-être?
http://www.culture.gouv.fr/Nous-connaitre/Decouvrir-le-ministere/Budget
http://www.justice.gouv.fr/statistiques-10054/chiffres-cles-de-la-justice-10303/
Il n’y pas photo ,on supprime tout ces comites de l’inutile et ils gardent leurs conseillers pour leurs affaires ménagères. Je me demande pourquoi ils n’utilisentt pas nos universites pour ses etudes , etudes necessitant du sang frais pas des vieux croutons !
En fait ke ne me demande pas ,il s’agit uniquement de placards dores
Je propose d’instaurer comité pour la diffusion des gifs d’H16 en sous titrage des prochaines allocutions présidentielles. Je vous invite à rejoindre le comité à la validation de la création des comités qui en débattra sous peu
très bon article , merci
Excellent article. Parfaite description de la Pourritude systémique qui ravage notre pays. Avec un pervers comme Macrouille a sa tète, la situation de la France ne peut qu’empirer. J’ajouterais peut-être une note de désespoir supplémentaire, le nombre, l’ampleur et le poids merdiatique de nos Théodulitudes fond que la perversion s’autoalimente, l’abrutissement se généralise et s’intensifie. Les marches blanches ponctuent et fêtent systématiquement les crimes nazislamistes, et les collégiens attardés qui ne seront jamais Centraliens ou Polytechniciens sèchent les cours et descendent dans la rue pour agir croient-ils sur le fonctionnement de l’univers.
Excellent article. Bravo h16 !
Comme toujours « beaucoup de bruit pour rien » ! Les réformettes se suivent et se ressemblent. Le « en même temps » et son corollaire « enfumage » fonctionnent à plein. Mais qui peut encore gober ces sornettes ?
» … ce pays est foutu. » Oui, malheureusement il l’est. Le vernissage eut lieu le 10 mai 1981 sonnant le début du déclin avec… son idéologie socialo-marxiste distillée crescendo d’année en année… son assistanat programmé… sa sur-règlementation organiser… etc… le tout enrobé de formules mielleuses comme le fameux « pour votre bien-être ! »
le déclin à commencé bien avant avec le front populaire et le comité de la résistance (ou comité communiste). les « 30 glorieuses » qui correspondaient juste à la reconstruction d’une europe détruite n’ont fait que masquer le phénomène. les politiques actuellement ne sont que la continuation de ce qui à débuté il y a fort longtemps.
On ne peut pas attendre grand-chose de cette annonce fracassante, vu que lesdits comités, commissions, conseils, autorités et tutti quanti n’ont de raison d’être que parce qu’ils permettent de caser des copains. Les dissoudre ou en diminuer le nombre ferait trop de mécontents, ce serait dangereux pour les futures élection.
« Dès lors, ce pays est foutu. »Tout est dit et c’est largement ma conviction.La France décroche depuis longtemps mais les choses se sont accélérées depuis Giscard-Chirac dont les mesures comme le collège unique et le regroupement familial ont mis plusieurs années à produire leurs effets (baisse du niveau scolaire, immigration massive, islamisation de la France). Mitterrand a continué avec la retraite à 60 ans, les 39h, la 5ème semaine de congés et l’embauche massive de fonctionnaires, Chirac avec Jospin les 35h , sous Sarkozy l’ouverture à gauche et une gestion dans la ligne Chirac. Tout cela avec des services publics de plus en plus mauvais, des déficits depuis 45 ans,une augmentation sans fin des taxes et impôts, des entreprises publiques à la ramasse, une désindustrialisation continue, une immigration massive , des attentats islamistes. Un tel bilan condamne la France à s’enfoncer davantage dans la tiers mondialisation. Il y a belle lurette que nous ne sommes plus la 5ème puissance mondiale.
Une belle illustration en est la cas de Mme Lauvergeon, nommée en avril 2013 , par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, à la tête d’une « commission sur l’innovation » sans doute pour la remercier de son excellent travail chez AREVA qu’elle a ruiné, alors qu’elle devrait plutôt se retrouver en taule.
Et on attend toujours les résultats de son travail, quel gâchis