La mort d’internet en France aboutira-t-elle à l’intranetisation ?

Voulons-nous l’avènement à moyen terme d’un intranet français ?

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La mort d’internet en France aboutira-t-elle à l’intranetisation ?

Publié le 23 février 2019
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Par Yannick Chatelain.

De lois « faits divers » en lois « fait divers », les libertés publiques et individuelles sont mises à rude épreuve au niveau de l’internet français. La marginalisation du juge judiciaire — par-delà une surenchère de lois — au détriment de l’allocation de moyens pour rendre efficiente des lois pré-existantes nécessaires et suffisantes est préoccupante de par sa récurrence. Il deviendra bientôt impossible de protéger notre démocratie d’une éventuelle dérive.

Qui peut aujourd’hui garantir et affirmer au citoyen français qu’être exposé un jour à l’arbitraire d’une autorité administrative qui deviendrait déviante est impensable ?

Cela ne peut qu’interroger sur l’intentionnalité de ces lois par rapport aux finalités louables énoncées : lutte contre le terrorisme, lutte contre la violence, la haine (d’où qu’elle provienne.)

Si la fin justifie parfois les moyens, il serait désastreux démocratiquement de continuer à mettre en place des moyens inadaptés qui, in fine, ne serviraient pas les objectifs avancés et pourraient de surcroît tomber entre de mauvaise mains. Dans le contexte actuel, nous en sommes arrivés à entendre parler — pour légitimer cette démarche législative — d’une « hygiène démocratique du statut de l’information ». Les mots du secrétaire d’État ont pu dépasser sa pensée. Le mot « hygiène » sonne étrangement. Il est maladroit, mais, formulé ainsi,  il m’est difficile de ne pas songer à pire encore : si l’enfer est pavé de bonnes intentions, j’ose espérer ne jamais avoir à fréquenter en France une « hygiène de la pensée ! »

Vers quoi allons-nous si nous poursuivons dans cette direction ? Nous dirigeons-nous vers une mise sous tutelle outrancière de l’internet français par l’État ? Quelle sera l’étape suivante ? Une chose est certaine : pour tuer l’internet originel, s’il s’agit de trouver une nouvelle piste innovante, alors gagnons du temps : rien ne sera jamais plus efficace qu’une intranetisation nationale.

L’intranétisation : fantasme et… triste réalité

L’intranetisation de l’internet français pouvait, il y a encore quelques années, sembler impensable, absurde. Ne serait-ce que l’évoquer aurait pu paraître   délirant… je vous l’accorde, tout comme pouvaient nous sembler inconcevables certaines nouvelles lois qui ont pourtant bel et bien vu le jour.

Lorsque nous étions encore toutes et tous #JeSuisCharlie, lorsque nous étions unis, vent debout pour défendre sans condition notre liberté d’expression (et de façon plus générale la liberté) comment aurions-nous pu seulement concevoir que de telles atteintes aux libertés individuelles et publiques puissent prendre pied sur notre territoire numérique ?

Aussi, ne soyons pas trop présomptueux quant à notre capacité à nous protéger d’une intranetisation qui se révèlerait fatale. Qu’importe le régime, démocratique ou autre : agiter un nouveau fléau duquel se prémunir — « la cyberguerre », en l’occurrence — pourrait parfaitement servir un jour de levier à cette approche mortifère pour Internet !

L’intranetisation que j’évoque, c’est déjà l’approche que semble privilégier la Russie ! En 2017, les autorités russes avaient annoncé vouloir acheminer localement 95 % du trafic d’ici 2020. « Le système ressemble à celui mis en place en Chine, où l’on tente d’éliminer le trafic interdit en ayant un contrôle de ses points de routage. C’est ce que veut faire la Russie, en utilisant des filtres sur certains mots-clés et sites en ligne, ou en redirigeant le trafic. » Le test devrait permettre aux fournisseurs d’accès internet russes de diriger le trafic vers un point d’échange contrôlé par le gouvernement et situé sur son territoire.

La cybersécurité est plus que jamais, en 2019, un enjeu majeur pour les Nations. Se préparer à la cyberguerre, est d’ailleurs la raison invoquée par le Kremlin qui envisage donc — selon la BBC — de se débrancher de l’Internet mondial le premier avril 2019 (ce qui n’est ni un poisson d’avril ni une fake news). Cette déconnexion devrait durer le temps d’un test expérimental de ses cyberdéfenses. Ce test entre dans le cadre du plan d’indépendance du Net que le Kremlin veut mettre en place.

À l’instar de la Chine et de pays comme l’Iran (sic) et d’autres fervents défenseurs des libertés (sic), la Russie devrait ainsi pouvoir, en cas de cyber-agression, disposer d’un intranet national opérationnel et… sous contrôle absolu du Kremlin. Autant dire un artefact d’Internet, pouvant être configuré pour et par le pouvoir. Si le test a bien lieu et s’il fonctionne, du test à la pérennisation du test il n’y aura alors plus qu’un pas…

L’intranetisation : la solution ultime pour tuer Internet

L’intranetisation de l’internet, sous couvert de se préparer à une cyberguerre, n’est pas pour servir la liberté d’expression et la libre circulation de l’information. Souhaitons-nous, d’acceptation en acceptation, de renoncement en renoncement, collaborer en France – d’une certaine façon – à cette intranetisation  de l’internet mondial ? Voilà la question qui nous est cruellement posée. Cela correspond-il à la valeur d’exemple, la valeur étalon, en termes de liberté que la France a historiquement acquise et qui a longtemps forcé l’admiration de tous et toutes ?

Ce que la France dénonçait encore hier avec force : atteintes aux libertés diverses, violations des droits de l’homme… voilà que le « gendarme humaniste » du monde,  notre exemplaire terre d’accueil d’hier est devenue, sur ces thématiques, bien silencieuse et pour le moins prolixe en termes de lois et projets de loi attentatoires aux libertés.

Par contre, nous voilà promis à devenir, selon le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, « la première terre d’accueil de datacenters » du continent. Sans parler de ressources énergétiques, ni même d’écologie, les hommes et femmes désespérant de trouver une terre d’accueil apprécieront !

Un internet français valeur étalon du respect des droits fondamentaux dans le cyber espace ? Et pourquoi pas ?

Ne serait-il pas temps au niveau du virtuel d’en finir avec cette fuite en avant législative erratique, de nous ressaisir avec des moyens adaptés mis au service de lois existantes ? Être (à nouveau) cité comme le modèle référent d’un internet responsable et respectueux des droits humains fondamentaux — conformément à ce qui fait la spécificité historique de notre nation — ne serait-ce pas un objectif enthousiasmant ?

Quelle gloire pouvons-nous tirer de passer pour de mauvais élèves en matière de respect des libertés publiques on et off line ? Il n’aura échappé à personne que ces valeurs sont aujourd’hui mises en grande difficulté, jusqu’à voir la France récemment pointée — sans être explicitement nommée —  par l’Europe comme étant violentée dans le monde réel ?

Le chemin que nous empruntons est éloigné de ce qui nous rassemble, de ce qui nous ressemble.

L’intranetisation de l’internet français, « ce n’est pas pour demain » m’opposeront à juste titre les plus optimistes d’entre nous. Je l’espère tout comme eux. Assurons-nous toutefois d’être vigilants et d’agir en conséquence lorsque cela fait sens : lorsqu’une nouvelle loi vient poser la question d’inconstitutionnalité  (QPC). Assurons-nous ainsi que, l’intranetisation, ne soit pas une énième piste législative à l’ordre du jour pour… après demain.

Nous pouvons également faire confiance à nos institutions (cf. Conseil constitutionnel, Conseil d’État…) qui sauront, j’en suis convaincu, relever les défis qui devraient continuer à leur être posés, de façon cadencée, tant que la représentation nationale persistera — majoritairement — dans sa logique du « toujours plus de lois contraignant l’internet français, toujours plus d’autorités administratives pour… toujours moins de Juge Judiciaire ». Une logique qui ne va pas dans le sens d’un renforcement des valeurs et des principes démocratiques qui nous sont chers.

La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique. Blaise Pascal

 

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  • le socialisme amène la pauvreté pour tous , puis la surveillance et finit en dictature.. çà peut se vérifier partout ou il a sévi..

    • le petit Chinois qui a fabriqué votre ordinateur approuve.

      • Tant que l’économie chinoise était socialiste, la pauvreté était également repartie dans la population sauf les dirigeants évidemment. Depuis, que la Chine est passée à une économie capitaliste, elle sort de la pauvreté même si cela reste une dictature socialo-communiste. Donc le petit chinois dit merci au capitalisme qui lui a permis de sortir de la misère de sa campagne.

        • Je sais bien cher camarade Cyde. Et donc grâce à votre explication, nous avons un parfait exemple que le socialisme ne mène pas toujours à la pauvreté. La Chine est une success-story en étant une dictature socialo-communiste à économie capitaliste. Je note quand même que c’est un capitalisme d’Etat, système particulier qu’il ne faut pas analyser avec nos grilles de lecture traditionnelles occidentales.

          • Le plus gros problème du libéralisme économique, c’est de permettre à tout le monde de s’enrichir, y compris les dictature socialo-communiste.

          • J’ai du mal à vous comprendre :

            – si vous êtes communiste convaincu, vous vous êtes égaré en venant sur CP.
            – si vous êtes progressiste et inquiet des dérives capitalistes, il faut quand même reconnaître que le collectivisme est un échec et admettre qu’il y a aussi de dangereuses dérives socialistes.

            • Alan… le monde ne se divise pas entre horribles communistes et géniaux libertariens. Un peu de nuance bon sang.
              Ensuite, si mes paroles vous font penser que je suis communiste, euh.. vous êtes fort…
              Et un communiste peut avoir assez de curiosité pour venir sur CP.
              Et je suis un social-libéral (en gros hein, je n’ai pas d’idéologie stricte), qui cherche à élargir ses champs de réflexions, tout en défendant certaines opinions et l’honnêteté intellectuelle.

              • L’idéologie est stupide et ne mène nulle part sauf au désastre. La politique est vaine en général. Mais l’histoire est la pour nous rappeler ses dangers : gare aux idées généreuses mais extrémistes, et à la négation de la nature humaine.

                Et j’ai plus de sympathie pour un communiste généreux mais mal informé que pour un progressiste qui nie les réalités qui l’encombrent.

        • @cyde
          Le communisme est un Systeme complet : politique et economique. On ne peut avoir une economie capitaliste et un Regime politique communiste

          La chine est une dictature et le PCC n a plus rien de communiste. L ideologie est juste un paravent. Je suis persuade qu aucun de ses membre n y croit (j en frequente quelque uns, pas franchement des adeptes de lenine)

          D ailleurs Xi change l Ideologie communiste initiale vers le nationalisme (pas sur que ca soit une saine evolution : on risque d avoir une guerre avec Taiwan ou le Vietnam (la derniere fois c est c est mal passe pour les chinois)

    • Oui mais c’est parce qu’on pas essayé le VRAI socialisme.

      Il faut ré-essayer jusqu’à ce que ça marche. La prochaine fois ça marchera.

      Le socialisme/communisme est le système parfait, c’est l’humain qui est imparfait.

      J’essaie d’apprendre les excuses classique des socialo.
      J’ai bon ?

  • bon ben , je vais rester optimiste ; nous ne manquons pas de petit génies futés qui trouveront bien le moyen de contourner les  » barrières  » que veulent nous imposer tout ces dirigeants tenaillés par la peur de voir la population se retourner contre eux à juste titre d’ailleurs ;

  • Bof , si ce n’est pas une censure mondiale cela ne peut pas marcher tout simplement.une censure par les fai est facilement contournable par un vpn , la seule chose qu’ils puissent faire est de bloquer toutes les liaisons cryptées ,c’est a dire fermer internet….ou alors l’opération doit être mondiale…impossible surtout si certain pays s’affranchissent du monopole us des DNS….comme veut le faire la russie et le fait sans doute déjà la Chine .

    • La censure ne leut être en effet qu’occidentale, et il s’agit d’établir un « cordon sanitaire » pour empêcher les discours alternatifs de nous « contaminer »…

    • Il est étrange que vous ne parliez que des pays comme étant des menaces pour la liberté d’expression et la manipulation de l’info. Perso, Facebook me semble bien plus dangereux !

  • La démocratie OUI !! La chienlit NON !!

    • J’ai bien peur que la démocratie soit la chienlit dans les pays où l’information est sous contrôle d’un seul homme…peut pas tout faire le bougre, il sous-traite ,on voit bien avec Jupiter, tout va mal c’est la chienlit dans tous les ministeres !

    • La chienlit est le résultat naturel de l’absence d’Etat de droit.

  • L’auteur de l’article ne maîtrise pas le sujet informatique. Article inutile. Une machine linux avec un serveur de DNS en local et un bon VPN, et vous allez sur n’importe quel site bloqué dans le mode entier. Il est illusoire pour nos clowns dirigeants que de croire pouvoir bloquer une partie d’internet. Le réseau TOR c’est pas fait pour les chiens. Et si tout devais fonctionner selon un intranet national, je ne vous explique pas la cata.. au niveau économique, Ah, Ah, Ah, trop drôle.

    • La Chine l’a fait. La France peut le faire.

    • Sauf quand le tuyau qui va a l’extérieur du pays est réduit.
      Je suis en Chine et ca se voit quand il y a la reunion du partis communiste chinois, mon VPN fonctionne toujours sauf que le tuyau pour l’extérieur est réduit, j’exagère mais si j’ai la fibre optique, et le c’est un modem 56 k qui connecte avec l’extérieur, faut 1 h pour aller sur un site internet.

    • Effectivement, il y aurait du soucis à se faire.
      Mais comme on est les meilleurs, fiers comme des coqs : un bon CocoricoN des familles et tout le monde est réveillé 😉

    • Désolé Yvo, votre cas n’est pas une généralité. Il faut un minimum de connaissance informatique ce qui n’est pas le cas de la très grande majorité de la population. De plus, en cas de volonté restrictive de l’Etat, vous croyez que l’accès aux outils permettant de contourner les blocages sera simple?
      Vous pouvez rire mais votre commentaire est typique du sujet vivant dans une société à peu près libre qui lui laisse faire presque tout ce qu’il veut.
      Indépendamment de vos connaissances techniques et de la disponibilité des outils de « contournement », quelle sera votre comportement à vous, Yvo, si vous saviez qu’accéder à un site interdit peut vous envoyer plusieurs années en camp de rééducation? Vous le feriez?
      Il est facile de rire quand on est libre.

    • Je vais vous expliquez ce que la Chine fait:

      Si vous vous rendez dans un lieu publique ou il y a du wifi gratuit, vous devez entrer votre numéro de tel, puis vous recevez un sms avec un code pour vous connecter, ou vous vous connectez avec wechat le réseaux social chinois. Ils savent qui vous etes, puisque votre tel est enregistre (prepaye ou pas).
      Sur votre smartphone vous ne pouvez pas aller sur google play, vous ne pouvez qu’avoir que des applications agree par le partis communiste chinois. Pire les chinois peuvent retirer une application de votre tel, suivant comment vous l’avez installée.
      Par exemple si je veux installer la mise a jour de Firefox en français, l’appli va me diriger vers le Firefox chinois, vous avez pas le choix, il va vous supprimer Firefox en français et installer une version anglaise limite a ce que le partis communiste veux.
      Hier pas exemple, en allant au restaurant ou il y a du wifi gratuit, je m’aperçois que opera mini a été désactivé de mon tel, j’ai l’icône, mais ca ne se lance plus, car le l’ai téléchargé il y a 1 an a Hong kong sur google play.
      Pour éviter qu’ils suppriment l’appli de votre tel, il faut télécharger l’APK, et le télécharger sur votre tel, de cette maniere, l’appli n’est pas supprimée, c’est la seconde fois qu’ils suppriment une appli sur mon smartphone.
      Sur PC, en plus des blocages des DNS vous avez depuis moins d’un an, un blocage qui vient de Adobe Flash, la société a vendu aux chinois une version spéciale partis communiste:
      Si vous venez en Chine avec votre PC, et aller sur certains sites qui utilisent Flash vous allez avoir ceci:
      http://image.noelshack.com/fichiers/2019/08/7/1550976852-blocage-flash-partis-communiste-chinois.png

      Ceci est une exception, dans 99% des cas on vous signale que Flash est trop vieux et qu’il faut télécharger la nouvelle version, qui vous dirige vers le site chinois, meme si votre ordi est en français, vous n’aurez pas le choix, vous ne pouvez que télécharger le Flash du partis communiste chinois.
      Sur l’internet alternative, vous avez ZERONET, ou les chinois sont majoritaires, le problème c’est la graine pour activer le réseau, le mieux est d’aller a Hong kong, vous télécharger Zeronet, vous vous connecter, puis vous aller en Chine ca fonctionneras, car vous aurez deja des IP de gens qui y sont connectes.
      Sinon FREENET toujours aussi incenssurable, Beaker est intéressant, mais y’a personne, IPS , j’ai pas vraiment teste. Thor est bloque sauf si vous avez deja la graine (des ip connue pour vous connecter).
      De mon experience en Chine, le blocage d’internet fait partis des 3 griefs les plus importants du depart des expatries.

      Sinon quand vous sentez que vous surfez tres lentement, certainement que votre surf est analyse par des logiciels de DPI, quand ca m’arrive, j’ouvre mon logiciel Torrent, et me mets a télécharger une compilation (40 go), car les IP viennent du monde entier,et ou bout d’un moment, le logiciel d’analyse de votre surf vous laisse tomber, vous pouvez stopper le téléchargement et retourner surfer.

  • L’auteur de l’article est pourtant, d’après sa présentation, un spécialiste d’internet et de ces problèmes.
    Que répondez-vous, M. Chatelain, à ceux qui disent que le problème de la censure est facilement contournable ?

    • Ce n’est pas si facile que ça. En Chine les communications par Internet sont surveillées à mort. Les conséquences techniques (certains logiciels sont inutilisables) sont certes gênantes mais elles n’empêchent pas le pays de fonctionner.

    • Bonjour Claire, merci de m’avoir lu. Contourner la censure est une chose, cela demande un minimum de connaissances qui permettent l’altération (entre autres) de son adresse IP : TOR, VPN, ou en plus complexe TAILS, cela permet d’accéder à un contenu existant auquel le pays dans lequel vous résidez ne souhaite pas que vous accédiez . Ensuite l’autre problématique est de ne pas se faire identifier, ce qui est autre chose. Même en utilisant des solutions simples comme TOR, il y a toutefois des connaissances à avoir plus poussées pour ne pas se faire tracer trop facilement . Ensuite si la censure relève de la suppression pure et simple de contenu jugé non conforme par un État, la question du contournement ne se pose alors même plus. En espérant avoir répondu à votre questionnement, Belle journée à vous. YC

  • Des solutions comme le sytème bitcoin ou le skycoin permettraient peut être de résoudre le problème, seul le marches libre avec preuve de contrats permettront d’auditer les petites magouilles qui aboutissent à la censure. Un registre décentralisé inaltérable pseudo anonyme non censurable, mais qui reste compatible avec les lois des différents pays.

  • Perso j’ai plus peur de FB ou autre que des états pour ce qui concerne la manipulation des infos. Si je prend FB, il a un énorme pouvoir économique mais aussi social et sociétal. Une rumeur lâchée et zou elle peut potentiellement toucher 2 milliards de personnes.
    Et pour FB, chaque individu n’est qu’un élément économique qu’il convient d’enfermer le plus possible dans la sphère FB pour qu’il y consomme le plus possible pour rapporter le plus possible. Passionné de vélo, FB ne va me montrer que des choses concernant le vélo, limitant mon accès au reste des infos. Ce sont les algorithmes privés, protégés et invérifiables qui hiérarchisent ce que je vois, donc choisit ce qui m’informe. (à la différence des algorithmes utilisés par les autorités qui doivent être, selon la loi, disponibles et vérifiables). Et FB a même intérêt à diffuser des infos plus ou moins fausses ou exagérées : les fameux liens putaclic. Car en provoquant le clic, ils gagnent des sous.
    Et FB décide de manière unilatérale de sa politique qui s’applique à tous ses utilisateurs. Or, perso, je n’ai jamais voter pour Mark Zuckerberg ou les politiques de FB.

    Alors ceux qui disent que les gouvernements, qu’on élit à intervalles réguliers selon des règles établies et connues, à l’intérieur d’un Etat de droit, dont les décisions sont publiques et motivées, et dont les représentants sont soumis à la justice, etc etc etc, sont plus dangereux (à l’heure actuelle) que des sociétés privées opaques, dont l’objectif est quasi uniquement économique, sur qui je n’ai strictement aucun pouvoir d’influence (mis à part quitter le réseau, mais c’est pareil pour Instagram, Google, Snap, etc etc), ben je sais pas mais j’aime bien mon état de droit…

    • Personne ne vous oblige à utiliser Facebook et vous êtes libres de consulter par ailleurs les sites qui vous plaisent.
      Dans un Etat totalitaire, vous ne pouvez consulter que ce qui est permis et n’avoir accès qu’aux informations autorisées sauf à contourner les interdictions ce que tout le monde ne sait pas techniquement faire ni n’a forcement envie de faire en raison des risques.
      Gober ce qui traîne sur Facebook sans recul et sans la moindre vérification sur d’autres sources d’information, est similaire au comportement de la majorité de nos concitoyens qui acceptaient de la même façon toutes les informations délivrées par les grands médias avant internet. Le moyen de communication change mais l’aveuglement reste le même. La différence est qu’actuellement, dans nos pays , l’accès à d’autres sources d’info est possible et relativement facile. L’intérêt même de cette pluralité de sources est peut-être de commencer à faire prendre conscience à bcp de la difficulté à avoir une info non biaisée.

      • Dans un état totalitaire, les gens ne pourront faire des enfants que avec autorisation de l’Etat. Dans un état totalitaire, vous ne pourrez pas quitter votre ville sans autorisation. Dans un état totalitaire, blablabla. Vous le fantasmez cet état totalitaire français. Vous le voulez quasiment…

        FB ne contrôle pas uniquement internet que sur son propre site. Un contenu extérieur désireux de toucher un maximum de personne se pliera aux exigences de FB dès sa rédaction, avant même d’être sur le réseau. Et vous négligez la force du médium. Il y a eu le « vu à la TV », il y a maintenant le « liké par 1 million de personne ». Une fausse info ou une rumeur répandue sur les réseaux sociaux va se transmettre rapidement et devenir difficile à corriger, ça déborde largement de son propre site.
        Quand la première question que vous devez vous poser quand vous consultez un article est de savoir si le média est « neutre », si le journaliste est « neutre », je n’appelle pas ça de la liberté.

        • Une info trafiquée comme … l’affaire du siècle ❗

        • « Quand la première question que vous devez vous poser quand vous consultez un article est de savoir si le média est « neutre », si le journaliste est « neutre », je n’appelle pas ça de la liberté. »

          Vous voulez dire qu’il existerait quelque-part des journalistes qui sont neutres ?

          • « neutre » entre guillemets. Et si aucun journaliste n’est neutre, faut arrêter de défendre la liberté de la presse vu qu’elle n’existerait pas.

            • La liberté de la presse n’est pas que le journaliste est neutre, mais que vous avez la liberté d’accès à une autre source d’information pour vérifier l’orientation dudit journaliste (qui ne peut être neutre car c’est un être humain qui a forcément une sensibilité).

              • le mot neutre n’est pas le meilleur. Mais pour moi, le journaliste doit être objectif et impartial. S’il a un parti pris, il faut que ce soit dit et clair. Mais aussi que ce journaliste ne doit pas être sous pression pour dire ce qu’il dit.

        • @AmaDY: j utilise pas Facebook et celui ci me traque surement mais ne pas utiliser de moyen coercitif pour me forcer a m enregistrer.
          L Etat oui

          Si je cree un compte Facebook avec un faux nom, un faux age je ne risque pas d aller en prison.

    • « perso, je n’ai jamais voter pour Mark Zuckerberg ou les politiques de FB. »

      Moi non plus, mais je n’ai pas non plus voté pour GP*.

      (* Greenpeace)

    • Personne n’est plus forcé de tomber dans FB que dans n’importe quelle autre dope sortie d’un quelconque labo clandestin…
      Ceux qui ne le comprennent pas paient le prix …

  • Bonjour, merci de m’avoir lu. Pour ce qui est de la loi fake news et de mon sentiment à son sujet, (loi qui depuis est passée), je vous invite à lire cet article : « Fake News : « la politique sera-t-elle la seule détentrice du monopole de l’intox ?  » : https://www.contrepoints.org/2018/10/23/328440-fake-news-la-politique-sera-t-elle-la-seule-detentrice-du-monopole-de-lintox belle journée :

  • Et puis en fait , on »sen fout de la censure ,le monde a existé avant internet .que pourraient ils censurer , Leurs opposants politiques genre melenchon ou marine ,les preuves de corruption de l’état , quoi d’autre ….vu comment se comporte la justice ou les »oppositions »…..ne rien faire est encore le mieux ,ca roule sans censure d’Internet !

  • Tous pour la liberté d’expression, tous je suis charly…et dans la foulée, dans le même élan…condamnation de ceux qui osent dire je ne suis pas charly…melenchon chantre de la liberté…pays hallucinatoire quasi orwellien..

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Aurélien Duchêne est consultant géopolitique et défense et chroniqueur pour la chaîne LCI, et chargé d'études pour Euro Créative. Auteur de Russie : la prochaine surprise stratégique ? (2021, rééd. Librinova, 2022), il a précocement développé l’hypothèse d’une prochaine invasion de l’Ukraine par la Russie, à une période où ce risque n’était pas encore pris au sérieux dans le débat public. Grand entretien pour Contrepoints par Loup Viallet, rédacteur en chef.

 

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