Une monnaie adaptée au climat

Les États-Unis embrassent joyeusement l’idée d’un Green New Deal financé avec la Théorie monétaire moderne.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Une monnaie adaptée au climat

Publié le 21 février 2019
- A +

Par Simone Wapler.

Ceux qui ont raison trop tôt ont toujours tort.

Les Gilets jaunes du début avaient bien flairé l’entourloupe de la fiscalité verte mais jusque-là, ceux qui osaient critiquer les dépenses publiques pour lutter contre le climat se faisaient rapidement clouer au pilori médiatique.

Mais le vent tourne…

Un livre trône en ce moment dans les meilleures ventes d’Amazon. Son auteur, François Gervais, est physicien, ancien membre du GIEC et professeur émérite. Son titre : https://www.amazon.fr/Lurgence-climatique-leurre-Fran%C3%A7ois-Gervais/dp/2810008515 » target= »_blank » rel= »noopener »>L’urgence climatique est un leurre.

Ceci me rappelle la glorieuse époque du communisme. Il était très mal vu pour un quidam de contester le marxisme dans les années 1960 et même 1970. Ce n’est que lorsque certains anciens encartés du Parti communiste ont commencé à parler que les critiques envers l’URSS ont commencé à être relayées et à trouver une audience.

François Gervais est un ex-membre du GIEC1, l’instance supranationale qui cautionne la lutte contre le changement climatique. C’est un initié. Il est aussi professeur émérite, c’est-à-dire à la retraite.

L’essentiel des scientifiques qui peuvent s’exprimer sur cette question sont souvent des professeurs émérites : c’est-à-dire qu’ils sont déjà retraités, ils continuent de travailler bénévolement et ils n’ont plus à se soucier, comme cela a été mon cas pendant plusieurs années, de mettre leur laboratoire en danger.

François Gervais, kernews.com

Eh oui, cher lecteur : la recherche et la science ont besoin d’argent comme toute activité. Contester ouvertement une politique ou une idéologie dominantes peut tarir le robinet des subventions.

Rappelons la thèse centrale du GIEC : l’émission de CO2 dans l’atmosphère entraîne un réchauffement climatique qui lui-même entraîne des catastrophes écologiques. Il faut donc lutter de toutes nos forces contre les émissions de CO2.

Le taux de CO2 dans l’air est passé en un siècle de 0,03 % à 0,04 % ! Enfin il faut savoir que s’il n’y avait pas de CO2 dans l’atmosphère, il n’y aurait pas de végétation sur Terre…

[…]

Lorsqu’en 1945 les émissions de CO2 se sont mises à accélérer, la température de la planète a baissé pendant 30 ans, de 1945 à 1975. Cela procède de la variabilité naturelle, bien sûr.

Mais le racket fiscal sur le danger climatique nourrit grassement toute une parasitocratie s’affairant autour des énergies renouvelables, du marché du carbone, des normes automobiles.

La fiscalité verte est en explosion en France et en Allemagne.

À tel point que les États-Unis nous envient cette créativité. De l’autre côté de l’Atlantique on se met à rêver d’un Green New Deal, un programme de stimulation économique pour s’occuper du changement climatique

La fiscalité verte prélève en France 60 milliards d’euros pour des résultats inférieurs à 100 fois ce qui serait requis en utilisant les propres modèles du GIEC. Il faudrait donc dépenser 6 000 milliards d’euros par an (trois fois la taille de notre économie) pour réduire les émissions de CO2 au niveau recommandé par le GIEC. En admettant, bien sûr,  que le monde entier en fasse autant.

La perspective de ces centaines de milliers de milliards de dollars potentiels émoustille la parasitocratie.

« Eh mais, attendez, personne n’a cet argent », m’objecterez-vous, cher lecteur incrédule…

Nos amis Américains ont la solution : la Théorie monétaire moderne ou TMM (MMT en anglais). Cette théorie dit tout bêtement qu’un gouvernement souverain ne peut devenir insolvable puisqu’il crée sa propre monnaie.

Comparer un gouvernement à un ménage est une idée populiste simplette. Le secteur privé utilise la monnaie et il peut arriver que certains en manquent — mais un gouvernement, lui, la crée. Vous voyez que ça n’a rien à voir !

Il suffit par conséquent de croire que la monnaie créée a de la valeur. Comme il suffit de croire que le CO2 dans l’atmosphère est LE paramètre qui régit les changements de température sur toute la Terre.

C’est simple, non ?

La TMM est une théorie post-keynésienne dont vous allez entendre de plus en plus parler, cher lecteur. Si vous voulez briller dans les dîners, vous avez intérêt à vous documenter sur ce sujet.

Il existe un point commun entre les théories du changement climatique et keynésiennes. Toutes deux présument une connaissance que nous n’avons pas du tout.

  • Le keynésianisme présume que l’ensemble des échanges et des motivations des individus participant à la vie économique peut être modélisé.
  • La climatologie présume que nous savons modéliser le climat sur l’ensemble de la planète.

Deux prétentions idiotes.

Ces prétentions vont se briser sur une dure réalité : on échange toujours quelque chose contre autre chose. La monnaie, si elle n’est pas marchandise transitoire, n’est qu’une phase transitoire.

Si on échange quelque chose contre rien (de la monnaie sans valeur) c’est une escroquerie. Un changement climatique bidon financé par de l’argent bidon, c’est une double escroquerie.

L’escroquerie bien habillée de fausse science – monétaire ou climatique – peut durer un certain temps mais le concret finit toujours par reprendre le dessus.

_____

Pour plus d’informations, c’est ici

 

 

  1. Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Intergovernmental Panel on Climate Change – IPCC en anglais). Cet organe a été créé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
Voir les commentaires (20)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (20)
  • C’est fou comme certains sujets, comme le réchauffement climatique par exemple, sont devenus des dogmes quasi religieux. En débattre ou oser les questionner est assimilé à de l’hérésie. Et les inquisiteurs sont des citoyens lambdas qui se sentent investis d’une mission divine. Effrayant…

    • Justement cela devient dogmatique parce que la majorité s’en branle (visible dans les actions humaines), tout comme la religion s’y enfermait de plus en plus au fur et à mesure que son influence suprématiste s’estompait.

  • Sauf qu’il suffit d’y croire pour que cela marche.
    Des millions de gens mangent bio et sont très heureux comme ça ,des millions de gens se déplacent en voiture vers les lieux de recyclage pour sauver la planète de la pénurie, le sourire du juste aux levres…des milliers de gens manifestent comme des somnambules pour pousser les états a sauver le climat.
    La lutte pour quelque chose rend heureux les hommes et si on affirme que le dollar participe a la fête la liesse sera generale et la fed fournira sa drogue aux peuples affamés.

  • Sauvons la planète ! Que la BCE pondent des billets d’1.000.000.000 d’euros de valeur faciale !

    • Ca ne peut pas marcher, il faut du billet vert, pas de l’euro ! Mais l’idée d’une monnaie distincte, flottant ou coulant librement par rapport aux autres, pour financer les dépenses escrologiques, ça se défend…

      • @ michelO
        Faire des dépenses inutiles est le piment de la vie ,trop triste de dépenser toujours utile, demande a ta femme…alors vive l’escrologie, quel plaisir d’être un gogo et de le savoir , éclatez vous a voir tout ces bœufs vous suivre malgré leur manque flagrant d’argent facile…les hulo et compagnie se marrent a s’éclater la rate lors de leurs repas..gastronomiques servis par des serveurs suisses en chemise blanche et pinard a 500€ a profusion.
        Nota: cette monnaie coulant comme un ruisseau existe déjà , c’est l’argent de nos impôts ,pas besoin d’en inventer une autre .

      • Mais l’idée d’une monnaie distincte, flottant ou coulant librement par rapport aux autres, pour financer les dépenses escrologiques, ça se défend…

        Si cette monnaie est imposée, je parie que l’on verra des boat-peoples européens peu de temps après 🙁

  • La recherche scientifique est très malade et il n’y a en effet que les chercheurs émérites pour le dénoncer.
    En cause, les financements qui étaient accordés autrefois d’office et reévalués en fonction des résultats. Aujourd’hui les financements sont décidés sur projet, ce qui conduit les chercheurs à présenter des projets politiquement corrects, à passer plus de temps à s’acquérir une notoriété qu’à véritablement travailler pour la recherche. Cela conduit aussi à des phénomèmes de concurrence déloyale (à travers les influences sur les publications) ainsi qu’à du plagiat…
    Bref, la science est politisée. Lyssenko n’est pas mort.

  • C’est profondément juste mais il est difficile de se faire entendre!

  • Pour l’instant la majorité n’est pas climatosceptique, alors on peut alimenter le brasier
    Pour convaincre mieux on met en exergue cette jeune suédoise la Jeanne d’arc du réchauffement entièrement fanatisé par une idéologie de gauche
    Comment peut-on prédire le climat sur des decen Alors que les météorologues ne dépassent pas la semaine?

    • Je peux prédire sans trop me mouiller que le PSG sera champion de France de football. Cependant, je suis incapable de donner le score exact du prochain derby PSG-OM. Autrement dit, je peut prédire la tendance sans connaître les variations autour de cette tendance.

      Le climat est la tendance. Ses variations journalières sont la météo.

      • La tendance multiséculaire est au réchauffement(bien tranquille). Mais personne ne peut assurer que cela continue . La part de l’activité humaine est fumeuse en ce domaine (haha).La mauvaise allocation du capital ne permettra de résoudre les problèmes qui viendront chaud ou froid, autres: cochez la bonne case .
        Faire face aussi à la pollution que génère l’activité humaine, solutions qui dépendent souvent d’avancée de la science et de ses applications : possibilité de rendre à néant les déchets atomiques par le laser mis au point par le dernier prix Nobel français (cocorico)…

      • Moi je peux prédire qu’il fera plus chaud en moyenne au moment où le PSG sera sûrement champion de France de football, parce que ce sera l’été.
        Mais combien êtes-vous prêt à parier que le PSG sera champion en 2100 en vous appuyant sur la tendance des dernières années ?
        Est-ce que ce pari aurait un sens puisque vous ne serez probablement plus là pour l’honorer.
        Donc vous vous appuyez sur une tendance climatique de quelques décennies sur une échelle de temps de centaines de millions d’années dont on ne connait rien avec la précision qui serait de rigueur.

        • Mon propos était purement pédagogique. Ne confondons pas climat et météo. L’analogie s’arrête là.

          • en fait..le fait que la météo soit chaotique n’est pas tout à fait sans rapport avec notre capacité à prédire ou non l’évolution du climat…
            dans votre argument il y a une idée qui ressemble à la météo c’est du bruit le climat est distinct de ce bruit…chiche ..prouvez moi ça…

            Non… pour établir les grands traits du climat vous avez besoin de truc comme l’albedo..donc les nuages.. donc la météo.. en conclusion pour prédire l’évolution du climat il faut quasiment faire un acte de foi. ».je peux le faire. »..

            pas certain du tout!!!!

            • Le climat précise plusieurs grandeurs. La température, l’humidité, les précipitations, etc. Toutes ces grandeurs fluctuent et le climat est par définition la moyenne de ces grandeurs sur une période donnée. Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant de dire que la météo est le bruit du climat.
              On peut critiquer les modèles développés pour prédire le climat, mais le fait de dire : on ne peut pas prédire la moyenne parce qu’on ne peut pas prédire les variations, n’est pas un argument recevable.

    • Les météorologues ne dépassent pas la semaine à cause de l’effet papillon. Enfin, parfois ils dépassent la semaine, quand les conditions sont stables, et parfois ils ne l’atteignent pas. L’effet papillon traduit qu’une variation infinitésimale, mettons un éternuement 🙂 , suffit à modifier l’évolution ultérieure de manière radicale. Il n’en reste pas moins que cette évolution se décompose en une tendance et des variations aléatoires autour de cette tendance. La tendance, elle, répète les mêmes oscillations annuelles et pluriannuelles à peu de choses près. Comprendre et modéliser les différences qui font que cette répétition ne se produit pas à l’identique reste hors de portée de la science. On peut identifier des corrélations, des facteurs agissants, mais pour modéliser complètement, il faudrait un modèle aussi complexe que la réalité.
      Donc en gros, ça n’est pas parce que les météorologues échouent à prédire le temps au delà de la semaine qu’on ne peut pas prédire le climat à long terme, c’est parce que l’évolution du climat à long terme est trop complexe pour être assez précisément observée et modélisée. Peut-être si on disposait de milliers de périodes de 30 ans de mesures fines de l’évolution précise du climat en tout point de la terre pourrait-on décider si c’est modélisable ou non. La question n’est pas prête de se poser…

  • Le fameux « Green New Deal » lancé par la jeune élue Alexandria Ocasio-Cortez (que des internautes conservateurs surnomment « Occasional Cortex » ) fait les gorges chaudes des républicains qui ne rêvent que d’une chose: que les démocrates s’accrochent à cette lubie jusqu’aux élections de 2020.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Je viens d'écouter l'audition d'une petite heure de Jean-Marc Jancovici au Sénat, qui a eu lieu le 12 février dernier dans le cadre de la « Commission d’enquête sur les moyens mobilisés et mobilisables par l’État pour assurer la prise en compte et le respect par le groupe TotalEnergies des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France ».

Beaucoup d'informations exactes, qui relèvent d'ailleurs bien souvent du bon sens, mais aussi quelques omissions et approximations sur lesquelles je souhaite reveni... Poursuivre la lecture

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles