Par Pierre Farge.
Les premières applications de la loi Travail, dite El Khomri du 8 août 2016, entrée en vigueur le 1er janvier 2017, témoignent de ses premières difficultés, comme notamment conférer au juge prud’homal le pouvoir de remplacer celui de médecin. Une dérive dangereuse pour les droits des justiciables s’agissant des accidents et souffrances au travail.
Tous les salariés sont potentiellement un jour amenés à rencontrer le médecin du travail suite à des souffrances professionnelles, qu’il s’agisse d’accidents d’ordre physiques ou psychologiques. Ce dernier émet alors un avis, qui peut être contesté.
Avant : recours devant l’Inspection du travail
La procédure antérieure de contestation d’un avis médical émis par le médecin du travail était soumise à moindre formalisme : l’employeur ou le salarié pouvait saisir directement l’Inspecteur du travail dans les deux mois qui suivaient la notification de l’avis médical tout en s’informant mutuellement de l’initiative.
Cette procédure assez simple entrainait néanmoins une contestation quasi-systématique des avis médicaux, engorgeant ainsi l’Inspection du travail.
Pour pallier cet état de fait, la loi El Khomri est donc venue réformer, mais pour le pire.
Aujourd’hui : le juge devient médecin
Depuis son entrée en vigueur le 1er janvier 2017, l’article L.4624-7 du Code du travail confère au Conseil de prud’hommes le pouvoir de se substituer à l’Inspection du travail en ces termes :
III.- La décision du conseil de prud’hommes se substitue aux avis, propositions, conclusions écrites ou indications contestés.
Alors que l’objectif théorique était d’assurer la prévisibilité et à la sécurisation des relations de travail afin de rendre les recours plus rapides, nous voilà aujourd’hui avec un employé, ou employeur, qui doit former un recours en référé devant la juridiction prud’homale dans les quinze jours suivant la notification de l’avis contesté.
Le salarié, ou son employeur, doit donc aujourd’hui faire face à l’aléa judiciaire devant le juge prud’homal. Et l’aléa est d’autant plus grand que ces mêmes juges peuvent confirmer une décision déclarant inapte un salarié qui se sent la force de travailler, ou inversement déclarer apte un employé souffrant d’un handicap, et ce sans aucun avis médical.
Il est évidemment disposé de la possibilité pour le Conseil de Prud’hommes d’avoir recours à un médecin pour confier toute mesure d’instruction nécessaire afin d’éclairer son jugement. Mais il s’agit là seulement d’une possibilité, donc en rien contraignante.
Qui plus est, en admettant qu’il soit fait appel à l’avis d’un médecin du travail, le juge prud’homal n’est pas tenu par cet avis, si bien qu’il a tout pouvoir pour apprécier la réalité médicale d’un salarié en dernier mot.
Le pouvoir de l’arbitraire
Dès lors, il n’y a pas besoin d’avoir fait l’ENM pour comprendre l’arbitraire conféré aux juges prud’homaux afin d’apprécier l’état de santé réel des justiciables qui se présentent à eux.
Cette loi vient donc sur le papier remplacer un dispositif clair et éprouvé pour soi-disant désengorger l’administration du travail. Néanmoins, dans la pratique, force est de constater qu’elle fait exactement l’inverse :
- Elle complexifie la procédure en droit du travail, alimentant l’inflation législative.
- Par cette judiciarisation rajoutant une compétence au Conseil de prud’hommes, elle engorge un peu plus les tribunaux.
- Enfin, pire, elle confère dangereusement au juge le pouvoir de se faire médecin.
Exercice illégal de la médecine : 2 ans de gnouf et 30000 euros d’amende.
Les juges ne sont pas au-dessus des lois.
Les juges sont déjà obligés d’être médecins, bien sûr ils n’y comprennent rien et pensent que les études vont dans le sens d’une absence de lien entre vaccin hep B et SEP alors que c’est le contraire.
J’aimerais bien avoir vos sources. Merci.
@ RX33
Oui, et sans preuve, le lien n’existe pas par manque de preuve, pas l’inverse!
Demandez à n’importe qui, il vous dira presque toujours que les études vont dans le sens d’une absence de lien vaccin-SEP. Le résultat de (presque?) toutes les études va pourtant dans ce sens
et donc la majeure partie des chercheurs “sait”..et sans soute les “médecins” et les” autorités de santé”, ça fera donc un gros scandale…ça fait beaucoup de monde .. quand ça va se produire on vous enverra un gros bravo, bien sur il n’est pas impossible que les journalistes scientifiques ou autres soient aussi dans cette nécessaire conspiration du silence, ce n’est pas que ce soit impossible il arrive qu’il existe une convergence d’intérêt mais là je n’en vois guère qu’est ce qui pourrait expliquer que par exemple les journalistes prompts à dénoncer des scandales sanitaires absurdes et dérisoires passent sur celui là?
Quasi triplement des SEP en France, et vous attendez que ça se produise?
Les journalistes sont tous issus de la goche vaxxeuse, croyant à la Médecine. Ils ne sont pas capables que la médecine est celle dénoncée par Molière. Ils ne peuvent pas aller contre les Institutions.
Une actualité judiciaire beaucoup plus inquiétante :
le réquisitoire pénal qui dérive en réquisitoire moral, le réquisitoire qui se fait sermon, accompagné d’une vertu autoritaire.