Quand Anne Hidalgo traverse Paris en voiture avec escorte

Indignation d’un Parisien sur la dangereuse politique anti-pollution du Maire de Paris.

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A Paris un convoi officiel by Olivier(CC BY-NC-ND 2.0)

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Quand Anne Hidalgo traverse Paris en voiture avec escorte

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 23 octobre 2017
- A +

Par Pierre Farge.

Paralyser Paris, voilà le mantra d’Anne Hidalgo.

Sur fond de crise migratoire européenne, de conflit en Syrie, d’insurrection au Venezuela et d’attentats à Barcelone, la Maire de Paris fait de la lutte contre la voiture le marqueur de son mandat. Chacun son cheval de bataille à essence.

Ce n’est ni une passion dévorante pour Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France tirant à boulet rouge sur la politique de la Ville de Paris, ni un anti-écologisme primaire craignant les discours catastrophiles, qui sont à l’origine de mon indignation.

 

La politique d’Anne Hidalgo : une « hérésie »

C’est plutôt la façon dont on essaie de nous faire avaler, soi-disant pour mieux respirer, une politique triplant nos temps de trajet matin et soir.

Et je ne vous parle pas de rapports d’experts plus ou moins indépendants mandatés par la Ville.

Je vous parle, en Parisien, de ce qu’est devenu Paris tous les jours travaillés de 8 h à 10 h et de 18 h à 21 h.

Je vous parle de ce que je subis au quotidien dans 45 minutes d’embouteillages pour faire moins de 5 kilomètres au minimum deux fois par jour.

Je vous parle de la majorité silencieuse et fataliste des millions d’automobilistes neutralisés parce qu’une administration a décidé que nous devions prendre le métro ou le vélo et qui pour une raison ou pour une autre ne peuvent envisager ni l’un ni l’autre.

Un moyen d’exercer son efficacité ? Un désir de gouverner ? Une manière d’exister ?

Je ne crois pas.

Faut-il en effet rappeler qu’à peine 10 % des déplacements à Paris s’effectuent en voiture ?

Faut-il rappeler que l’engorgement pour décourager ce peu de trafic est dangereux pour le manque à gagner qu’il fait perdre à l’économie parisienne et pour la santé.

Oui, pour la santé. D’abord la diminution de la pollution depuis le début de cette politique n’est pas prouvée, ensuite parce que l’autre matin c’est bien sous mes yeux qu’une ambulance hurlante était paralysée de longues minutes avec des infirmiers s’agitant à l’intérieur sur un malade, manifestement mal en point, incapable d’avancer d’un mètre malgré la bonne volonté des automobilistes pour ouvrir la voie. Faut-il rappeler qu’une minute de perdue, c’est 10 % de chance de survie en moins ?

C’est cela une politique anti-voiture pour améliorer la qualité de vie des usagers ?

Manuel Valls dénonçait justement voilà quelques mois je crois  l’hérésie de la politique des transports de la capitale depuis qu’il n’est plus sous escorte ministérielle. Et Anne Hidalgo de répondre : « Prends le métro Manuel ! ».

Je ne sais pas si c’est davantage l’arrogance que l’ignorance qui motivait le propos, en tout cas un événement providentiel est venu à notre secours avec Manuel.

 

Quand Anne Hidalgo se déplace… et pas en métro

D’une vérité d’évangile, l’anecdote serait passée inaperçue dans la foule de touristes de la rentrée si après une audience au Palais de justice je n’avais pas décidé de marcher un peu avant de héler un taxi rue de Rivoli.

Je marche donc, de l’île Saint Louis au pont d’Arcole, en fier étendard du Parisien à pied, minuscule symbole de cette France que tout le monde veut En Marche.

Traversant le quai pour rejoindre le parvis de l’Hôtel de Ville, quelle n’est pas ma stupéfaction de voir arriver du quai de la Mégisserie, comme dans un film de Luc Besson, une berline précédée de motards à gyrophares (souvenez-vous que la rhétorique écologiste veut éviter les nuisances).

Et là, comment dire ?

C’est une scène que seuls les grands événements vous font vivre au ralenti.

Notre Anne capitale, de noir vêtue, solaire, dans le vent de septembre (cet élément si cher aux écologistes), sortir d’une voiture de fonction (on ne lui a pas ouvert la porte, je dois avouer).

Notre Anne capitale incapable de respecter elle-même les mesures qu’elle dispense à tout Paris.

Notre Anne capitale en bon exemple de ce que la politique produit de meilleur : digne, accessible, et cohérente, autant que mon voisin pliant son vélo pour le mettre dans son diesel le dimanche.

 

Leçon à tirer de l’attitude d’Anne Hidalgo

Sans être spécialiste du problème écologiste, c’est donc décidé : je prendrai le métro avec Manuel le jour où Anne n’aura vraiment plus de voiture de fonction, de chauffeur et d’escorte. Autrement dit, quand elle cessera de nous seriner avec ses sirènes et ses rengaines de Crit’Air.

En attendant dans mes embouteillages et les 45 minutes pour relier mes quatre petits kilomètres jusqu’à mon cabinet, j’y repense… je n’ai pas vérifié si la plaque d’immatriculation de la berline était paire ou impaire pour le prochain pic de pollution.

Je parie que la Ville aura prévu le coup de la circulation alternée en mettant à disposition deux voitures. On ne s’improvise pas.

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  • C’est le bordel Paris et la fainéante socialiste se fait trimbaler par un chauffeur pour riche. Incroyable Non !

  • « Trop loin des réalités », c’est la caractéristique principale des élus, des politicards et des fonctionnaires décideurs de notre époque. C’est vérifiable à tous les niveaux.

  • les bobos écolo surtout qu’ils restent à Paris.. .
    quand aux entreprises délocalisés vous…svp..
    c’est le moment vous avez des infrastructures mis à votre disposition….

    • @ Lou fabe
      Oui, s’il y a un « prestige » pour une entreprise d’être à Paris « intra muros », il y a beaucoup d’avantages à se trouver en périphérie (large) dans un bâtiment moderne, récent, adapté, clair, au calme, pratique, économique en énergie, avec parking qu’on trouve dans ces nouvelles « zones » (parfois « franches ») et il doit être plus sain d’y travailler sans ce stress des trajets quotidiens avec des Parisiens toujours pressés, agités, gris, taiseux et maussades! Et l’accès y est bien plus aisé pour tous ceux (majoritaires) qui ne sont pas parisiens.

      • Pour aller dans votre sens, il suffit de voir que nombreuses entreprises déménagent leur siège ou une partie de leur locaux en-dehors de Paris (mais toujours à proximité de transport en commun). BP2S à Pantin, LCL à Villejuif, Banque de France à la Courneuve, etc.

  • Vous oubliez de citer la pollution interne au métro. Vous ignorez donc ce point essentiel ?

  • Mettre 45 minutes pour 4 km en voiture et se plaindre. En marche (sans jeu de mots) à pied, je mets 40 minute pour faire ces 4 km, comme à peu près n’importe qui. Que portez-vous donc qui puisse vous entraver, des bagages ?

    • @ Gosseyn
      L’auteur ne le dit pas: ce qu’on sait, c’est qu’il travaille dans un « cabinet » et qu’il est avocat! C’est déjà beaucoup!

      • Vous croyez que cela aurait pu m’échapper ? La question est posée à l’auteur, s’il veut être plus précis, pour savoir s’il veut préserver son standing et son apparences ou a une difficulté supplémentaire. Cela choque sur Contrepoint, chez certains commentateurs, que l’on puisse demander des précisions. La pensée unique est là aussi …

    • Comme tous bon collectiviste, votre vérité doit être celle des autres, et si vous le faites, les autres doivent le faire aussi. Cher monsieur, la vitesse moyenne de marche est de 4 km/h. Vous marchez donc à 6km/h ce qui est de la marche rapide. Il n’est pas sérieux de faire 4 km de marche rapide en costume et d’arriver suant à son cabinet le matin par exemple, pour démarrer une journée de travail calme et concentré, rencontrer des clients, etc. S’il pleut, le costume sera ruiné. Si vous n’êtes plus tout jeune, ou avez une santé fragile, vous prendrez froid. Si vous avez des dossier à porter, ce qui est souvent le cas pour les cadres, vous allez marcher le dos tordu. Le sac à dos flingue les document et froisse les costumes etc… Si vous rentrez tard le soir, il fera nuit. On pourra éventuellement vous agresser pour vous voler votre portable, et le policier auprès duquel vous porterez plainte n’en aura strictement rien à faire de votre écolo-civisme à 2 balles… Je ne doute pas que vous ayez bien sûr des solutions toutes faites pour tout le monde, mais sur un site libéral, nous avons plutôt pour habitude de considérer que chacun est mieux à même de juger pour lui ce qu’il est préférable de faire…

      • 100% d’accord..il est rare de voir un commentaire épouser sur le fond à ce point celui qu’on allait faire..en plus clair bien sur….

      •  »Comme tout bon collectiviste » Votre remarque est juste idiote. Le pendant en est à gauche  »bourge »,  »droiteux » et autres balivernes. Bienvenue au club ! Pensée unique exigée !
        Quant à vos remarques de bon sens, elles n’ont pas de parti et rien ne vous autorise à considérer que je n’en tenais pas compte dans mes questions précédentes.
        Et après, ça vient donner des leçons ! Vous devez être très imbu de vous-même.

        • Il ne sert à rien de tempêter. Vous partez de votre expérience personnelle de la marche pour insinuer que l’auteur est de mauvaise foi en se plaignant. Vous êtes bien dans un mode de pensée collectiviste. Pour parfaire le tout, vous voudriez que l’auteur vienne débattre avec vous du poids de ses bagages, car il est bien entendu que la collectivité saura mieux que lui s’il mérite ou pas de prendre ou non la voiture…. Et oui vous êtes collectiviste, mais vous ne le saviez pas. Tout n’est pas perdu, grâce à une lecture assidue de CP, la rédemption est envisageable 🙂
          Bien à vous

    • @Gosseyn
      Bonjour,
      Evidemment qu’il se plaint. C’est son droit de pouvoir prendre son automobile pour se déplacer. Les transports en commun ne sont pas encore obligatoires.
      « Que portez-vous donc qui puisse vous entraver, des bagages ? »
      Peut-être des enfants à amener à l’école, non ? En plus de la paperasse conséquente dûe à son activité d’avocat.

      • Si j’ai posé cette question à l’auteur, c’est peut-être que je côtoie bien des cadres ou des professions libérales non chargés comme des mulets. Cela n’est manifestement pas venu à l’esprit des bileux ci-dessus.
        Faute de précision de sa part, ni moi, ni eux, ni vous, n’avaient à faire dériver l’échange.

        • @Gosseyn
          Ce qui vous vaut cette « bile » sont les deux derniers mots de votre question : « des bagages ». Sans cela, personnellement, je n’aurai pas répliqué.
          Je vous concède que vous connaissiez des professionnels libéraux, il semblerait qu’apparemment vous ne connaissiez pas d’avocat, ni même en ayez-vous eu recours, autrement vous auriez remarqué l’empilage de papiers divers et variés, légaux et règlementaires, qui constituent un dossier.

    • Des dossiers de clients. Pas toujours légers.

  • Pour lutter contre politique, je propose de lancer une action visant à démontrer son ineptie par l’absurde.
    Choisissons une date à laquelle l’ensemble des automobilistes et pilotes de 2-roues laisseront leur machine au garage et prendront les transports en commun.

    Montrons comment le réseau déjà saturé va imploser devant ce flot gigantesque de nouveaux passagers.

    • La gauche cela a toujours été, faites ce que je dis, pas ce que je fais… C’est profondément irritant mais rien de neuf sous le soleil!

  • « Place ! Faites place ! » On se croirait revenu en monarchie où les nobles transportaient leur séants majestueux dans des fiacres avec des escortes cavalières au milieux des gueux.

  • C’est bien une socialiste! Faites ce que je dis, surtout pas ce que je fais! Un vrai scandale cette apparatchik style soviétique!

  • « Je vous parle de ce que je subis au quotidien dans 45 minutes d’embouteillages pour faire moins de 5 kilomètres au minimum deux fois par jour. »
    Hum !… Vous iriez sans doute aussi vite à pied !
    Mais passons.

    « D’abord la diminution de la pollution depuis le début de cette politique n’est pas prouvée »
    Si, elle est prouvée (il suffit de lire les chiffres d’Airparif depuis une quinzaine d’années). La pollution atmosphérique baisse à Paris, ce qu’on ne sait pas c’est l’impact réel du « congestionnement » voulu par Delanoé et Hidalgo. Car, avant tout, si la pollution a baissé, c’est en raison des efforts qui ont été faits, notamment, sur les rejets des véhicules (cf normes Euro).

    « Manuel Valls dénonçait justement voilà quelques mois je crois « l’hérésie » de la politique des transports de la capitale depuis qu’il n’est plus sous escorte ministérielle. »
    Valls est un « zigoto », comme dirait notre président : il ne s’est jamais posé aucune de ces questions, quand il a systématiquement pourri la vie des automobilistes et des motards entre son passage à l’intérieur et à Matignon. Un charlatan opportuniste, voilà ce qu’il est, au moins aussi détestable que Hidalgo. Bref, le convoquer pour incendier la politique d’Hidalgo est aussi risible que d’implorer la peste pour nous débarrasser du choléra

    « Je parie que la Ville aura prévu le coup de la circulation alternée en mettant à disposition deux voitures. On ne s’improvise pas. »
    Vous n’avez visiblement rien compris. Le système Crit-air remplace le système pair/impair. C’est sur la base des vignettes que sont autorisés à circuler les véhicules les jours des pics de pollution, sachant que Paris a durci le dispositif, en étendant le dispositif de restriction à tous les jours de la semaine.

    D’une manière plus générale, votre argumentaire sortirait renforcé d’une meilleure connaissance du sujet que vous abordez, même si sur le fond, vous avez raison sur le double discours de Notre Drame de Paris.

  • moi ce qui m épate toujours c’est comment diable un maire élu pour quelques années peut avoir le culot de faire des plans à réaliser en 2030 …

  • L’écologie c’est comme la solidarité, elle s’applique aux autres.

  • -Tout le monde à pied, en vélo ou dans le métro. Vous, comme Anne Hildalgo. C’est très bon pour le coeur et pour ses grosses jambes*.
    * pour rester poli

  • « Notre Anne capitale, de noir vêtue, solaire, dans le vent de septembre (cet élément si cher aux écologistes), sortir d’une voiture de fonction (on ne lui a pas ouvert la porte, je dois avouer). »

    Alors, à quand une opération #balance ton maire, avec photo à l’appui ? Et inondation des réseaux sociaux à la moindre parole autophobe de Notre Drame de Paris ?

  • Les commentaires sont fermés.

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