Parc des Princes : l’urgence de la privatisation

Depuis que la coalition rose-rouge-verte a porté Hidalgo à la tête de Paris, la situation financière de la ville s’est sérieusement dégradée.

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Source : Wikimedia Commons

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Parc des Princes : l’urgence de la privatisation

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Publié le 29 février 2024
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Mardi 27 février, Florian Grill, le président de la Fédération française de rugby, menaçait de délocaliser les matchs du XV de France hors du Stade de France à l’occasion d’un entretien à l’AFP. Le bras de fer entre la mairie de Paris et le PSG au sujet du Parc des Princes avait, lui aussi, connu un nouveau rebondissement le mois dernier : l’adjoint écologiste à la mairie de Paris, David Belliard, ne souhaitait pas le voir vendu au Qatar. Le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi s’en était ému, accusant à demi-mot la mairie de Paris de racisme. Après avoir menacé de s’installer au Stade de France, le PSG serait désormais à la recherche d’un endroit pour construire un nouveau stade. Cette opération serait une catastrophe pour les Parisiens qui subissent déjà depuis dix ans la fuite en avant financière de la mairie socialiste.

Source : journaldunet.com

Depuis que la coalition socialo-communo-écolo a porté au pouvoir Anne Hidalgo a la tête de la mairie de Paris il y a dix ans, la situation financière de la ville s’est considérablement dégradée.

Profitant des taux exceptionnellement bas, la maire socialiste a dépensé sans compter, et l’endettement de la ville de Paris a été multiplié par deux en dix ans pour atteindre près de huit milliards d’euros. La réalité a commencé à rattraper les Parisiens, et la ville a augmenté la taxe foncière de 62 % l’année dernière pour essayer de colmater les brèches.

Ce n’est pas suffisant : la très forte augmentation des taux d’intérêts pour lutter contre l’inflation causée par des années de taux ultra-bas, et les déficits massifs enregistrés depuis la crise financière et renforcés par le « quoi qu’il en coûte » imposent un rapide désendettement de la ville de Paris. C’est la condition pour éviter d’écraser les Parisiens d’impôts supplémentaires. Il faut donc que la ville de Paris vende vite et bien le Parc des Princes, et cela veut dire le céder au PSG.

Source : journaldunet.com

Le Paris Saint-Germain est un des rares clubs majeurs européens qui n’est pas propriétaire de son stade. L’acquérir permettrait à la fois de renforcer la position financière du club grâce à un important actif immobilier, ainsi que son contrôle sur les revenus de billetterie et d’hospitalité. Le club deviendrait aussi maître de ses investissements, pouvant les planifier sans interférence de la mairie de Paris.

Du côté de la mairie de Paris, il est essentiel que le PSG devienne acquéreur du Parc pour ancrer le club à Paris. La valeur du Parc des Princes tient essentiellement au fait que le PSG en soit le club résident. Perdre le PSG, c’est s’asseoir sur l’activité que les matchs génèrent et sur la valeur du Parc des Princes. Ce raisonnement s’applique aussi au PSG : un PSG propriétaire du stade ne peut en déménager qu’à condition d’accepter une forte dépréciation de la valeur de cet actif. Ce n’est pas grâce aux concerts qui sont en concurrence directe avec le Stade de France et Bercy que le Parc ne deviendra pas un poids mort pour les Parisiens.

Le Parc des Princes n’est pas le seul actif sportif que la ville de Paris doit céder pour accélérer son désendettement. Elle est aussi propriétaire de Roland Garros, du stade Charlety et du stade Jean Bouin. Ce n’est pas le rôle de la mairie de Paris d’être propriétaire d’infrastructures essentiellement utilisées par des entreprises commerciales au rayonnement national et international. La ville doit rapidement enclencher les discussions pour céder ce parc immobilier à la Fédération Française de Tennis, au Paris FC et au Stade Français, et affecter les revenus à son désendettement.

L’État donne pour une fois l’exemple en cherchant à céder le Stade de France. Une bonne privatisation de celui-ci mettrait fin au modèle de la concession et le cèderait à un consortium composé de la Fédération Française de Football, de Rugby, d’Athlétisme et d’une entreprise spécialisée (comme Vinci). Cela permettrait aux fédérations sportives d’améliorer les revenus tirés de leurs évènements et de les diversifier grâce aux spectacles. L’entreprise concessionnaire apporterait son savoir-faire et probablement une meilleure tenue des comptes que si ceux-ci étaient laissés entièrement aux fédérations.

Privatiser ces infrastructures, c’est faire gagner la France plusieurs fois : des organisations sportives plus solides, des finances publiques assainies et des administrations publiques qui peuvent se concentrer sur leurs tâches essentielles. Pour l’État, comme pour la mairie de Paris, c’est notamment la sécurité des biens et des personnes qui se dégrade de façon inquiétante.

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Créer un compte Tous les commentaires (11)
  • « Le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi s’en était ému, accusant à demi-mot la mairie de Paris de racisme » : j’en ai marre de ces étrangers friqués qui veulent acheter la France morceau après morceau et à vil prix, et qui crient au racisme lorsque une ou des autorités françaises s’y opposent. Ils ne savant pas ce que cela veut dire souveraineté et respect des autres ? Qu’ils gardent leur fric et qu’ils le dépensent au profit de leurs coreligionnaires du Maghreb et de l’Afrique Noire, mais qu’ils fichent la paix à la France et les français. En même temps, il faudrait que les autorités françaises cessent aussi de leur faire des ronds de jambe et des yeux de Chimène en leur déroulant un tapis doré, à tout propos et à toute occasion !

    • acheter la france morceau par morceau à vil prix..

      euh
      et des politiciens bien français, vrais français.. qui empruntent pour être élus et qui ont DEJA « vendu le pays »…

      vous vous trompez de cible là…

      si un emir achete un chateau de la loire…il dépense aussi le pognon pour le maintenir!!!
      le risque est qu’il le « rase » pour le fun…..

    • Quel commentaire puéril et si ces gens pensaient comme vous, à qui la France vendrait ses avions, ses armes, ses produits de luxe, ses technologies pour lui permettre de continuer d’être une puissance qui compte, de faire tourner ses usines et donner des emplois à des ingrats xénophobes? Où en serait l’économie nationale si ces gens là nous tournaient le dos? Vous pensez peut-être que c’est dans l’entre-soi occidental que l’avenir de la France se trouve? Quelle erreur, souvenez-vous, Monsieur, que ce qui a fait de nous une grande puissance mondiale, ce sont nos colonies et nos peuples amis et ce qui nous détruira c’est de les perdre…Lorsqu’ils auront tous rejoint le camps des Brics anti-occidentaux et nous imposeront un nouvel ordre mondial, vous comprendrez trop tardivement la bêtise de votre raisonnement.

  • La dette de Paris a commencé avec le maire socialiste Delanoë (inventeur de Paris plage) précédant Âne Hidalgo. La gauche n’existe que parce qu’elle achète insidieusement des voies. Et ce n’est pas la vente du stade qui va rembourser les milliards de dette. En plus, est-ce que quelqu’un a déjà vu un socialiste privatiser quelque chose ?
    Pour les impôts fonciers, la ville va devoir faire face à une énorme perte : cet Impôt est basé sur la valeur locative des appartements ; c’est à dire à la valeur à laquelle chaque appartement peut être loué. Hors, bientôt, la valeur locative des appartements dont le DPE est G, F puis E vont être interdits à la location. Ce qui signifie que leurs valeurs locatives tombent à 0. Et donc leurs taxes foncières tombent à 0. Des avocats sont déjà en train de peaufiner leurs plaidoiries sur ce sujet.
    Du coup, aucun propriétaire qui loge dans son appartement n’a intérêt à améliorer l’isolation de son logement car les économies de la taxe foncière couvriront pendant longtemps le delta coût du chauffage.
    Décidément, nos politiciens sont tout en haut du podium de la stupidité.

    • Depuis quand la valeur locative a une quelconque relation avec le loyer auquel on peut le louer? De plus rien n’empêche de devoir payer des taxes sur un bien dont on ne peut pas jouir. En France, tout est possible!
      Enfin, dans un cas comme celui ci, où un tel jugement aurait des répercussions considérables sur les finances publiques, la justice sera aux ordres, et un procès est perdu d’avance (vous attaquez l’état dans un tribunal administratif!!). Pour sûr, des avocats peaufinent leurs émoluments…
      Verdict du tribunal
      « La taxe porte sur la potentialité de louer, même si des travaux sont nécessaires, donc la taxe est due. » Rappel de la jurisprudence:
      « L’administration fiscale considère que le propriétaire n’est, en principe, en droit de bénéficier du dégrèvement de taxe foncière que si l’état de délabrement du logement qui a rendu impossible sa location ne peut lui être imputé dans son origine ou sa persistance. »

  • Est-ce que les équipements dont la vente est suggérée ici sont rentables pour la Mairie ?
    Si oui, est-il intéressant de les vendre ?

    • Le loyer actuel est ridiculement faible, 2 millions par an c’est à dire une dizaine de jours du salaire de Mbappé. L’offre du Qatar était de 500 millions d’euros + la garantie qu’ils auraient l’autorisation de faire des travaux d’agrandissement. L’offre correspond donc à 250 ans de loyer, plutôt une bonne affaire pour la mairie.

      • 500 millions ! Mme Hidalgo est sans doute en train de chercher comment les dépenser en 1 semaine avant de donner son accord….

  • Excellent article.
    Une municipalité n’est pas faite pour gérer un équipement à caractère principalement économique aussi lourd [entre autres exemples, les jardiniers-fonctionnaires de la ville de Paris étaient si mauvais que le PSG recourt à un prestataire privé, compétent lui] et Paris aurait intérêt à assainir sa désastreuse situation financière et orientant autrement ses investissements.
    Concernant le PSG, l’intérêt de Paris est qu’un club puissant et prospère – ce qui passe par la propriété de son stade et d’autres installations génératrices de revenus, ce que J-M Aulas a très bien compris à Lyon – y soit actif, ce qui génère notamment des revenus directs et indirects élevés et une publicité aussi gratuite que considérable : il suffit de voir par exemple ce que les clubs londoniens rapportent à Londres.
    Quant au pseudo-argument de l’achat du sol « sacré » parisien par les vilains Quatariens, s’il n’est pas raciste (et on peut soulever la question : un rachat par Mercédès provoquerait-il un tel tollé ?), il est en tout cas inepte : aucun propriétaire d’un stade ne vas emporter chez lui la pelouse et sa farandole de gros gradins en ciment authentique ! Cela me rappelle la polémique sur l’achat de grands châteaux bordelais par des investisseurs chinois. De ce point de vue, le rachat, même partiel, des Chantiers de l’Atlantique par leur concurrent coréen STX est potentiellement bien plus inquiétant, par exemple en raison d’un risque de pillage des brevets et du savoir-faire : si ces chantiers avaient été en Allemagne, l’État allemand qui a parfois une conception à géométrie variable du libéralisme économique, aurait-il laissé faire ?
    Pour revenir au stade, il faut effectivement le vendre au propriétaire du PSG, donc aux Quatariens, … en intégrant une clause de transfert obligatoire et irréversible de la bobotte de l’Hôtel de Ville (Âne Hidalgo) et de sa bande d’escrologistes et autres nuisibles municipaux dans le pays de leur choix avec interdiction à vie de retour en France !

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