Par Jean-Baptiste Boone.
Un article de l’Iref-Europe
En vue des élections à venir, la brochure intitulée Le monde change, changeons la France, regroupe un ensemble de propositions pour la France de 2017 et après. Si la première partie se veut une présentation agréable de l’avenir qui s’ouvre à nous, elle met en garde contre un manque d’adaptation dont la France pourrait souffrir. Le MEDEF a raison mais il pourrait être encore plus déterminé dans ses propositions.
Les réformes paraissant nécessaires au MEDEF sont ainsi déclinées autour de quatre axes : l’éducation, le modèle économique et social, la simplification de la sphère publique, l’allègement de la fiscalité.
Le document comporte 92 propositions ! Certaines banales mais nécessaires, d’autres méritant peut-être un peu plus d’audace ! Notons qu’elles sont très inégalement réparties, 12 se rapportant à la simplification publique, 14 à l’éducation, 17 à l’allégement de la fiscalité et 49 à à la modification du modèle économique et social. Nous avons donc établi un tri.
L’éducation
L’objectif annoncé en exergue est le suivant : « À la fin de leur scolarité, 100% des élèves doivent être citoyens et employables tout au long de leur vie ». Au-delà de cet anglicisme malvenu lorsqu’on parle d’instruction, l’idée est de favoriser l’apprentissage et d’accroître le lien entre l’entreprise et la formation. On imagine que le sujet concerne plus particulièrement les études supérieures, mais le MEDEF l’étend à tous les âges, dès l’école. La liste des propositions – augmenter les moyens en primaire, créer une plateforme de ressources commune pour bâtir les programmes de formation, soutenir tous les dispositifs concourant au développement de l’esprit d’entreprendre – montre que l’on reste dans une vision très centralisée et uniforme de l’éducation. Bien sûr, il est suggéré « d’augmenter l’autonomie des établissements » ou de « simplifier la réglementation des contrats d’apprentissage ». Mais le MEDEF manque d’ambition. L’IREF, lui, propose la création des chèques éducation qui régleraient les problèmes de financement mais aussi de liberté scolaire. Une solution qui tient en deux mesures et qui ne fait pas polémique, laissant chacun libres de choisir les formations qui lui conviennent.
Le modèle social
C’est la plus importante ;  l’évolution du salariat vers de nouveaux statuts, notamment celui d’indépendant, est bien mise en avant. Mais c’est pour proposer ensuite de le protéger en ouvrant le système actuel à ces nouveaux cas. Ne vaudrait- pas mieux changer le système en instituant des assurances chômage et santé libres ? Les nombreuses autres propositions tendent à alléger les divers freins pesant sur le travail : (accord d’entreprise, licenciement, Code du travail) puis sur des modifications paramétriques (CICE, baisse d’impôt, retraite…).
Ici donc rien de nouveau, même s’il est bon de rappeler sans cesse les limites et lourdeurs du système actuel. Allons cependant plus loin : le MEDEF manque soit d’ambition, soit d’imagination. Les impôts ? L’IREF propose la flat tax, simple et efficace. Reculer l’âge de la retraite à 65 ans ou porter la durée de cotisation à 43 ans ? Pourquoi ne pas la prendre quand on le souhaite, comme cela serait possible avec un système de capitalisation ou par points ? Faire converger le régime des fonctionnaires et celui des salariés du secteur privé ? Pourquoi ne pas supprimer complètement et progressivement le statut public hors domaine purement régalien comme la Suisse l’a fait ?
La sphère publique
Simplifier et moderniser la sphère publique est le troisième pilier de ce plan. On appréciera la volonté de « recentrer l’État sur ses missions régaliennes », néanmoins désavantageusement pondérée par « et stratégiques ». Il est précisé que ces missions stratégiques rassemblent « la cohésion sociale et territoriale, l’aménagement du territoire, l’éducation, la définition d’une politique d’éducation et de santé publique, et la régulation ». Ce qui en fin de compte laisse le champ libre à toutes sortes d’interventions étatiques. Sur les 600 établissements publics que le MEDEF recense, il préconise d’en supprimer 20%. C’est un bon début, mais pourquoi ne pas faire plus ?
Remarquons cette amusante mesure : « Affecter 10% des fonctionnaires à la suppression des lois et normes inutiles, antiéconomiques et inefficaces ». Ces pauvres diables seraient donc contraints de cibler leurs anciens services, et ou collègues, dans un jeu presque macabre anti fonction publique. Cruel !
L’arlésienne fiscale
Le dernier wagon concerne l’allègement de la fiscalité. Comme nous l’avons fait remarquer plus haut, il s’agit de mesures paramétriques, là où nous réclamons une vraie réforme de l’impôt. Soulignons cependant la volonté de supprimer l’ISF, mais pourquoi vouloir compenser cette suppression par un dispositif d’exonération d’IR par des dons et autres ? Assumons pleinement la logique de la simplification ! Suivent des baisses d’impôt, l’IS à 22%, un impôt forfaitaire de 25% pour les revenus de l’épargne, la suppression des réductions fiscales (les fameuses niches fiscales) que tous finalement veulent voire disparaître, belle alliance entre MEDEF, Parti de gauche et l’IREF ! Les 120 impôts et taxes pesant sur les entreprises devraient être réduits aussi. Cela dit, n’est-il pas incongru de souhaiter la « création d’un organe d’arbitrage pour protéger les entreprises des dérives du contrôle fiscal » lorsque l’on veut simplifier le mode de fonctionnement général ? On peut espérer qu’un système d’impôt simple réduirait largement les contentieux et donc les nécessités de contrôle.
Toutes ces mesures proposées par le MEDEF paraissent tomber sous le sens et sont, pour la plupart, réclamées depuis plusieurs années… malheureusement en vain. Leur énumération en deviendrait presque fastidieuse, mais il faut continuer à les réclamer. Peut-être cependant avec un peu plus de détermination !
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Comme quoi tous les syndicats fonctionnent sur le même modèle.
Ont ils besoin de l’état et des médias pour appliquer leur propositions….Non.ils proposent en espérant que leurs propositions ne se réalisent pas…À quoi serviraient ils si l’État disait amen à tout !
La MEDEF a toujours vu ses propositions refusées par l’électoralisme des dirigent politiques, donc maintenant il se concentre sur les mesurettes qui ont une chance de se concrétiser.
Le MEDEF ne défend personne hormis une caste de grandes entreprises adeptes de la connivence débridée.
Tout comme la CGT ne représente personne.
Farce sociale, république bananière…