L’autonomie des établissements scolaires est la meilleure solution pour les élèves, comme vient le confirmer un article du journal britannique The Economist cette semaine.
Par Alexis Vintray.
Contrepoints vous parlait récemment des différentes expérimentations de liberté scolaire et de leurs résultats positifs, à propos de la sortie d’une étude de la Fondation pour l’école. The Economist, un des journaux de référence à l’échelle mondiale, vient abonder dans ce sens avec un article paru dans l’édition du 7 juillet sur les succès d’une large autonomie des établissements scolaires : « Evidence from America and Britain shows that independence for school works« .
Comme le souligne le journal britannique, la révolution des charter schools est en train de transformer les États-Unis et le Royaume-Uni avec des résultats très encourageants. Les charter schools sont des écoles publiques de gestion privée, financées par l’État. Autonomes par rapport aux autorités de tutelle ordinaires, elles sont libres de leurs pédagogies et de leurs valeurs. Surtout, elles sont indépendantes dans une large mesure des bureaucraties éducatives locales et des syndicats enseignants. Moins connues en France et moins ambitieuses pour des libéraux que le chèque-éducation, ces initiatives sont surtout les plus nombreuses en termes d’élèves concernés. Apparues aux États-Unis il y a vingt ans (à St Paul, Minnesota pour la première), elles sont aujourd’hui 5600 aux États-Unis, en hausse constante (voir illustration de l’article).
Certes, ces nouvelles écoles suscitent la controverse pour trois raisons : ce ne sont encore que des expérimentations qui déclenchent des craintes de « privatisation de l’éducation », elles mettent de côté les syndicats, et leurs résultats seraient mitigés. Ainsi dans le cas américain, les résultats scolaires des élèves en charter schools sont-ils significativement meilleurs que les autres dans l’Arkansas, le Colorado, l’Illinois, la Louisiane ou le Missouri. Mais ils tombent sous la moyenne dans deux États : l’Arizona et l’Ohio.
Cependant, ces différences de résultats sont aussi une occasion d’identifier les causes du succès ou de l’échec de ces charter schools. En particulier, la raison fondamentale qui explique les différences de résultats est la surveillance exercée par les États concernées et la vitesse avec laquelle ils peuvent fermer les écoles dont les résultats ne sont pas probants. Autrement dit, quand les États ne supportent pas les canards boiteux mais les ferment, les résultats s’améliorent nettement et les charter schools permettent d’améliorer sensiblement le niveau des élèves. Ce qui fait souligner au journal britannique qu’il est donc important que ces écoles soient libres de l’emprise syndicale qui, en s’opposant aux fermetures d’établissements à mauvais résultats, nuirait aux élèves.
Dans le cas britannique, les résultats sont extrêmement positifs pour l’indépendance des établissements et la liberté scolaire. Lancées par le gouvernement travailliste de Tony Blair, les academies sont le pendant local des charter schools américaines. Mises en place uniquement dans les centre-villes où les écoles existantes ne fonctionnaient pas de manière satisfaisante, elles ont rencontré un grand succès et ont été élargies par le gouvernement conservateur actuel. En outre, ce dernier a lancé des free schools sur le modèle d’un type d’école libre expérimentée avec succès en Suède. Et la croissance est stupéfiante : d’ici à la fin de l’année, la moitié des écoles britanniques seront des academies ou des free schools. Il est trop tôt pour mesurer les résultats des secondes, mais ceux des academies sont très encourageants : l’amélioration des résultats des élèves en academy passant le GCSE (équivalent du brevet) est deux fois plus rapide que dans l’ensemble du public rapporte le journal.
Ce qui fait dire au journaliste que « il est désormais clair que donner de l’autonomie aux écoles fonctionne, tant que cela est fait de la bonne façon, avec une supervision, une réglementation et des protections adaptées ». Si le bilan est aussi positif mais que tant sont réticents à plus d’autonomie des établissements scolaires, c’est que les obstacles sont surtout politiques (ou syndicaux). Ce qui justifie selon The Economist que les politiques s’engagent fermement en faveur de cette plus grande liberté scolaire. Car, aux enfants qui devront rembourser les dettes colossales de leurs parents et travailler plus longtemps, nous devons donner la possibilité d’une éducation de qualité. Et la liberté scolaire permet de le faire, sans coût supplémentaire [1].
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Article sur The Economist / Discussion sur Liberaux.org
Notes :
RT @Contrepoints: Education, l’#autonomie marche mieux selon The Economist http://t.co/dlBWavVn @iFRAP @libertescolaire @veilleeducation …
Allez faire avaler cela aux sociaux-conservateurs franchouillards de notre république socialiste , ils vous répondrons que cela est contraire aux valeurs nationales et si ces individus le pouvaient ils fermeraient toutes les écoles privées , comme en ex union soviétique…
Il y certainement une pondération à avoir entre un système scolaire partiellement en place qui va attirer des élèves et surtout des parents motivés donc aux résultats naturellement meilleur, et un système généralisé incluant les élèves et parents les moins motivés.
@CITOYEN : joli exemple de langue de bois. Vous vous êtes exprimé sans rien dire du tout.
Citoyen , votre post , c’est langue de bois et logorrhée socialiste ou comment parler pour ne rien dire !!!
Ce que dit Citoyen est pourtant loin d’être idiot. Il est probable que les élèves de ces « écoles libérées » ne soient pas exactement les mêmes que dans les écoles publiques standard. Il faut donc controler les effets de motivation et d’appétence scolaire dans l’évaluation des gains de ces nouvelles écoles par rapport à la moyenne.
Les parents investis réellement dans l’éducation de leurs enfants sont peut-être sur-représentés dans ces écoles par rapport à la moyenne, et leur investissement est peut-être un facteur de succès… Problème classique de confounding variable… Mais problème probablement pris en compte dans les études.