« Le coût de la décarbonisation sera très lourd » grand entretien avec Éric Chaney

Décryptage. Thèses décroissantistes, liens entre croissance et énergie, coût réel de la décarbonation, dynamique de la croissance chinoise…

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« Le coût de la décarbonisation sera très lourd » grand entretien avec Éric Chaney

Publié le 22 janvier 2024
- A +

Éric Chaney est conseiller économique de l’Institut Montaigne. Au cours d’une riche carrière passée aux avant-postes de la vie économique, il a notamment dirigé la division Conjoncture de l’INSEE avant d’occuper les fonctions de chef économiste Europe de la banque américaine Morgan Stanley, puis de chef économiste du groupe français AXA.

 

Y-a-t-il des limites à la croissance ?

Loup Viallet, rédacteur en chef de Contrepoints – En France, de plus en plus de voix s’élèvent en faveur d’une restriction de la production. Ralentissement, croissance zéro, décroissance, les partisans de ce mouvement idéologique partagent une approche malthusienne de l’économie. La croissance économique aurait des limites écologiques que l’innovation serait incapable de faire reculer. Cette thèse est au cœur d’un ouvrage souvent présenté comme une référence : le rapport du club de Rome de 1972 aussi appelé Rapport Meadows sur les limites de la croissance. Ses conclusions sont analogues à celles publiées l’année dernière dans le dernier rapport en date du Club de Rome, Earth for All. Quelle méthode scientifique permet-elle d’accoucher sur de telles conclusions ? À quel point est-elle contestable ? Comment expliquez-vous le décalage entre l’influence médiatique de ces idées et l’absence total de consensus qu’elles rencontrent parmi les chercheurs en économie et la majorité des acteurs économiques ?

Éric Chaney – Les thèses malthusiennes ont en effet le vent en poupe, encore plus depuis la prise de conscience par un grand nombre -surtout en Europe- de l’origine anthropomorphique du changement climatique causé par les émissions de gaz à effet de serre (GES, CO2 mais pas seulement). Le Rapport Meadows de 1972, commandé par le Club de Rome, avait cherché à quantifier les limites à la croissance économique du fait de la finitude des ressources naturelles. Si les méthodes développées au MIT à cet effet étaient novatrices et intéressantes, les projections du rapport originel étaient catastrophistes, prévoyant un effondrement des productions industrielle et alimentaire mondiales au cours de la première décennie du XXIe siècle. Rien de tel ne s’est produit, et malgré de nombreuses mises à jour du rapport Meadows, certes plus sophistiquées, les prévisions catastrophiques fondées sur l’apparente contradiction entre croissance « infinie » et ressources finies ne sont pas plus crédibles aujourd’hui qu’elles ne l’étaient alors.

Contrairement aux modèles développés à la même époque par William Nordhaus (prix Nobel d’économie en 2018), les modèles prônant la croissance zéro ou la décroissance n’intégraient pas de modélisation économique approfondie, pas de prix relatifs endogènes, ni même les gaz à effet de serre dont on sait depuis longtemps que les conséquences climatiques peuvent être véritablement catastrophiques.

Rappelons que Nordhaus publia en 1975 un article de recherche intitulé « Can we control carbon dioxide ». Malgré sa contribution essentielle à l’analyse économique des émissions de GES –Nordhaus est le premier à avoir explicité le concept de coût virtuel d’une tonne de CO2, c’est-à-dire la valeur présente des dommages futurs entraînés par son émission — il est vilipendé par les tenants des thèses décroissantistes, et c’est peut-être là qu’il faut chercher l’origine des dissonances cognitives qui les obèrent. Nordhaus est un scientifique, il cherche à comprendre comment les comportements économiques causent le changement climatique, et à en déduire des recommandations. Il est convaincu qu’à cet effet, les mécanismes de marché, les incitations prix en particulier sont plus efficaces que les interdictions. Il est techno-optimiste, considérant par exemple que les technologies nucléaires (y compris la fusion) lèveront les contraintes sur la production d’énergie. Alors que le camp décroissantiste est avant tout militant, le plus souvent opposé au nucléaire, bien qu’il s’agisse d’une source d’énergie décarbonée, et anticapitaliste, comme l’a bien résumé l’un de ses ténors, l’économiste Timothée Parrique, qui affirme que « la décroissance est incompatible avec le capitalisme ».

Pratiquement, je ne crois pas que ce courant de pensée ait une influence déterminante sur les décisions de politique économique, ni dans les démocraties, et encore moins dans les pays à régime autoritaire. En revanche, les idées de Nordhaus ont été mises en œuvre en Europe, avec le marché des crédits carbone (ETS, pour Emissions Trading System, et bientôt ETS2), qui fixe des quotas d’émission de CO2 décroissant rapidement (-55 % en 2030) pour tendre vers zéro à l’horizon 2050, et laisse le marché allouer ces émissions, plutôt que d’imposer des normes ou de subventionner telle ou telle technologie. De même la taxation du carbone importé que l’Union européenne met en place à ses frontières (difficilement, certes) commence à faire des émules, Brésil et Royaume-Uni entre autres, illustrant l’idée de Clubs carbone de Nordhaus.

 

Liens entre croissance et énergie

L’augmentation des émissions de gaz à effet de serre est-elle proportionnelle à la croissance de la production de biens et de services ?

Au niveau mondial, il y a en effet une forte corrélation entre les niveaux de PIB et ceux des émissions de CO2, à la fois dans le temps, mais aussi entre les pays.

Pour faire simple, plus une économie est riche, plus elle produit de CO2, en moyenne en tout cas. Il ne s’agit évidemment pas d’un hasard, et, pour une fois, cette corrélation est bien une causalité : plus de production nécessite a priori plus d’énergie, qui nécessite à son tour de brûler plus de charbon, de pétrole et de gaz, comme l’avait bien expliqué Delphine Batho lors du débat des primaires au sein des écologistes.

Mais il n’y a aucune fatalité à cette causalité, bien au contraire.

Prenons à nouveau l’exemple de l’Union européenne, où le marché du carbone fut décidé en 1997 et mis en œuvre dès 2005. Entre 2000 et 2019, dernière année non perturbée par les conséquences économiques de la pandémie, le PIB de l’Union européenne a augmenté de 31 %, alors que l’empreinte carbone de l’Union, c’est-à-dire les émissions domestiques, plus le carbone importé, moins le carbone exporté, ont baissé de 18 %, selon le collectif international d’économistes et de statisticiens Global Carbon Project. On peut donc bien parler de découplage, même s’il est souhaitable de l’accentuer encore.

En revanche, l’empreinte carbone des pays hors OCDE avait augmenté de 131 % sur la même période. Pour les pays moins avancés technologiquement, et surtout pour les plus pauvres d’entre eux, la décroissance n’est évidemment pas une option, et l’usage de ressources fossiles abondantes comme le charbon considéré comme parfaitement légitime.

 

Le coût de la décarbonation

Que répondriez-vous à Sandrine Dixson-Declève, mais aussi Jean-Marc Jancovici, Philippe Bihouix et tous les portevoix de la mouvance décroissantiste, qui estiment que la « croissance verte » est une illusion et que notre modèle de croissance n’est pas insoutenable ?

Je leur donne partiellement raison sur le premier point.

Pour rendre les difficultés, le coût et les efforts de la décarbonation de nos économies plus digestes pour l’opinion publique, les politiques sont tentés de rosir les choses en expliquant que la transition énergétique et écologique créera tant d’emplois et de richesse que ses inconvénients seront négligeables.

Mais si l’on regarde les choses en face, le coût de la décarbonation, dont le récent rapport de Jean Pisani et Selma Mahfouz évalue l’impact sur la dette publique à 25 points de PIB en 2040, sera très lourd. Qu’on utilise plus massivement le prix du carbone (généralisation de l’ETS), avec un impact important sur les prix, qui devront incorporer le renchérissement croissant du carbone utilisé dans la production domestique et les importations, ou qu’on recoure à des programmes d’investissements publics et de subventions massifs, à l’instar de l’IRA américain, le coût sera très élevé et, comme toujours en économie, sera payé au bout du compte par le consommateur-contribuable.

Tout au plus peut-on souhaiter que la priorité soit donnée aux politiques de prix du carbone, impopulaires depuis l’épisode des Gilets jaunes, mais qui sont pourtant moins coûteuses à la société que leurs alternatives, pour un même résultat en termes de décarbonation. Le point crucial, comme le soulignent les auteurs du rapport précité, est qu’à moyen et encore plus à long terme, le coût pour la société de ne pas décarboner nos économies sera bien supérieur à celui de la décarbonation.

J’ajouterais que si les statisticiens nationaux avaient les moyens de calculer un PIB corrigé de la perte de patrimoine collectif causée par la dégradation de l’environnement et le changement climatique – ce qu’on appelle parfois PIB vert, par définition inférieur au PIB publié chaque trimestre – on s’apercevrait que la croissance du PIB vert est plus rapide que celle du PIB standard dans les économies qui réduisent leurs atteintes à l’environnement et leurs émissions de GES. Sous cet angle, vive la croissance verte !

Sur le second point, je crois la question mal posée.

Il n’y a pas de « modèle de croissance » qu’on puisse définir avec rigueur. Il y a bien des modèles de gestion de l’économie, avec, historiquement, les économies de marché capitalistes (où le droit de propriété est assuré par la loi) d’un côté et les économies planifiées socialistes (où la propriété de l’essentiel des moyens de production est collective) de l’autre.

Mais ces deux modèles économiques avaient -et ont toujours pour leurs partisans- l’objectif d’augmenter la richesse par habitant, donc de stimuler la croissance. Du point de vue privilégié par Sandrine Dixson-Declève ou Jean-Marc Jancovici, celui de la soutenabilité, le modèle capitaliste devrait être préférable au modèle socialiste, qui, comme l’expérience de l’Union soviétique (disparition de la Mer d’Aral), de la RDA (terrains tellement pollués que leur valeur fut jugée négative lors des privatisations post-unification) ou de la Chine de Mao (où l’extermination des moineaux pour doubler la production agricole causa l’une des plus grandes famines de l’histoire de la Chine à cause des invasions de sauterelles) l’ont amplement démontré, prélevait bien plus sur le patrimoine naturel que son concurrent capitaliste.

La bonne question est celle des moyens à mettre en œuvre pour décarboner nos économies.

Réduire autoritairement la production comme le souhaitent les décroissantistes cohérents avec leurs convictions, demanderait l’instauration d’un régime politique imposant une appropriation collective des entreprises, puis une planification décidant ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. Ne parlons pas de « modèle de croissance », mais de modèle économique, et le débat sera bien plus clair. Je suis bien entendu en faveur d’un modèle préservant la liberté économique, mais en lui imposant la contrainte de décarbonation par une politique de prix du carbone généralisée, la difficulté étant de faire comprendre aux électeurs que c’est leur intérêt bien compris.

 

Quand la Chine s’endormira

La tertiarisation de l’économie chinoise et le vieillissement de sa population sont deux facteurs structurant un ralentissement de la productivité. La croissance chinoise a-t-elle fini son galop ?

Oui, le régime de croissance de la Chine a fondamentalement changé au cours des dernières années. Après la libéralisation économique de Deng Xiaoping et l’application au-delà de toute prévision de son slogan, « il est bon de s’enrichir » grâce à l’insertion dans l’économie mondiale et à l’ouverture aux capitaux et technologies occidentales, la Chine a connu un rythme de développement et d’enrichissement (en moyenne, car les disparités villes-campagnes sont toujours profondes) unique dans l’histoire de l’humanité. Les masses chinoises sont sorties de la misère sordide dans laquelle les seigneurs de la guerre, puis l’occupation japonaise, puis enfin le régime maoïste les avait condamnées.

Mais la croissance « à deux chiffres » était tirée par le rattrapage technologique côté offre, l’investissement et les exportations côté demande, et ces moteurs ne peuvent durer éternellement. Côté offre, le rattrapage devient plus difficile lorsqu’on s’approche des standards mondiaux, ce que l’Europe a compris après 1970, d’autant plus que la rivalité stratégique avec les États-Unis réduit encore l’accès à l’innovation de pointe étrangère.

En interne, la reprise en main des entreprises par le Parti communiste, et la préférence donnée à celles contrôlées par l’État, l’obsession du contrôle du comportement de la population, réduisent considérablement la capacité d’innovation domestique, comme le fait remarquer depuis longtemps mon ancien collègue Stephen Roach.

Du côté de la demande, la Chine pourrait bien être tombée dans la trappe à dette qui a caractérisé l’économie japonaise après l’éclatement de ses bulles immobilières et d’actions du début des années 1970, en raison de l’excès d’offre immobilière et de l’immense dette privée accumulée dans ce secteur. Richard Koo avait décrit cette maladie macroéconomique « récession de bilan » pour le Japon. Les dirigeants chinois étaient hantés depuis longtemps par ce risque, qui mettrait à mal l’objectif de Xi Jinping de « devenir (modérément ajoute-t-il) riche avant d’être vieux », mais, paradoxalement, la re-politisation de la gestion économique pourrait bien le rendre réel. Comme la population active baisse en Chine depuis maintenant dix ans, et qu’elle va inévitablement s’accélérer, la croissance pourrait bien converger vers 3 % l’an, ce qui serait à tout prendre encore une réussite pour l’élévation du niveau de vie, voire encore moins, ce qui deviendrait politiquement difficile à gérer.

 

Dépendance au marché chinois

Faut-il anticiper un découplage de l’économie chinoise avec les économies de l’Union européenne et des États-Unis, dont de nombreux marchés sont devenus dépendants des importations chinoises ? Si celui-ci advenait, quels pays concernerait-il en priorité ?

L’économie chinoise occupe une place centrale dans l’économie mondiale, même si elle n’est pas tout à fait l’usine du monde comme on se plaisait à le dire avant 2008. Les tensions stratégiques avec les États-Unis mais aussi avec l’Europe, la réalisation par les entreprises que la baisse de coût permise par la production en Chine avaient un pendant. Je veux parler du risque de disruption brutale des chaînes d’approvisionnement comme ce fut le cas lors de l’épidémie de covid et des décisions de fermetures de villes entières avant que la politique (imaginaire) de zéro-covid ne fut abandonnée, mais aussi du risque d’interférence excessive des autorités chinoises.

La tendance précédente s’en est trouvée rompue.

Jusqu’en 2008, le commerce mondial croissait deux fois plus vite que le PIB mondial, en raison de l’ouverture de la Chine. De 2008 à 2020, il continua de croître, mais pas plus vite que la production. Depuis 2022, le commerce mondial baisse ou stagne, alors que la croissance mondiale reste positive. C’est la conséquence de la réduction du commerce avec la Chine. On peut donc bien parler de découplage, mais pour la croissance des échanges commerciaux, pas vraiment pour le niveau des échanges avec la Chine qui restent et resteront longtemps dominants dans le commerce mondial, sauf en cas de conflit armé.

En Europe, l’économie la plus touchée par ce renversement de tendance est évidemment l’Allemagne, dont l’industrie avait misé massivement sur la Chine, à la fois comme client pour son industrie automobile et de machines-outils, mais aussi pour la production à destination du marché chinois ou des marchés asiatiques. Ajouté au choix stratégique néfaste d’avoir privilégié le gaz russe comme source d’énergie bon marché, l’affaiblissement des échanges avec la Chine entraîne une profonde remise en question du modèle industriel allemand.

 

Impacts respectifs des élections européennes et américaines sur l’économie mondiale

Les élections européennes se tiendront en juin prochain. Les élections présidentielles américaines auront lieu cinq mois après, en novembre 2024. J’aimerais vous inviter à comparer leurs impacts potentiels sur l’avenir des échanges internationaux. Quels scénarios électoraux pourraient déboucher sur un ralentissement économique ? Sur une régionalisation des échanges ? Sur une croissance des conflits territoriaux ?

J’ai conscience que cette comparaison est limitée, l’Union européenne n’est pas un État fédéral, et il ne s’agit pas de scrutins analogues. Cependant, ces deux moments électoraux auront des conséquences concrètes et immédiates sur les orientations macroéconomiques à l’œuvre sur les deux premières économies du monde.

En cas de victoire de Donald Trump le 4 novembre, les échanges commerciaux avec les États-Unis seraient fortement touchés, avec une politique encore plus protectionniste qu’avec Biden, et un dédain complet pour toute forme de multilatéralisme.

Là encore, l’économie la plus touchée en Europe serait l’Allemagne, mais ne nous faisons pas d’illusions, toute l’Europe serait affaiblie. Plus important encore, une administration Trump cesserait probablement de soutenir financièrement l’Ukraine, laissant l’Union européenne seule à le faire, pour son propre intérêt stratégique. Ce qui ne pourrait qu’envenimer les relations au sein de l’Union, et restreindre les marges de manœuvre financières.

Enfin, une victoire de Trump signerait la fin de l’effort de décarbonation de l’économie américaine engagé par l’administration Biden à coups de subventions. Les conséquence pour le climat seraient désastreuses, d’autant plus que les opinions publiques européennes pourraient en conclure qu’il n’y a pas grand intérêt à faire cavalier seul pour lutter contre le changement climatique.

En revanche, les élections au Parlement européen ne devraient pas voir d’incidence significative sur nos économies. Le sujet ukrainien sera l’un des plus sensibles à ces élections, mais le pouvoir de décision restant essentiellement aux États, le changement ne serait que marginal.

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  • Très bon article !

    -5
    • Ca n’est pas mon avis. Cet article reprend les poncifs habituels de l’UE et en même temps du gouvernement français pour essayer de concilier croissance et décroissance. Surtout, il part du principe que l’homme pourrait et devrait lutter contre l’évolution du climat, et le faire par une décarbonisation (lapsus révélateur) de ses activités dans les pays comme le nôtre. 25 points de PIB gaspillés à produire plus cher ce que le reste du monde produira moins cher encore qu’aujourd’hui, au nom de la chasse au « carbone » et dans une insouciance complète vis-à-vis de la recherche du confort et du bonheur, c’est une religion sado-maso à laquelle on ne peut souscrire.

      19
      • Avec ce genre d’interview, qu’on pourrait aussi bien trouver dans des journaux comme le Figaro, Le Point où L’Express…, le seul intérêt de venir sur Contrepoints est de lire les commentaires, comme le vôtre, qui résume parfaitement la vacuité de ces réponses convenues exprimée dans ce langage technocratique si caractéristique d’une prétendue élite complètement déconnectée de la réalité.

      • Votre commentaire aligne les sempiternels poncifs de la mouvance populiste ( haro sur le bouc emissaire de l UE la source de tous nos maux……) sans rien proposer de fiable
        E Chaney fournit une remarquable et très solide analyse économique sur la situation actuelle
        On peut ne pas partager l entièreté de ses propos mais on doit saluer l excellente tenue de son argumentation

        -3
  • « Pratiquement, je ne crois pas que ce courant de pensée (la décroissance) ait une influence déterminante sur les décisions de politique économique ». Je ne sais pas sur quelle planète habite ce monsieur Chaney, mais depuis que Macron dirige la France toutes les mesures prises vont dans le sens de la décroissance. Nombre de projets indispensables à la modernisation du pays ont été remis aux calendes grecques par idéologie : Fermeture de Fessenheim, interdiction des bassines agricoles, interdiction pour les agriculteurs d’utiliser du glyphosate, arrêt du projet d’autoroute Lyon Saint-Etienne, suspension de nouvelles lignes de TGV, obligation de prendre le train si on est à moins de deux heures de Paris et non l’avion (sic), éoliennes qui augmentent le coût de l’électricité de manière folle en ne produisant rien, arrêt de l’éclairage des autoroutes depuis des années alors qu’aucune étude d’impact n’a jamais été réalisée et qu’il existe des technologies LED qui permettent un éclairage performant et économique, il est vrai que les décroissants sont également les théoriciens de l’obscurantisme
    etc. etc.
    Que Monsieur Chaney aille donc expliquer à nos paysans qui bloquent une autoroute si ce courant de pensée n’a aucun impact sur les décisions de politique économique ! Il sera bien reçu…
    Enfin que peut-on espérer de quelqu’un qui semble savoir ce qu’à pu déclarer Delphine Batho lors d’un congrès des escrolos ? Cette « scientifique » qui a tout juste son bac et qui, en tant que ministre, a été amenée à prendre des décisions dont elle était intellectuellement incapable de mesurer la portée.

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    • Entièrement d’accord avec vous. Par ailleurs, l’auteur se félicitant de l’augmentation de notre PIB malgré la baisse de nos émissions de CO2, semble oublier que notre PIB est actuellement alimenté par notre dette.
      Non, tout le monde n’est pas convaincu du rôle du CO2 dans les catastrophes climatiques !

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      • @Jean-Paul
        L’augmentation du « PIB », un truc de gens de l’État incalculable, est purement nominale et résulte de la création monétaire qui alimente la pseudo « dette ». La réalité, c’est que l’immense majorité des habitants de ce pays s’appauvrit, doit payer de plus en plus pour se nourrir, se chauffer, se déplacer, à de plus en plus de difficultés à se loger, se soigner, est contrainte d’envoyer ses enfants dans un système scolaire dans lequel on ne leur apprend rien (d’utile), a toutes les peines du monde à obtenir justice quand elle subit des agressions de plus en plus nombreuses, quand ce n’est pas carrément l’inverse (voir le traitement infligé aux victimes de squatters par exemple)….
        Et oui, tout le monde n’est pas convaincu du rôle du CO2 dans les « catastrophes » météologiques pour la bonne raison que la théorie de l’effet de serre n’est qu’un tissus d’absurdités conduisant à admettre qu’il serait magiquement possible de multiplier l’énergie radiative émise par une surface (ici celle de la terre), grâce à une boucle rétroactive plus ou moins infinie entre la surface et les matériaux dits à effet de serre, miracle qui aurait du résoudre à jamais la question énergétique pour l’humanité.

        •  » la bonne raison que la théorie de l’effet de serre n’est qu’un tissus d’absurdités »
          Je vous rejoins tout à fait sur ce point! Le seul effet de serre (ou son absence) observable sur terre est, par exemple dans un désert à 45°C le jour et à – 5°C la nuit parce que la chaleur des basses couches atmosphériques s’échappe dans l’espace quelle que soit la teneur de l’atmosphère en CO2, ce qui invalide complètement l’idée que la terre soit entourée d’une « serre de co2 » qui aurait donc du concentrer l’énergie solaire reçue au fil des siècles et la « carboniser » depuis longtemps!
          Le fonctionnement de l’atmosphère est trop complexe pour ne retenir qu’un seul paramètre gazeux, le co2, en ignorant superbement tous les autres, ce qui est bien pratique pour manipuler une population scientifiquement inculte!

          • @C2MR
            Quand une théorie est fausse il y a effectivement de multiples façons de le prouver car elle rentre forcément en conflit avec la réalité observable ou avec d’autres théories antérieures non réfutées.
            Votre observation est intéressante et constitue une suspicion sur la théorie de l’effet de serre mais elle ne suffit par pour l’invalider car on pourra toujours vous rétorquer que la baisse de température nocturne dans le désert aurait été supérieure sans celui-ci. Pour répondre à cette objection, il faudrait pouvoir comparer avec une planète sans atmosphère et/ou sans gaz dits « à effet de serre », située à la même distance que la terre du soleil et avec une durée de rotation sur elle-même similaire. Le fait qu’il soit impossible de démultiplier l’énergie produite par une source d’énergie est, jusqu’à preuve du contraire, indiscutable, autant sur le plan « scientifique » qu’économique. Or c’est bien ce que prétend l’IPCC dans ses rapport nommés « The Physical Science Basis » dont la dernière version (comme les précédentes) est téléchargeable sur son site (https://www.ipcc.ch/report/sixth-assessment-report-working-group-i/), page 934 du dernier rapport nommé IPCC_AR6_WGI_FullReport_small.pdf. L’énergie solaire moyenne absorbée par la surface de la terre y serait de 160 Watts/m2 et l’énergie moyenne émise par la même serait de 502 Watts/m2, soit une multiplication par 3,1 environ.

  • Article très intéressant. Il faut toujours se méfier des corrélations : il y a 56% de décès à l’hôpital, conclusion l’hôpital est dangereux, il faut le supprimer…. Alors les lecteurs curieux des commentaires, iront voir par exemple deux phénomènes : la disparition de nuages sur Neptune et le déplacement du pole nord sur terre. Dans ces deux cas, on trouve des corrélations, (activité solaire dont éjection masse coronale) mais la difficulté est de trouver les explications justes. Manifestement la transition énergétique (ou écologique) ressemble terriblement à la campagne des quatre nuisibles initiée par le grand timonier. Que l’on aborde le problème via l’économie ou les lois de la physique, les conclusions sont les mêmes : plus de dépenses et moins d’efficacité ! La peur, les raisonnements trop simples avec des conclusions rapides nous conduisent vers un gouffre, et il ne faut pas avoir honte de dire que l’on ne sait pas grand chose sur la dynamique de la terre . Les seules certitudes sont les lois de la physique qui restent démontrées jusqu’à preuve du contraire. La construction d’édifices conceptuels doit être rigoureuse, sur des bases solides et non pas sur des concepts non vérifiés…. utilisés pour habiller une idéologie anticapitaliste au prétexte de protéger notre planète.

    18
    • Dépenser 100 maintenant pour éviter d’avoir à perdre 1000 demain…
      Mange ta soupe sinon tu seras petit quand tu seras grand.
      Cette commination était déjà détestable à l’enfance. Alors à l’âge adulte !…

    • Je suppose que par « se méfier des corrélation », vous voulez parler de la confusion (fréquente) entre « simultanéité » (simple corrélation accidentelle, temporelle) et « causalité » ?
      C’est sur cette confusion que le décarbonisme fonde son soi-disant consensus dit scientifique.

      • oui, corrélation n’est pas explication. Toutefois une corrélation peut être le départ d’investigations pour déterminer cause et conséquences si elles existent.

  • La croissance illimitée …

    -1
    • Et la natalité en chute qu’il importerait de redresser…

      • Tous les pays qui ont essayé de redresser leur natalité, ont échoué que ce soit la Hongrie, la Russie ou la Chine pour une simple raison culturelle les nations dont le niveau progresse voit corrélativement la natalité baisser car les femmes améliorent leur autonomie, suivent des études veulent gagner leur vie …….

    • La croissance continue de s etioler pour se situer en moyenne entre 0,5 et 1 % en moyenne pour les pays occidentaux
      Les seuls pays qui font la croissance sont en Asie Afrique…..et donnent une moyenne mondiale de 2,5 a 3 %

  • « les modèles prônant la croissance zéro ou la décroissance n’intégraient pas de modélisation économique approfondie, pas de prix relatifs endogènes, ni même les gaz à effet de serre dont on sait depuis longtemps que les conséquences climatiques peuvent être véritablement catastrophiques. »
    J’ai arrêté la lecture de cet article après ce passage.

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  • L’idée qu’il serait impossible d’avoir une croissance infinie dans un monde fini est le type même de la fausse question. Cela pour deux raisons principales. La première, et la plus fondamentale, c’est que l’ingéniosité humaine et sa capacité de travail sont infinies. Or c’est de là que provient cette croissance « infinie ». La deuxième raison tient au fait que les humains savent recycler les matériaux qu’ils ont déjà utilisés. Bien avant que les escrolos ne sévissent à la fin des années 60, des entrepreneurs avaient, dès l’invention de l’automobile, compris que l’on pouvait gagner de l’argent avec une casse auto. On y recycle les différents métaux, le verre des parebrises, le caoutchouc des pneus etc. et ce, quasiment à l’infini.
    Il est grand temps d’enseigner de nouveaux aux élèves de SVT (quel acronyme horrible) pour Sciences Naturelles) la citation apocryphe de Lavoisier :  » Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

    14
    • Exactement. Et puis le monde n’est pas fini (au moins au sens scientifique, pour le sens politique c’est moins sûr) : l’univers est en expansion.

      • En politique également, la co…rie est infinie et en expansion ! 😉

        • Le monde politique actuel recycle allègrement de vieilles recettes démagogiques depuis au moins 40 ans pendant que notre économie ne cesse d évoluer
          Les discours politiques mais aussi syndicaux, associatifs, des medias, des ONG……. sont complètement décorreles de la réalité
          C est un monde parallèle qui n arrete pas de se cogner aux vicissitudes de la vie quotidienne

    • @Thomas Toketchup
      Oui, l’ingéniosité humaine est infinie car son ignorance l’est, ce qui implique que l’homme peut infiniment apprendre. Par ailleurs, le monde aussi est infini, et ce dans au moins 4 directions : l’infiniment loin dans le passé, l’infiniment loin dans le futur, l’infiniment loin dans l’espace et infiniment petit.

  • Et si l’on arrêtait de se préoccuper du bilan carbone de nos énergies fossiles, dont les jours sont comptés ?
    Particulièrement en France, où, grâce au nucléaire, nous sommes déjà le premier de la classe.
    Le vrai défi, autrement plus exaltant, est de trouver LA nouvelle énergie. Celle qui fera passer le pétrole pour ringard.
    Il en a toujours été dans l’histoire de l’humanité. On n’abandonne un truc pour courir derrière un autre truc, que s’il est plus beau.
    La décroissance n’a jamais été une option : il n’y a pas d’herbe plus verte ailleurs. Pire si l’en en croit les expériences de type maoiste. Il nous faudrait alors méditer Prévert : on reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait en s’en allant !

  • Et si vous acceptiez d’admettre que l’augmentation, très faible depuis très longtemps des émissions de CO2, n’est pour rien dans l’éventuel dérèglement climatique, que deviendrait votre discours ridicule !

  • Je pense que supprimer les subventions de Biden est une bonne chose.
    Qui paye ses subventions sinon le citoyen.
    Donc recherchons plutôt des moyens pour produire autrement.

  • Tout ça est très beau, mais, pour le 21 juin, qui connaîtrait un parti européen qui s’oppose à la décarbonation ?

  • La cuisson, c’est comme le sel : c’est toujours plus facile d’en ajouter que d’en retirer. Quand c’est trop cuit c’est mort ; et quand c’est « carbonisé » on peut toujours gratter le charbon, c’est cuit !

    L’intérêt de ce commentaire ? Aucun, comme cet article.

    • Mieux que l’indifférence : un dislike ! Certes, mon commentaire avait très peu (voire aucun) d’intérêt. C’est juste la ‘décarbonisation’ qui m’a fait tilter,alors j’ai brodé…

      Plus sérieusement : la vie sur Terre étant à base de carbone (et d’eau), le projet des escrologistes décroissantistes m’inquiète beaucoup.

  • et « on » aura quoi pour cet « argent »?

    c’est une chose que de payer un prix fort c’esn est une autre de savoir pourquoi!
    or ben on sait pas trop..

  •  » ni même les gaz à effet de serre dont on sait depuis longtemps que les conséquences climatiques peuvent être véritablement catastrophiques. »
    Tout l’article s’enfonce dans le sempiternel discours sur les émissions de gaz à effet de serre, la décarbonation, l’empreinte carbone et autres multiples absurdités dérivées du pauvre CO2, alors que celui-ci n’est pour rien de significatif dans le réchauffement climatique.
    Comment la direction de Contrepoints peut-elle à ce point s’aligner sur la doxa !?!? A-t-elle subi une trop forte pression?
    A voir l’écrasante majorité des commentaires, le nouvel axe rédactionnel choisi n’est visiblement pas le bon…

    • Le nouvelle ligne éditoriale est excellente……les commentaires ne sont représentatifs que de qq lecteurs particulièrement bruyants comme toutes les minorités……

      -2
      • Pauvre sotte. Tout le monde va disparaître de ce site. Vous y resterez seule, allez donc sur France-info ou France-Inter ou vous y aurez votre misérable place.

  • Les commentaires sont fermés.

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