Marchés financiers : faut-il craindre la crise ?

En ces temps tumultueux, réjouissez-vous de la baisse des marchés. Plutôt que de craindre un effondrement des marchés, profitez-en pour prendre du recul sur votre stratégie d’investissement. Peut-être verrez-vous l’opportunité d’une vie !

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Marchés financiers : faut-il craindre la crise ?

Publié le 20 mars 2023
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Suite à la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) aux États-Unis et aux inquiétudes croissantes concernant la banque Crédit Suisse en Europe, les marchés financiers mondiaux ont fortement chuté. La panique s’est emparée des investisseurs et ces derniers craignent le début d’une nouvelle crise d’ampleur.

Plutôt que de craindre la crise, réjouissez-vous. Depuis début 2022, la baisse progressive des marchés représente une opportunité historique pour l’investisseur de long terme. Chaque jour est un excellent point d’entrée en bourse, une occasion rare dans la vie d’un investisseur.

 

N’écoutez pas les vendeurs de peur et les bruits ambiants

Attendre la prochaine crise pour investir ?

Depuis que la bourse existe, vous trouverez toujours quelqu’un pour vous rappeler quotidiennement que c’est la fin du monde. Ces vendeurs de peur tiennent les plus crédules en dehors des marchés. Et lorsqu’une crise arrive, ils clament haut et fort : « On vous avait prévenu ». Cependant, ce qu’ils ne vous disent pas, c’est qu’en restant en dehors du marché actions pendant plusieurs années, vous avez raté de nombreuses opportunités.

En effet, si vous avez cessé d’investir après la crise de 2008 jusqu’à aujourd’hui, soit presque 15 ans, vous avez manqué de multiplier votre capital par cinq ! (performance annuelle moyenne de 12 % de 2009-2023 pour un tracker world, exemple : iShares Core MSCI World UCITS ETF)

Attention au biais de l’investisseur : maintenir une stratégie sur le long terme

L’humain est très réceptif aux informations indiquant un danger. Lorsque les vendeurs de peur vous annoncent la prochaine crise financière, la faillite des États, la fin de l’euro, l’hyperinflation, etc., ils vous tiennent en haleine car votre attention leur est profitable.

Le risque principal est donc de suivre une mauvaise recommandation et s’orienter vers des placements hasardeux et/ou sortir des marchés actions au pire moment. Savoir trier les informations, prendre du recul et ne pas croire tous les discours excessivement alarmistes sont des recommandations à suivre pour éviter de prendre des décisions compromettantes pour son patrimoine.

 

Gardez le cap sur votre stratégie

Oui les marchés actions vacillent. Cela arrive fréquemment et c’est toujours temporaire. Mais cela reste un bon investissement sur le long terme, notamment pour préparer sa retraite financièrement.

Si vous êtes un investisseur de long terme, vous devez avoir une stratégie solide et vous y tenir avec pragmatisme. L’une des meilleures stratégies en bourse pour la majorité des investisseurs est le DCA (Dollar Cost Averaging) sur des ETF (Exchange-Traded Fund). Explications.

Les ETF sont des fonds cotés en bourse. La plupart des ETF disponibles sur le marché ont pour objectif de répliquer fidèlement la performance d’un indice boursier de référence (CAC 40, S&P 500, MSCI World, etc.), on les appelle alors des trackers. Ils permettent d’investir dans des « paniers d’actions », c’est-à-dire dans des dizaines, centaines, voire milliers d’entreprises en même temps.

Quant au DCA, il s’agit de l’investissement programmé. Cette stratégie vous permet de lisser le risque sur la durée car vous investissez régulièrement (mensuellement par exemple) un même montant peu importe que le marché baisse ou monte. L’objectif du DCA est de réduire le risque lié à la volatilité des marchés financiers… et de vous moquer des turbulences comme celles que nous traversons actuellement.

 

Si vous doutez, faites un état des lieux de votre situation

L’allocation patrimoniale : prise de recul sur votre patrimoine

Crise ou euphorie, prenez du recul et rappelez-vous pourquoi vous investissez en bourse. Le marché actions constitue une classe d’actifs complémentaire au marché obligataire, à l’immobilier, etc. Si vous doutez de la solidité de vos investissements, réalisez un nouvel état des lieux de votre allocation patrimoniale, c’est-à-dire la répartition de votre patrimoine dans les différentes classes d’actifs :

  • votre résidence principale si vous en êtes propriétaire ;
  • votre épargne sur des livrets ou fonds euros en assurance vie ;
  • vos biens immobiliers physiques ou « pierre papier » ;
  • vos valeurs mobilières (actions, obligations, immobilier coté, etc.) ;
  • vos investissements exotiques (métaux précieux, montres, crypto, etc.)

 

Vos investissements en bourse s’inscrivent dans votre allocation patrimoniale globale. Celle-ci se pondère en fonction de votre profil d’investisseur (âge, situation personnelle, horizon de placement, objectifs et sensibilité aux risques) et permet d’établir une stratégie d’investissement adaptée.

Vous devriez avoir dimensionné raisonnablement vos investissements en actions selon votre horizon de placement à long terme, donc ne pas craindre les secousses passagères. Qu’une correction de trois mois se transforme en krach de deux ans ne change rien quand on investit plus de dix ans.

Épargne de précaution : votre réserve d’urgence

Avant d’investir en bourse et en immobilier, rappelez-vous qu’il est primordial de se constituer une réserve d’urgence, aussi appelée épargne de précaution. Elle permet de faire face aux imprévus (maladie, chômage, accidents, etc.) et de faciliter les décisions importantes (changer de travail, période sabbatique, etc.).

Le montant de cette épargne de précaution dépend de votre niveau de vie et de la stabilité de vos revenus. Par exemple, si vous êtes entrepreneur, vous devriez mettre de côté au moins l’équivalent de cinq mois de dépenses, tandis que si vous êtes salarié, trois mois de dépenses suffiront.

Les livrets bancaires classiques (livret A, livret de développement durable et solidaire, etc.) et les fonds euros en assurance vie sont des supports appropriés pour votre épargne de précaution. L’objectif de cette réserve n’est pas de réaliser le meilleur rendement possible, mais plutôt de vous offrir une tranquillité d’esprit. Détenir une épargne de précaution aide bien à relativiser et à traverser sereinement les crises.

 

Conclusion

Finalement, n’écoutez pas les vendeurs de peur et les bruits ambiants, gardez le cap à long terme sur votre stratégie et si vous doutez, prenez du recul sur votre situation. Voyez les baisses de marché avant tout comme des opportunités de renforcer des investissements solides, comme des ETF (trackers) bien diversifiés.

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  • Surtout copiez les riches et pas les pauvres

  • Seuls les sots tirent les leçons de leurs erreurs, les sages s’enrichissent des erreurs des autres (Bismark)

  • La prévision est difficile, surtout lorsqu’elle concerne l’avenir. (Pierre Dac)

  • Pour voir son patrimoine boursier prospérer, c’est simple : il faut avoir investi avant les remontées qui suivent immanquablement les krachs. Et il faut rechercher les krachs par une diversification dans tous les domaines, pour profiter d’un maximum de remontées. Merci de l’avoir rappelé.
    De plus, on se donne le beau rôle en volant au secours des entreprises pour les financer quand tout le monde les délaisse. C’est moralement satisfaisant.

  • Merci d’avoir souligné l’intérêt des ETF, assez faciles à gérer.

    Investir dans des titres vifs nécessite la plus grande rigueur quant à la gestion GLOBALE de son épargne, puisqu’il convient de PLANIFIER d’éventuelles pertes que l’on s’estime capable de supporter en fonction de sa propre situation financière.

    Ce « détail » est souvent oublié car le mirage du « coup de bourse » à portée d’un simple clic,aux conséquences plus ou moins dommageables, fait perdre de vue le rôle essentiel de puissants algoritmes dont disposent les seuls institutionnels, imprimant les tendances moutonnières se révèlant de manière récurrente lors des crises.
    Choisir ainsi avec soin les sociétés qui offrent les meilleures perspectives de progression des bénéfices avec des investissement progressifs et mesurés,ne pas hésiter à solder les lignes concernant les canards devenus boîteux au fil du temps,surveiller graphiquement ses POINTS D’ENTRÉE en ignorant les marchands de peur et souvent le consensus, (C.F. : la puissante hausse « surprise » ??? du début d’année),doivent rester le b.a.-ba de toute approche des marchés.
    Le doute n’invite-t-il pas à questionner nos certitudes trop souvent présentes dans certaines situations ?
    Conclusion : tout projet d’investissement ne sera jamais assez peaufiné…….

    • D’un autre côté, il ne faut pas que ceux qui n’auraient pas le goût ni le temps de s’intéresser à la chose s’en détournent. Pour le long terme, la bourse c’est comme certains vins, il faut en acheter régulièrement et l’oublier pendant des lustres. Pour ceux-là, la méthode s’appelle DCA en anglais, IRPP (oui !) en français, Investissement Régulier Périodique Programmé. Choisir un cadre pas trop fiscalisé, des domaines et des pays aussi diversifiés que possible, et acheter régulièrement tous les 3 mois pour le même montant. Tous les ans ou tous les deux ans, on regarde son portefeuille, si un des domaines a pris trop de poids par rapport aux autres, on restaure la diversité, si un ou plusieurs se sont trop rétrécis, on arbitre en faveur d’un meilleur. La performance sera un peu moins bonne que pour le résultat du travail acharné, mais elle ne sera pas mauvaise du tout : l’IRPP permet de ne pas manquer les champions et les points d’entrée, ça suffit.

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