Mélenchon et le Multivers de la gauche

À l’heure où le dernier film Marvel, « Doctor Strange : The Multiverse of Madness », cartonne au cinéma, imaginons qu’il existe quelque chose de similaire à un multiverse dans notre monde.

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Mélenchon et le Multivers de la gauche

Publié le 17 mai 2022
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Chers lecteurs, à l’heure où le dernier film Marvel, Doctor Strange : The Multiverse of Madness, cartonne au cinéma, j’aimerais vous inviter à imaginer qu’il existe quelque chose de similaire à un multiverse dans notre monde.

Dans un autre univers, sur une autre Terre, un Mélenchon et son Union de la gauche, NUPES, obtiendraient la majorité des sièges à l’Assemblée nationale. Mélenchon gagnerait enfin son Troisième tour. Qu’adviendrait-il alors, dans la France de cet univers ?

Le lecteur sera peut-être surpris, je compte me laisser aller à l’optimisme.

 

Le Multivers de la Vérité, ou la réalité des politiques interventionnistes

Si Mélenchon et l’Union de la gauche passent et réalisent leur magnifique programme de blocage des prix, sur cette Terre 2 :

– Les Français verront en grandeur nature l’effet désastreux d’un cran supplémentaire dans l’interventionnisme étatisme. Il arrêteront (peut-être) de voir Chavez, Allende et consorts avec l’œil guilleret de ce jeune enfant qui lorgne le visage déifique de sa mère, mais simplement comme des affameurs du peuple.

Quand les prix augmentent car les conditions de l’offre et de la demande changent, bloquer les prix empêchent juste ceux-ci de transmettre des signaux aux entrepreneurs : vous vous retrouvez avec une pénurie ou une surproduction (selon que vous fixez le prix en-dessous ou au-dessus du prix de marché), des réglementations en tout genre, des subventions compensatoires, et une foule de fonctionnaires supplémentaires pour vérifier si c’est appliqué ; et sachant que ça ne fonctionne pas, pour prélever des pots-de-vin au cas par cas. Le blocage des prix fait ressembler l’économie à la gestion d’un régiment. Notez l’ironie.

– Lorsqu’ils verront leur cours sur l’équilibre de marché (oui, car le blocage des prix, c’est le truc que l’on démystifie durant les cours de première année en économie : c’est dire le niveau accablant des Français en économie) les élèves de seconde pourront dire « Madame, en fait, c’est comme aujourd’hui, sauf que c’est pas les glaces qui sont en pénurie ». Ils feront directement des ateliers pratiques dans les magasins pour constater les différents effets d’un blocage de prix. Peut-être même pourront-ils visiter les différents ministères et autres administrations pour observer la corruption que cela engendre et voir des fonctionnaires récolter des pots-de-vin. Ils réviseront ensuite leur cours de manière régulière, lorsqu’ils finiront par se voir attribuer des tickets de rationnement (l’économie de régiment) et qu’ils feront la queue des heures, sans la certitude d’obtenir ce qu’ils souhaitent.

Quelle magnifique manière de vivre au XXIe siècle. Cela aurait très probablement l’effet d’un électrochoc à tous ces jeunes qui rêvent de vivre avec leur temps, en ressuscitant des politiques qui échouent depuis 4000 ans. Enjoy the madness of the left !

– Dans cet univers parallèle, le contrôle des loyers appelé par certains (comme par exemple, le porte-parole du Parti communiste, Ian Brossat) conduirait toujours à el famoso pénurie de logements. Voyant la détérioration du marché de l’immobilier et du logement, on ira croissant dans les réglementations. Pour tous ceux qui connaissent les expériences les plus marquantes, comme la Suède d’après-guerre ou San Francisco dans les années 1950, la résultante est nécessairement évidente : le contrôle des loyers a fait davantage de mal aux pauvres gens qui avaient du mal à se loger (en raison de la guerre ou des tremblements de terre) que les catastrophes elles-mêmes.

Lorsque les économistes vous disent que le contrôle des loyers est le plus sûr moyen de détruire une ville, même devant un bombardement, dîtes-vous que c’est très probablement vrai ! Comme toujours, arrivé à ce stade décrépitude, il n’y a que deux solutions possibles : la déréglementation totale ou la collectivisation totale. Peut-être que, dans un grand mouvement de désespoir, nos amis de la NUPES finiraient par commissionner Vincent Bénard à l’Assemblée pour qu’il leur parle de la libéralisation du foncier ! Rêvons, les amis, rêvons de cette Terre lointaine !

– Les marchés financiers anticiperont à raison que l’état de l’économie n’en finira pas de se détériorer et qu’il y aura probablement remontée des taux : soit Mélenchon répudie la dette comme il le chante depuis des décennies, et bon courage à l’État français pour emprunter sur les prochaines décennies (ce qui est en soi une bonne nouvelle car les cigales mettront la main à la pâte) ; soit il devra compenser d’une manière ou d’une autre dans les finances publiques l’augmentation du poids des charges des intérêts de la dette. Sachant que le niveau d’impôt est déjà tel que l’ajustement par la hausse des recettes fiscales semble compromis, j’aimerais voir la gueule d’un Mélenchon qui dit « on va baisser les dépenses publiques » au JT du 20 heures. Cette Terre est décidément le lieu commun de grandes comédies audiovisuelles !

– Peut-être que les Français se rendront compte qu’avoir de bonnes intentions ne suffit pas à avoir de bons résultats, et que certains politiciens ne font de belles promesses que dans l’espoir d’obtenir une belle position de pouvoir, ou ne serait-ce qu’une bonne position vis-à-vis de la morale :

« Cela n’a pas marché, mais l’intention y était, c’est le principal, même si les plus défavorisés sont dans une situation pire ». C’était déjà le résultat de la War on Poverty américaine. À ce propos, Thomas Sowell a également suffisamment écrit sur ce genre de sentiment mortifère pour que je n’ai pas à m’y attarder. Avoir de bonnes intentions, c’est le Maximoff que les socialistes puissent se permettre, puisque leurs idées finissent par dégrader plutôt qu’améliorer le sort de ceux qu’ils entendent protéger (en façade).

 

Retour sur notre Terre originelle

Bref. Si vous avez lu ceci, vous avez bien compris qu’un tel déroulement relève davantage du rêve ou de la fiction que d’une réelle probabilité. Certaines personnes ont trop à perdre à abandonner leurs croyances pour qu’elles voient le désastre de programmes qui n’ont jamais marché comme un aveu de leur efficacité à procurer plus de bien-être à l’humanité. Si quelque chose ne tourne pas rond (style hausse des prix) c’est probablement car les individus sont cupides, pas car c’est la résultante néfaste d’une politique ou d’une demande stupide, style diminution de la division internationale du travail et relocalisation.

Aux aficionados de comics, j’ai bien entendu laissé de côté le fait que les règles générales (comme les lois de l’économie, et d’autres choses) de cette Terre pouvaient être différentes, et je suis parti du postulat qu’elles avaient les mêmes. Je me suis restreint à une simple différence de trajectoire du scénario. Mais effectivement, peut-être existe-t-il un univers où le communisme fonctionne. Ce n’est pas le cas de nos deux Terres. Et il faudra un livre rouge (assurément pas celui de Mao) pour découvrir les bienfaits du jardin d’Eden promis par toutes les idéologies qui souhaitent créer un Homme nouveau.

 

No spoilers !

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  • Dans un certain sens le communisme a fonctionné à l’ère tribale. Quand les groupes humains étaient constitués de quelques dizaines de personnes, qu’il n’y avait pas de monnaie, qu’ils étaient nomades donc sans propriété foncière. Il n’y avait pas de richesses (même pas pour passer « l’hiver »), voler n’avait pas grand sens, et se comporter en passager clandestin était impossible, tout le monde savait combien chacun avait participé pour telle ou telle affaire.
    Le communisme, c’est le rêve d’appliquer cela à la situation moderne. La réalité est que l’on obtient exactement cela, des gens qui survivent à peine, une mortalité effrayante..

    • Vous évoquez là un aspect essentiel et philosophique.
      Effectivement avant le néolithique, les hommes vivaient dans une communauté de l’être, sans argent, sans Etat.
      A partir du néolithique émerge la valeur d’échange et le stock (notamment avec l’apparition de l’agriculture), apparaissent ensuite, l’argent et l’Etat.
      Dès lors, la communauté de l’être fait place à la société de l’avoir.

  • Cet article manque furieusement de sens pédagogique et par conséquent ne convaincra que ceux qui le sont déjà. Les liens entre les causes et les effets sont des plus vagues et d’autre part, il évite soigneusement l’objection que Mélenchon et ses tristes associés vont sortir dès la lecture des premières lignes : il suffit d’aller chercher l’argent là où il se trouve, il y en a, regardez les profits éhontés des multinationales !

    Dommage car leur programme est une horreur mortifère qui mérite bien mieux que ce réquisitoire qui n’en est pas un.

  • Ne vaudrait-il pas mieux percer l’abcès avec Mélenchon que le laisser gonfler avec Macron ?

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