On entend régulièrement dans les conversations de café du commerce que les tendances importées d’Amérique sont des calembredaines. Si certaines, telles que le mouvement woke et le port de pulls moches à Noël nous apparaissent légitimement ridicules, le Convoi de la Liberté lancé au Canada mi-janvier par plusieurs milliers de camionneurs n’est pas sans faire des émules de ce côté de l’Atlantique.
Ce mouvement très proche de celui des Gilets jaunes est né de l’instauration d’une obligation vaccinale pour rentrer par voie routière sur le territoire du pays à la feuille d’érable.
Comme les Gilets jaunes français, le mouvement a vu ses revendications rapidement élargies et notamment à la démission de Justin Trudeau, que les réseaux sociaux ont rapidement dépeint comme un barricadé.
Le Convoi a reçu le soutien des conservateurs canadiens ainsi que de la coalition manufacturière et de la chambre de commerce fédérale, tandis qu’il est critiqué par les grands groupes industriels et le parti libéral canadien – homologue local du macronisme n’ayant de libéral que le nom.
Depuis le lancement du mouvement le 22 janvier, le pays vit dans un climat de manifestations, de débordements et bien sûr d’arrestations et d’état d’urgence décrété dans certaines provinces et notamment à Ontario où se situe l’épicentre du mouvement.
Il n’en fallait guère plus pour que le mouvement fasse des émules dans le reste du monde occidental. En début de semaine dernière, la Nouvelle-Zélande connaissait ses premières répliques, avant que le Vieux continent et en particulier la France n’entre dans la danse.
Une extension des Gilets jaunes
Alors que les manifestants anti-pass ont pris depuis plusieurs mois le relai des Gilets jaunes, le Convoi réunissant préoccupations sanitaires et enjeux de transports ne pouvait pas ne pas déboucher sur un mouvement hexagonal. Celui-ci a rapidement repris les principales revendications des manifestations lancées fin 2018, d’autant plus que l’obligation vaccinale pour l’entrée sur le territoire n’a pas été – encore – mise en place en Europe. Si les deux pays connaissent une part très importante de camionneurs vaccinés, les routiers canadiens sont indépendants, à l’inverse de leurs homologues français qui eux sont salariés. Une différence qui explique que le convoi français n’attire que très peu de transporteurs.
C’est donc un mouvement une nouvelle fois hétéroclite, composé aussi bien de Gilets jaunes que d’extrêmes des deux bords et de classes moyennes diplômées qui s’est élancé mercredi dans plusieurs villes de France en direction de Paris, organisés souvent via Telegram permettant de collecter des dons et du ravitaillement pour aider la mobilisation.
Le Convoi a rapidement reçu le soutien de Marine Le Pen, Florian Philippot ou encore Nathalie Arthaud et un clivage s’est instauré entre anti-Convoi voyant dans les manifestants un rassemblent de complotistes bloquant le pays et les pro-Convoi évoquant liberté et bienveillance dans leur démarche.
Une interdiction rapide
Jeudi, le préfet de police de Paris Didier Lallement a interdit par avance la manifestation prévue samedi, ce qui expliquera l’absence de comptage des manifestants. Un jeu de communication s’est également instauré, le ministère de l’Intérieur et la préfecture parisienne multipliant les images de véhicules blindés et de forces de polices. Un zèle appréciable mais que l’on voit toujours étrangement lorsqu’il s’agit de contrôler le Français du quotidien en matière sanitaire ou de manifestations mais pas dans les banlieues françaises…
Vendredi, la Belgique annonce vouloir à son tour interdire le Convoi, qui devrait se retrouver à Bruxelles ce lundi pour une convergence européenne, alors que le tribunal administratif de Paris confirme l’interdiction de la manifestation et que le porte-parole du gouvernement mettait en garde contre une instrumentalisation politique du mouvement. Comme si, dans la logique du populisme centriste que nous vivons depuis 5 ans, le gouvernement n’avait pas lui-même instrumentalisé la peur du Covid pour promouvoir des mesures liberticides…
Convoi de la Liberté : une manifestation peu suivie
Samedi matin, dès l’aube, les interceptions de manifestants se sont multipliées, notamment à l’ouest de la capitale, alors que les manifestants et les organisateurs risquent respectivement 150 et 7500 euros d’amende ajoutées à 6 mois d’emprisonnement dans ce dernier cas.
À la mi-journée, alors que les Champs-Élysées étaient déjà sujets à des tensions, c’est la place d’Italie, au sud de la capitale, qui est le théâtre des crispations entre manifestants et forces de l’ordre.
En début d’après-midi, si le cœur de la manifestation semble d’être concentré dans le 6e arrondissement, la place de la Concorde est à son tour bloquée dans une ambiance pour le moment festive.
Les Champs-Élysées restent toute l’après-midi l’épicentre des manifestations. Les forces de l’ordre évacuent les participants aux alentours de 16 heures. La tension semble monter d’un cran lorsque des gaz lacrymogènes atterrissent à l’intérieur de cafés.
En fin d’après-midi, une manifestation anti-pass comptant 450 personnes s’est lancée avenue du Maine, non loin de la gare Montparnasse, alors qu’une opération escargot réunissait 300 tracteurs porte de Bercy.
Il faudra attendre 22 heures 30, après 9 heures de tension et surtout après une fin d’après-midi animée par des échauffourées avec des Gilets jaunes pour que le calme revienne sur les Champs-Élysées.
Vers un convoi européen
Au final, le ministère de l’Intérieur aura dénombré 513 verbalisations et 97 interpellations incluant la figure des Gilets jaunes Jérôme Rodrigues pour une mobilisation de près de 7200 agents de police et de gendarmerie jusqu’à lundi dans la capitale.
Une capitale dont la circulation n’aura été que quelque peu perturbée sans que le convoi n’aboutisse au blocage ou au « Grand soir » que certains fantasment à chaque événement de ce type.
Dimanche matin, le convoi a repris la route en direction de Bruxelles pour une convergence européenne.
Une dernière étape qui ne retirera sans doute pas l’impression de rendez-vous manqué qui ressort de ces derniers jours.
Nous sommes le 15 février.
Vaccinés sous la contrainte, nous sommes quelques millions dès aujourd’hui à ne plus pouvoir consommer normalement. Au lieu d’emmerder nos compatriotes qui ne nous ont rien fait en rejoignant ces convois à la con, je suggère de simplement refuser en masse la tentation d’une troisième potion magique. Les commerces concernés auront le choix entre laisser fondre leur chiffre d’affaire ou faire la grève du contrôle policier. Je ne pense pas que ce soit très favorable aux perspectives électorales du supposé-candidat à sa réélection.
Cet épisode aura surtout montré le caractère autoritaire du pouvoir de droit divin de Jupe-à-Terre. Ce dernier, comme Turdeau et beaucoup d’autres “leaders supremo” du monde occidental est un lâche, comme tous les petits tyrans des cours de récré…et comme tous les leaders du monde occidental (hormis Trump étrangement), ils ressortent lavés et lessivés d’un entretien avec un vrai dur comme Poutine…ça essaie de jouer des épaules, mais quand ça se prends un uppercut en pleine poire, ça fait moins le malin et ça essaie de réécrire l’histoire dans son coin avec ses copains, histoire de dire qu’on a été les plus forts…
A titre personnel j’ai trouvé amusant de constater que les forces de police censées protéger et servir les population se sont permis de détruire du mobilier public préventivement, de nasser de simples touristes, de verbaliser des gens qui ne faisaient qu’exercer leur simple liberté d’aller et venir où bon leur semble et de commettre plusieurs outrages au drapeau…
Toujours à titre personnel, je trouve les camionneurs et les paysans bien peu solidaires, il y avait moyen d’obtenir très rapidement des choses…ayant déjà assisté malgré moi – vive les bureaux au centre ville – à de nombreuses manifestations d’agriculteurs au centre d’une grande ville du sud, bizarrement, les forces de l’ordre ne faisaient pas les malignes. Bien que le centre de ladite ville ait été quadrillée de blindés et que de nombreuses rues aient été équipées de barrières anti-émeute…les paysans avaient réussi à passer…à croire qu’il est plus facile de faire le malin depuis le tourelleau de son blindé face quand on est face à Madame Michou au volant de sa saxo que quand on est face à Jean Terre et de ses potes quand ses derniers sont aux commandes de bulldozer, de tracteurs, de batteuses, d’engin avec des fourche bien pointues…sans oublier les inénarrables citernes de purin…