En Suisse, point n’est besoin d’un Zemmour

La démocratie suisse offre un environnement sain qui évite l’apparition et la popularité d’homme fort comme Macron ou Zemmour.

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En Suisse, point n’est besoin d’un Zemmour

Publié le 4 novembre 2021
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Par Jean-Baptiste Vigouroux.

Il est partout. Depuis que le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel l’a évincé de CNews, il donne interview sur conférence, de Nîmes à Lille et de Nantes à Béziers, que par la magie du web on peut visionner tranquillement en live depuis son canapé ou en différé dans les transports en commun.

Pourquoi est-il invité partout ? La raison en est simple. La démocratie française ne s’exerce que sporadiquement, une fois tous les cinq ans. C’est le seul moment de respiration démocratique, où le peuple, tel un plongeur en apnée, remonte à la surface pour respirer un grand coup, avant de redescendre dans les profondeurs.

Le peuple en France est un monstre marin qui vient respirer à la surface tous les cinq ans

La démocratie en France, c’est un peu ça. Le peuple évolue en aveugle sous la surface de la mer, invisible et inaudible au milieu des algues et des crabes, dans les remous et les courants. Tel un monstre marin, il remonte à la surface tous les cinq ans, pour une immense respiration de huit ou neuf mois, puis retourne sous les flots, à la merci des influences de toutes sortes. Il s’y nourrit aux canaux d’information qui ont émergé sur le Net depuis une dizaine d’années, et s’abreuve au catheter de l’info en continu ou du journal télé de début de soirée.

Ce n’est pas étonnant qu’à l’issue de cette apnée, il se jette sur la dernière nouveauté politique. Éric Zemmour joue ce rôle en ce moment, comme Macron ou Sarkozy avant lui. Les institutions sont ainsi faites, en tout cas en l’absence de référendum, que l’intégralité de la vie démocratique en France est concentrée autour de l’élection présidentielle.

La bonne santé de la démocratie suisse

En Suisse, rien de tout ça. Loin d’être un monstre marin, le peuple suisse est un amphibie qui respire aussi bien sous l’eau que dans l’air.

Dans l’air : ce sont les votes trimestriels, réglés comme une horloge suisse, organisées comme du papier à musique, où les citoyens ont la possibilité – même si tous ne l’exercent pas – de choisir.

Dans l’eau : ce sont les innombrables associations, meetings, émissions de télévision, articles de journaux, qui parlent des prochaines votations, dissèquent les opinions, analysent les résultats des votes passés.

Dans ce monde là, pas besoin de théories du complot, de rumeurs, d’influences secrètes : tout ou presque est ouvert, public, transparent.

D’ailleurs, le peuple a confiance, en tout cas pour l’instant. Le Conseil Fédéral fait très attention à communiquer de manière aussi impartiale et claire que possible.

Pas besoin d’un Zemmour ou d’un Macron

Pas besoin donc d’un Zemmour, d’un Macron, ou d’un Mélenchon avant eux, qui, rappelons-nous, avait atteint 17 % d’intentions de vote quelques jours avant le premier tour de l’élection de 2012.

Qu’on se le dise : le tapage actuel autour d’une éventuelle candidature Zemmour n’existerait pas si la démocratie française était en bonne santé. L’agitation autour de Zemmour est le symptôme d’une maladie.

Si on ne traite pas le malade, la maladie reviendra ! Dans cinq ans ou dans dix, les Français se chercheront un autre héros du jour, un sauveur, faute de pouvoir exercer eux-mêmes le pouvoir démocratique dont ils sont dépositaires.

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  • La Suisse se fait régulièrement traiter de « fasciste » par les journalistes français, par exemple quand elle vote non à l’immigration massive et l’interdiction des minarets ou le renvois des criminels étrangers sans même parler des insultes concernant le soit-disant « paradis fiscal ».
    .
    Zemmour conseillé par Charles Gave propose de « faire comme la suisse » en baissant la fiscalité, la bureaucratie et en cessant de financer les médias public ou l’immigration massive qui coute au minimum plus de 100 milliards chaque année et permet à la gauche de collectiviser le pays avec toute sorte de mesures « sociale ».
    .
    Pour une fois la France tient un candidat qui est plus libéral qu’aucun autre dans les 40 dernières années. Certains écoutent ce qu’il dit vraiment, d’autres écoutent les journalistes français.

    • Ouais il ne nous reste que les promesses.. qui finiront comme d’habitude aux oubliettes, broyées par une machinerie infernale que plus personne ne contrôle.

    • Ne dites pas à Zemmour qu’il est libéral… Il va tomber des nues !

    • Zemmour libéral ? Le type qui veut fermer la France ? Interdire des prénoms ? Détruire le bloc de constitutionnalité ?
      Non, sincèrement, c’est une blague ?

      • Les intervenants qui me mettent -3 (pour le moment, ce post va, j’en suis sûr, encore faire baisser ce score), ce serait cool que vous expliquiez en quoi Zemmour est un libéral. Non, franchement, ça m’intéresserait.

      • « Plus libéral qu’aucun autre » ne veut pas dire libéral, ça reste un vœux pieu même en suisse et vous devriez vraiment cesser d’écouter ce que disent les journalistes et « intellectuels » français et chercher vos informations à la source: ce que dit la personne concernée.
        Depuis 40 ans personne n’a jamais proposé de cesser de financer les médias publics (en suisse c’était un référendum populaire porté par un parti « d’extrême droite »).
        Zemmour fait aussi les bons constats et propose les bonnes mesures sur le reste (« fermer la France » est un homme de paille, à ce compte la Suisse qui interdit les minarets et ferme ses portes à l’immigration massive est aussi « fasciste » et « antilibérale »).
        .
        Quant au nom c’est le doigt qui montre la Lune, un chantage commode de la gauche pour ne surtout pas parler du reste, mais si vous voulez mon avis que tous les faits démontrent: les gens qui veulent absolument s’appeler d’un prénom musulman ne veulent pas vivre en France mais dans le 50ème pays musulman. Il existe déjà des territoires ou on brûle le drapeau français et brandit ceux des pays d’origine.
        .
        La naïveté a plus fait pour le totalitarisme qu’aucun autre trait de caractère humain.

      • « fermer la France », « détruire le bloc de constitutionnalité »

        J’ai cru un instant que vous parliez d’Emmanuel Macron.

        • Macron est un nul. C’est un fait.
          Ce n’est pas une raison pour se jeter dans les bras d’un candidat étatiste tout aussi nul.

          • C’est ahurissant comme un certain nombre de personnes qui s’intitulent « libéraux », sont incapables de voir l’étatisme de Zemmour. Ou alors, peut-être ne sont-ils pas si libéraux que ça. Le problème, c’est qu’ils sont de plus en plus nombreux dans les commentaires sur Contrepoints.
            Heureusement que les articles sont encore majoritairement vraiment libéraux.

            • Bien sûr qu’ils voient l’étatisme de Z., mais ils le comparent à l’étatisme des deux actuels favoris du deuxième tour, ainsi qu’à l’étatisme du candidat favori de LR, qui sont bien pires. Une réélection du sortant serait catastrophique, car il n’aura plus rien à perdre et pourra encore plus se lâcher.

    • Charles Gave insiste aussi beaucoup, et c’est peut-être même la base de son discours depuis deux-trois ans, sur la nécessité du référendum à la suisse.
      À mes yeux c’est la priorité des priorités, car comme le dit bien l’auteur du présent article le manque de démocratie réelle est le mal principal dont souffre la France. Cette question détermine toutes les autres : bureaucratie, immigration, financement public des médias, etc. tant il est évident que s’ils sont interrogés par référendum, les Français feront pas mal de « ménage » sur ces questions.

      • Avec toutes les « sangsues » pullulant dans les arcanes de notre bureaucratie, j’ai du mal à croire qu’ils se laisseront euthanasier… Nous avons développé une véritable Nomenklatura en France, elle s’est placée derrière micron en 2017 comme un seul homme !

    • « Pour une fois la France tient un candidat qui est plus libéral qu’aucun autre dans les 40 dernières années. »

      N’importe quoi…

      C’est pénible : tous les 5 ans, les droitards antilibéraux viennent faire de la retape débile pour leur candidat xénophobe dans les commentaires, en faisant passer des vessies pour des lanternes. Il y a 5 ans on avait les groupies de Marine Le Pen. Cette année, on a les groupies de Zemmour, l’étatiste xénophobe profondément antilibéral.

      Pour votre info, dans ses livres et dans ses prises de position publiques, Zemmour s’est toujours posé en farouche opposant au libéralisme.

      Pour votre info, Charles Gave n’est pas conseiller de Zemmour. Il contribue simplement à financer sa campagne, comme il avait déjà financé, lors des dernières élections européennes, la campagne de l’étatiste de droite antilibérale Nicolas Dupont Aignan. Et Gave pèsera peanuts à côté de Bolloré, qui est également derrière Zemmour.

      Et de toute façon, Charles Gave n’a plus aucune crédibilité en matière de libéralisme. Non seulement il a déjà financé un candidat étatiste profondément antilibéral (Dupont Aignan), ce qui le discrédite totalement, mais, de plus, ces dernières années il promeut toutes les thèses étatistes débiles : politique étatiste de l’offre, Etat stratège en matière de développement territorial, politique interventionniste en matière d’industrialisation. Et je passe bien sûr sur ses prises de position xénophobes et sa promotion grotesque de la théorie du grand remplacement.

      Et enfin, pour votre info, allez donc lire l’interview de Valérie Pécresse publiée ce jour par Contrepoints. Sans être pourtant une grande libérale, celle-ci y tient un discours que Zemmour est bien incapable de tenir et qu’il n’a jamais tenu depuis les 40 dernières années qu’il est journaliste.

      • Personnellement, la xénophobie ne me pose pas de problème, c’est sûrement une contradiction potentielle avec un libéralisme doctrinaire, voire une vision libertarienne, mais aucune conception politique ne peut se concevoir sans contradiction(s).

        • Quant au « Grand Remplacement », je pense sincèrement que l’on s’en approche à grands pas, la vision de classes de lycée me suffit largement pour cela…

        • Déjà, il faudrait définir la xénophobie. Si être souverainiste c’est être xénophobe, il y a déjà un problème puisqu’on ne parle pas de la même chose. Et si dénoncer l’emprise croissante de l’islam fondamentaliste à la sauce des Frères musulmans – un système grossièrement liberticide – est de la xénophobie ou est grotesque, alors on n’a sans doute pas la même définition du libéralisme.

      • Charles Gave n’a plus aucune crédibilité en matière de libéralisme.

        C’est sûr, Pécresse en a davantage, elle qui par exemple s’est élevée vigoureusement contre la tyrannie sanitaire et qui a participé à un gouvernement qui a brillé par son libéralisme.

      • La xénophobie, le racisme, le… s’ils ne sont pas imposés par la loi sont (devraient être) des idées parfaitement acceptables pour le libéral. Les gens sont libres de l’être (devraient être libres de l’être). Si ce sont vraiment des valeurs mauvaises, si l’action basée sur ces idées est mauvaise, le marché (et lui seul, pas des intellectuels se réclamant de tel ou tel concept) « puniront » les gens les ayant. Sans pour autant les interdire.

        La soupe moelleuse et consensuelle de « valeurs » « d’ouverture » de la « société » est libérale en surface, fascisante en profondeur : elle nie la liberté de « mal penser » (qui est parfois du « bien penser » en avance sur son temps).

        Quant à l’ouverture des frontières, relire ce que Hoppe (un libéral assez « pur » en général) peut en dire !

    • Où avez vous vu que zemmour était conseillé par Charles Gave? Ce dernier n’est, pour l’instant, qu’un donateur.

      Mais ça serait génial de pouvoir le conseiller. Mais il y a beaucoup, beaucoup de travail.

  • zemmour est utile par le simple fait d’exister.. ne serait ce que pour mettre en évidence la différence de traitement médiatique avec le zemmour de gauche…

  • tout a fait d accord. D ailleurs l election de Macron avait deja ete un coup de semonce pour notre classe politique : a ete elu un homme qui etait hors parti et completement inconnu 2 ans avant.
    Les vieux routiers de la politique (Hollande, Juppé, Sarkozy) n ont meme pas pu se presenter tellement ils etaient rejeté

    Sinon quand meme un bemol sur le coté idyllique de la suisse. l UDC est un parti qui est assez proche de Zemour ideologiquement et c est un des premier parti de suisse. Ensuite, les votations ne sont pas toujours mise en musique de la facon esperee par l electeur (cf le vote sur l immigration de l UE)

    • La dernière votation populaire (septembre 2020) a rejeté la limitation de l’immigration provenant de l’UE. En même temps, cela remettrait complètement en cause les accords bilatéraux avec l’UE. Et sans accords bilatéraux, l’économie suisse risquerait d’en prendre un sérieux coup…

    • L’UDC des « heures sombre » était le seul parti contre le financement des médias par l’argent public, contre l’entrée dans l’UErss, contre la hausse des taxes, contre les emplois public et la bureaucratie etc.
      Ironiquement, des politiques et journalistes aussi étatistes que Mussolini ont osé qualifier ce partis « d’extrème droite » et certains y croient.

    • Il n’y a pas d’équivalent à l’UDC en France, ni Zemmour et certainement pas le RN/FN. L’UDC est plutôt une sorte de Tea Party helvétique, on y trouve un mélange de libertariens, conservateurs et populistes.

  • Excellent article. Notre démocratie, déjà bien malade, a été sérieusement mise à mal depuis 20 mois.
    Qui aurait imaginé qu’on signe une attestation pour sortir à 1 km de son domicile pendant 1 heure ?
    Qui aurait imaginé qu’un laisser passer sanitaire vienne sanctionner ceux qui ne sont pas vaccinés ?
    Qui aurait imaginé que toutes les mesures importantes soient actuellement décidées en Conseil de défense et approuvées par une minuscule assemblée aux ordres ?
    Qui aurait imaginé qu’un ministre de la Justice, mis en examen, reste à son poste, droit dans ses bottes ?
    Qui aurait imaginé un Castex premier ministre ?
    Qui aurait imaginé que les oppositions soient paralysées devant ce spectacle indigne de la France ?
    Zemmour n’est qu’un exutoire à la colère des Français, seule une minorité est d’accord avec une partie de ses idées.
    Souhaitons que le débat prenne une tournure un peu plus sérieuse et que ce cirque politico-médiatique prenne fin !

    • « Exutoire à la colère »

      Toujours ces éléments de langage de la gauche, qui refuse de croire que les Français puissent VRAIMENT avoir un problème avec le multiculturalisme et le fabuleux (sur) vivre-ensemble. Les sondages sont pourtant là pour le prouver.

    • Que Zemmour soit un exutoire à la colère de certains, c’est clair. Qu’il ne soit « QUE » ça, beaucoup moins.
      Il serait étonnant que plus qu’une minorité (même si elle est importante, en fait) soit d’accord avec ses idées : depuis 50 ans l’éducation nationale, les médias et tout ce que le pays compte d’intellectuels « fréquentables » explique à temps et contre temps le contraire absolu.

  • Quand on voit que l’auteur est un immigré français, qui ne semble pas être en Suisse depuis très longtemps, on lui pardonnera sa méconnaissance totale de l’Histoire du pays.

    Alors que toute la classe politique était en train d’entraîner la Suisse à adhérer à l’Europe, à devenir plus socialiste et progressiste, un homme providentiel, un « Trump » plutôt qu’un « Zemmour », s’est levé: Christophe Blocher.

    Milliardaire, fils de pasteur, conservateur, libéral, tribun exceptionnel, il a transformé un petit parti politique de paysan en le premier parti de Suisse, l’UDC. Il a réhabilité le libéralisme économique, il a réussi à freiner les élans progressistes, il a évité une adhésion de la Suisse à l’Espace économique européen et permis la voie des bilatérales, il a aussi mis un frein à l’islamisation en interdisant la construction de nouveaux minarets et avec des initiatives facilitant le renvoi des criminels étrangers.

    Tous les masses médias l’ont diabolisé et combattu sans pitié, comme à leur habitude quand il s’agit d’un libéral conservateur. Devant le succès croissant de l’UDC, le PLR a été obligé de collaborer pour ne pas couler, ils ont accepté un deuxième conseiller fédéral UDC et ont même donné le poste à Christophe Blocher, dans le but de prouver qu’il était incompétent. Mais Christophe Blocher a commencé à faire une politique de nettoyage aux instances étatiques, au point que les autres partis se sont alors ligués dans un complot pour le faire tomber.

    Cela a malheureusement fonctionné, l’UDC a été fortement secouée et sa progression stoppée. L’agenda des socialistes-progressistes a pu se remettre en œuvre et les libertés ont alors de nouveau reculé en Suisse.

    La démocratie directe confirme la plupart du temps les politiques décidées par les élus, elle se fait aussi largement manipuler par les politiciens et les médias, ce n’est pas elle qui est le fondement de la réussite helvétique, mais c’est bien plus la concurrence entre les cantons. Grâce à la concurrence fiscale, même les cantons très socialistes sont obligés de limiter les dépenses de l’Etat.

    • Ce que vous dites est très intéressant, mais pourquoi les Suisses et la démocratie directe se font-ils à ce point manipuler par politiciens et médias ? Si la Suisse ne manque pas de liberté, c’est que les Suisses dans leur ensemble acquiescent à cette manipulation, ou bien ? J’imagine que les médias suisses, comme partout ailleurs, sont aujourd’hui très concentrés, même s’ils ne sont pas subventionnés par l’État (ou autre institution politique), ce qui facilite l’émergence d’un discours politiquement correct de tendance « socialiste-progressiste » et une certaine homogénéisation des informations, mais les Suisses comme les autres peuvent soit aller chercher l’info ailleurs (sur le net surtout) soit faire émerger un média grand public via un entrepreneur à la Blocher, justement.
      Quelque part, les citoyens d’un pays détiennent toujours les clefs de leur destin … à condition de le vouloir.

      • Les médias sont bien subventionnés par l’état et les élites semblent se contaminer entre-elles comme le montre la gestion du Covid.
        L’état est devenu le premier employeur du pays et d’autres fondamentaux sont en train de partir, pour Genève et Vaud, les cantons tournés vers la France la situation est encore plus grave: déficit, dette, argent gratuit, emplois publics, taxation « égalitaire » etc.
        .
        Le « Parti Libéral Radical » a voté pour les subventions des médias, pour la transition énergétique collectiviste, pour les mesures Covid, bref, j’ai rendu ma carte en leur disant de remplacer « Libéral » par « Lénine ».
        .
        Comme un peu partout ailleurs, les plus libéraux ou les moins contaminés par la gauche mondialiste sont les partis « populistes » « d’extrême droite » (La France fait exception, le Pen est gauchiste aussi contrairement à Zemmour).
        L’UDC de Blocher était le seul parti opposé à l’entrée dans l’UE refusée finalement par le peuple dans les années 2000. La Suisse a eu chaud, mais ça n’a pas servis de leçon, l’UDC représente toujours « les heures sombres » pour la fachosphère (des élites aussi étatistes que Mussolini).

      • Les raisons sont nombreuses… 

        Déjà, il y a un changement de mentalité, la Suisse a vécu récemment un « grand remplacement » de population. Depuis la Réforme, le pays était majoritairement protestant, mais suite à l’arrivée en masse d’Italiens, Portugais et Français, la Suisse est aujourd’hui majoritairement catholique. Les catholiques ont une mentalité moins individualistes que les protestants, ils suivent plus facilement les tendances, ainsi que la voix d’une autorité.

        Il y a aussi une influence étrangère toujours plus forte, car on trouve des étrangers dans un très grand nombre de familles et d’entreprises suisses, à tel point que les citoyens trouvent normal de verser chaque année un milliard de « cohésion » à l’Europe sans aucune contrepartie. Le terme « cohésion » est le mot politiquement correct pour « racket ».

        Du coup, la propagande des médias et des politiciens s’aligne complètement sur celle de l’étranger et elle est relayée dans toutes les couches de la population suisse, qui préfère régulièrement y céder plutôt que de trop se démarquer et se mettre le monde à dos, comme ce fut le cas par exemple pour la Suède, quand elle osait ne prendre aucunes mesures légales contre le covid.

        Enfin, la Suisse est un système politique de concordance, tous les partis ont du pouvoir et peuvent s’exprimer, le parti socialiste est le deuxième parti du pays, c’est un parti assez proche de l’extrême-gauche qui chante encore l’Internationale. Le socialisme a beaucoup d’influence dans tout le pays, dernièrement encore, l’ancien président du PS suisse est devenu le directeur de la poste suisse, alors qu’il n’avait aucune compétence particulière pour le poste…

        • Merci pour votre réponse, ça permet de mieux comprendre la situation et surtout son évolution.
          D’une certaine façon quand même, les citoyens suisses ont leur responsabilité dans cette évolution. (ils l’ont d’ailleurs montré en mettant Blocher en avant, mais pas assez, manifestement)

    • Effectivement, c’est le système fédéral le socle fondamental de la société suisse. D’ailleurs les votations portent avant tout sur des sujets cantonaux et communaux, qui sont les deux premiers niveaux où s’exerce la démocrate directe.
      Les cantons prélèvent leurs propres impôts, leurs habitants prennent eux-mêmes les décisions concernant leurs propres impôts. Ils peuvent ainsi décider ou non de grandes infrastructures publiques tels le le pont sur le lac Léman ou le contournement de Zürich, ou encore les jeux olympiques d’hiver.

      • Il faut toujours se souvenir que la Suisse est un pays vraiment fédéral: la meilleur preuve, dans le canton de Neuchâtel, nettement à gauche, la part de l’impôt fédéral n’est que 10% du total payé; le reste est payé à la commune et au canton.
        Ce qui sauve la Suisse, c’est ce fédéralisme. Si vous n’êtes pas satisfait de la politique d’un canton vous pouvez déménager dans le canton voisin (à Neuchâtel, vous pouvez aller à Cudrefin de l’autre côté du Lac, dans le canton de Vaud).
        Par ailleurs il y a une limite au déficit des finances d’un canton (le frein à l’endettement) et la démonstration a été faite plusieurs fois que ce ne sont pas les cantons qui dépensent le plus qui sont les plus riches…bien au contraire.
        Seul bémol à tout cela, les cantons Romands sont fortement influencés par la culture française (télévision, journaux, livres) et, malheureusement qui dit France, dit socialisme. Heureusement la dérive gauchiste des cantons romands est retenue par le libéralisme des cantons alémaniques avec lesquels ils sont quand même en concurrence (« quand même » à cause de la limite à la circulation des personnes en raison de la langue).

        • L’influence française avait par contre du bon pour la liberté d’enseigner ses enfants, car l’école à la maison est bien plus libre en Suisse romande, qu’en Suisse alémanique.

          Hélas, avec sa suppression pure et simple par Macron, je serais surpris que la Suisse romande ne finisse pas par suivre un jour.

          Cela peut paraître être secondaire à beaucoup, car les statistiques montrent que peu de gens font l’école à la maison, mais en réalité, dès lors que cette possibilité n’existe plus, cela veut dire que les enfants ne sont plus à leur parents, mais à l’Etat. Et sans ce garde-fou, l’Etat ne va pas se gêner pour gérer les enfants toujours plus selon son bon plaisir.

  • Quelquefois le monstre marin fait bien quelques éclaboussures quand il échoue dans les rues, mais il lui faut faire beaucoup de bruit, parfois se parer de couleurs vives – le rouge ou le jaune par ex – pour qu’on s’intéresse enfin, mais très provisoirement, à lui…
    Hélas nos capitaines Achab d’opérette s’en sortent toujours !

  • La France recherche depuis les années 80 celui qui pourra la sortir du marasme.
    Historiquement, la France à toujours été un pays où la majorité de ses habitants s’y trouvait bien : d’où le peu de volontaires à s’exiler vers les colonies lorsqu’elles ont été créées.
    Mais aujourd’hui, les Français ne sont plus heureux dans leur pays comme le montrent les enquêtes internationales.
    Et nos politiciens en sont tous responsables.

  • Merci à Jean-Baptiste Vigouroux pour cet article qui fit respirer l’air pur des sommets Alpins et des bienfaits d’une organisation démocratique qui fait référence dans le monde entier.
    Cet article est une incitation à la réflexion sur les bienfaits d’une démocratie libérale loin des clichés négatifs renvoyés par une grande partie de l’électorat français et de la majorité de ses élus…

  • quoi qu’on en dise, à l’issue d’une votation, en Suisse, le souhait exprimé par les votants est respecté…n’est-ce pas là l’essentiel?

    • Pour un démocrate oui, pour un libéral non. Un libéral veut vivre dans la liberté, pas sous la dictature de la majorité. La Suisse recule en matière de libertés, et ce, souvent à cause de la démocratie directe.

      • C’est l’inverse, la démocratie directe qui fait que les citoyens décident des lois de la fiscalité et même des aménagements est un de moyens les plus efficace pour faire barrage au socialisme. Il empêche le corporatisme, la politique politicienne, ralentis la diarrhée législative etc., etc.
        .
        Liberté économique:
        Suisse: 4ème



        Jordanie 62
        Mexique 63
        Slovénie 64
        Albanie 65
        Dominique 66
        Azerbaïdjan 67
        Monténégro 68
        Indonésie 69
        Brunei 70
        France: 71ème.
        .
        Si la suisse cède aussi des libertés, c’est sous les coups de boutoir des partis et médias du système, pas de la démocratie directe qui a encore refusé dernièrement le SMIC.
        .
        « Un libéral veut vivre »

        On ne peut faire l’impasse sur la politique, si ce n’est pas le peuple qui vote les lois et la fiscalité, ce sera les élites… qui auront vite fait de s’entendre avec les médias et entre eux.

        • Le SMIC a été rejeté au niveau fédéral, mais plusieurs cantons romands l’ont malgré tout adopté par la démocratie directe, et je ne serais pas surpris qu’il finisse un jour par passer également au niveau fédéral.

          La démocratie directe a largement validé les mesures liberticides sans précédent en Suisse, pour soi-disant lutter contre le covid, et la prochaine votation risque d’enfoncer le clou.

          La démocratie directe a imposé une taxe élevée pour financer les médias,

          La démocratie directe a mis un arrêt à l’énergie nucléaire, alors que la Suisse a un climat rude et doit importer en hiver, elle risque maintenant un blackout de plusieurs jours, dont les conséquences économiques et sociales pourraient être désastreuses pour le pays, bien plus que le covid.

          Si la démocratie directe était la garantie de libertés économiques, la Suisse étant la seule à suivre ce système, elle aurait dû avoir de très loin la première place du classement et pas seulement la quatrième.

          En réalité, dès lors qu’une majorité de la population est acquise au socialisme, la démocratie devient plus un outil d’oppression qu’un outil de liberté. En fait, ce qui importe n’est pas le système politique, mais ce sont les valeurs de ceux qui décident.

          Voilà pourquoi, le vrai suicide de l’occident est d’avoir confié l’éducation des enfants et les médias à des communistes, et d’avoir naturalisé des gens qui avaient des valeurs plus liberticides que celles des indigènes.

          • Vous confondez rempart parfait (qui n’existe pas) et moins mauvaise solution.
            A voir l’état de la France, la Suisse a gagné au moins 50 ans et c’est déjà beaucoup, l’exemple du naufrage français devrait ramener à la raison les suisses et s’il ne le fait pas nous sommes tous dans la m….
            Aucun système politique au monde ne peux protéger les civilisations finissantes.

            • Je n’ai pas fait de statistiques pour savoir si la démocratie directe penche plus souvent du côté de la liberté ou de la contrainte, mais ces derniers temps, c’est clairement la contrainte qui l’emporte.

              Une monarchie absolue avec un monarque libéral pourrait garantir bien plus de libertés à son peuple, qu’une démocratie socialiste. D’ailleurs, on le voit dans les pays arabes: les petits émirats qui ne sont pas des démocraties sont bien plus libéraux que de nombreuses démocraties.

              A noter aussi qu’avant les années 80 et l’arrivée des socialistes au pouvoir, la France était mieux lotie que la Suisse.

              Mais les gens n’ont rien appris, puisque le président français actuel a de fortes chances d’être réélu. Et en Suisse, les socialistes lorgnent sur la caisse unique, ils ne veulent pas voir que la sécu française est une catastrophe, et sur toutes les mesures qui ont coulé l’URSS.

              Internet a fait office de contre-pouvoir à la presse communiste à ses débuts, mais aujourd’hui, c’est terminé, Internet est censuré quasiment partout.

          • D’accord avec schelten, la démocratie ne suffit pas. Et pourtant, supprimer la démocratie serait liberticide, antilibéral.
            La démocratie est donc nécessaire, mais pas suffisante, du point de vue libéral. Il faut que les citoyens soient animés de l’amour de la liberté (et de son pendant inséparable, la responsabilité personnelle) pour qu’une démocratie fonctionne bien. De ce que je lis et entends, les Suisses ne sont pas épargnés par la baisse d’appétence pour la liberté individuelle que l’on observe un peu partout en Occident – ce que Ilmryn appelle « civilisation finissante »…

            • Supprimer la démocratie n’est pas forcément liberticide, si on la remplace par un autre système qui amène plus de libertés.

              D’ailleurs, si les gens votent de moins en moins, c’est parce qu’ils se rendent bien compte que le droit de vote ne leur amène plus rien. Les libéraux ne peuvent pas dire le contraire, un vrai libéral n’a actuellement aucune chance d’être élu président.

              • Les Suisses votent toujours autant, un peu moins de 50% en moyenne, en fait légèrement plus qu’il y a dix ans. La raison ? Ils votent sur des sujets qui les concernent de près, d’abord au niveau local, mais aussi au niveau national.

                • Même pas la moitié de ceux qui ont le droit de vote, ce n’est pas énorme et les objets votés suivent souvent ce qui se décide dans les autres pays via la démocratie représentative.

    • Très moyennement respecté.

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