La Suisse, modèle libéral et efficace aux portes de la France

La réussite économique de la Suisse tient en quelques éléments, une forte attractivité pour les entreprises, une population éduquée et une industrie de pointe.

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couteau suisse credits brian hertzog (licence creative commons)

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La Suisse, modèle libéral et efficace aux portes de la France

Publié le 4 avril 2021
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Par Gabriel Collardey.
Un article de l’Iref-Europe

La confédération helvétique, petit pays de 8,45 millions d’habitants, est éminemment riche. Sa réussite économique tient en quelques éléments, une forte attractivité pour les entreprises, une population éduquée et une industrie de pointe. L’industrie représente à elle seule 20,3 % du PIB.

Malgré un coût salarial élevé la Suisse reste un pays exportateur de produits manufacturés à forte valeur ajoutée (produits pharmaceutiques et horlogerie de précision). En 2018, elle a exporté pour 452 milliards de biens et de services1, soit un tiers de sa production totale.

Le gouvernement fédéral et les gouvernements cantonaux assurent une gestion rationalisée de leurs budgets. Avant Covid, la dette fédérale s’élevait en 2019 à 25,8 % du PIB. Les Suisses ont une phobie de la dette : sur les dix dernières années, le gouvernement fédéral a mené une politique de réduction des dépenses afin de dégager des excédents, 70 % dont une partie a permis de la rembourser.

Le pays a abordé la crise avec des finances saines et a donc pu soutenir son économie sans faire exploser le plafond de la dette. Le budget public, excédentaire de 1,4 % avant crise, va néanmoins être fortement impacté par les mesures de chômage partiel.

La faiblesse des charges sociales est un attrait pour les entrepreneurs

La France est en tête des classements concernant les charges sociales que doivent payer les employeurs et les employés sur le salaire brut (voir classement IREF). La Suisse, quant à elle, a fait le choix de faibles charges sociales, entre 8 et 14 % (part variable sur la cotisation à la caisse de pension)2, pour les salariés et les employeurs sur le salaire brut. Une des explications tient au statut privé de l’assurance maladie. Les différentes assurances sont toutes privées et la loi LaMal oblige les assureurs à accepter toute personne pour les soins de base.

Concrètement, les caisses privées jouent le rôle de la Sécurité sociale, mais grâce à la concurrence et aux obligations légales, les tarifs sont raisonnables. Les Suisses bénéficient d’un système de santé performant et bien financé, reposant sur la notion de responsabilité : les assurés doivent régler une quote-part de 10 % sur le total des frais remboursés par l’assurance dans l’année.

Les citoyens ont toute liberté de choix pour leur contrat et, de facto, sur les tarifs. Ensuite, il existe des caisses privées complémentaires moins régulées.

La Suisse et son Impôt sur les sociétés, un attrait supplémentaire

En France le taux de l’impôt sur les sociétés, en baisse depuis quelques années, devrait diminuer et atteindre un taux de 25 % pour les bénéfices supérieurs à 38 120 euros. En dessous de ce seuil, il s’établit à 15 %. Le système suisse est plus complexe. L’IS se décompose en deux parties : un impôt fédéral à 8,5 %3 du bénéfice et un autre impôt fixé au niveau des cantons et des communes. Le taux varie de 6 à 21 %4, il tourne en moyenne autour de 15 %.

Par exemple, dans le canton de Genève, le taux d’imposition fédéral et cantonal s’établit à 16,3 %. Un double avantage pour les entreprises car le taux fédéral reste faible, tout comme dans la plupart des cantons. La palme revient à celui de Zoug, avec un IS de 6 %, le plus bas du pays !

La Suisse a un environnement légal simplifié et libéral

La Suisse se distingue par la flexibilité de son marché du travail. Le Code du travail fédéral compte une trentaine de pages, à comparer avec le Code français de… 3300 pages ! Le Freedom Economic index lui attribue d’ailleurs un score de 72,5 dans la catégorie Labor Freedom alors que la France est à 44,8. Une différence très importante et très en faveur du modèle libéral suisse en la matière.

Le principe de liberté contractuelle est central en Suisse, l’employeur comme l’employé pouvant rompre leur collaboration plus aisément. Le marché de l’emploi étant très dynamique, les salariés licenciés retrouvent en général rapidement du travail. Surtout, la négociation prévaut puisque l’accord du salarié est nécessaire pour finaliser la rupture du contrat. Cette flexibilité réduit le nombre et l’importance des contentieux.

Une démocratie très affirmée

L’indice Freedom House octroie à la Suisse un score de 96/100, signe d’une démocratie fonctionnelle et efficace. La France, quant à elle, n’obtient que 90. En cause, notamment, l’efficacité de sa justice : le Freedom Economic index ne la note qu’à 69,2 contre 82,2 pour celle de la Suisse.

Celle-ci illustre à merveille le rôle d’un gouvernement dont la vocation est d’assurer ses fonctions régaliennes et de permettre l’expression des libertés économiques et politiques. Les citoyens suisses n’ont aucune obligation de cotiser et sont libres de souscrire à des assurances privées de leur choix.

À ceux qui rétorquent que la dépense publique est gage de bien-être, nous répondons ceci : en France, la dépense publique atteint 55,6 % du PIB, en Suisse : 32 % (chiffres OCDE 2019). Pourtant, la Suisse est dans le top 5 des pays où les citoyens sont les plus heureux de vivre, alors que la France est… vingt-et-unième !

Sources :

  • Heritage Foundation, freedom economic index Switzerland, 2020
  • Heritage Foundation, freedom economic index France, 2020
  • Freedom House, indice pour la France et la Suisse, 2019
  • Ronald Indergand & Vincent Pochon, L’économie d’exportation suisse brave tous les vents contraires, Swissinfo, avril 2019
  • David Talerman, Assurance maladie pour les résidents en Suisse, Travailler en Suisse.ch, 23 mars 2021
  • Cleiss, le système de santé Suisse, 2020

Sur le web

  1. Swiss info : l’économie d’exportation suisse brave tous les vents contraires (2019)
  2. Cleiss : Les cotisations en Suisse.
  3. Switzerland Global Enterprise : Fiche d’information, imposition des entreprises.
  4. Gérer son entreprise : Fiscalité des entreprises France vs Suisse.
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  • Pour le bien-être, rappelons aussi qu’en France on est des gros consommateurs d’anti-dépresseurs

  •  » Aux portes de la France  »

    Et à quelques minutes à vélo de chez moi…

     » Hopp Schwyyz ! « 

  • La francophonie crée de graves lésions à la zone corticale de la jugeotte…

  • Je rajouterai le mépris dont font preuve les romands envers les suisses allemands, le traitant de ‘bourbines, köbis, röstis’, et j’en passe.

    Là ou les allemands les appellent simplement ‘ Walscha’, qui est l’appellation commune (Wahl) par les peuples germaniques de tous ceux qui ne parlent pas le germain : Welsches alsaciens, Wallons, Gallois (Welsh), Valaques, même les italiens se font appeler Wloch par les polonais.

    La (le) fameuse Marie France Porchet est un florilège…

    • [MODE PLAISANTERIE ON]
      Comment cela, vous n’avez pas votre pelle à röstis pour combler le fossé?
      [MODE PLAISANTERIE OFF]
      Et citons que quand la Suisse a été agrandie en 1815, le canton de Genève n’a pas voulu de certaines communes françaises. Ils n’auraient pas su gérer. On peut critiquer les raisons, mais au moins, ils n’ont pas la folie des grandeurs.

  • Intéressant. Quelle est l’explication? Le rayonnement intellectuel de la France qui pousse à l’étatisme depuis des décennies ?
    J’ai souvenir d’avoir lu un peu la même chose pour le Québec par exemple, moins libéral que le reste du Canada, mais plus que la France.

  • La Suisse est un merveilleux modèle, à nos portes, partageant notre civilisation et même partiellement notre langue. Il serait donc facile d’aller regarder comment ils s’y prennent.
    Manifestement nos dirigeants et élites politiques n’ont aucune envie de s’inspirer de ce qui marche. Ils ont trop peur de découvrir que notre problème est le socialisme auquel ils tiennent tant.

    • Ils ont surtout très peur que les français découvrent qu’on n’a pas besoin des politiques pour que tout fonctionne bcp mieux. On peut donc compter sur eux pour ne surtout pas faire de publicité à une méthode qui permet de se passer d’eux! 🙂

  • En Suisse, les politiciens ont peu de pouvoir. Celui des français est démentiel et repose sur la distribution du pognon des autres.

  • J allais l écrire mais je vois que vous l avez déjà parfaitement exprimé ! Le politiquement correct fait des ravages en Suisse romande.. mais pas que

  • La palme revient à celui de Zoug, avec un IS de 6 %, le plus bas du pays !

    Comment est-ce possible si le taux fédéral est de 8.5%?

  • Très juste. Même chose au Canada où le Québec est de loin l’état le plus socialiste et où l’administration emmerde le plus les citoyens! Moralité, les français sont des masochistes… ou des idiots!

  • Les Suisses sont peu endettés à titre collectif mais ils le sont beaucoup plus qu’en France à titre individuel. La raison en est que la Suisse est un pays d’autant plus cher qu’il est très riche et que cela le place au-dessus des moyens de sa population. Il y a longtemps qu’elle a renoncé à suivre la hausse de son immobilier.

    Du coup, sur le papier nombre de Suisses sont propriétaires mais, comme ils peuvent de moins en moins rembourser leurs emprunts, ce sont les banques qui détiennent de fait leur patrimoine foncier. En contrepartie, cela fait la solidité de leur régime de retraite par capitalisation.

    Curieux pays qui pourrait être qualifié d’ultra-libéral dans le sens qu’il s’agirait d’un collectivisme au service, non pas d’un Etat détenteur de propriétés nationales, mais au service d’intérêts financiers privés ayant la main mise sur la plus grande partie du foncier du pays.

    La réussite de ce pays tient néanmoins à son histoire géographique qui a façonné des hommes responsables et éduqués qui permettent à chacun de trouver sa place.

    C’est une réussite unique et inimitable qui peut être pour les Français, au mieux une source de respectueuse admiration, au pire une source d’envie, mais certainement pas une source d’inspiration. Nous serions capables de n’en titrer que les inconvénients d’une dépossession sans les avantages. Et c’est ce qui risque de nous arriver.

    Notre modèle de réussite est différent et il peut n’avoir rien à envier aux Suisses. Il passe par la défense de vrais droits de propriété. Nous n’en sommes pas encore dépossédés autant qu’en Suisse. Sachons les garder. Heureux Français diront les Suisses, sachant épargner pour investir, créer de la richesse, prospérer, évoluer et rester maîtres chez soi. Pourquoi pas? A chacun son genre de beauté.

    • PS – En Suisse, l’immobiliser devenu hors de prix n’a pas privé les habitants de leurs droits de propriété car les banques acceptent qu’ils ne remboursent que les intérêts de leurs dettes garanties par des biens immobiliers, ad vitam aeternam. Il n’y a donc pas de transfert massif de propriété au profit des banques.

      En France, la paupérisation de la population, par des décisions politiques désastreuses, la met à risque, non pas d’être emprunteur à vie en ne payant que les intérêts de ses dettes immobilières, mais à risque de perdre tout droit de propriété au profit de quelques grands investisseurs privés de connivence avec l’État. Et en plus, ces transferts ne serviraient même pas à garantir la solidité des régimes de retraites par capitalisation qui devraient venir compléter nos régimes par répartition devenus sources de conflit entre les générations.

      (Heureux retraités Suisses propriétaires de leurs droits à une retraite par capitalisation qu’aucun jeune n’aurait l’idée de venir leur contester, et en plus, heureux couples Suisses co-propriétaires de leurs droits à la retraite sans que la carrière de l’un soit facilitée au détriment de l’autre qui se verra attribuée une pension de réversion amputée et toujours menacée d’être remise en cause).

      D’où la nécessité de défendre notre liberté avec, d’une part, le retour à un droit de propriété qui ne soit plus réduit par des réglementations abusives et, d’autre part, le retour du droit de contracter librement, ie sans violence, entre nous ; ceci pour nous fournir mutuellement les biens et services que nous souhaitons et que les dérives actuelles d’une économie dirigée nous empêchent de produire et d’échanger.

      La liberté, c’est la non violence, et nous devons la défendre contre la violence des harcèlements fiscaux et réglementaires qui nous empêchent de travailler et de faire ce que nous savons devoir faire, chacun là où nous sommes le mieux à même pour en juger.

      Pour réaliser un libéralisme spécifique à chaque grande région, (qui vaudrait bien chacune une Suisse si elle était libérée de l’occupation par l’État français), l’alternative ne peut plus être entre un pseudo-libéralisme mafieux et le parasitisme de trop d’administrations ruineuses. Nous n’avons pas besoin d’hommes providentiels, juste d’hommes libres.

      Bis repetita placent.

    • Il faut avoir voté pendant 800 ans pour comprendre la méthode des votations…

      Il faut que tout candidat comprenne que ce système doit évoluer de bas en haut.

      Tout référendum national conduit à des aberrations, puisque les français votent pour dire comment doit vivre leur voisin.

      un referendum en France doit commencer comme les votes de chef de classe, d’animateur de réunion de copropriétaires ou de délégué syndical d’une PME, où l’on défend ses intérêts directs.

      Petit à petit, on monte au niveau communal, puis cantonal, une fois que la conviction est acquise que sa voix compte, qu’elle est souveraine. On prend confiance en son pouvoir.

      Au bout de 20-30 ans peut être on atteindrait le niveau national…

    • C’est pas une question de ne pas pouvoir remboursser ses emprunts. La fiscalité est très différente pour le locataire et le propriétaire. Or d’un point de vue fiscal, tant que l’emprunt pour achter un bien immobilier n’est pas totalement remboursé on n’est pas « propriétaire ». Donc les suisses ne remboursent jamais (ou alors très vieux) leur crédit immobilier. Parfois c’est ridicule pour un appartement à 5 millions de francs, on garde une dette de 10 000 CHF dont on paye les intérêts religieusement pour éviter l’impôt supplémentaire, nettement plus coûteux que les dits intérêts, même capitalisés sur 50 ans !

    • Quant à l’éducation, c’est un sujet très intéressant en Suisse : il y a nettement moins de Suisses « éduqués » (au sens d’ayant obtenu un diplôme du supérieur, pour ne pas parler d’ingénieurs, docteurs etc. que dans beaucoup de pays voisins). Par contre il y a un taux très elevé de gens ayant suivi l’apprentissage et étant de ce fait des « professionnels compétents dans leur champs ». Une très belle illustration est l’industrie de l’horlogerie : peu d’ « horlogers universitaires », beaucoup ayant appris dès leur adolescence auprès d’un « maitre » compétent, et donc « peu éduqués mais bien formés » ou « capables de faire, moins de discuter ». Le reste de l’occident a au contraire pléthore de jeunes issus des universités, capable de pérorer des heures sur la « thérapie de danse lesbienne du sud Bangladesh » mais incapable de faire quoi que ce soit de leurs mains (et beaucoup diraient, de leur tête non plus).

  • Demandez à Mélenchon ce qu’il pense de la Suisse.

  • C’est plutôt la même chose en Belgique où les francophones sont très majoritairement socialistes, les néerlandophones nettement plus libéraux.
    On peut se demander pourquoi, mais partout où la langue française est dominante, la tendance étatiste délirante, gauchiste également, est toujours une tentation.
    Cela dit, même chez les francophones il y a des différences, vaudois et valaisans plaisantent souvent sur la « république socialiste de Genève »… qui serait « la France en plus riche ».

  • la suisse semble montrer que SI ON SOUHAITE la restreindre les libertés d’echanger est contreproductif..

    la réussite économique n’est pas un objectif pour tout le monde..

    vous allez avoir les admirateurs de la « réussite économique chinoise »..

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