Zemmour : girondin ou jacobin ?

Si Éric Zemmour est un socialiste et un jacobin, c’est parce qu’il donne une priorité absolue à la Cité. Le droit de l’État s’est ainsi substitué à l’État de droit.

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Zemmour : girondin ou jacobin ?

Publié le 4 octobre 2021
- A +

Par Jacques Garello.

Aujourd’hui tout est devenu citoyen : entreprise citoyenne, école citoyenne, police citoyenne, banque citoyenne, bref on attend de tous un comportement citoyen.

Cela fleure bon 1789 et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Et dans le jargon politique, il n’y a guère que les valeurs républicaines qui puissent disputer au terme citoyen ce succès de mode. Mais des puristes ont fait remarquer que dans la langue française le mot citoyen est un substantif, utilisé maintenant comme un adjectif, au lieu et place du mot civique. Simple erreur grammaticale ? Pour des esprits chagrins un citoyen est un homme jouissant de droits individuels dans le cadre d’une cité, un homme citoyen est un homme ayant le devoir de se conformer aux lois et intérêts de la cité.

La différence est ancienne, elle remonte au débat entre jacobins et girondins, voire entre Antigone et Créon. La différence est fondamentale, et l’on ne saurait mieux la saisir aujourd’hui qu’à travers la pensée d’Éric Zemmour1

Si je suis un libéral et un girondin, c’est parce que j’ai une certaine idée de la dignité de la personne humaine. Je la vois par nature nantie individuellement de droits universels et imprescriptibles, découlant précisément de sa nature même, lui permettant de vivre comme un homme. Locke avait identifié ces droits : droits à la vie, à la liberté, à la propriété. Le rôle de la Cité est alors de les faire respecter par des lois justes, afin d’éviter que les droits des uns soient violés par les autres. Des lois justes assurent l’égalité de tous devant la loi, l’isonomie, ce que les libéraux nomment encore l’État de droit.

Zemmour le jacobin

Si Éric Zemmour est un socialiste et un jacobin, c’est parce qu’il donne une priorité absolue à la Cité, comme si par l’effet d’un contrat social jadis évoqué par Hobbes et Rousseau, les individus avaient abandonné leurs droits et leur sort entre les mains de l’État. Le droit de l’État s’est ainsi substitué à l’État de droit.

Voilà sans doute ce qui fait une partie de l’éphémère succès du peut-être candidat Zemmour. Voilà aussi ce qui fait son danger mortel pour les libertés.

Le succès vient de ce que Zemmour parle de l’ordre public, des lois de la République, et de la souveraineté nationale. Ce discours vient à point nommé dans un pays où n’importe qui fait n’importe quoi, où le droit n’est plus respecté, où le patriotisme et La Marseillaise sont ignorés, voire méprisés, dans une France qui ne connaît plus ni paix intérieure ni prestige extérieur. Remettre de l’ordre dans la rue, dans l’école, dans la justice, dans les alliances : voilà sans doute à quoi aspirent beaucoup de Français. Aspiration légitime, mais le discours de Zemmour nous indique-t-il le prix qu’il veut faire payer pour la satisfaire ?

Le comportement citoyen voulu par Zemmour

Le prix, c’est que les Français aient un comportement citoyen, c’est-à-dire se plient à un modèle défini par les gouvernants. Les droits des citoyens ne sont plus que des devoirs. Et s’il est vrai que tout droit implique un devoir, les exigences posées par les jacobins sont extrêmes. Dans la nouvelle Déclaration des Droits proposée par Sieyès en 1790, n’avaient de droits que ceux qui se comportaient en « bons citoyens », une qualité que seuls les gouvernants peuvent apprécier.

Cette Déclaration ne fut pas votée, mais elle inspira Robespierre : malheur à ceux qui ne se conformeraient pas aux lois de la République et seraient ainsi traîtres à la Nation menacée la citoyenneté devient alors une « ardente obligation ». Pour mettre la France en ordre, il faut mettre les Français en rang. Voilà « l’égalité » dans sa nouvelle acception : non plus l’égalité devant la loi, mais l’uniformité organisée par le législateur et le gouvernement.

Il s’agit d’une dramatique inversion des relations entre les citoyens et le pouvoir. Alors qu’à l’origine les droits étaient reconnus et proclamés pour protéger les citoyens contre les abus du pouvoir politique, désormais ils n’ont de réalité qu’à travers la soumission au pouvoir politique. Dans un pays comme le nôtre où la politique a tout envahi, c’est se tromper de sens et aggraver la situation que de vouloir renforcer encore le poids quotidien de la politique.

Exiger de l’entreprise qu’elle ait un comportement citoyen, c’est lui demander d’agir contre ses intérêts propres et oublier ses impératifs de profit et de gestion pour sacrifier à l’intérêt général qui est de réduire le chômage – en oubliant que c’est le pouvoir politique qui, au nom dudit intérêt général, a créé le chômage en empêchant les entreprises de fonctionner normalement, c’est-à-dire sous le contrôle du marché.

On pourrait facilement démontrer aux Français inquiets de la situation actuelle qu’elle n’a pour cause que les débordements de la puissance publique. L’insécurité et l’immoralité ? Faillite du système éducatif de l’État, incapacité de l’État à gérer la justice, la police et les prisons. Le déclin du droit et l’ignorance des lois ? Hypertrophie des textes, accumulation des passe-droits, démagogie électorale. Quand la loi n’est plus respectable, elle n’est plus respectée. Les menaces sur l’honneur et la grandeur de la France ? Corruption des hommes de l’État, complaisance diplomatique à l’égard des barbares et des terroristes, trahison de nos amis, irrespect du droit international.

C’est donc la faillite de la société politique, c’est le mythe de l’intérêt général, c’est la méthode du tout-État qui nous ont conduits là où nous en sommes.

Faut-il plus ou moins de citoyenneté ?

Sans doute davantage s’il s’agit de la citoyenneté girondine, celle qui met les gouvernants sous le contrôle de citoyens vigilants et actifs.

Sans doute moins si l’on pense à la citoyenneté jacobine, celle qui met les citoyens sous le contrôle de gouvernants irresponsables et omniprésents.

Une vision autoritaire

Voyons d’ailleurs où voudrait nous conduire le citoyen jacobin Éric Zemmour.

En fait, l’ordre public auquel Éric Zemmour invite les Français est du genre de celui qui régnait à Varsovie. Les Français rassurés par un État fort et souverain, c’est-à-dire la manière forte pour les garder à l’abri de tout écart : la sécurité des prisonniers.

Il existe une convergence troublante entre les projets de Zemmour et ceux de l’extrême droite nationaliste. Dans sa pétition pour l’ordre public répressif, pour les « valeurs de la République », pour la souveraineté nationale, Zemmour se rapproche incontestablement de l’électorat du gaullisme de gauche, de la droite populaire de Marine Le Pen, et de la droite conservatrice de Marion Maréchal Le Pen2. Rien d’étonnant à ce qu’il leur prenne une grande partie de ces diverses clientèles. Mais il ajoute sa touche personnelle de marxiste impénitent, de militant socialiste. Comment pourrait-on bien appeler l’alliance du nationalisme et du socialisme ?

Éric Zemmour s’inscrit dans la grande tradition des totalitaires de tous les pays, de ceux qui pensent qu’il faut former le « citoyen nouveau » pour créer la Cité radieuse.

Dans un autre registre, Saint Augustin avait écrit :

Deux amours ont bâti deux cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu fit la cité terrestre ; l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi fit la cité céleste.

En le parodiant, on pourrait dire aujourd’hui :

Deux amours ont bâti deux cités : l’amour de l’État jusqu’au mépris du droit fit la cité socialiste ; l’amour des hommes jusqu’au mépris de la politique fit la cité libre.

  1. J’avais écrit une partie de cet article lorsque Jean Pierre Chevènement avait fondé le Mouvement des Citoyens. D’ailleurs à plusieurs reprises Éric Zemmour a évoqué les liens étroits qu’il avait entretenus avec l’ancien ministre de l’Éducation nationale, puis de l’Intérieur, puis de l’Industrie. L’un des rédacteurs du Programme commun de la gauche, JPC est demeuré fidèle à un schéma de rupture avec le capitalisme.
  2. On peut dire aussi de Viktor Orban, depuis le congrès démographique de Budapest
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  • J’aimer bien ce genre d’article qui fantasme sur les intentions liberticides supposées de quelqu’un qui a l’ambition de remettre un peu d’ordre, de bon sens et de cohérence dans un pays qui se délite et s’ensauvage. Sans comparer des personnages non comparables, cela rappelle furieusement les belles âmes qui paniquaient à la perspective de l’immonde dictature liberticide et totalitaire que l’arrivée au pouvoir du Général de Gaulle ne manquerait pas d’installer.

  • J’adopte totalement votre « parodie ».

  • oui zemmour va trop loin..

    il veut imposer des opinions et sa subjectivité..à tous par la loi..

    • Et les autres pas, sans doute.

      • j’ai dit ça?
        zemmour est comme les autres..

      • vraiment ce qui a motivé que Zemmour se présente c’est son désir de plus de libéralisme économique?
        vraiment?
        il m’est arrivé d’entendre zemmour..

        ce n’ets PAS ce que j’ai entendu.

        • On peut débattre de l’Islamisation du pays, concernant sa gravité et son ampleur. En revanche voter pour un candidat sur le fondement d’un thème (même pas une promesse), au mépris de tous les autres principes et libertés, c’est profondément irresponsable.

          A la manière de cette fameuse citation sur la sécurité, si les croyances religieuses de vos concitoyens vous importent plus que vos libertés, vous finirez par perdre vos libertés tout en échouant à empêcher l’islamisation du pays.

  • J’ai une analyse similaire. Et la remarque qu’on peut se faire c’est que ça fait de Zemmour un politicien tout à fait banal. Un « wananbe tyrant » de plus.

  • Le seul moyen d’échapper à Macron.

  • Je ne suis pas d’accord. Il semble que Zemmour veulent plus d’état régalien (police, justice, prison) mais moins d’état dans la vie économique et sociale (média en particulier).
    En fait il veut nous faire sortir de la configuration actuelle avec des dépenses publiques sociales de type communiste (que condamne clairement Zemmour), un carcan de souveraineté européenne inutile, souvent nuisible et très coûteux. Je serais plus qu’étonné que Charles Gave soutienne un candidat jacobin et socialiste.

    • De ce point de vue, Zemmour apparaît comme un libéral (très conservateur). Evidemment pas comme un socialiste !

      • L’auteur de l’article est un libéral-conservateur reconnu. C’est même l’un des plus éminents français : il a derrière lui toute une carrière intellectuelle, académique, scientifique, mais aussi engagée dans la diffusion des idées libérales et conservatrices. C’est l’un des principaux spécialistes français de ces deux écoles de pensées politiques.

        Bref, si Zemmour était la nouvelle star médiatique libérale-conservatrice, nul doute que Garello l’aurait soutenu. Or c’est exactement l’inverse. Et ce pour une raison qui parait évidente pour une personne un minimum informée de ce qu’est le libéralisme et le conservatisme : Zemmour n’est ni de l’un, ni de l’autre.

        • Bien sûr que Zemmour n’est pas un libéral, et que l’économie n’est même pas sa préoccupation première. Mais cela fait depuis Madelin qu’il n’y a plus de candidat libéral, alors on fait quoi? On laisse Macron ou Le Pen détruire la France ou on essaye de trouver un candidat hors système qui ne semble pas complètement fermé à des avis libéraux?

          • « On laisse Macron ou Le Pen détruire la France »

            Vous êtes drôle, vous. Figurez vous que j’ai de la mémoire et je me souviens très bien qu’il y a 5 ans vous étiez fan de Le Pen.

    • la candidature de zemmour est marquée par son discours sur l’identité nationale et sur l’islam , faut pas déconner…

      bordel de dieu pourquoi pas juste un candidat libéral..

      • euh je critique l’islam ( et en gros TOUT) mais avant de critique un musulman je regarde ce qu’il a fait ou ce qu’il a dit.

        quand on prone de fait une immigration qui repose sur la religion on fait porter un soupçon sur tous les adeptes de cette religion..

        quand des « jeunes » essayent d’dexpliquer le monde à partir du concept de boomers vous etes bien obilger de leur rappeler que l’age d’une personne ne dit pas grand chose sur sa vie et ses opinions.

        • Zemmour fait comme vous, il critique l’islam, pas les musulmans. Il a « parodié » : tout au musulman en tant qu’individu, rien en tant que religion.
          Lorsque vous avez un regroupement de musulmans dans une cité, vous voyez bien comment elle évolue, car avec le nombre vous avez l’incitation, l’endoctrinement.
          Ce n’est pas dans les quartiers où ils sont minoritaires que les femmes sortent voilées, qu’elles disparaissent de la vie extérieure.
          Individuellement, chaque musulman est tout à fait respectable, collectivement, à partir d’un certain seuil à déterminer, ils créent un problème (suppression du porc, horaires différenciés etc.)

    • « Je serais plus qu’étonné que Charles Gave soutienne un candidat jacobin et socialiste. »

      Lors de la dernière élection européenne, Charles Gave s’est allié et a soutenu financièrement l’étatiste de droite antilibérale Nicolas Dupont Aignan.

      Malheureusement, il y a bien longtemps que Charles Gave a tourné le dos aux idées et principes libéraux.

      • Je vois plutôt Charles Gaves comme un stratège: il propose son soutien à un candidat qui n’est pas très positionné économiquement parlant, et en échange, il espère pouvoir influencer sur sa politique économique.

        • Ben voyons ! (comme dirait votre champion antilibéral).

          C’est tellement logique pour un libéral de vouloir s’associer systématiquement aux plus antilibéraux : d’abord l’énarque étatiste NDA, puis l’essayiste jacobin et réactionnaire germanopratin Zemmour, totalement déconnecté des préoccupations des vrais gens ! Quelle blague !

          • C’était la logique des Chicago Boys: Pinochet n’avait rien de libéral, il était bien pire que Zemmour, et pourtant, Pinochet a accepté de laisser des libéraux le conseiller sur l’économie, ce qui a permis au Chili de devenir un des Etats les plus prospères de l’Amérique du Sud.

            Si Jacques Garello était candidat avec 13% des sondages en sa faveur, tout le monde sur ce site le soutiendrait contre Zemmour… Mais dans la situation actuelle, ceux qui s’en prennent à Zemmour font le jeu de Macron, voir de Le Pen? Pour lequel roulez-vous, l’extrême-centre ou l’extrême-droite?

            • Les libéraux, les vrais, ne sont pas pinochetistes. Ça, seuls les gauchistes et les droitards le croient.

              Pour les libéraux, les vrais, choisir ente l’extrême-centre (la social-démocratie radicale macroniste) ou l’extrême-droite (le nationalisme statolâtre zemmourien), c’est choisir entre la peste et le choléra.

              • Il n’y a pas que la mémoire qui vous fait défaut. Où arrivez-vous à voir dans mon commentaire que je présente Pinochet comme un modèle pour les libéraux? Jusqu’à présent je m’abstenais de voter, mais Macron est allé beaucoup plus loin que ce que Le Pen aurait pu se permettre (ne serait-ce que parce que la gauche détient les médias, la justice, les syndicats, les écoles, etc), je voterai clairement contre Macron à la prochaine élection.

            • Vous parlez à un libéral chimiquement pur, qui sait mieux que quiconque ce qu’est le vrai libéralisme et ce que sont les libertés. Vous n’atteignez pas au dixième de la hauteur de ses chevilles. Vous perdez votre temps. La nuance, le consensus, le pragmatisme, ils ne savent pas ce que c’est. Ces gens sont le sectarisme incarné.

              • Les libéraux devraient s’extasier devant Pinochet. Les libéraux devraient s’extasier devant les idées d’extrême-droite. S’ils ne le font pas, c’est qu’ils sont sectaires…

                Des gens d’extrême-droite qui viennent nous donner des leçons de tolérance, ça ne manque pas de sel. Et votre champion qui veut faire interdire des titres de rappeurs ou interdire aux Français de choisir les prénoms qu’ils veulent à leurs enfants, ce n’est pas du tout du sectarisme peut-être ?…

            • pinochet s’opposait au communisme… ce n’est pas un détail..

  • Au fur et à mesure que je lisais vos propos, j’attendais, avec curiosité, les faits précis qui justifiaient votre raisonnement, j’attends toujours. Votre texte est plus un procès d’intention qu’une démonstration.

  • « Comment pourrait-on bien appeler l’alliance du nationalisme et du socialisme ? » Un peu de retenue que diable, soyons sérieux deux minutes !

  • Tout cela est bien joli, mais est-ce que l’auteur de l’article réalise-t-il qu’il est en train de militer pour Macron et pour l’Etat oppressif actuel?

    Admettons que Zemmour renonce à se présenter, le scénario est alors déjà écrit: deuxième tour Le Pen / Macron, Macron l’emporte, et avec lui l’extrême-centre, qui est le mouvement politique le plus oppressif et le moins libéral que la France ait subi depuis la IIème guerre mondiale. Même Le Pen, la nationale-socialiste, pourrait faire moins pire que Macron sur le plan des libertés.

    Si Zemmour se présente, deux autres scénarios sont possibles:

    • Zemmour convainc des LR et des RN, cela fait un deuxième tour Zemmour/Macron, que Zemmour a une chance d’emporter avec une union des droites derrière lui. Si Zemmour s’entoure bien, on pourrait même espérer avoir une droite conservatrice sur le plan des valeurs, qui réinstaure un Etat régalien, et un peu plus libérale sur le plan économique. Cela serait beaucoup mieux qu’un deuxième mandat de Macron.

    • Zemmour convainc des RN, cela fait un deuxième tour Bertrand/Macron, que Bertrand pourrait remporter si le RN vote logiquement à droite. Bertrand fera probablement un peu mieux que Macron, ce sera toujours cela de gagné.

    Dans le troisième scénario où Zemmour ne convainc que des LR, sa candidature ne changerait alors rien, Le Pen sera au deuxième tour et Macron l’emportera sans problème et la France risque alors de sombrer pour de bon.

  • Zemmour socialiste ? Avant de l’affubler d’un qualificatif qui ne va pas de soi, vraiment pas de soi, on pourrait peut être lui poser la question :
    – Mr Zemmour, vous pensez vous socialiste ?
    On peut être certain de la réponse !
    C’est bien cela qui coince avec ce genre d’article. Une description qui ne colle pas à la réalité.
    Zemmour est un étatiste. C’est clair. Certainement pas un socialiste. C’est tout aussi clair.
    On ne gagne rien à corrompre le sens des mots. Sauf le ridicule.

    • On touche du doigt les limites de l’anathème « socialiste » systématiquement attribué à tous ceux qui leur déplaisent par certains libéraux.

      Je suis entièrement d’accord avec vous, Zemmour n’a pas besoin d’être socialiste pour demeurer profondément anti-libéral (de son propre aveu, il a le mérite d’être lucide).

    • « Avant de l’affubler d’un qualificatif qui ne va pas de soi, vraiment pas de soi, on pourrait peut être lui poser la question :
      – Mr Zemmour, vous pensez vous socialiste ?
      On peut être certain de la réponse ! »

      Effectivement, on peut être certain de la réponse. Il a déclaré à de très nombreuses reprises sur CNews que Karl Marx l’inspirait intellectuellement.

  • M Zemmour lors de sa participation à nombre émissions de Cnews a dit et redit son opposition au libre-échange et à la mondialisation, dans approfondir sa pensée. Peut-être que s’il se présente à la présidentielle il aura affiné ou modifié ses positions il en va de la liberté individuelle

  • Zemmour n’est pas un politicien, c’est un polémiste. Et en tant que tel, il a l’habitude d’un discours provocateur et clivant. On voit bien que depuis que la perspective de candidater à la présidentielle s’est présentée, il est peu décontenancé, il cherche davantage ses mots et même son projet politique, il nuance son propos. Le fait qu’il dise maintenant ouvertement qu’il souhaite recréer le RPR des années 90, et que souvent il explique, au moins en creux, que si on commençait déjà par appliquer les lois existantes on réglerait une bonne partie des problèmes sécuritaires qu’il soulève et qui exaspèrent les Français le montre : au départ, il n’est pas un extrémiste, juste un nostalgique d’une France plus apaisée – et aussi moins sinistrée économiquement.
    Sur le plan économique, il n’est pas un expert selon ses propres termes. Il semblerait cependant que Charles Gave fasse partie de ses conseillers (à confirmer).
    Ce qui m’inquiète chez lui est sa fascination pour des personnages comme Napoléon Bonaparte et plus généralement pour les dirigeants qui ont mis en avant la « grandeur de la France », jusqu’à l’absurde parfois. Comme le faisait remarquer à Alain Peyrefitte un ministre allemand en visite en France (en substance) : « vous aurtes Français êtes capables d’envoyer un satellite dans l’espace mais n’êtes pas capables d’installer le téléphone sur tout votre territoire. » Ou encore, sa défense de Mazarin, le conseiller du Roi qui s’en mit plein les poches de façon indue, acceptable aux yeux d’EZ du moment qu’il avait paraît-il assuré une place de premier rang à la France. Personnellement je ne suis pas gêné par la place secondaire de la Suisse dans le concert des Nations, du moment que les citoyens de ce pays sont heureux – et bien plus libres que nous, d’ailleurs.
    Le jacobinisme d’EZ est évident, et en tant qu’habitant (et originaire) d’une région française en ayant quelque peu souffert, il m’inquiète également.
    Il n’est pas encore candidat, et de l’eau coulera sous les ponts d’ici avril 2022… personnellement, je choisirai le « moins pire », le jour J. En espérant que le non vacciné que je suis pourra seulement voter !

    • Concernant Mazarin… Si on ne peut être que d’accord avec vous, il faut quand même entre deux maux choisir le moins pire:
      Entre un ministre compétant qui détournerait très discrètement à son profit quelques millions et un ministre honnête mais parfaitement incompétent qui fait perdre des milliards, le choix me parait évident.

      Bon après avec les socialos on a eu le pompon: A la fois malhonnête, incompétent et qui se fait prendre la main dans le pot de miel…

      • il faut quand même entre deux maux choisir le moins pire

        C’est aussi ma conclusion, si vous me relisez.

        (quoique sur le sujet « Mazarin », je pense que l’incompétence est beaucoup plus souvent associée à la malhonnêteté que l’inverse – justifier la malhonnêteté en haut lieu est donner un très mauvais exemple)

  • Zemmour est-il socialiste ? Certainement, mais tous ceux qui ne réclament pas la destruction de l’Etat sont pour moi (et devraient l’être pour tout libéral cohérent) des socialistes. Faisons donc de mauvaise fortune bon coeur, et prenons la liberté où l’on peut la trouver.

    L’ami Eric semble chérir le gaullo-communisme des années 60 et ses 35% de dépenses publiques, autant dire le paradis libéral. Arrivé là, il sera toujours temps de supprimer le monopole communiste de la Sécurité Sociale, le monopole communiste de l’Education nationale, le SMIC, la CAF, les allocs, j’en passe et des meilleurs.

    Je ne suis pas naif cependant, et sais pertinemment que Zemmour n’a pas dans l’idée d’amputer le butin de l’Etat du quart de sa moitié. Je veux seulement souligner qu’il n’est pas moins libéral qu’un autre, mais certainement moins socialiste. Accessoirement, il est vraisemblablement plus étatiste que ses pairs, mais les anarcho-capitalistes se comptant sur les doigts de la main, y compris sur ce site, même la majorité des libéraux sont étatistes (i.e. pour un Etat minimal).

    Ceci étant dit, c’est pas demain la veille que j’irai voter, et je souscris entièrement à ce qui est dit dans cet article. Ce commentaire ne vise qu’à mettre un peu d’eau dans le vin de Jacques Garello.

    • « Certainement, mais tous ceux qui ne réclament pas la destruction de l’Etat sont pour moi (et devraient l’être pour tout libéral cohérent) des socialistes »

      Amusant ! Quand on sait que l’objectif du socialisme est la création d’une société sans classe et sans Etat !

  • J’ai l’impression que vous n’avez rien compris à cet article.
    Remisez vos biais de confirmation

  • On va dire que votre article c’est du 2ème (ou 3ème) degré, parceque balancer des affirmations comme ça sans aucune preuve, c’est un peu fort de café !
    On a compris que vous ne l’aimiez pas, mais la question qui se pose aux Français aujourd’hui est la suivante : vaut-il mieux un « Etatiste » comme EZ, qui veut restaurer la grandeur et l’indépendance de la France, qu’un Marquis qui ne rêve que de dicter aux Français ce qu’ils doivent faire du matin au soir, sans leur laisser le moindre espace de liberté ?

    • Pour vous, quelqu’un qui a dit qu’il interdirait aux Français de choisir les prénoms Kevin et Jordan pour leurs enfants, ce n’est pas inquiétant ? Ce ne serait pas quelqu’un « qui ne rêve que de dicter aux Français ce qu’ils doivent faire du matin au soir, sans leur laisser le moindre espace de liberté ? »

      • Le limitation du choix de prénom, ça se faisait encore il y a 30 ans et, curieusement, personne ne hurlait.

        On est dans un pays où l’État ampute déjà grandement la première des libertés, la liberté économique, en vous volant 40% voire 50% de votre salaire. À côté de ça, la liberté de donner le prénom qu’on veut n’a pas grande importance.

        « quelqu’un qui rêve de dicter aux Français ce qu’ils doivent faire du matin au soir »

        Si c’est ce que vous voyez en Zemmour, je dois reconnaître que vous ne manquez pas d’imagination. Mais je ne saurais que trop vous recommander de déporter vos inquiétudes vers le président actuel, qui s’est VRAIMENT permis de nous dicter nos emplois du temps en nous assignant à domicile.

        • Toujours le même argument foireux des droitards : vous croyez que si on n’adhère pas à vos idées foireuses liberticides et étatistes de droite, c’est parce qu’on adhère aux idées foireuses liberticides et étatistes du centre macronien. Eh bien non, les libéraux préfèrent la défense de la liberté à vos idées étatistes liberticides qu’elles viennent de l’extrême-droite ou de l’extrême-centre. Pour nous, les libéraux, vos âneries zemmouriennes ne valent pas mieux que les conneries macronniennes.

      • Contrairement à ce que vous donnez l’impression de penser, Kévin et Jordan sont des prénoms tout ce qu’il y a de plus chrétiens.

  • Merci M. Garello pour cet excellent article. Cela fait plaisir de lire un libéral-conservateur, un vrai (à la fois libéral et conservateur), tailler en pièces l’imposture réactionnaire statolâtre de Zemmour.

  • Je me rends compte , d’après les commentaires, ici et là sur les articles publiés dernièrement, que Contrepoints , s’il suit encore une ligne libérale , est de plus en plus lu et commenté par des proches des idées d’extrème droite.
    A mon sens , être libéral est être défenseur de la liberté individuelle et pour se faire l’état a recours à ses missions régaliennes pour tenter d’ y parvenir . Et c’est ce défaut de régalien dans l’état ( 6 % du budget seulement) qui fait pencher les électeurs vers les extrêmes , droits ou gauches.

    • Ils faut qu’ils comprennent qu’une accession au pouvoir de gens d’extrême droite serait une catastrophe : ils limiteraient la liberté d’expression, violenteraient des militants pacifiques, instaureraient des couvre-feux et des contrôles un peu partout dans le pays, ostraciseraient une partie de la population, limiteraient les déplacements…

      At.. Attendez.. :/

    • « Je me rends compte (…) que Contrepoints , s’il suit encore une ligne libérale , est de plus en plus lu et commenté par des proches des idées d’extrème droite. »

      Bof, étant un lecteur très régulier depuis plusieurs années, c’est tous les 5 ans le même problème : des anti-libéraux d’extrême-droite viennent squatter l’espace des commentaires le temps des élections présidentielles. Il y a 5 ans ils étaient groupies de Marine Le pen. Cette fois-ci les mêmes bouffons ont changé de boutique et nous expliquent que Le Pen est nulle mais Zemmour est génial. Une seule chose ne change pas : ils ont toujours les mêmes idées pourries, étatistes, populistes, xénophobes et liberticides. Il demeure un mystère : pourquoi viennent-ils squatter ici ces bouffons ?…

      • En parlant de bouffonnerie, c’est pour qui qu’il faut voter alors qu’on rigole un peu ? On passe notre tour encore en espérant le libéral idéal tombe du ciel la foi suivante ?

        • Vous êtes désespéré parce que vous ne savez plus pour qui votez ??… Je vous plains. C’est bien dommage de perdre à ce point l’essence de ce qu’est un homme libre. Comme l’explique très justement l’auteur de l’article ci-dessus, c’est sans doute que vous avez perdu tout sens civique pour n’être plus qu’un vulgaire « homme citoyen »…

          • Oui ce pays me désespère, ne pas voter c’est pratique, ça permet d’avoir les mains propres mais ça fait subir le choix des autres quand même…

            • C’est vrai qu’on n’a pas toujours envie de voter. Surtout quand on voit qui on nous propose.
              Plus même, ne pas voter peut être vu comme un authentique acte d’homme libre.
              Mais bon voter pour le « moins pire » reste quand même un moyen d’éviter des catastrophes.
              Par exemple, tous ceux qui se sont lavés les mains de leur vote en 2012 sont directement responsables du désastre Hollando-Macronien des ces dix dernières années.
              Non pas que leur prédécesseur ait été exemplaire mais c’était un moindre mal.

      • Vous ne pourriez pas, l’espace d’un instant, être moins binaire – j’ai vu des tas de gens ici juste dire d’EZ qu’il est « moins pire » que d’autres, et non qu’il serait « génial » !
        Et tant qu’à faire, éviter les insultes comme « bouffon » envers tout ce qui ne pense pas exactement comme vous.
        Vous avez un bien drôle conception du libéral-conservatisme, qui n’est certainement pas la mienne. Et je n’accepte pas vos insultes.

        • J’ai énormément de respect pour les libéraux-conservateurs. L’auteur de l’article ci-dessus en est un. Zemmour est un étatiste réactionnaire.

          Toute personne qui sait ce que sont le conservatisme et le libéralisme ne peut être que consternée par certains commentaires ici. Les gens qui veulent nous faire croire que Z est conservateur, voire même libéral, sont soit des ignorants, soit des propagandistes. Dans les deux cas, ils sont grotesques et méritent le qualificatif de « bouffon ».

          • Comme le dit l’adage, la forme, c’est le fond qui remonte à la surface. Quand on n’a pas d’argument, on se contente d’ânonner que les autres n’y connaissent rien, on les insulte et bien sûr, on n’apporte rien à la discussion. Ce n’est absolument pas ma conception du libéralisme, qui devrait consister à commencer par écouter les autres et essayer de les convaincre arguments à l’appui, et ne pas leur claquer la porte au nez comme vous le faites systématiquement.

    • ne dites pas extreme droite… sans la définir..

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