Pour Gérald Darmanin, le séparatisme commence au rayon frais

Au lieu de stigmatiser les citoyens ordinaires et les commerçants pour amuser la galerie politico-médiatique, le gouvernement devrait se concentrer sur la protection des personnes.

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Gérald Darmanin-2 By: Jacques Paquier - CC BY 2.0

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Pour Gérald Darmanin, le séparatisme commence au rayon frais

Publié le 21 octobre 2020
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Par Frédéric Mas.

La course politicienne à qui adoptera la posture la plus sécuritaire et la plus intransigeante après le meurtre de Samuel Paty a commencé. En tête de peloton, sans surprise, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin multiplie les propos musclés, les déclarations martiales et les actions publicitaires.

Il faut montrer que le gouvernement agit contre l’islamisme, et pour ce faire, il fait feu de tout bois, quitte à multiplier les propos loufoques, à côté de la plaque, et pour changer, liberticides.

Les grandes surfaces coupables

Le dernier en date vaut son pesant de viande hallal. Dans une interview accordée à BFM-TV, Gérald Darmanin a déclaré qu’il était personnellement hostile aux installations de grandes surfaces proposant de la cuisine communautaire : « Ça m’a toujours choqué de rentrer dans un hypermarché et de voir qu’il y a un rayon de telle cuisine communautaire, c’est comme ça que ça commence le communautarisme ».

Méfiez-vous donc de la semaine mexicaine chez Lidl, le tacos pourrait vous mettre sur les rails de la radicalisation et du séparatisme. Le réflexe républicain n’est plus seulement dans la tenue, comme l’expliquait Jean-Michel Blanquer, mais aussi dans la manière de manger et de tenir son commerce. Eux aussi se doivent d’être aveugles aux différences, égalitaires et respectueuses de la laïcité.

Ce genre de réflexion de la part du premier flic de France est assez maladroit, car il donne de l’eau au moulin extrémiste. La propagande salafiste cherche à faire passer l’idée qu’existerait une « guerre contre les musulmans », quitte à utiliser la désinformation ou à instrumentaliser les propos de table de certains de nos dirigeants. Évitons les propos de table.

Le ministre de l’Intérieur force le trait pour signaler qu’avant d’être un problème politique, le séparatisme est un problème culturel. Certes. Mais il va plus loin dans la dénonciation populiste. Ce ne sont pas seulement les quinzaines commerciales qui endossent une responsabilité dans le terrorisme, c’est tout le capitalisme.

« C’est la faute à la société ! » Gérald Darmanin réinvente un classique de la culture de l’excuse. Cette fois-ci, on y ajoute une touche d’antilibéralisme à la mode qui permet à la fois de diluer la responsabilité du véritable meurtrier et celle d’un État pourtant omniprésent censé protéger les individus de cette variété d’incivilité qu’est la décapitation.

Mais dans sa mauvaise imitation de Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur n’oublie pas non plus de stigmatiser les journalistes et les réseaux sociaux. Tout le monde est un peu responsable. Enfin surtout ceux qui font vivre la liberté d’expression.

Appliquer le droit, c’est mieux

Plutôt que se faire police des grandes surfaces et de stigmatiser maladroitement les pratiques alimentaires des Français ou les commerces qui eux se contentent de faire leur job, le ministre de l’Intérieur devrait se concentrer sur la punition des coupables et l’application stricte du droit en France, ce qui serait déjà une grande première depuis quelques décennies.

Au lieu de stigmatiser les citoyens ordinaires et les commerçants pour amuser la galerie politico-médiatique, le gouvernement devrait se concentrer sur la protection des personnes. Il y a une marge d’amélioration suffisamment importante pour occuper quelques mandats présidentiels.

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