Le gouvernement fait-il tout pour empêcher la relance de l’économie ?

Non content de miner la confiance des Français sur le plan sanitaire, l’exécutif continue sur le plan économique.

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Le gouvernement fait-il tout pour empêcher la relance de l’économie ?

Publié le 14 septembre 2020
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Par Florent Ly-Machabert.

Il souffle comme un vent de panique au Château, alors que la macronie, qui s’effrite sérieusement au Palais Bourbon1, vient de récompenser, à la Pyrrhus il est vrai2, Christophe Castaner pour ses bons et loyaux services place Beauvau.

Il vient d’être élu à la tête de son groupe parlementaire à l’Assemblée tandis que les Gilets jaunes semblent déterminés à battre à nouveau le pavé des ronds-points de l’Hexagone depuis le samedi 12 septembre, pour une durée plus indéterminée que ne l’est hélas, l’échéance de leur contrat de travail pour ceux que le Grand Confinement n’a pas (encore) privés d’emploi.

Au plus fort de la crise sanitaire, au printemps dernier, une fois prise la décision politique d’assigner la population française à résidence, le chef de l’État n’a ensuite pas eu d’autres choix que de nationaliser une fraction très large des revenus des Français via le mécanisme du chômage partiel, consistant pour l’État à prendre en charge le salaire versé par l’entreprise à concurrence de 84 %.

Le chômage partiel, la fausse bonne solution

Beaucoup de nos concitoyens n’ont alors pas réalisé deux conséquences immédiates de cette décision frappée en apparence3 au coin du bon sens.

D’abord, que le chômage partiel allait être pour près d’un million d’entre eux l’antichambre du chômage tout court, voire du chômage de longue durée pour les moins qualifiés.

Ensuite, que la gestion de nos finances publiques, déjà calamiteuse4, rimait soudain avec soviétisation des derniers pans de l’économie marchande, puisque ce dispositif d’aide parmi les plus généreux au monde, a fait bondir le poids des dépenses publiques dans le PIB de la France de 57 à 82 % au pire de la crise, pour le stabiliser aujourd’hui à 62 % en régime de croisière, soit 8 petits points seulement en-deçà de qu’il était aux grandes heures de l’URSS…

Perte de confiance dans l’économie

En cette rentrée, cependant que les Français n’attendaient plus qu’un retour à la normale, c’est-à-dire aspiraient à nouveau à vivre dans la « société de confiance » décrite avec talent en 1995 par Alain Peyrefitte, voilà que les injonctions contradictoires dont le gouvernement Philippe détenait le printanier secret et qui n’ont pas leur pareil pour entretenir la peur, refleurissent l’automne venu sous la houlette du nouveau locataire de Matignon :

  • Français Bayrou, qui vient de substituer moutons et chèvres aux tondeuses municipales à Pau, consacre du haut de son Commissariat au plan le grand retour de l’État stratège et de l’économie administrée.
  • Des « sous-préfets de la relance » (l’imagination collectiviste n’a semble-t-il plus de limites…) veillent à ce que la dépense publique des 100 milliards du plan de relance se fasse avec talent.
  • La ministre du Travail annonce la prolongation « jusqu’à l’été 2021 » dudit chômage partiel de longue durée, plus avantageux – on se demande comment cela est possible – que le chômage partiel classique, certes limité à six mois, mais dont l’indemnisation demeure, passant au premier octobre prochain de 84 à 72 % du net pour le salarié5, y compris pour ceux contraints de garder leurs enfants à la maison en raison de la fermeture de leurs classes6 et qui ne peuvent pas télétravailler.
  • Enfin, madame Lagarde et monsieur Le Maire, en bons prophètes autoréalisateurs, continuent de tirer sur la sonnette d’alarme du chômage tout en ayant de cesse de charbonner dans la motrice de l’interventionnisme, respectivement monétaire et budgétaire, ce qui incite les Français à sur-épargner au risque d’amplifier les difficultés redoutées.

De la perte de confiance à la peur

Non content de miner la confiance des Français sur le plan économique, l’exécutif multiplie « en même temps » les communications anxiogènes, mais tout aussi paradoxales, sur le front sanitaire et celui des libertés fondamentales pourtant déjà bien malmenées.

Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique dont s’est entouré l’Élysée, qui regrette de ne pas avoir fait confiner plus tôt, tonne sur tous les plateaux que « les quatre mois qui viennent seront les plus difficiles » (sur LCI le 10 septembre 2020) et que s’il faut à tout prix éviter un nouveau confinement, un « reconfinement partiel » (sur RTL le 10 septembre 2020) n’est pas exclu et que « de nouvelles restrictions sont à envisager ».

Le discours médiatique des hommes du président Macron est donc très clair, comme en attestent les dernières décisions préfectorales en Île-de-France imposant le port du masque en extérieur même dans les communes de moins de 10 000 habitants sans aucune preuve scientifique à ce jour de l’efficacité de cette mesure : depuis le premier jour, le climat n’est pas à la confiance mais à la peur, très mauvaise conseillère et, pour paraphraser l’astronaute américain Frank Borman et ainsi tenter de prendre avec lui un peu de hauteur sur le marasme des passions humaines : « Le capitalisme sans la confiance, c’est comme le christianisme sans l’enfer. »

Mais après tout, quand on est collectiviste, on combat le premier avec autant de férocité qu’on met de hargne à abattre le second.

  1. Ce sont en effet 35 députés qui ont quitté LREM depuis les élections législatives de juin 2017 et à l’heure où nous publions cet article, le magazine Le Point affirme qu’une nouvelle salve d’une « dizaine de parlementaires » devrait être officialisée le 14 septembre.
  2. Il n’a devancé que de 25 voix Aurore Bergé, pourtant soutenue par Rugy, arrivée troisième au premier tour.
  3. Comme le rappelle Frédéric Bastiat dans Ce qu’on voit, ce qu’on ne voit pas, toute action humaine a des effets pervers invisibles.
  4. Avant la crise sanitaire, la dette publique française représentait déjà 100 % du PIB et le déficit public 3 %.
  5. Et de 85 à 60 % du coût pour les entreprises.
  6. Au 10 septembre, ce sont près de 40 établissements et 600 classes qui ont déjà été fermées depuis la rentrée.
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  • Français Bayrou, qui vient de substituer moutons et chèvres aux tondeuses municipales à Pau, consacre du haut de son Commissariat au plan le grand retour de l’État stratège et de l’économie administrée.
    Excellent!

  • « Le gouvernement fait-il tout pour empêcher la relance de l’économie ? »
    En mars-avril, on aurait demandé: « Le gouvernement fait-il tout pour aggraver l’épidémie ? »
    Ils sont fidèles à leurs non-convictions et à leurs allégeances et compromissions.

  • en réponse à la question : en tout cas , le gouvernement ne fait rien pour relancer la machine ; c’est pénible de se farcir des dirigeants qui paniquent à ce point ; et puis on ne peut pas diriger un pays intelligemment et penser à son éventuelle réélection  » en même temps « …..

  • MBappé est déclaré positif au Covid-19, il participe au match de foot de la ligue des nations pour certaines personnes les règles sont différentes

  • Dans l’article : « comme en attestent les dernières décisions préfectorales en Île-de-France imposant le port du masque en extérieur même dans les communes de moins de 10 000 habitants ».
    D’où ça sort ? Autant que je sache, c’est uniquement à Paris et petite ceinture, et dans certaines agglomérations.

    • Dans tous les cas, un détail m’échappe sur l’idée du « masque en extérieur » et le scientisme du conseil à Macron : on nous a dit qu’on était à risque si on côtoyait à moins d’un mètre un porteur de virus pendant plus de 10 minutes. On a même validé cela en finançant l’un des best-sellers des app pour mobile.

      Alors comment peut-on se faire plomber en croisant furtivement pendant 1 seconde une centaine de personnes qui auraient eux-mêmes une chance sur 50000 d’être porteur du virus.

      J’ai vu des groupes discuter dans la rue en face à face sans masque pendant des plombes, des piliers des bar en mission sans masque (voulant rayer le monde du bout de leur doigts), des bandes de jeunes bien sur sans masque …

      Il y a des comportements à risque, mais que même les bonnes propagandes ne peuvent guère changer. Il y a des lieux à risques à cause de ceux qui les fréquentent ou de la promiscuité. Mais il y a aussi des amalgames à risque et des décideurs à risque. Mais à l’extérieur, on craint plus les Tontons-Macoutes non supervisés que le Covid.

  • S’ils ne le font pas exprès, le moins qu’on puisse dire est que ça y ressemble furieusement !
    Mais économie en panne veut dire pas d’argent qui rentre dans les caisses de l’état. Ils y ont pensé?

  • Le problème c’est le « en même temps », une fois encore. Mettre Darmanin d’un côté qui appuie l’accélérateur sur la sécurité et Dupont-Moretti de l’autre qui veut avant tout vider les prisons; annoncer plans de relance sur plans de relance en encourageant à consommer à nouveau et faire perdurer un Conseil Scientifique qui n’a d’existence que pour terroriser les Français; vouloir avoir une politique sanitaire cohérente et efficace tout en mettant Oliveir Véran, le degré évident zéro du politique, à la Santé… Pour marcher sur deux jambes correctement, il faut avoir des chaussures assorties. Mettre une espadrille sur le pied gauche avec une chaussure de montagne sur le pied droit, c’est se condamner à ne pouvoir ni se balader en montagne ni sur le sable d’une plage. et même pas correctement le ong d’une route goudronnée

  • « Fait-il tout pour empêcher la relance » ?

    Si ce n’est pas le cas, c’est bien imité. Quand il n’y aura plus de VA marchande en France, on se demande qui va payer les impôts, puisque c’est la source de toute la richesse créée et (re)distribuée. La destruction monétaire par impression ne durera qu’un temps, probablement le temps que les Allemands disent « de moi vous osez vous fouter ? »

  • N’est-ce pas leur métier à 99% de ces politicards ?

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