Emmanuel Macron interpellé par des manifestants, un 14 juillet tendu

À l’heure où Emmanuel Macron est tenté de « verdir » son mandat pour séduire les métropoles et les médias, le reste du pays semble au bord de la crise de nerfs.

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Emmanuel Macron interpellé par des manifestants, un 14 juillet tendu

Publié le 15 juillet 2020
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Par Frédéric Mas.

Une cérémonie du 14 juillet interdite au public d’un côté, des heurts, des manifestations qui dégénèrent et des provocations dans les rues de Paris de l’autre.

Emmanuel Macron interrogé par des journalistes triés sur le volet pour calmement défendre son bilan et expliquer les orientations de son nouveau gouvernement, Emmanuel Macron bousculé et conspué par des Gilets jaunes lors de sa sortie dans le jardin des Tuileries.

Le contraste entre les deux mondes qui se sont côtoyés hier à Paris en dit plus long sur l’état du pays que la déclaration présidentielle qui, pour l’essentiel, ne fait que redire ce qui a déjà été dit ailleurs, à quelques variantes près.

Sur les masques obligatoires dans les lieux publics clos, la rentrée scolaire, ou le plan de relance, Emmanuel Macron ne fait que confirmer ce qui s’est déjà dit. Le plan de relance à 100 milliards, qui au passage s’accommode d’un report de la suppression de la taxe d’habitation pour tous, garantit que rien ne change vraiment.

Le saupoudrage d’argent public ne fera que pérenniser les équilibres existants au détriment de la réforme qui doit libérer le pays. Mais tout cela, nous le savions déjà avec la nomination de Jean Castex, qui signalait le retour au conservatisme institutionnel et à l’interventionnisme bureaucratique classique dans notre pays.

Un pays sous tension

Les manifestations d’hostilité à l’endroit du président de la République, qu’elles proviennent du personnel soignant, des Gilets jaunes, ou des casseurs, offrent un instantané sur l’état de tension du pays.

Loin de la mise en scène politique de l’unanimité autour de la fête nationale, exceptionnellement organisée pour célébrer le personnel soignant, la rue est le théâtre de la colère des opposants qui s’en prennent plus ou moins pacifiquement aux symboles du pouvoir.

La police en fait les frais, et le président se fait huer. À l’heure où Emmanuel Macron est tenté de « verdir » son mandat pour séduire les métropoles et les médias, le reste du pays semble au bord de la crise de nerfs.

Le gouvernement n’a pas retenu les leçons de la crise sanitaire, et ne voit pas que sa trop grande dispersion est en train d’éroder dangereusement sa légitimité et d’alimenter les tensions.

La « guerre contre le coronavirus » d’Emmanuel Macron s’est traduite par une extension des pouvoirs de l’État sur l’économie et une emprise accrue de l’administration sur la propriété et la liberté de commercer, jusqu’à aggraver la pénurie. En dépensant sans compter l’argent des citoyens pour financer sans compter les activités les plus diverses, l’État néglige depuis des décennies ce qui devrait être le socle de son activité, à savoir la sécurité et la justice.

L’ordre par la justice oublié

Aujourd’hui, la violence ordinaire est quotidienne, les pratiques émeutières devenues banales, et la justice passe régulièrement pour trop laxiste ou complaisante, quand elle n’est pas directement cornaquée par l’exécutif lui-même. La nomination d’Éric Dupond-Moretti, après avoir suscité l’intérêt des médias, n’a fait que renforcer les tensions entre exécutif et magistrats.

Depuis trop longtemps le gouvernement donne l’impression de se coucher et de céder devant toute manifestation violente, le tout pour acheter une paix civile précaire qui dure en général jusqu’aux violences et aux émeutes suivantes.

En refusant de restaurer l’ordre par la justice, l’État envoie de très mauvais signaux : on obtient tout par la violence, le rapport de force permanent, et celui qui se fait le plus vocal a droit à de l’argent gratuit, de la considération et éventuellement sa couverture médiatique. Le populisme se nourrit silencieusement de ces négligences coupables.

Défendre la liberté individuelle et la propriété

L’économie administrée n’a pas marché lors de la crise sanitaire, c’est pourquoi elle ne marchera pas davantage pour contenir la récession économique qui vient. Les changements cosmétiques du gouvernement Castex ne doivent pas faire oublier que Bruno Le Maire reste aux commandes de l’économie, et que les solutions qui furent des échecs hier ne deviendront pas meilleures demain.

Dans les deux cas, le régalien comme l’économie, c’est le périmètre de la liberté individuelle et du droit de propriété qu’on sacrifie au nom de l’immobilisme et la stabilité de l’exécutif.

Dans les deux cas, c’est à un retour aux missions fondamentales de l’État et son désengagement qui permettront de sortir de la crise.

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  • J’ai relevé cette profonde et intéressante réflexion politique de Macron sur LCI :

    « Vous n’allez pas m’en remettre tous les samedis ? »

    (C’est mon jouet – il est à moi – touche pas à mon jouet).

  • Pendant ce temps, une ville comme Lyon est désormais en état d’insurrection larvée depuis des semaines et cela s’aggrave et s’accélère quasiment chaque jour. Hier, rixes, attaques des forces de l’ordre, rodéos sauvages, tabassage de passants au hasard, incendies volontaires dans toute l’agglomération avec une nouvelle trouvaille: incendier un véhicule à l’intérieur du garage d’un immeuble… Hier, pas un mot du Président sur cette situation gravissime et de moins en moins contrôlée

    • Même avec une imagination limitée, l’effet du nombre et de la diffusion des (mauvaises) idées ne peut qu’aboutir à la multiplication de ce genre d’actions et au final au chaos.

      La crise actuelle, les œillères des bien-pensants et la rigidité psychologique présidentielle ne peuvent qu’entretenir et développer le processus.

    • il faut dire que le « tartignol » élu est d’un crétinisme sans précédent et se dit intelligent en plus !

  • l’une des priorités des français , c’est leur sécurité ; macron n’ a parlé que de protéger la santé des citoyens ; la sécurité de notre pays face à l’explosion des incivilités , de la délinquance , des agressions suivi ou pas de mort , rien, que dalle , nada ; on laisse faire …..couille molle va !….

    • Protéger la santé des Français en interdisant aux médecins de choisir le traitement et de le proposer au patient, comment dire…
      Ahem ahem.
      Monstre posture sinon imposture !

      • Il fallait 1) montrer que ce virus est omniprésent et très dangereux, 2) que face a lui, nous sommes démunis. Tout ce qui s’oppose à cette doxa est censuré ou discrédité.
        Quand les gens en auront marre de porter un masque, ils accueilleront avec précipitation un pseudo vaccin salvateur… qui, au mieux sera couplé à une système de surveillance genéralisé, au pire, sera génocidaire.
        J’aimerais me tromper.

  • E. Macron est là pour instaurer une dictature et soumettre à travers lui, les Français à la dictature mondialiste.
    La relecture de l’épisode Covid est explicite.

  • il vit quand même sur une autre planète, le mec se fait insulter de partout mais non pour lui tout va bien, c’est bisounours land..

    • Il est payé très cher pour mal jouer sa comédie.

    • c’est un roi de la provocation : à croire qu’il ne comprend pas ce qui se passe (et je finis par le penser sérieusement).

      • A breizh.
        Non, il ne comprend pas. Son absence d’intelligence le rend incapable d’analyser une situation et d’en tirer les conclusions qui s’imposent. Un pareil raisonnement ne l’effleure pas tant il est imbu de « son intelligence subtil » (= son crétinisme abyssal) qui ne peut être comprise par le « bas peuple ».
        A être attentif à ses discours creux à l’emporte pièces, il est aisé de l’assimiler au perroquet qui répète ce qu’il a appris… et qui ne fait rien !

    • C’est l’école Hollande.

    • A dekkard.
      Vous avez raison, mais vous oubliez que, lorsqu’on est con c’est pour la vie !

  • une fois de plus nous avons vu le gigolo dictateur en action, quand est ce que les français vont comprendre ?

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