Tech for good : et si c’était une très mauvaise idée ?

Dans une société de la prudence, le métier à tisser Jacquard aurait été interdit au nom de la sauvegarde de l’emploi, le textile serait resté l’apanage de quelques riches, et la société plus pauvre.

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Tech for good : et si c’était une très mauvaise idée ?

Publié le 8 juillet 2020
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Par Philippe Silberzahn.

Au cours d’une conférence, quelqu’un m’a interrogé sur la façon de développer le Tech for Good (sic). J’ai été surpris de la question ; j’ai répondu que, de toute évidence la tech a contribué, encore aujourd’hui, à un impact incroyablement positif sur l’humanité, que ce soit en termes de richesse et de santé, mais c’était un peu facile ; surtout, ce n’était pas vraiment la question.

La vraie question, est de savoir ce qu’on entend par good ? Et c’est une question fondamentale parce qu’y répondre montre que derrière la noblesse de l’intention, Tech for Good est en fait une très mauvaise idée.

« Il n’y a pas de grande invention, depuis le feu jusqu’à l’aviation, qui n’ait été accusée d’être une insulte à quelque dieu. » (J. Haldane)

Le monde de la technologie est sur la défensive ; ses abus sont largement exposés dans les médias (Facebook), ses contributions à peine évoquées comme évidentes, négligeables ou pire, contre-productives. Ses bénéfices sont questionnés (à quoi bon la 5G ?) et ses dangers potentiels mis en avant (OGM). Des voix s’élèvent pour qu’elle soit mieux contrôlée et qu’elle contribue au bien commun, ce que traduit l’expression Tech for good (la technologie pour le bien).

Pourtant Tech for Good est très problématique à la fois en ce qu’il suppose et par ce qu’il induit et ce pour cinq raisons :

  1. L’indétermination : on ne peut pas savoir à l’avance comment une technologie va être utilisée.
  2. La dualité : toute technologie peut être utilisée à la fois pour le bien et le mal.
  3. La subjectivité : nous n’avons pas tous la même définition du bien et du mal
  4. La nécessité : les plus grands changements ont été apportés par des gens qui se fichaient du good.
  5. Le risque : il impose un standard inatteignable pour toute nouvelle technologie et menace donc le progrès.

L’indétermination d’une nouvelle technologie

Un des enseignements de l’histoire de la technologie est qu’on ne sait jamais à l’avance l’utilisation qui en sera faite lorsqu’elle est inventée. La plupart des inventeurs étaient à cent lieues de s’imaginer ce qui serait fait de leur invention, en bien ou en mal. On ne le découvre que progressivement par les possibles qu’elle ouvre, rarement imaginables a priori.

Un exemple entre mille suffit pour illustrer cela, celui de la technologie ultrason : inventée pour détecter des sous-marins en 1911, elle fut récupérée par la médecine dans les années 1950 avec d’immenses bénéfices pour la santé humaine, par exemple l’échographie, mais aussi utilisée à partir des années 1980 en Asie pour les avortement sélectifs de fœtus féminins. Alors l’échographie, tech for good ou for bad ? Les deux, comme toutes les technologies !

Dualité : toute technologie peut être utilisée pour le bien comme pour le mal

Toute technologie peut en effet être utilisée à la fois pour le bien et pour le mal. Imposer qu’une technologie ne puisse être développée qu’à condition qu’elle fasse le bien, et seulement le bien, c’est s’interdire tout progrès technologique.

En empêchant un mal possible, souvent fantasmé, on empêche également un bien possible. Le métier à tisser de jacquard fut unanimement détesté par les ouvriers du textile lors de son introduction au début du XIXe siècle. Il permettait en effet de remplacer quatre personnes sur cinq pour la même production.

Tech for good ? Difficile à défendre ! Et pourtant, on ignore souvent que l’intention initiale de Joseph Marie Jacquard était… de supprimer le travail des enfants. En substance il disait aux familles : maintenant avec ma machine, pour la même production, vous n’avez plus besoin de faire travailler vos enfants.

Alors, Tech for good ? hum… Mais surtout, en réduisant le nombre nécessaire d’ouvriers, le métier à tisser réduisait le coût du tissu de 80 %, ce qui le rendait accessible à un nombre croissant de personnes, notamment les plus modestes.

Résultat ? Une explosion de la consommation, qui poussait la production à la hausse et donc… l’emploi. Vingt ans après l’introduction du métier Jacquard, il y avait davantage d’ouvriers qui travaillaient dans le textile.

Alors, Tech for good ? Gageons que dans une société de la prudence Tech for good, le métier Jacquard aurait été interdit au nom de la sauvegarde de l’emploi, le textile serait resté l’apanage de quelques riches, et la société plus pauvre. Comme le métier Jacquard, pratiquement toutes les technologies à leurs débuts ont été violemment attaquées au nom du bien ou d’une morale quelconque avant que leurs effets positifs ne fassent oublier leurs débuts difficiles.

Subjectivité : nous n’avons pas tous la même définition du bien et du mal

Distinguer le bien du mal et nous accorder sur ce que chacun entend par l’un et par l’autre est loin d’être facile. Les philosophes s’y essaient depuis environ 2500 ans.

L’avortement est considéré comme un droit fondamental de la femme par beaucoup, mais comme une abomination par d’autres. Dans quelle catégorie du bien ou du mal devra donc être classée une technologie facilitant l’avortement ? Chacun peut avoir son opinion et sa préférence, mais pas penser qu’on peut facilement répondre à cette question.

Le good ou le bad d’une technologie n’est donc pas un problème de technologie, mais un problème d’humain. Le slogan Tech for good est donc dangereux parce qu’il nie l’ambiguïté propre à chaque situation, le bien et le mal n’étant définissable qu’en fonction du contexte. C’est un slogan totalitaire qui veut organiser le monde en deux, le camp du bien d’un côté, celui du mal de l’autre, en feignant de croire que la distinction est simple à faire.

Nécessité : il n’est pas nécessaire de vouloir le bien pour le faire

Le Tech for Good suppose que l’atteinte du bien nécessite une intention préalable : nous ne pouvons créer le bien que si nous le voulons explicitement. Cette croyance est démentie par des siècles d’histoire.

Inversement, la sagesse populaire a reconnu depuis longtemps que l’enfer est pavé de bonnes intentions : celles-ci conduisent souvent au pire, tandis que l’absence d’intention sociétale a historiquement eu des répercussions incroyablement positives.

Ainsi, James Watt a joué un rôle crucial dans le développement de la machine à vapeur. Sa contribution sociétale fut tellement importante que cinq ans après sa mort en 1819, il y eut une souscription publique pour construire un monument à sa mémoire à une époque où les monuments étaient construits principalement pour ceux qui avaient gagné une guerre.

L’éditeur d’une revue célèbre de l’époque écrivait pourtant : « Il se distingue d’autres bienfaiteurs du public par le fait qu’il n’a jamais fait, ni prétendu faire l’objet de son action au bénéfice du public… Cet homme sans prétentions en réalité a apporté plus au grand public que tous ceux qui depuis des siècles ont fait de leur activité principale le souci du bien public. »

En bref, vouloir le for good a priori n’est en rien indispensable à une contribution majeure à la société.

Risque : imposer la condition du bien a priori, c’est risquer d’écarter des technologies utiles

Avec Tech for good, l’innovation doit prouver qu’elle ne sera pas nocive avant même que ses bénéfices puissent être découverts. Pour diminuer le risque, largement illusoire, de la technologie, on augmente donc le risque d’écarter celle-ci et de se passer de ses avantages.

Par exemple, les organisations écologiques comme Greenpeace ont réussi à bloquer l’introduction du fameux golden rice, une variété de riz riche en vitamines A obtenue par modification génétique. Les scientifiques estiment que cette interdiction a coûté la vie à des millions d’individus et rendu des milliers d’enfants aveugles.

Le plus étonnant est qu’à ce jour, il n’existe aucune étude crédible suggérant un danger de ce riz. Et pourtant, la crainte du risque OGM, inexistant, l’a emporté face au risque, certain, de faire mourir des gens et de rendre des enfants aveugles. Good or bad ?

En outre, en interdisant les OGM en Europe, on les laisse aux Chinois et aux Américains qui créeront emplois et richesses qui les accompagnent et viendront bientôt concurrencer nos agriculteurs avec des produits moins chers. Good or bad ?

Tech for Good souligne donc les dangers potentiels toujours facilement imaginables, voire peuvent être exagérés ou même inventés, mais pas les avantages probables d’une innovation, qui eux doivent être prouvés, ce qui prend souvent du temps, en déplaçant en quelque sorte la charge de la preuve sur l’innovateur pour qu’il prouve que ses produits ne causeront pas de dommages, alors qu’il lui est en pratique impossible de démontrer qu’ils pourraient causer du bien.

Tech for Good impose donc un standard inatteignable pour toute nouvelle technologie, sans la moindre base puisque les dangers sont hypothétiques, voire fantasmés, et menace donc d’empêcher le progrès.

Une approche alternative : vouloir le bien ou empêcher le mal ?

Il ne s’agit bien sûr pas de condamner ceux qui souhaitent que la technologie ait un impact positif. Nous le voulons tous naturellement. Nous sommes tous pour les gentils et contre les méchants. Mais dire cela ne nous avance pas beaucoup, car cela n’indique aucune direction pratique et ne conduit qu’à des logiques de moratoires et d’interdictions.

Vouloir le bien nécessite l’unanimité sur ce que l’on entend par bien, ce qui est impossible, comme l’attestent les millions de cadavres des guerres de religions. Entre 1618 et 1648, l’Europe n’est noyée dans un bain de sang pour définir ce qu’était le bien.

La paix de Westphalie en 1648 signe la reconnaissance de cette impasse entre nations épuisées. Ce qui émerge à cette époque est un principe nouveau : nous ne pouvons pas nous accorder sur ce qu’est le bien, mais nous pouvons nous accorder sur les moyens, sur les règles à suivre pour vivre ensemble malgré nos différences d’opinion sur le bien et le mal ; c’est cette reconnaissance qui donnera progressivement naissance au principe du parlementarisme.

Derrière ce principe s’en cache un autre, celui de la confiance a priori. On définit un cadre de liberté, on laisse faire les entrepreneurs et les innovateurs, et on corrige après coup les excès qui ne manquent pas de se produire, qui sont même la condition de l’exercice.

Reconnaître que laisser l’expérience prendre place est la meilleure approche possible, parce que ce n’est qu’après cette expérience que l’on dispose de suffisamment de connaissances pour réguler de façon à équilibrer le progrès et la sécurité. On laisse l’expérience faire, même si elle est coûteuse et si elle cause des dégâts, car on reconnaît que l’absence d’expérience bloque l’innovation, ce qui est encore plus coûteux et qu’une régulation a priori menace le progrès et n’améliore pas nécessairement la sécurité.

Cette approche contre-intuitive et éminemment pragmatique est issue de l’empirisme millénaire et d’un long chemin intellectuel de l’humanité. Elle insupporte les idéalistes du Tech for Good, mais c’est elle qui a permis le développement de notre civilisation. Nous ne l’abandonnerons qu’à nos dépens.

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  • Par rapport au point 2: la dualité. Difficile de faire du mal avec métier à tisser.

  • Mais alors il faut soutenir toutes les technologies qui apparaissent ? Genre éoliennes et panneaux solaires ? (par exemple).
    Pour les OGM (je ne suis pas foncièrement anti-OGM, je ne me prononce pas), est-ce que le fameux blé Terminator est un progrès pour les agriculteurs et leur liberté ? Et l’histoire du riz doré est une belle fable que certains racontent avec des trémolos dans la voix en oubliant quelques détails (pas le temps de chercher les liens, je dois filer, mais ça vaut le coup).

    • « Ecology for good » ?

      Curieux de toujours appliquer le principe de précaution aux autres mais jamais à soi même …

      • Toutes les technologies de reconnaissance faciale, d’espionnage (vous avez vu qu’on pouvait capter une conversation en observant les vibrations d’une ampoule à distance), les dispositifs de surveillance et de traçage, vous les encouragez aussi ? C’est de la tech for good, non ? Pour le bien des liberticides surtout.
        Certaines technologies doivent être validées par la société à cause de ses impacts (réels ou supposés, c’est un souci). Le meilleur exemple est l’arme atomique : grande avancée, youpie, mais il me semble qu’une société LIBRE doit avoir la possibilité de choisir si elle veut avoir la capacité de raser son voisin ou non, et ne pas laisser cette possibilité aux seules mains de technocrates/capitalistes de connivence/nomenklatura de gauche ou de droite.
        Certaines technologies dont les effets ne savent pas être individuels (OGM notamment, énergies, etc) doivent être débattues publiquement.
        Le pouvoir au peuple, par le peuple et pour le peuple :-).
        Perso, faire partie d’un troupeau à qui l’on vend chaque nouvelle technologie comme étant le bonheur ou le chemin vers le bonheur, non merci.

        • Ne vous y méprenez pas : les technologies de surveillance, d’interception des communications … et bien sur de bombe atomique sont des technologies militaires et ce n’est pas demain qu’on vous demandera votre avis sur l’opportunité de les développer. Rien à voir à priori avec la connivence.

          N’empêche que même en tant que libéraux, on délègue non seulement le droit mais le devoir à l’état de développer ça. A nous de surveiller que cette technologie ne soit pas utilisé contre le peuple – et de ne pas croire stupidement que ces technologies n’existent pas quels que soient le discours politique des dirigeants.

          Il y a aussi un rôle stratégique dans l’alimentation et l’énergie. L’approvisionnement en gaz me semble un peu traité à la légère.

          Quand à « vendre des technologies » … Il s’agit simplement de proposer non pour débattre mais pour tester l’utilité et les inconvénients qui en font l’inutilité. Quand cela est approuvé ou rejeté, il n’est plus nécessaire de débattre. En théorie, il faudrait débattre car cela implique un changement de société. Mais oui ! Notre monde est matérialiste et risque d’approuver ce qui lui permet de vivre mieux !

        • Réactions en vrac :
          – la reconnaissance faciale ne sera t elle pas utile un jour aux aveugles ?
          – considérer que distinguer un impact réel d’un impact supposé serait « un souci » est un doux euphémisme.
          – proposez vous d’organiser un référendum à chaque fois qu’un brevet est déposé à l’INPI ?

          • – les panneaux solaires poussent à l’invention de nouveaux matériaux, non ?
            – la lutte contre le RCA pousse à l’innovation dans l’efficacité des moteurs et autres, donc gains économiques
            – essayer de remplacer le pétrole par autres choses = formidable impulsion dans les nouveaux matériaux. Des pistes de recherche qui n’auraient jamais été exploitées.

    • Le blé « terminator » … l’idée avait germé pour que, justement, les gènes ne puissent pas se répandre dans la nature. cela partait d’une bonne intention. En pratique, ce caractère n’a jamais été commercialisé. Bref, certains en ont fait un bel épouvantail que l’on ressert à chaque fois.

    • La mort de millions de gens et des enfants aveugles est une fable pour vous? Les OGM sont apparus en 1995, cela fait donc 25 ans et des milliards d’humains et d’animaux en consomment sans qu’aucun effet sur la santé soit signalé! Greenpeace est une association criminelle responsable de la mort de ces personnes!

    • « Mais alors il faut soutenir toutes les technologies qui apparaissent ? »

      L’auteur ne parle pas de « soutenir » les technologies.
      Vous pouvez relire l’article : vous ne l’avez pas compris.

    • Vous êtes de retour: Alors pour le riz doré?

      • Quoi le riz doré ? Vous parlez de ce riz dont la teneur en beta-carotène est très inférieure à celle de la carotte (4 microgramme/g vs 125 ?) et diminue fortement et rapidement ? (-60% en 3 semaines) ? N’étant pas anti-ogm, j’avoue qu’il est dommage de ne pas avoir testé plus ce riz, mais il est mensonger de le présenter comme responsable de la cécité et la mort de milliers/milions d’enfants

    • Les éoliennes et les panneaux solaires n’auraient pas été massivement subventionnées par l’état par clientélisme électoral vis à vis des Verts et le résultats d’une connivence massive entre producteurs et état elle seraient restées à leur place naturelle de niche énergétique et on n’aurait pas tué la technologie des surgénérateurs et l’industrie nucléaire française et on aurait développé l’exploration production du pétrole et gaz de schiste sans ingérence de l’état. Il ne sert à rien d’être pour ou contre une technologie, il suffit de laisser le marché libre.

  • « issue de l’empirisme millénaire … »

    Et de l’empirisme « naturel ».

    Curieusement, on n’a guère progressé depuis Darwin sur la compréhension du monde, à part qu’au paravent on pensait que tout était volonté divine, mais que maintenant on pense que tout est volonté politique.

    Quelle arrogance ! D.ieu doit se retourner dans sa tombe.

  • Le bien et le mal n’existent pas, ce n’est qu’un sentiment humain permettant de faire des choix simplistes des choix primaires. Toute chose renferme et le bien et le mal. Un arbre, ça donne de l’ombre des fruits mais aussi ça te tombe dessus, ça prend feu attire la foudre….

    • « Un arbre, ça donne de l’ombre des fruits … »

      avec des amandes pleines de cyanure. Normal, l’arbre est ravi qu’on mange et transporte ses fruits, mais pas qu’on digère sa progéniture. Et pourtant il n’est pas censé avoir de volonté propre ou connaître le bien et le mal.

      • Est-ce que l’homme a une volonté propre…. Le cerveau reptilien s’en occupe bien avant qu’il en prenne conscience. Mais comme pour tous les groupes sociaux, c’est le groupe qui décide.. Même pour les arbres !

        • Vous vous souvenez du film « Mon oncle d’Amérique » de Resnait, inspiré des travaux du Pr Laborit.

          Je ne sais pas si Laborit a été contredit par ses collègues, mais il ne me semble pas que ce qu’il explique ait beaucoup marqué les esprits.

  • voici -enfin- un article libéral, bien écrit, intéressant, sur un sujet important. Bravo à M. Siberzahn!

  • Il ne faut rien soutenir du tout. Ce n’est pas compliqué le libéralisme.
    Toujours cette volonté de s’occuper des affaires des autres. Que les collectivistes gèrent d’abord correctement leurs affaires personnelles.

    • Exact, voir le ministre de l’écologie N°2 du gouvernement et le ministre des armées N°6 donne une bonne idée des priorités des politiques. Le libéralisme c’est simple :
      N°1 ministre de l’intérieur, N°2 ministre des armées, N°3 ministre de la justice, N°4 ministre des affaires étrangères et un seul secrétaire d’Etat au Budget et aux comptes publics, suppression de tous les autres ministères et des agences publiques afférentes ; fermeture du CESE. Pas de premier ministre et fin du statut de la fonction publique, fermeture de l’ENA et des IEP, place au privé et au local (subsidiarité et contrat).

      • Présenté comme cela, le libéralisme ne va pas attirer les foules. Même si quelques chalands peuvent être appâtés par la suppression de l’ENA…

        • Réfléchissez aux conséquences en matière de prélèvements obligatoires :
          – Budget nécessaire
          – Salaire complet
          – Libre choix des assurances « sociales » (social veut dire individuel collectivisé)
          – Justification de la TVA et des impôts de production
          – Libre choix de l’instruction et de son financement
          – Idem pour la culture
          – Subsidiarité intégrale de l’aménagement des espaces communs
          etc, etc

          Le marketing du libéralisme est l’affaire de politiciens/communicants : pas mon métier.

      • « Pas de premier ministre … »

        Personnellement je préfère l’idée du pouvoir entre les mains d’un PM et un président potiche garant de la constitution qui le surveille.

        Ne serait-ce que pour rappeler à celui qui dirige qu’il n’est pas Dieu-le Père mais qu’il ad-ministre.

        • Peu importe le titre. Ce qui compte, c’est que le patron soit élu.
          Soit on a un roi fantoche et un chef de gouvernement élu.
          Soit on a un président élu et on supprime le poste de PM.
          Le système bi-bicéphale français est vérolé. Le PM est au mieux un inutile (Fillon, Ayrault…) au pire un nuisible (Valls, Philippe…).

      • Personnellement, je mettrai le ministère des armées, les affaires étrangères.. et puis c’est tout.
        Le budget est un secrétariat du PM. La justice est indépendante donc pas de garde des sceaux. La police décentralisée donc elle est locale, à part les affaires de terrorisme qui relève de l’armée.

  • Si Watt a pu inventer la machine à vapeur, c’est grâce aux progrès de la métallurgie. Avec le fer qui se fabriquait dans l’Antiquité, on n’aurait jamais pu fabriquer des systèmes cylindre-piston capables de résister à la pression: ça aurait fui ou explosé. Or qu’est-ce qui a produit le développement de la métallurgie de l’acier? Les besoins des armes à feu. Il fallait un métal très résistant, pour supporter la puissance de l’explosion, et ne pas éclater sous le nez du tireur ou de l’artilleur. D’ailleurs, dès les débuts de la métallurgie, ce sont les usages militaires qui ont été déterminants pour la progression technologique. La guerre a été un immense moteur de progrès technologique. D’ailleurs, dans la Bible, Caïn est déjà associé à la métallurgie, la tech for good remonte loin, et c’est un choix religieux.

    • Oui je connais cette théorie.. une bonne guerre, il n’y a rien de mieux.
      Or c’est faux et le XX° le démontre avec le suicide des nations européennes avec la WWI puis la montée du communisme ensuite.
      La guerre est un destructeur majeur. Sans parler des millions de morts.

      • C’est pourquoi on préfère maintenant une bonne crise économique, avec BLM pour veiller à ce qu’elle soit bien profonde et – durable (engagement présidentiel oblige).

      • « une bonne guerre, il n’y a rien de mieux »
        Jojo n’a sûrement pas voulu dire ça et s’il l’a voulu il a écrit une c….rie. Ce n’est pas sur un site où tout le monde connait Bastiat et sa vitre brisée qu’on va nous faire le coup de la guerre comme moteur du progrès. Tous les progrès ayant eu lieu à l’occasion de conflits auraient eu lieu de toutes façons et beaucoup d’autres n’ont pas eu besoin de conflit pour surgir. Simplement, la guerre accélère les choses parce qu’alors les hommes mettent le paquet, travaillent d’arrache-pied et ne mesurent pas leurs efforts. Forcément, ça va plus vite, mais à quel prix !

        • Non non.
          Jojo est très clair.
          « ce sont les usages militaires qui ont été déterminants pour la progression technologique. »
          On reconstruit l’histoire des technologies, sans la concurrence militaire , pas de progrès. En éludant la compétition sur les techniques agricoles et hydrauliques, grandement dépendante de la technologie.

  • Il faut lire ou relire « Pourquoi j’ai mangé mon père » de Roy lewis.
    Et l’Oncle Vania…
    Publié en 1960 et n’a pas pris une ride.

  • Tech for Good : encore une fois, il y a dévoiement du concept.

    Initialement, il s’agissait de trouver de nouvelles applications d’une technologie déjà existante pour un but que la socièté / le politique / un groupe quelconque trouvaient utiles, en particulier pour gommer les effets néfastes de certaines autres technologie. ( exemple : A.I. pour optimiser l’épandage de produits phyto-sanitaires ).
    Ce n’est que récemment, et dans une optique de décroissance, que le Tech for Good a été vu comme un moyen de plus de freiner l’inventivité

  • Très bon article, qui résume clairement les problèmatiques, donne à réfléchir, et montre à quel point on nous abreuve de stéréotypes simplets, qui tendent à éloigner tout un chacun d’un sain esprit critique et de la méfiance qui devrait être la nôtre à l’égard de prétendues évidences ressassées dans les médias à longueur de journée.

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