Par Claude Sicard.Â
Dans son adresse à la nation du dimanche 14 juin, Emmanuel Macron a annoncé la fin du confinement, une mesure qu’il avait dû prendre en mars dernier pour enrayer la pandémie du Covid-19 et sauver des vies « quoi qu’il en coûte ». C’était, certes, une annonce attendue, et fortement souhaitée.
Et il y a eu une seconde annonce, celle-là tout à fait inattendue : le lancement d’une seconde étape, avec un projet faramineux consistant à reconstruire notre économie. Cela va donc bien plus loin que remettre notre machine économique en route, ce qui serait allé de soi.
On ne peut que s’interroger pour savoir si les Français vont réellement prendre la mesure de ce dont il s’agit. Une tâche de longue haleine, tout à fait colossale, et particulièrement difficile !
On doit craindre que cette annonce de notre Président se trouve par trop passée sous silence, par les observateurs de la vie politique du pays ; ce serait fort regrettable car elle constitue l’élément essentiel à retenir de son discours.
Ce qu’il propose, c’est de « bâtir un modèle économique plus fort, pour ne pas dépendre des autres », un « modèle économique durable qui soit la clé de notre indépendance ».
Précisant sa pensée, il a dit :
« Il nous faut créer de nouveaux emplois en investissant dans notre indépendance technologique, numérique, industrielle et agricole, par la recherche, la consolidation des filières, l’attractivité, et les relocalisations lorsque cela se justifie, et un vrai pacte productif. »
Et Emmanuel Macron a pris l’engagement d’être aux côtés des Français dans cette nouvelle aventure. Cette allocution marque donc un nouveau cap fixé pour la fin de son quinquennat et, si les Français acceptent de lui faire à nouveau confiance pour un nouveau mandat lors des prochaines élections présidentielles, ce sera l’axe directeur de son second quinquennat.
Effectivement, l’économie de la France est à reconstruire. La France est bien parmi les pays européens l’un de ceux qui va avoir le plus de difficulté à sortir indemne de la crise du Covid-19 car avant même cette crise son économie était à la peine.
En effet, depuis bien des années tous les clignotants sont au rouge : le taux de croissance du PIB est en moyenne inférieur à celui des autres pays européens, le budget de l’État est régulièrement en déficit, les prélèvements obligatoires sont bien plus élevés que partout ailleurs, la balance commerciale du pays est chaque année négative, et le taux de chômage anormalement élevé.
Pour faire face à toutes ces difficultés, l’État a sans cesse eu recours à l’endettement, si bien que la dette extérieure du pays a fini par se hisser à la hauteur du PIB. On s’attend à ce que notre PIB, en fin d’année, accuse une baisse de 11 %, et à ce que la dette extérieure du pays soit portée à 120 % du PIB.
L’ambition de notre Président est donc très légitime, mais ce projet va nécessiter que l’on procède à de très profondes réformes dans tous les domaines. Emmanuel Macron a simplement indiqué deux grandes orientations : du côté de l’État, une réorganisation profonde allant vers davantage de décentralisation, et du côté des Français : « travailler et produire davantage ».
Il précisera, dans une seconde intervention télévisée prévue pour juillet prochain, les dispositions qu’il compte prendre pour bâtir ce « monde d’après ».
Comment reconstruire l’économie française ?
La France va sortir particulièrement affaiblie de la crise du coronavirus du fait que sur les quatre secteurs clés de son économie, des secteurs que le gouvernement hollandais, dans sa politique d’intervention dans l’économie, nomme des « top-sectors », deux se trouvent profondément affectés par la crise : la construction automobile, et l’aéronautique.
Le troisième secteur, celui de l’agro-alimentaire, est de plus en plus concurrencé par les Allemands et les Hollandais au point qu’il a perdu 20 000 emplois au cours de ces dix dernières années.
Seul le quatrième secteur, celui de l’industrie du luxe, est vraiment florissant, avec des positions mondiales dominantes, mais il représente moins de un pour cent du PIB.
En cette fin de crise du coronavirus, le projet de notre président de la République est bien de reconstruire l’économie du pays : il s’agit d’une tâche particulièrement ardue, qui va demander des années.
En cette fin de crise, le chômage partiel touche 12 millions de salariés, et toutes ces personnes ne vont pas retrouver leur emploi. À la rentrée de septembre, il y aura sans doute plus d’un million de chômeurs de plus.
Emmanuel Macron a donc demandé aux différents acteurs, tant de la vie politique que de la vie économique, qu’on lui soumette des propositions, et son ministre de l’Économie prépare un plan de relance pour la rentrée.
Dans son discours à la nation, notre Président n’a nullement envisagé de placer le pays en « état d’urgence économique ». C’est probablement une grave erreur, car il faudrait mettre à profit l’urgence dans laquelle nous sommes pour expérimenter de nouvelles façons de faire fonctionner notre économie : une occasion unique à ne pas manquer, car elle ne se représentera pas de sitôt.
Ce serait, en somme, une transition naturelle vers ce monde de demain que notre Président propose de construire.
En effet, il va falloir changer les règles de fonctionnement de notre économie, car ce n’est pas en conservant ce cortège infini de lois et règlements de toutes sortes qui ont conduit peu à peu à son déclin, ces trente dernières années, que l’on construira le monde de demain.
Emmanuel Macron a seulement indiqué aux Français qu’il allait leur falloir travailler davantage : certes, mais comment, et dans quel cadre ? Reconstruire notre économie nécessite que l’on accorde aux entreprises une bien plus grande liberté d’action qu’elles n’ont aujourd’hui, et donc que l’on modifie complètement leur environnement.
Nous sommes dans une situation exceptionnelle et il faut donc recourir à des mesures exceptionnelles : il va être nécessaire que le parlement proclame une loi d’urgence économique, comme il y a eu une loi d’urgence sanitaire.
Cette loi d’urgence devra permettre aux entreprises de déroger à un certain nombre de dispositions existantes, et tout particulièrement en matière de législation du travail, pour les remplacer par de nouvelles beaucoup plus souples.
On pourrait s’inspirer, en cette matière, de la législation du travail de la Suisse : c’est un pays qui nous est proche, et le fait que chaque jour des dizaines de milliers de frontaliers aillent apporter leur force de travail aux entreprises helvètes montre bien que le droit du travail de ce pays est tout à fait acceptable.
Il est prévu, en Suisse :
- 45 hebdomadaires de travail ;
- 4 semaines de congés payés par an ;
- des conditions de rupture du contrat de travail simplifiées : 7 jours en période d’essai, puis un mois la première année, et deux mois de la seconde année à la dixième.
Plus besoin de distinguer donc les CDD des CDI, et la législation de ce pays n’oblige pas les employeurs à accorder des indemnités de licenciement, ni même à devoir mentionner la cause de la rupture du contrat de travail. Chez nos voisins, les heures supplémentaires sont compensées par rattrapage ou par indemnisations, et la législation du pays ne dit rien à ce sujet.
Et il y aurait un certain nombre de dispositions réglementaires à suspendre dans d’autres domaines, pendant une période de temps déterminée, de façon à dynamiser nos entreprises.
Ainsi, une fois levé l’état d’urgence économique, le gouvernement pourra étudier comment supprimer ou amender les lois et règlements ayant bloqué jusqu’ici le développement de l’économie du pays, tirant intelligemment les enseignements utiles de la période où l’économie aura pu fonctionner en étant débarrassée de tous ces carcans.
L’expérience qui aura été faite en grandeur réelle constituera un argument irremplaçable pour obtenir l’agrément des syndicats et des partis politiques d’opposition.
Certes, pour placer notre pays en état d’urgence économique, on va voir se dresser de multiples obstacles. Nul doute qu’ils vont surgir de toutes parts : opposition des syndicats, hostilité des partis d’opposition, blocages juridiques par le Conseil Constitutionnel, barrages faits par les règles de fonctionnement actuelles de l’Union européenne, etc. Il faudra surmonter toutes ces difficultés.
Quant aux dispositions à prendre pour sauver la planète en verdissant notre économie, elles seraient repoussées à plus tard, au-delà de la période d’état d’urgence économique ; on rappellera à nos écologistes que notre pays n’intervient au plan mondial que seulement pour 1 % dans tous ces problèmes.
Dans la période actuelle il serait malvenu de créer de nouvelles contraintes pour nos entreprises. Le projet de notre Président est d’une ambition extrême, mais il est dans son rôle en montrant la voie : puissent donc les Français comprendre qu’il s’agit rien de moins que de prendre notre destin en main.
La vie est comme une course de vélo, du plat des descentes des côtes et le sprint final.. Pas de chance on est bloqué en bas du tourmalet, un soucis avec le syndicat, une histoire de pognon, c’est la greve, le peloton est déjà passé, c’est trop tard , l’abandon est obligatoire, l’année prochaine notre équipe conduira la voiture balais.
La France est foutue, seuls les français n’en ont pas encore conscience.
Reconstruire notre économie, c’est à dire tirer les marrons du feu pour que les bobos se gavent en ne laissant que le moins possible de miettes ?
macron est au pouvoir depuis trois ans ; il a crée un parti qui s’appelle  » en marche « ; il n’a strictement rien fait pour libérer l’économie de ce pays ; d’aprés trump ,  » tout ce que touche macron devient de la merde  » ; ça veut bien dire ce que ça veut dire…..
Il faudrait rajouter à votre article que pour que les Français puissent prendre leur destin en mains on les laisse faire, ce qui n’est pas le cas de cette état obèse géré par une dictature  » démocratique ».
Quant au projet de macron, il est ubuesque.
Ce pays est foutu
ou encore « Mais arrêtez donc d’emmerder les Français. Il y a beaucoup trop de lois, trop de règlements dans ce pays » comme le disait un certain Pompidou
La SEULE chose à faire pour sauver l’économie française, c’est de ramener le poids de l’Etat de 70 % à moins de 50 %
Cela fait 45 ans que ce poids n’a cessé d’augmenter avec en même temps que la dette et le gaspillage d’argent public à TOUS les niveaux.
La nomenklatura au pouvoir ne le fera jamais
Et même s’ils le comprenaient, ils n’ont plus le temps
Bof, et cela fait 20% de chômeurs en plus ?
L’obésité n’est pas en cause, donc il faut voir du côté des hommes politiques tellement incohérents qu’on peut supposer qu’ils sont malades ou corrompus.
L’obésité étatique est la première cause de tous nos maux.
Bien sûr, mais dit comme ça, ça ne passera effectivement pas. Il faut surtout laisser les initiatives privées doubler la taille de l’économie, sans en profiter pour maintenir la part de l’Etat en pourcentage, mais seulement juste en euros.
« Quant aux dispositions à prendre pour sauver la planète en verdissant notre économie, elles seraient repoussées à plus tard »
Notre argent n’a pas pour vocation de « sauver la planète »
L’économie verte est une fumisterie plus toxique que le CO2
La thèse du réchauffement climatique anthropique n’est pas scientifiquement prouvée
Ne pas confondre climato-idéologie et pollution
Bref, ces « dispositions » sont simplement du racket
L’État est l’ennemi intérieur, soutenu par un peuple de collabos. Quiconque, président ou autre, tenterait d’y mettre bon ordre se fera raccourcir, à moins de s’y prendre avec beaucoup de subtilité.
Les concours de Macron-bashing, complaisamment étalés ici, sont ridiculement hors-sujet.
Il était libre de se présenter, il l’a fait, il assume les conséquences de ses choix avec des commentaires négatifs qui lui passent au dessus, pour lui seuls son bien être et son argent comptent.
Je vous rappelle qu’il avait promis des finances saines et moins de 3% de déficit. Il n’a fait qu’augmenter les dépenses! Donc il a menti. Il ne mérite que des critiques!
La première question est « de quel pouvoir dispose Macron l’ancien PS velléitaire mis au pouvoir par la bureaucratie ? » Et la réponse est « aucun ». Corporations d’état, syndicats, partis, journalistes subventionnés ne laisseront rien passer qui soit contraire à leurs intérêts et encore bien pire: qui soit contraire à leur idéologie marxiste.
Imaginer les 45h, ou les 7j de la législation suisse en France c’est de la pure fiction.
Une grande partie des français se complait dans la soumission aux éternelles passions tristes (la haine, la peur, la colère, le mensonge ou la violence). Le déni et la mauvaise foi sont les deux piliers qui confèrent à cet aveuglement volontaire une légitimité de façade. Tout ce qui se fait comme autorités médiatiques ou intellectuelles n’a d’autre choix que d’avaliser l’avènement de ce village Potemkine de la raison, puisqu’au bout du compte, il favorise la rhétorique victimaire des minorités agissantes plutôt que la volonté de dialogue de la majorité silencieuse. Dans un monde ou la communication est action, mieux vaut dire n’importe quoi que de ne rien dire du tout. Depuis la révolution, le discours politique en général semble promettre aux français qu’ils auront le beurre, l’argent du beurre et un droit de cuissage sur la crémière ou le crémier (1982), l’année prochaine si tout va bien. Comment voulez-vous qu’ils réagissent, quand ils s’aperçoivent, en fait, qu’ils doivent toujours travailler en attendant les jours heureux ? Il faut bien trouver un bouc émissaire comme exutoire à cette frustration. Et, ce bouc émissaire, c’est évidement l’entreprise (et tous ces riches qui en profitent). ?
Dans tous les cas ce n’est pas en fermant les centrales nucléaires qu’on y arrivera. Il faudra impérativement avoir une électricité abondante, fiable, bon marché et décarbonée. C’est une condition nécessaire mais pas suffisante. L’avenir de la France est très sombre… Ça restera géographiquement un des plus beau pays du monde mais c’est tout…
Le pays le plus beau du monde… Il faut sortir un peu, tous les pays sont beaux voir très beaux. La France n’a que son histoire sa légende, ses lumières.. Éteintes depuis très longtemps.
Reconstruire notre économie en resserrant les liens avec le marxisme urbi et orbi, au profit de ceux qui ne mettent jamais les mains à la poche sinon à celle des autres ?
forger un homme nouveau, sauver la planète, changer la vie et maintenant reconstruire l’économie. L’hubris megalo-transformatrice nominaliste se déchaine. Macron ne reconstruira pas l’économie, il n’a pas assez de bras, Les français le feront s’il ne les en empêche pas.
Non, macron ne fait pas du socialisme il fait ce qu’on lui dit de faire et comme l’Europe veut casser la France, on l’oblige à faire du socialisme, méthode connue menant obligatoirement à la ruine. ..bah ce n’est pas giscard qui a vendu la France ?
Macron est énarque : il ne sait faire que du socialisme. Pas besoin de l’Europe pour cela.
Macron a fait la guerre à un virus étranger, les combats ont été rude et très dur, maintenant, il doit reconstruire l’économie de la France,
Il n’a pas fait la guerre, puisqu’il n’a rien fait du tout. Il n’a même pas résisté!
Pourquoi ceux qui n’ont fait qu’échouer jusqu’à présent réussiraient-ils demain, vu qu’ils ont toujours dans la tête leurs idées de planification?
….Et Emmanuel Macron a pris l’engagement d’être aux côtés des Français dans cette nouvelle aventure…
On croit rêver!
C. veut-il vraiment noyer ses lecteurs dans des piscines d’eaux de rose!
Tout est faux dans cet article, même le style, caricature -inconsciente- de Balzac (Le cousin Pons, Crevel « en position »!)
Au secours! -« Notre »- président nous demande de reconstituer « nos » stocks d’eaux de rose, pour rester « indépendants » …B….it!
« notre Président », comme vous l’écrivez, a un projet « d’une ambition extrême » et « montre la voie » mais si vous pensez qu’il y croie le moins du monde ou qu’il a réfléchi aux moyens raisonnables de le mettre en oeuvre, c’est que vous êtes comme les participants à la fameuse convention, aveuglé, excusez-moi de vous l’écrire! Je ne suis pas Docteure en économie, etc.. mais je pense quand même.
Et il y a encore des gens pour penser que Macron peut faire autre chose que du vent ???
Soit il se prend pour Chavez, soit il a pété les plombs.
Vu qu’il emploie le mot « durable », on sait que ce modèle sera tout sauf justement durable et efficace. Il ne fera que ruiner un peu plus l’économie française déjà bien sabotée par les gouvernements précédents et les écolos!