L’euro succombera-t-il au coronavirus ?

Les Allemands deviennent de plus en plus critiques de la politique de la Banque centrale européenne. L’avenir de l’euro pourrait commencer à se jouer dans trois mois.

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Coronavirus girl By: Nik Anderson - CC BY 2.0

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L’euro succombera-t-il au coronavirus ?

Publié le 12 mai 2020
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Par Simone Wapler. 

Cet article s’adresse uniquement à ceux qui pensent que l’argent gratuit n’existe pas et qu’il est immoral de vouloir vivre de l’argent des autres. Bref, lecture adaptée aux fourmis mais âmes sensibles de cigales s’abstenir.

Puisque nous sommes entre fourmis, je vous fais un rapide résumé sans délayages superflus de la situation en ce milieu de printemps :

 

  • La France active, celle qui permet de remplir les caisses de l’État, a été mise à l’arrêt par le parti En Marche.
  • Beaucoup de promesses ont été faites par un gouvernement qui, comme ses prédécesseurs depuis 46 années, empile les déficits : chômage partiel, prêts aux entreprises proches du pouvoir, lendemains déconfinés et enchantés grâce à de l’argent qui n’existe pas.
  • En France, en régime d’avant Covid, 57 % du PIB était sous contrôle de l’État. Autrement dit, seulement 43 % dépendent du secteur privé, celui qui est soumis à la concurrence. Des nationalisations larvées sont au programme, nous allons donc encore pousser le curseur en zone communiste.
  • Les Allemands savent que le communisme ne fonctionne pas. Ils ont essayé et, même avec l’organisation et l’efficacité allemande, ça a foiré.
  • Sachant que 20 % du PIB français est lié au tourisme, le tableau économique est hideux, du style Disneyland géré par Pol Pot. Völliges Versagen (échec total) prévisible. Au passage, je ne peux pas donner tort aux Allemands. J’ai lu dans La Voix du Sancerrois (région familière du tourisme des fourmis de l’Europe du nord dans laquelle je suis confinée) qu’un tiers des restaurateurs de la région pourrait ne pas rouvrir pour cause de faillite.
  • La France a essayé de pousser les fourmis teutonnes vers les coronabonds des titres de dettes qui seraient émis par l’Union européenne pour financer les dépenses publiques de chaque État liées au corona.

La révolte des fourmis teutonnes

En décodé, ce dernier (en date) crissement de cigales signifie « fourmis teutonnes, sortez vos cartes de crédit afin que nous puissions flamber comme avant ».

Fourmis gauloises, sachez que les fourmis teutonnes montrent les dents et que de ce fait les projets à trois milliards – tels que la nationalisation à l’échelon européen des pertes colossales d’Air France – risquent de tomber sur un os.

À ce stade Grosse Aufstand (révolte) des fourmis teutonnes… Que faire ? « Dénoncer les agissements fourbes de la Banque centrale européenne car cette institution européenne est le bras armé financier des cigales de l’Eurozone », décident les Allemands.

Ce qui est chose faite : la cour allemande de Karlsruhe est saisie de la question. Mediapart s’étouffe immédiatement d’indignation de cigale offensée découvrant que l’argent ne pousse pas sur les palmiers.

Si vous voulez un article gratuit pour vous faire une opinion plus nuancée, vous allez sur Les Échos.

Souvenez-vous qu’en Allemagne la retraite n’est pas un système de Ponzi ou de cavalerie mais un système par capitalisation. Or si les taux sont à zéro, il n’y a plus de capitalisation… Cela fait dix ans que les fourmis n’amassent plus comme prévu et craignent de se retrouver fort dépourvues lorsque la bise sera venue. À ce stade, grippe ou pas, elles n’en peuvent plus. D’autant plus qu’elles ont mieux digéré le pangolin que les cigales.

À terme, l’euro est foutu

Si la décision de la Cour allemande remet en cause certains agissements de la BCE, les cigales risquent de crisser de désespoir. À terme, l’euro est foutu.

Jusqu’à présent, les fourmis teutonnes avaient une épine dans leur pied qui les freinait : la fin de l’euro signerait aussi très probablement la faillite de Deutsche Bank.

Mais entre deux maux, il faut savoir choisir le moindre. Quelle est la pire situation : mourir au travail, esclaves de cigales ou encaisser la faillite d’une méga-banque nationale et rebondir ? C’est en réalité la question que devra trancher la Cour suprême allemande dans trois mois.

Chères fourmis compatriotes, quoiqu’il advienne, comme je l’explique dans mon dernier livre, La rage de l’impôt, cela ne nous dispensera pas de continuer à financer les coupables agissements de nos cigales nationales. La seule façon de sortir de l’impasse serait de convaincre les cigales que « l’État, c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde », comme le disait Frédéric Bastiat.

L’exécrable gestion de cette crise sanitaire devrait pouvoir nous y aider. L’État protecteur et obèse a failli. À nous de savoir montrer au boulimique les bienfaits d’un régime sévère.

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  • Demander du pognon quand on claque plus dr 1000 milliards par an pour acheter sa réélection, c’est indecent.

  • je partage votre inquiétude, les pays du nord ( hanséatique) ont la culture de la responsabilité du travail,
    je crains fort que ces pays ne voudront pas cautionner nos errements socialo-distributeurs au service de castes et de citadelles syndicales bien longtemps!
    Ces pays pourraient très bien fonder un autre espace avec les nouveaux pays de l’est vaccinés contre le communisme , avec une main d’oeuvre a bas coût! et laisser l’europe du sud , tomber aux mains des chinois!
    je vois depuis des années la france , l’Italie , l’Espagne suivre un ‘trend’ a la grecque, qui devra aboutir a la meme crise qu’Athènes, mêmes causes mêmes effets . Le coronavirus a été un révélateur de la faillite!
    la défaillance de l’Italie suivie par la france vont tuer l’espace europeen , l’europe du nord pourrait faire comme l’Angleterre , pour sortir du piège collectiviste!
    L’euro est deja mort! avec un endettement colossal , quelle sera sa valeur demain?!

  • « Les pingres », « les radins », qui bénéficent de « rentes de situation » ( oui, « ils travaillent » devient ils ont « des rentes » ) n’aiment pas se faire tondre et, en plus insulter : http://bruxelles.blogs.liberation.fr/2020/02/27/budget-les-radins-ne-veulent-pas-rallonger-dun-radis/
    D’autant plus que les cigales – comme l’Espagne – en profite pour vouloir instaurer le revenu universel https://www.lafinancepourtous.com/2020/04/10/vers-un-revenu-universel-en-espagne-en-reponse-la-crise-du-covid-19/ , bien sûr sans même en faire d’analyse économique ou sociologique, seulement par manque d’autres idées que creuser une dette d’argent avancé par d’autres qu’on ne voudra pas rembourser

    • Les « pingres »…

      Mes collègues du Schleswig de l’époque disaient:

      « Ik konn nich mit de Hann in de Tasch komen,
      Ik hef de Gicht in Duum… »

      (Je n’arrive pas à mettre la main à la poche, j’ai la goutte au pouce…)

      Toute la sagesse populaire de la Hanse dans une phrase.

      • gegen die Staatsgewalt taugt die Gicht leider zu nicht…

        La violence de l’état l’emporte toujours.

        Et dans le beau Schleswig, ils ont maintenant des éoliennes partout et votent pour les verts! La sagesse hanséatique est loin!
        En Allemagne ils sont esclaves de la EU -qui est devenue entre temps une union de transferts- et ils continueront à payer, Madame Wapler. Il n’y a point d’espoir de ce côté.

      • Dans le midi, on dit avoir des oursins dans les poches. Et les oursins, c’est délicat à ramasser.

  • Il convient de trouver rapidement des politiques sérieux aptes ,avec des sacrifices,de rétablir une France tout en se debarassant sans délai des bons a rien de ce parti de la REM et du  » benêt trônant à l’ Elysée.
    Sinon ce pays, comme l’ecrit H16 est foitu

    • +1 pour avoir dénoncé le benêt…

      Mais sérieusement, peut on avoir démissionné à ce point de chercher l’homme providentiel qui réfléchira et portera notre fardeau à notre place ?

    • Les bons à rien de LaRem sont des recyclés des autres partis . Il fallait donner l’impression que l’on voulait changer quelque chose, alors un monde nouveau, le même que hier en pire, sous un autre nom pour faire espérer les naïfs est né, recyclant les même âneries que le précédent . Il n’y aura de solution viable qu’en virant toute la classe politique actuelle dont il n’y a rien à attendre . Même une M. Thatcher n’y arriverait pas l’administration et les syndicats ainsi que les partis ont trop à perdre . Contrairement à C.H.de C, je ne crains pas le nein allemand, je l’espére, un bon gros défaut de paiement remettrait les pendules à l’heure et tant pis pour les pleureuses habituelles . Ce sera la seule solution de redonner un avenir à nos enfants et petits-enfants dans ce pays de socialistes dégénérés, pour nous, il est sans doute trop tard, peut-être ne l’avons nous pas volé en ne réagissant pas quand il était encore temps . Quand à compter sur le développement de l’Afrique, c’est sans voir que l’Afrique est à la fois sous perfusion de l’Europe et sous domination de la Chine qui a su s’implanter . Nous nous engraissons les roitelets Africains, les Chinois les prennent par les cou…es, chacun fait selon ses moyens …

    • Vaste programme avec 5,5 millions de ponctionnaires, 5 milliards de subventions au syndicats, un droit syndical et administratif pousse au crime, une sécu monopolistique et redistributrice à tout va depuis les lois Pétain6Laval de 41. Si on y arrive, la transition risque d’être violente, car il y a trop de rats dans le fromage.

  • Cela fait des années que je le serine ici-même : l’arrivée d’un eurosplit est inévitable à terme entre l’euro froid des nordistes fourmis et l’euro ensoleillé des cigales méditerranéennes qui retourneront à l’état sauvage.
    On ne peut pas perpétuellement compter sur les miracles.

    • Et pourquoi ne pas revenir aux monnaies nationales? On poureait connaître à terme les mêmes problèmes au sein de la zone euro du nord ou de la zone euro du sud… Sauf à mutualiser les dettes dans l’une et l’autre zone ce qui constituerait un saut politique.

  • La Zone Euro (2019) représente 340 millions d’habitants avec une dette publique cumulée de 10 022 milliards d’euros. Les USA (2019) ont 328 millions d’habitants et une dette publique de 23.000 milliards de dollars. Je souscris à la métaphore des cigales et des fourmis mais pas du tout au catastrophisme et autre déclaration d’arrêt de mort. La France et l’Europe ont déjà assez de problèmes comme ca : be careful what you wish for !

    • Oui le sud est aussi client du nord. Et puis il ne faut pas négliger l’aspect politique, le sud étant potentiellement plus instable (unité espagnole ou italienne).
      Enfin on peut se projeter, car historiquement le centre économique s’est déplacé en Europe, en imaginant la méditérranée comme nouvelle zone d’échange forte avec le développement de l’Afrique (on sait que les liens et les routes avec l’Europe sont marqués).

    • Bof, PIB des USA 22 000 milliards, zone euro 13 600. Et les USA ont le dollar, donc bon. Faites comme vous voulez, j’ai converti mon cash en dollar

    • Un gouverneur de la réserve fédérale a dit : « le dollar est notre monnaie et c’est votre problème ».

  • La monnaie unique nous a permis de vivre au-dessus de nos moyens en transférant les detts aux générations futures. Ce qui est un déni de responsabilité.
    Il faut y mettre bon ordre. Comme ce n’est pas EM qui va saboter l’euro, il faudra bien que quelqu’un d’autre s’y décide.
    De toutes façons, le niveau de vie des Français va baisser, une monnaie dévaluée est encore un moindre mal. Demander aux Grecs ce qu’ils en pensent…

  • Certains ici comparent l’Europe et les Etats Unis en murmurant « eux aussi … » Oui, mais les Etats Unis sont un état, et c’est l’Etat qui emprunte, pas l’Arkansas ou le Connecticut. Le problème de la zone euro, ce n’est pas la création monétaire débridée mais bien les écarts de situations entre les pays. Il y a un mur devant Lagarde et les autres : les titres allemands détenus par la BCE s’approchent du seuil de 33% de la dette germanique, il n’est donc plus possible de ramasser sur les marchés des titres souverains en proportion de la part de chacun dans le capital. Le seul argument qui reste est celui classique du débiteur à l’égard du créancier : si je meurs, vous êtes foutus. La fin n’est jamais paradisiaque.

  • On vit au dessus de nos moyens et la mauvaise gestion de l’Etat obèse est la norme en France .
    On commence par quoi ? Les ARS et les hôpitaux publics , l’éducation nationale ,l’administration centrale , les collectivités territoriales, les trop nombreux élus des différentes strates,la sécurité sociale….

  • « Disneyland géré par Pol Pot » : bravo pour cette excellente synthèse de la France sous régime collectiviste socialiste.

    • En revanche, la disparition de l’euro est improbable. Par son attitude l’Allemagne ne veut pas provoquer la fin de l’euro mais entend imposer les réformes indispensables sans cesse repoussées par le Club Med. Ne pas oublier que Draghi a rendu impossible la sortie de l’euro en gavant les banques centrales nationales de dettes de leur propre Etat. Pour ces pays, sortir de l’euro se traduirait par une dévaluation incontrôlable, ruinant l’économie, les populations et menant à la révolte. Bref, la porte de sortie de l’euro est verrouillée par la dette. On ne peut sortir de l’euro que par le haut.

      • Mais la raison commande de se trancher un doigt aujourd’hui pour éviter l’amputation du bras demain.
        Et tous les pouvoirs européens ne sont pas aussi imperméables à la raison que le nôtre.

  • Quelles sont les priorités de Mme Lagarde ? la réduction des « inégalités » et la « croissance verte » . Etonnant pour une Banque centrale dont la seule mission est la préservation de la monnaie! Mais c’est surtout la révélation de ce que tous ces bras cassés du Machin de Bruxelles vont bien s’employer à
    nous ruiner. Le pire est devant nous.

    • Lagourde va faire long feu.

      • Pour perdurer, « Lagourde » risque de se conformer à la position germanique à partir du moment ou la Banque Centrale Européenne, gardienne de l’Euro, n’assurerait plus la prédominance économique de l’Allemagne…
        Alors là, attention au réveil en fanfare!….

  • Europe succombe au cocoronavirus, c’est un fait.

  • grosser Aufstand (der Aufstand)!

  • Quand on prend à ceux qui ont, c’est du vol ; quand on donne à ceux qui n’ont pas, c’est de la corruption.
    Proudhon (texte approximatif, de mémoire)

  • Comme disait Thatcher « Le problème avec le socialisme est que vous finissez un jour par avoir dépensé tout l’argent des autres. ». Donc l’euro finira lorsque cet argent des autres aura été consommé. A moins que ceux qui l’ont ne ferment la porte avant, ce qui est probable avec l’alliance Allemagne-Pays bas-Autriche-Pays baltes et possiblement les nordiques.

  • La traditionnelle ritournelle sur les fourmis et les cigales masque
    difficilement la faiblesse de l’argumentation.
    Contrairement à ce que dit l’auteur, le régime de retraite allemand
    n’est pas basé uniquement sur la capitalisation, le régime de
    base obligatoire étant fondé lui aussi sur la répartition.
    La différence fondamentale entre un système de capitalisation
    et un système par répartition est que le premier est à cotisations
    définies et que le second est à prestations définies.
    L’idée que l’Allemagne ne cesse de payer pour les pays du Sud
    est plus que baroque, puisqu’en réalité ce sont ces pays qui
    sont en déficit commercial qui ouvrent largement leurs chèquiers
    pour acheter des biens allemands.
    L’Allemagne paie uniquement sa participation au
    budget de l’Union et encore a t elle bénéficié comme les
    Pays Bas de ristournes qui n’ont pas été allouées à la France
    ni à l’Italie, depuis pas mal d’années (on verra si ces ristournes
    seront reconduites ou non en 2021).
    Le taux à zéro n’entraîne pour les systèmes de capitalisation
    une absence de revenu que si ceux ci sont largement investis
    dans des dettes souveraines et dans ce genre de régime c’est
    de la responsabilité des gestionnaires de choisir les placements
    les plus utiles à l’économie réelle et susceptibles d’apporter une
    rémunération raisonnable.
    Le passage sur Air France signifie t il dans l’esprit de l’auteur
    que les autres compagnies aériennes ou les sociétés d’aéroports
    des pays étrangers vont voir leurs bénéfices exploser, j’ai quand
    même pas mal de doutes à ce sujet…
    Je ne suis d’ailleurs pas favorable aux coronabonds qui dans le
    contexte actuel ne vont faire qu’ajouter de l’endettement à l’
    endettement, la solution pour moi est plutôt à rechercher dans
    le financement des états par la BCE au fur et à mesure des
    échéances initialement prevues, pour ne pas désorganiser les
    marchés financiers, à taux zéro mais avec un remboursement
    obligatoire de 2 à 3 % chaque année du capital du à la BCE, pour
    ne pas créer une situation d’ « open-bar ».

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