Immobilier : sans surprise, tout est à l’arrêt

Aucune crise passée n’a de point commun avec celle-ci dont le déclencheur est sanitaire et pas économique.

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Immobilier : sans surprise, tout est à l’arrêt

Publié le 31 mars 2020
- A +

Par Pascal Beuvelet.

 

Confinement depuis le 17 mars et aussitôt la machine immobilière est au point mort. Tous les secteurs d’activité sont touchés, sans exception.

Les professionnels de la transaction

En dépit des formidables bonnes volontés des uns et des autres la chaîne indispensable à la signature d’une vente est bloquée.
Il y a un ralentissement brutal de l’activité de tous les intervenant privés et publics pour compléter la check-list des pièces indispensables : diagnostics, renseignements hypothécaires, documents d’urbanisme, déblocage bancaire des fonds etc.

Et quand bien même toutes ces pièces seraient réunies il est fort peu probable qu’une signature à distance avec procuration puisse avoir lieu. Aussi des recettes et de la trésorerie indispensables font cruellement défaut à tous les acteurs sans exception.

Et là j’ai brièvement une pensée pour l’État pour toutes ces extraordinaires pertes en taxes et droits durablement bloqués.

En réalité les premiers et les plus gravement touchés sont surtout les plus fragiles. Je veux parler des commerciaux de terrain dont les rémunérations sont fondées sur des recettes désormais reportées sine die. Aucun contact avec la clientèle c’est aussi l’impossibilité de faire des visites et de conclure des ventes. En clair, plus aucune création de nouvelles recettes.

C’est aussi l’interdiction d’effectuer des estimations et de conclure de nouveaux mandats et donc une rupture dans la création du stock de biens à vendre. Une période très très difficile !

Les investisseurs en résidentiel

Normalement les locataires sont tenus de payer leur loyer à bonne date.
Les mesures d’aides prises par le gouvernement sont de nature à ce que la très grande majorité des loyers soient régulièrement acquittés.

Cependant il est certain qu’il y aura de la casse et un problème de trésorerie pour tous ceux dont les revenus locatifs sont indispensables pour rembourser un crédit immobilier. Ceux-là devront puiser dans leur épargne ou faire appel à l’emprunt.

Les investisseurs en immobilier commercial et d’entreprises

Leur situation est très préoccupante car la possibilité de reporter, sous certaines conditions, le paiement des loyers est devenu une disposition de droit. Dès lors il s’agit d’analyser les situations au cas par cas.
Il ne fait aucun doute que cette perte, a priori provisoire, de trésorerie peut être fatale aux deux parties, bailleur et locataire, dès que l’un ou l’autre ne dispose pas d’une trésorerie suffisante ou d’un soutien bancaire. Les plus fragiles seront en risque extrême !
Les banques sont attentives à apporter leur concours.

Les banques et le crédit

Je constate que, malgré des difficultés d’organisation compréhensibles, les banques jouent vraiment le jeu. C’est l’observation de la majorité de nos agences du réseau In&Fi Crédits qui parviennent toujours à monter des dossiers de crédits à distance et obtenir des accords.
Par ailleurs, nous ne constatons aucun signe de hausse des taux immobiliers.

L’évolution des prix de l’immobilier

Je suis en veille permanente car très attentif au sujet.
Né dans l’immobilier avec un père promoteur et des grands-parents investisseurs compulsifs, entrepreneur depuis 1972, j’ai traversé sans encombre toutes les crises affectant directement l’immobilier : crise du pétrole en 1973, gouvernement Mitterrand en 1981 et dernièrement la crise de 2008.

Aucune crise passée n’a de point commun avec celle-ci dont le déclencheur est sanitaire et pas économique.

Cependant aujourd’hui je lis de multiples avis, dont certains de notaires et agents immobiliers qui n’hésitent pas à avancer des chiffres de baisse allant jusqu’à 15 % !
Ces suppositions restent ce qu’elles sont, des suppositions sans fondement probant.

Je ne suis pas devin mais j’ai quelques convictions

La nécessité de se loger est un besoin essentiel.
La demande de logements est durablement supérieure à l’offre.
La valeur du logement s’adapte constamment au marché. Je vends plus cher, j’achète plus cher. Je vends moins cher, j’achète moins cher.
Tant qu’il n’y aura pas d’inflation il n’y aura pas de remontée des taux.
Le placement immobilier reste un placement patrimonial sécuritaire bien que moins liquide que la bourse.

La demande de logements dans les grandes métropoles ne faiblira pas. Je ne vois donc aucun tsunami à la baisse sur les prix. Il est même raisonnable d’envisager que la contrainte du travail à domicile donne naissance à des vocations partagées entre entreprises et collaborateurs pour un retour en estime de territoires jusqu’ici délaissés.

En l’état je conserve mon optimisme de toujours et forme sérieusement le vœu que le redémarrage de l’activité soit aussi brutal qu’a été son arrêt.
C’est juste mon avis !

Voir les commentaires (26)

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Créer un compte Tous les commentaires (26)
  • Effectivement dans la mesure où l’offre est autant bloquée que la demande, on ne voit pas très bien pourquoi on assisterait une baisse des prix immobiliers.
    Le stock immobilier ne fait que rester en attente sans dégradation de sa valeur, à la différence d’autres secteurs pour lesquels la valeur des produits à la vente se dégrade, et va même jusqu’à être perdue définitivement comme pour l’hôtellerie ou les voyages.

    • oui et non. un logement necessite quand meme un minimum de maintenance si vous voulez pas vendre une ruine
      Apres vous avez quand meme des frais : l emprunt a rembourser (les promoteurs ne construisent rarement sur fond propre), l impot foncier, les charges de coproprietes ….
      donc c est sur qu en cas de baisse, les vendeurs vont commencer par attendre que ca remonte. mais si ca remonte pas apres 1 ou 2 ans, ils se driont qu il vaut mieux vendre a 100 aujourd hui qu a 80 demain …

    • Une maison a toujours besoin d’entretien car elle est soumise aux intempéries. Il faut la chauffer en hiver pour pas que des tuyaux éclatent, la sécheresse fait bouger les terrains et les murs, des vents violents font envoler des tuiles, la peinture disparaît, la nature va aussi reprendre,…
      Et tout ça c’est compter les taxes d’habitation, foncières, ifi,…éventuellement abonnement gardiennage, gaz,eau,électricité…
      Un appartement ou maison innoccupé coute donc très cher.

      • OK mais votre bien ne va pas se dégrader en 2 mois. Ni même en 6.
        Le processus de dégradation que vous décrivez, survient en cas de crise durant plsrs années sans amélioration sensible.

  • Ca risque quand meme de tanguer fort lorsque le travail va reprendre. Notamment pour ceux qui ont signés des compromis d’achat avant la crise et qui vont tenter de vendre leur bien pour pouvoir financer cet achat. Ils auront achetés sur un marché immobilier « d’avant » et vont devoir vendre sur un marché « d’après ». Ils ont de quoi etre inquiets.

    • Ceux qui ont signé des compromis d’achat avant la crise avaient déjà mis en vente avant. Par contre, ceux qui avajent envisagé un projet vont s’abstenir et donc, ne pas mettre en vente, sauf s’ils y sont obligés.

      • Je sais pas comment ça se passera mais les délais de vente sont en général mentionné à la signature et la clause suspensive n’est que refus de prêt, si la finalisation doit se passer pendant le confinement quid de l’acompte ?

  • Quand je vois un spécialiste directement impliqué plaider pour sa paroisse le feu orange s’allume automatiquement dans ma tête : il n’est jamais besoin de plaider pour une cause acquise. Donc l’immo va baisser. Pourquoi : le futur retrait des investisseurs qui placeront leurs fonds en bourse (laquelle offrira de meilleures perspectives qu’un marché immo déjà tres haut) . Il est malhonnête de dire que « La demande de logements dans les grandes métropoles ne faiblira pas » est l’alpha et l’oméga du prix . Et l’auteur fait l’impasse sur le krach immo de 91 …. bref …. infox

    • Là où il a raison, c’est qu’il y a une demande soutenue de logements et pas seulement pour investir.

    • Attention à la deuxième vague de baisse de la bourse quand les résultats du 2 T seront publiés.
      Les marchés financiers n’ont pas assez purgé !

  • les prix vont s’effondrer .. çà c’est certain

  • De signatures d’actes ont cependant lieu, avec procuration ou non.
    On peut se rejouir que les demandes de prêts sont, depuis un moment déjà, faites â distance…

  • « La demande de logements dans les grandes métropoles ne faiblira pas. » Si l’expérience actuelle du télétravail plus ou moins contraint apparaît probante à beaucoup, salariés comme employeurs, on peut parier qu’on observera une baisse de la demande immobilière (résidences comme bureaux) dans les métropoles d’ici quelque temps, avec le développement du télétravail choisi.

    • Sauf que l’expérience actuelle du télétravail est loin d’apparaître probante en matière d’efficacité. Surtout en France, où les contraintes réglementaires et administratives, si elles peuvent sembler compatibles avec le télétravail, s’en trouvent encore complexifiées et retardées. Il y a longtemps que la visioconférence existe, mais j’ai toujours constaté que l’essentiel d’une conférence se développait à partir des échanges à la pause café.

      • Un instant, vous m’avez fait douter, mais j’ai bien écrit « si »…

      • En fait effectivement c’est pas forcement probant par contre on multiplié l’offre donc la volumétrie sera bien plus importante et les cas de doute seront familiarisés.

  • Les prix dépendent de la demande mais aussi de la solvabilité des acheteurs, or celle-ci va décroitre dans un premier temps et favoriser une baisse des prix.
    Cependant dans un deuxième temps, la création monétaire sans contrepartie de richesse créée devrait générer une inflation de la valeur des biens réels comme l’immobilier, bien que celle-ci soit actuellement bloquée par des taux d’emprunt artificiellement bas.

  • je vois au contraire de l auteur pas mal de raison a une baisse:
    – des acheteurs moins riche: entre ceux qui auront perdu leur travail, ceux qui auront ete au chomage partiel ou tout simplement ceux qui ont une part variable (ex commercial).
    – un flux vendeur plus fort. meme si le nombre de deces est tres faible (probablement pas plus de 10 000), il s agit quasiment uniquement de gens agés. donc il va y avoir des ventes de residence principale voire secondaires. L impact sera surement plus fort dans les petites villes que dans les metropoles c est sur
    – le manque de logement n existe que dans les grandes villes. S il n y a plus d embauche car recession, la demande va baisser. Et si le teletravail prend, on va avoir moins de gens voulant s entasser a paris

    Apres il y a evidement l arlesienne de la hausse des taux (qui va forcement arriver un jour) et le fait que la generation du baby boom va bien finir par vendre (d ici 10 ans a coup sur car ca sera l ephad ou la mort). donc a moyen terme marché baissier pour sur

    • « si le télétravail prend »
      Je serais curieux de savoir ce qui vous fait penser que le télétravail n’occuperait pas déjà à peu près tous les cas où il est rentable et qu’il pourrait facilement être largement augmenté.

      • Je vois pas mal de société qui ne font que du télétravail partiel, c’est assez rare le total télétravail. Il va y avoir 2 semaines où ceux qui ne sont pas habitués vont glander, et fin avril, pas mal d’entreprises vont faire le bilan et ça va créer des mouvements dans un sens comme dans l’autre.

  • L’immobilier reste trop facilement taxable pour un Etat aux abois financiers…

  • l’auteur a de la chance que les ministres Bruno Le Maire, Muriel Pénicaud et Olivier Véran ne se soient pas attaqués aux loyers des propriétaire bailleurs comme ils le font en ce moment pour les dividendes. La notion de propriété est variable, elle serait meilleure dans l’immobilier que dans l’entreprise qui est quand même la seule qui crée les richesses et leurs répartitions permettent aux autres secteurs d’en vivre (y compris toute la fonction publique). CQFD

    • Vous semblez ignorer que le fait de louer un appartement est un service au même titre qu’une location de vacances ou de chambre d’hotel, c’est aussi une création de richesse et non pas une rente.
      Quelle différence faites-vous entre une société immobilière cotée en bourse et un propriétaire indépendant ?

  • à la fin le prix d’un logement est ce que prête la banque …
    la france était déjà dans le viseur , car l’endettement des particuliers était trop élevé, je vois mal aujourd’hui les banques prendre des risques sur le credits.

  • Les commentaires sont fermés.

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