L’orgueil de la Chine déclenche une nouvelle guerre froide

L’orgueil chinois a généré un début d’isolement qui pourrait lui nuire à long terme. Et le régime va devoir en même temps faire face à deux autres faiblesses, le déclin démographique et l’opacité.

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L’orgueil de la Chine déclenche une nouvelle guerre froide

Publié le 29 janvier 2020
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Par Yves Montenay.

Pendant longtemps la Chine post-maoïste a veillé à donner une image d’elle relativement modeste sur la scène internationale. Depuis l’affirmation au pouvoir de l’empereur Xi, c’est fini.

Le reste du monde, un moment stupéfait, commence à réagir. Et la méfiance gagne !

De la Chine modeste sous Deng Xiaoping à l’orchestration de la puissance sous l’empereur Xi

À la mort de Mao, la Chine était tombée beaucoup plus bas qu’on ne l’imagine aujourd’hui. Plus d’universités, des monuments ravagés, la famine et un niveau de vie tellement faible que même après 30 à 40 ans de croissance rapide, le niveau de vie par tête est encore un cinquième de celui de l’Amérique.

La Chine avait donc besoin du reste du monde, et restait très modeste : nous sommes un pays pauvre, nous avons beaucoup à apprendre du reste du monde, nous cherchons la paix et la stabilité etc.

Bref, on appliquait le précepte de Deng Xiaoping : « cacher sa force et prendre tout le temps nécessaire ».

L’empereur Xi a changé tout cela. Il a relancé le culte de la personnalité et du parti, a modernisé l’armée et notamment la marine qui permet de se projeter vers l’extérieur : mer de Chine du Sud et détroit de Taïwan, mais aussi la partie maritime des routes de la soie avec notamment la base militaire de Djibouti et l’achat du Port du Pirée.

Citons deux autres exemples parmi 1000 autres :

  • la Chine redouble son activité dans le spatial avec 34 tirs de fusées cette année, soit nettement plus que les États-Unis.
  • la victoire de ERNIE1 (le moteur de recherche chinois créé par Baidu) sur BERT (créé par Google) en matière de compréhension du langage humain.

La sidération de l’Occident

L’Occident a d’abord été admiratif devant le redressement chinois. Les commentaires ont été plus nuancés ensuite.

Côté opinion publique

On a d’abord déploré les pertes d’emplois dues aux délocalisations, puis on s’est inquiété de la multiplication d’achats par les Chinois d’entreprises, d’immobilier de prestige, de vignobles réputés.

Côté gouvernants

On a senti monter la pression militaire dans la mer de Chine du Sud, dans le détroit de Taiwan, puis un peu partout dans le monde avec la multiplication des bases militaires chinoises (Djibouti, les îles Salomon…), des infrastructures portuaires, pour l’instant commerciales, comme en Grèce ou au Sri Lanka, ainsi que la constitution d’un réseau diplomatique performant, avec notamment d’excellents francophones en Afrique.

Côté africain

Après un début euphorique gagnant–gagnant, on se réveille avec de grosses dettes et une immigration chinoise très populaire et importante, concurrents des artisans et commerçants locaux qui réagissent, et des patrons chinois infiniment plus rudes que les Européens.

Côté entreprises

On a vu apparaître des concurrents dont certains sont devenus des entreprises mondiales géantes, passant de la sous-traitance à l’imitation et de l’imitation à l’avance technologique, appuyée par la formation de centaines de milliers d’ingénieurs.

Bref le reste du monde est sidéré.

Les États-Unis et d’autres sont maintenant en proie à une véritable « obsession chinoise ».

La réaction des États-Unis et de l’Europe

C’est dans le monde « indo-pacifique »,  terme géostratégique à la mode, que la pression se fait le plus sentir, car à part les États-Unis, qui sont loin, les autres pays se sentent faibles face à la Chine et sa force de frappe militaire et financière, qu’elle finance les infrastructures ou corrompe les dirigeants. D’autant que ces « arguments » sont bien reçus dans un premier temps.

L’autre géant de la région, l’Inde, est menacé par l’armée chinoise sur sa frontière nord dans l’Himalaya et sur sa frontière occidentale par un Pakistan allié de Pékin… et de toute façon, elle ne fait pas encore le poids en matière de développement.

Trump et les droits de douane

La réaction la plus spectaculaire a été celle des États-Unis pour lutter contre son déficit commercial envers la Chine.

On a vu l’offensive brutale du président américain en matière de droits de douane. L’enchaînement des représailles réciproques semble terminé depuis quelques semaines, mais l’essentiel des surtaxes reste en place.

Les importations chinoises demeurent taxées à 19,3 % en moyenne par les douanes américaines, contre 3 % avant la guerre commerciale.

Trump a également obtenu un engagement de la Chine d’acheter 200 milliards de produits agricoles américains en deux ans. Le chiffre est tellement élevé qu’on se demande si la Chine pourra le respecter, ce qui donnerait une nouvelle occasion de protestations aux États-Unis.

Guerre technologique et espionnage industriel

Les États-Unis voudraient que les entreprises d’État chinoises, qui représentent environ la moitié du PNB chinois, cessent d’être favorisées par leur gouvernement, ce qui fausse la concurrence.

Mais la Chine estime que ces entreprises d’État sont justement son fer de lance dans les domaines stratégiques. Et qu’elles sont nécessaires pour garder son indépendance en matière technologique alors que les États-Unis veulent casser « le pillage » chinois en la matière.

Et ce conflit est aggravé par le fait que les entreprises chinoises – et même maintenant les entreprises étrangères en Chine – doivent accepter les cellules du parti communiste, qu’il faut associer à la gestion !

Cela rendra encore plus délicat les discussions à venir sur la protection de la propriété intellectuelle et le transfert de technologies.

Huawei, la 5G et l’embarras en France et en Europe

Huawei, qui serait la firme mondiale la plus avancée en matière de réseau de télécommunications 5G, n’est pas une entreprise d’État, mais elle est néanmoins soumise à la loi chinoise d’obligation d’espionnage au profit de Pékin.

Les États-Unis ne veulent donc pas traiter avec elle et conseillent fortement aux entreprises européennes de ne pas le faire.

En France, le 20 janvier 2020, l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) a mis en garde les 4 opérateurs télécoms français (Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom), contre les fabricants chinois d’antennes 5G « considérés plus à risque » que Nokia et Ericsson.

Et cela non seulement pour raison d’espionnage et de captation des données, mais aussi du fait du risque de coupure des réseaux pour des raisons politiques qui pourraient paralyser le fonctionnement du pays en cas de conflit :

Demain, toutes les entreprises vont utiliser le réseau 5G. S’il dysfonctionne, cela va poser des problèmes monstrueux de sécurité et au plan économique. On ne veut pas être dépendant de gens qui pourraient couper nos réseaux télécoms. Guillaume Poupard, directeur général de l’Anssi, dans Les Échos.

À la commission européenne, on est encore dans le flou concernant Huawei, du fait de pressions contradictoires, entre une sécurité coûteuse ou le recours à des fournisseurs chinois plus avancés et performants.

Méfiance croissante dans l’enseignement supérieur et la coopération scientifique

The Economist du 4 janvier 2020 rappelle d’abord l’explosion du nombre d’étudiants chinois aux États-Unis, peut-être 400 000 (sur 20 millions d’étudiants). Mais ce journal signale aussi que ce nombre plafonne maintenant du fait des pressions ci-après, et de l’obtention moins facile des visas qui en découle.

Ces étudiants chinois sont en effet soumis à une double pression :

  • la pression du gouvernement chinois qui veut les mettre « à l’abri » de l’atmosphère démocratique régnant aux États-Unis. Pour cela une association d’étudiants favorable au régime fait pression sur les universités américaines pour empêcher toute critique de Pékin, par exemple en s’opposant à la conférence d’un dissident chinois, ou de tout autre personne « hostile », par exemple le Dalaï-lama. Ou en incitant à rester sur des réseaux chinois comme Wechat plutôt que sur WhatsApp ou Facebook.
  • la pression du gouvernement américain qui voit dans les étudiants chinois des espions de Pékin, notamment en sciences et en informatique. Soit directement, soit par la coopération, un universitaire américain d’origine chinoise continuant à travailler avec ses étudiants revenus en Chine, ce qui est la porte ouverte au pillage technologique.

Washington dénonce également l’influence directe de la Chine sur les universités américaines par des financements, en contrepartie notamment de l’accueil d’instituts Confucius et de leur apprentissage « orienté » du mandarin. cette orientation politique a même mené au moins 15 universités à fermer ces instituts.

Bien entendu, les universitaires intéressés n’apprécient pas cette méfiance, et il y a une tension entre les universitaires partisans de la liberté de l’échange des idées, et l’administration américaine qui raille leur « naïveté ».

On est loin de l’attitude de naguère quand l’arrivée d’étudiants chinois était perçue comme un bienfait pour les deux pays.

De même dans les milieux de la technologie et de l’intelligence artificielle

Une autre forme de malaise vient des sociétés de technologie américaine, dont les clients chinois utilisent les produits à des fins politiques, par exemple pour réprimer les Ouïgours.

Et le capital-risque étranger en Chine s’essouffle en partie du fait de la vigueur de ses concurrents locaux, mais aussi des réticences des investisseurs en intelligence artificielle.

Face à cette méfiance, certains Chinois reprennent leur ancien discours de modestie : « nous avons 10 à 20 ans de retard par rapport aux Américains, laissez-nous coopérer, nous avons besoin d’apprendre de vous ». Mais avec l’attitude de Xi qui a posé la Chine en rivale, aujourd’hui ce discours n’est plus crédible.

Le reste du monde réagit également

À Hong Kong, l’autorité de Pékin n’arrive pas à s’imposer complètement, et la publicité pour le régime est désastreuse, que l’on cède ou que l’on réprime.

À Taiwan, où l’électorat a vu ce que cela donnait à Hong Kong, la présidente hostile au rapprochement avec Pékin dans l’optique « un pays, deux systèmes » a été réélue et les législatives ont donné à son parti la majorité absolue. Et cela malgré les efforts de propagande de Pékin qui a inondé l’île d’infox et de pressions sur les médias.

Si certains pays pauvres, ou se considérant comme tels, comme la Grèce, continuent à accueillir avec faveur des investissements chinois, des pays d’Afrique commencent à redouter l’endettement qui en résulte. D’autant que les travaux générés par les Routes de la Soie (Belt and Road Initiative, BRI selon l’acronyme anglais) sont réservés de facto aux entreprises chinoises.

 

L’orgueil chinois a donc généré un début d’isolement qui pourrait lui nuire à long terme. Et le régime va devoir en même temps faire face à deux autres faiblesses, le déclin démographique et l’opacité.

Une faiblesse chinoise : sa démographie

La crise démographique perdure malgré la fin de l’obligation de l’enfant unique en 2016.

Les données démographiques divergent :

  • les Unes indiquent une baisse continue de la fécondité, qui serait tombée à 1,1 enfant par femme tandis que la population serait tombée sous les 1,3 milliard.
  • mais officiellement on préfère citer le chiffre de 1,4 milliard d’habitants, en s’appuyant sur le fait qu’il y a beaucoup d’enfants « clandestins » non déclarés à l’époque de l’obligation de l’enfant unique.

Il s’agit de bien montrer que l’on est toujours le pays le plus peuplé du monde avant l’Inde.

Ce ne sera pas tenable longtemps. En tout cas on n’a pas pu cacher que la population active diminue depuis 2012.

Le président Xi fait campagne pour la « re-juvénisation » du pays

On commence à avoir une politique d’assistance et de services aux mères. Et on admet maintenant que cette politique de l’enfant unique a créé un surplus de 30 millions d’hommes par rapport aux femmes en poussant à l’avortement ou au meurtre des filles, pour avoir l’autorisation d’avoir un fils. Ce sont autant de mères en moins pour la fécondité d’aujourd’hui !

Mais il est difficile de démanteler l’administration chargée du contrôle de la vie privée qui, maintenant, harcèle les parents en poussant à interrompre la troisième grossesse, comme décrit dans The Economist : China needs people to have more children. So why punish those who do ?

Tout cela est d’autant plus bête qu’il est probable que même sans la contrainte totalitaire pour l’enfant unique la fécondité aurait de toute façon baissé comme dans les autres pays asiatiques.

Cette diminution de la population adulte aura de très importantes répercussions à moyen terme, et est peut-être déjà aujourd’hui une des raisons de la baisse des ventes d’automobile dans le pays.

Ce flou sur les données démographiques pourtant simples à collecter de façon assez précise, ne sont qu’un cas particulier de l’opacité du régime, et donc de la méfiance qu’il inspire.

Une autre faiblesse chinoise : l’opacité et les virus

Il n’y a pas que la démographie dont les données sont discutées, bien d’autres, dont le chiffre de la croissance aussi. De moins en moins d’observateurs estiment qu’elle est vraiment de 6 %, qui reste le chiffre officiel repris par l’ONU.

Quelques indicateurs en font douter : les consommations physiques (électricité par exemple) et l’impact des « mauvaises dettes » : un immeuble vide dont la construction a généré une telle dette contribue-t-il vraiment à la croissance ?

Les épisodes sanitaires, qui ont un grand retentissement médiatique, entretiennent la méfiance.

Un pouvoir autoritaire a tendance à cacher ses faiblesses, et l’épidémie de SRAS de 2003, qui a été niée trop longtemps est dans toutes les mémoires.

D’où l’empressement de Pékin, lors de l’épidémie du coronavirus actuelle, de briser les quelques jours de silence qui avaient été le premier réflexe local. Plus généralement, les mauvaises conditions sanitaires de production de nourriture, et en particulier la proximité entre éleveurs et animaux qui serait à l’origine de l’épidémie actuelle, est un problème général et permanent.

Les riches Chinois importeraient leur nourriture de Taïwan et des autres pays voisins.

L’épidémie actuelle de fièvre porcine, qui a déclenché un bouleversement mondial du marché du porc, est une illustration de cette insécurité.

Or tout pouvoir autoritaire a tendance à cacher ses défauts, même si les répercussions internationales l’obligent parfois à les avouer.

Vers un déclin du pouvoir d’influence chinois ?

Les pays développés étant en général libéraux non seulement économiquement, mais aussi politiquement, les témoignages d’oppression et de contrôle social nuisent à la réputation chinoise. Ceux de prélèvements forcés d’organes ont fait grand bruit.

Cela va bien au-delà des pays directement concernés comme Hong Kong et Taïwan, et gagne une grande partie des élites mondiales, ce qui diminue d’autant le pouvoir d’influence intellectuelle (soft power) de la Chine.

Mais les gouvernants chinois ont une telle crainte de la transparence, qui a fait tomber le communisme en URSS, que l’appareil de contrôle se perfectionne sans cesse.

La vieille habitude de faire dénoncer les parents par les enfants vient de se transposer sur Internet où un citoyen consciencieux doit maintenant dénoncer toute publication lui paraissant malsaine (The Economist du 18 janvier 2020).

Et Pékin demande maintenant au reste du monde de prolonger sa censure nationale : d’innombrables entreprises ou associations ont subi des représailles pour avoir eu des propos qui n’auraient pas été tolérés en Chine, sur Taiwan, Hong Kong, les Ouïgours ou tout autre sujet.

Cela n’empêche pas le président américain d’en parler, ce qui agace considérablement à Pékin.

Vers une sorte de guerre froide

Essayons en conclusion de prendre un peu de distance. D’une part il est normal qu’un pays représentant 20 % de la population mondiale et partant de bas pèse de plus en plus dans le monde, au fur et à mesure de son rattrapage. Il ne faut donc pas s’offusquer d’une présence croissante.

L’orgueil chinois et son intolérance au reste du monde pose néanmoins problème. 20 % de la population mondiale, c’est beaucoup mais ce n’est pas 100 %. Demander à être respecté, sans réciprocité pour les valeurs des autres se termine souvent mal. Il est probable que beaucoup de Chinois en sont conscients, mais cette tendance  réaliste peut-elle l’emporter ?

Sur le web

  1. ERNIE pour Enhanced Language Representation with Informative Entities. BERT nouvel algorithme du moteur de recherche Google lancé le 25 octobre 2019.
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  • L’auteur ne se souvient probablement pas de ce que l’on disait dans les années 80′ :
    Un contrat pour un chinois avec un occidental, c’est un morceau de papier qui une fois signé lui permet d’uriner dessus.

    • Par ailleurs les russes feraient bien de se méfier de ce voisin si entreprenant, peut être à reconsidérer des rapports apaisés avec le Japon ?

      • Poutine manque complètement de vision stratégique! Car cela devrait pourtant le préoccuper ce voisinage de la Chine avec la Sibérie et ses richesses, vu qu’elle est pratiquement vide d’habitants.

    • Et alors ? Quand on regarde les traités que l’Occident a fait signer à la Chine, un minimum de bon sens conclut que le morceau de papier signé n’est pas la manière de traiter avec les Chinois… De même, si une guerre froide surgit, ce serait bien plus la conséquence d’une manière inadaptée de marchander entre Chine et Occident que de l’orgueil chinois. L’important me paraît de mettre en place, au lieu d’une guerre froide où chacun défendrait ses intérêts par la force, un marchandage prenant en compte un respect mutuel à construire.

      • Vous rêvez, il n’y a qu’à constater que la Chine de Xi n’a que faire des accords qu’elle signe puisqu’elle triche honteusement. Un dictateur fou comme lui n’admet plus aucune limite, ses caprices doivent être exécutés!

        • Je suis peut-être exagérément optimiste, mais le constat que la Chine n’a que faire des accords signés avec les Occidentaux date d’avant Xi, et devrait inciter à trouver d’autres moyens de parvenir à des échanges à peu près loyaux. Les Chinois sont attachés à une certaine reconnaissance de leur culture/civilisation et à conserver la face quoi qu’il arrive. Ce sont les arguments dont il faut user quand on marchande avec eux, et leur usage passe à mon sens par la construction d’un minimum de respect mutuel. Xi, tout dictateur qu’il soit, est loin de pouvoir suivre ses caprices comme l’aurait pu un Mao. Mais la plupart des réactions occidentales ne font que renforcer son pouvoir…

        • Xi, un dictateur fou ? Lui qui cherche justement à se passer du parti communiste (contrairement à ce que dit l’auteur), car justement trop fermé sur lui-même.
          Savez vous aussi que la France à plus d’investissement en Chine qu’elle en a en France (en montant) ?

        • Mais bien sûr : ce n’est pas comme les États-Unis qui sont réputés pour leur impeccable respect de leur signature, depuis le traité de Versailles dont ils ont imposé l’essentiel avant de se défiler sous forme de non-ratification par le Sénat jusqu’à la dénonciation abrupte de l’accord de dénucléarisation avec l’Iran, décision évidemment sans rapport avec le copinage avec l’Arabie Séoudite incluant le combat contre les chiites. Bref, signez un traité avec les États-Unis et vous pourrez dormir sur vos deux oreilles.

          En réalité, plus grande est une puissance, moins elle est encline à respecter ses engagements : normal pour les forts, le parjure n’est une faute que pour les faibles. Je suis prêt à parier qu’une fable de La Fontaine illustre cet axiome éternel.

  • Intéressant article traitant surtout, à mon sens, de notre dépendance (notre = Européens) industrielle, de notre dépendance quant aux technologies les plus avancées.
    Mais pourquoi incriminer la Chine et elle seule ?
    Nos « amis » états-uniens ne nous maintiennent-ils pas sous étroite dépendance? Microsoft, par exemple, ne nous tient-il pas pas les c… avec ses systèmes et ses logiciels ? Et je ne parle là que des applications civiles !
    Le vrai problème, c’est celui de notre dépendance, liée à l’absence de recherche de qualité. Elle même moins liée à la faiblesse de nos investissements qu’au patriarcat et copinage (pour ne pas dire plus) de notre recherche scientifique.

  • Et pendant ce temps, l’Europe s’enferme dans une obsession climatique injustifiée…

  • quand je lis: On ne veut pas être dépendant de gens qui pourraient couper nos réseaux télécoms. Guillaume Poupard, directeur général de l’Anssi, dans Les Échos. Et le GPS made in USA et pleins de choses qui sont sous la coupe des américains c’ est pas de la dépendance?

    • Oui mais eux sont les « gentils ».
      Pour beaucoup d’européens, la Chine, c’est encore Mao…

    • pour le GPS, l’Union Européenne a mis en place Galileo – chaque grand bloc a d’ailleurs son propre système : Etats-Unis, Chine, Russie et Europe. La plupart des terminaux sont capables de tous les utiliser.
      Par contre, les systèmes du Rafale qui peuvent être soumis à un embargo américain… c’est un peu moyen.

  • La Chine ne demande rien à personne… Elle fait son business, se développe à son rythme (et ne l’a jamais caché).
    On semble le découvrir que maintenant, mais cette « stratégie » a été annoncée depuis des dizaines d’années.

  • alors articuler l(article sur la notion de guerre froide..
    je ne crois pas que les usa et l’urss echangeaient autant et étaient aussi dépendant l’un de l’autre..

    aussi l’article devient bancal…

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