L’administratif asphyxie les médecins : 1200 menaces de démission !

On a créé des établissements ingérables, nécessitant un administratif considérable. Toutes les augmentations conséquentes de budget passent dans l’administratif.

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L’administratif asphyxie les médecins : 1200 menaces de démission !

Publié le 17 janvier 2020
- A +

Par Gérard Maudrux.

Mille deux cents médecins hospitaliers menacent de démissionner de toute activité hors soins, certains de toute fonction. Quel est le problème ? Quelles sont leurs revendications ?

Ils ne réclament rien pour eux, pas d’augmentation de salaire, pas de bonification retraite. Le problème n’est pas un problème d’argent, il peut se résumer en un mot : la dégradation du service public.

Cette dégradation est le résultat de décennies de décisions politiques, décisions prises par des personnes à l’idéologie administrative destructrice. Hypercentralisation organisée, pénurie organisée, raisonnements absurdes. Les mêmes veulent s’occuper de nos retraites, le résultat sera le même.

Pénurie organisée

Jean-Luc Jouve, chef du service d’orthopédie pédiatrique à La Timone, à Marseille :

« L’état des hôpitaux publics français s’est dégradé de manière importante ces vingt dernières années, quel que soit le gouvernement en place. Dans mon service, trois infirmières sont absentes suite à une grossesse. Et elles ne sont pas remplacées, puisqu’on me dit que mon effectif est complet… sur le papier. Actuellement, nous avons quatre lits qui ne sont pas occupés par manque de personnel, sur un total de 18… On est obligé d’annuler des interventions chirurgicales complexes par manque d’anesthésistes. »

Autre témoignage, sur France Info, le Professeur Philippe Lévy cite un exemple :

« Quand j’étais jeune chef de clinique, il y avait deux infirmières par salle qui suivaient ma visite. Aujourd’hui, il n’y en a aucune parce qu’elles sont tellement occupées qu’elles n’ont pas le temps de faire la visite avec moi, et donc de comprendre ce qu’ont les malades, et de comprendre les raisons pour lesquelles on prescrit tel ou tel examen, tel ou tel traitement. »

Hypercentralisation, administratif, raisonnements absurdes

On a créé des établissements ingérables, nécessitant un administratif considérable. Interne et assistant j’allais souvent remplacer le week-end tous les chirurgiens, privés, publics, dans la vallée de la Tarentaise. Bourg-Saint-Maurice avait sa clinique (neuve), son hôpital (vétuste). Moutiers avait sa clinique (neuve), son hôpital (vétuste).

On a bloqué les prix de journée des cliniques pour qu’elles ferment. Les hôpitaux ont occupé leurs locaux plus modernes, puis on les a fermés car ils étaient moins rentables malgré davantage de moyens (à l’époque les soins en privé coûtaient la moitié par rapport au public). Maintenant tout est regroupé à Albertville, certains patients doivent parcourir 100 km.

Il en a été de même partout, nos énarques n’ayant qu’une idée en tête : le nombre, en oubliant que derrière les chiffres, il y a des hommes. Le cas des maternités est typique. On ferme une maternité qui fait 50 accouchements, pour tout recentrer sur 500, 1000 accouchements, même si dans l’établissement à 50 accouchements la qualité était meilleure et moins onéreuse. Non, pour un énarque, mieux vaut en assurer 1000 et mal, que 50 correctement et pour moins cher.

Ce raisonnement stupide a détruit l’excellent réseau de soins que nous avions il y a 40 ans avec des soins de proximité, et où chaque petite ville disposait de deux établissements concurrentiels, privés et publics. Il ne faut pas s’étonner non plus si les frais de déplacement explosent.

Une administration et une réglementation qui asphyxient

Les administratifs ont étouffé les soignants. Personnellement, quand j’ai démarré mon internat, l’hôpital de Grenoble avait un directeur général. Quand je l’ai quitté dix années plus tard, il avait 14 directeurs. En moins de deux décennies, le personnel administratif a doublé, mais pas le personnel soignant qui, lui, n’a pas bougé.

En début de carrière, toutes les infirmières de bloc étaient aux petits soins pour que tout fonctionne ; à mon départ, au minimum une seule passait tout son temps dans la paperasse, tout relever, coller des étiquettes, décoller des étiquettes, compter, noter, recopier…

Selon Jean-Luc Jouve, cité plus haut :

« On se retrouve avec une direction générale qui est une direction de comptables, avec des gens qui disent que l’objectif est d’être à l’équilibre financier, quitte à fermer des lits. Actuellement, les médecins n’arrivent plus à suivre. »

Et de regretter :

« Nous sommes aussi face à un problème d’entretien des locaux. Les gens viennent s’y faire opérer de la France entière dans notre service, qui est classé premier dans le classement du Point, mais venez voir l’état des chambres. Le service n’a pas été modifié depuis trente ans. Il n’est pas aux normes incendie, comme toute la Timone. »

L’an dernier, lors de la crise des urgences, j’avais dîné avec le patron du service des urgences de Saint-Antoine, d’où était parti le mouvement. On avait du mal à expliquer un paradoxe : son service est le service des urgences le mieux doté de France en moyens financiers, matériels, humains, que ce soit médecins ou autres personnels soignants.

Le problème ? Les conditions de travail, l’ambiance, les agressions, toujours une porte, un ascenseur qui ne marche pas… Problèmes purement locaux, souvent bénins mais répétés, qui ont ensuite dérivé sur le plan national et financier, alors que ce n’était pas la revendication de départ.

Toutes les augmentations conséquentes de budget passent dans l’administratif afin de respecter une règlementation qui, en santé comme dans toutes les activités dans notre pays, empêche le travail. Quand il faut rogner, cela a toujours été sur les soins, d’où la situation actuelle : on ne remplace plus l’infirmière absente, le médecin, on ferme des lits, on renvoie les patients.

Le médecin qui pensait soigner le lendemain ne peut plus le faire sans le personnel, sans les lits, à lui de se débrouiller avec le patient, lui expliquer ; et face à cette situation le patient devient de plus en plus agressif, exigeant, aggravant la situation, l’ambiance de travail. Voilà pourquoi les médecins démissionnent, ne réclamant que des conditions de travail normales, ce qu’ils n’ont plus.

À ce sujet, je vous invite à regarder cette vidéo d’un confrère installé en Angleterre. C’est exactement l’ambiance dans nos hôpitaux. Du vécu.

Lui a résolu le problème en vendant des sandwichs, plutôt que de se prendre la tête avec l’administration et les patients. Édifiant.

Ce n’est pas avec 500 millions que l’on sortira de cette crise, c’est en reprenant tout de A à Z, avec toutefois un gros problème, déjà décrit il y a fort longtemps par Albert Einstein : « vous ne pouvez pas résoudre un problème avec celui qui l’a créé. »

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  • Je ne connais pas bien le problème mais s’il est effectivement insupportable et vu qu’on en entend parlé de manière récurrente, il vaudrait mieux démissionner plutôt que de menacer de démissionner…

    • RB83 , c’est plutôt ceux qui crée le problème qui devraient démissionner , pas ceux qui sont utiles à notre société ….

      • Sans doute mais comme ceux qui créent le problème ne démissionneront pas…
        Je suis juste assez dubitatif sur la stratégie du « retenez-moi où je fais un malheur ». Elle montre uniquement que celui qui exprime la menace n’est absolument pas prêt à passer à l’acte donc c’est assez facile à gérer pour l’autre parti. Un peu de gravité sur l’exceptionnel dévouement au bien public et au sens des responsabilités, quelques hommages compassés, un peu de sous, quelques secrétaires en plus, et hop! c’est réglé… sauf le problème…

        • Dans une entreprise lambda je suis entièrement d’accord avec vous. Dans le domaine de la santé … je ne vous rejoins pas. Derrière ces démissions les médecins savent très bien qu’il y a des enfants, des femmes et des hommes. Le gouvernement le sait aussi.

          Les professionnels de santé n’ont plus aucun moyens d’exercer leur activité. Or, ils ont justement cette obligation inscrite dans leur contrat de travail.

          J’ai en tete plusieurs illustration de ce système complètement irréel ou par exemple :
          -on change les gants dans le bloc op. , avant un seul suffisait car le latex était de bonne qualité. Maintenant il faut en mettre 3/4, résultat le coût est supérieur.
          -On dépense l’enveloppe budgétaire, alors même que des économies ont été faites, sous peine de voir son budget réduit l’année d’après …

          Des exemples comme cela dans un hopital il y en des milliers. Mais lorsque l’on prend de la hauteur la stratégie des gouvernement successifs est claire, il faut achever le service public en le privatisant. Du coup, forcément, il faut prouver que cela ne fonctionne pas…. donc on y met les moyens ! Ironique non ?!

        • @RB83 a l’image de patrik cohen qui dans l’émission où était invité dupond aignannt, qui n’est pas ma tasse de thé, qui se lève ( p.c. )et menace de partir et qui découvrant qu’il n’avait PAS …. le pouvoir se ré asseois comme un esclave….!.

  • Bonjour.
    Humm.. 50 accouchements par an, c’est quand même limite pour garder une compétence.

    • Poussez respirez poussez respirez ..oh le beau bébé
      Y a pas besoin de compétences pour faire ca. !

      • Totalement faux.
        Autant un accouchement normal peut avoir lieu à domicile autant, et parfois c’est totalement imprévisible, cela peut partir en vrille extrêmement rapidement +++.
        Certains pays européens ont gardé l’accouchement à domicile mais dans des pays ou la densité de population est énorme et l’hôpital géographiquement toujours proche. Au moindre ennui ils envoient même le SAMU en préventif, attendre devant la maison.
        Je vous prie de croire que je sais vraiment de quoi je parle…
        Je suis d’accord avec Gillib pour le nombre d’accouchements pour garder la compétence et surtout les moyens mis en oeuvre pour avoir une maternité faisant 50 accouchements par an sont exactement les mêmes que pour une en faisant 500…
        Il y a une limite à la « non rentabilité » des deniers publics.

        • bon 2 hélicoptères dans chaque départements et hop plus de probleme.. comment fais t on ailleurs?

          • Exact et de toute façon on sait d’avance qu’un accouchement peut être difficile et si c’est très difficile….seule la chance sauvera le bébé et la mère

            • « on sait d’avance qu’un accouchement peut être difficile et si c’est très difficile » : Non
              On sait parfois d’emblée qu’un accouchement peut être difficile : cela s’est vrai, ce sont les plus faciles à gérer : déclenchement plus/moins césarienne prophylactique 15 jours avant terme…en revanche certains s’annonçant comme « a peace of cake » se déroulent fort mal avec dégradation gravissime en urgence (vécu).
              Cela ne justifie en aucune façon une maternité tous les 30 km.

          • Effectivement les hélicoptères sont une partie de la solution et permettent la fermeture de ces micro-maternités.
            Il demeure néanmoins certaines difficultés météorologiques en montagne l’hiver (/hélicoptère) alors que les routes sont totalement bouchées par les adeptes du ski (/ ambulances) …
            Mais garder une maternité à 50 accouchements est de toute façon stupide, ne serait-ce que pour recruter du personnel « motivé » qui perdrait de plus rapidement ses compétences.

          • @claude henry de chasse relisez Claude Lévy Strauss…
            Cordialement

          • Comme dit par d’autres, les hélicoptères ne font pas tout, surtout quand la bureaukratie s’en mêle. Il y a d’ailleurs eu récemment une histoire tragique bien documentée dans la presse, à ce sujet (cela se passe dans la Drôme). Les parents avaient respecté le fameux protocole car le frère aîné de l’enfant décédé in utero avait eu le même problème (décollement placentaire). Au final, l’hélicoptère est arrivé bien trop tard. Je ne détaille pas, les faits sont aisément trouvables. Je confirme aussi qu’aucune grossesse n’est a priori sans risque. L’adage disait autrefois « femme grosse, a un pied dans la fosse. » Bon, les hôpitaux furent longtemps de grands tueurs de jeunes accouchées, comme le constata Semmelweiss (sujet de la thèse de doctorat de Céline). Sont-ils tout doucement en passe de le re-devenir ? Lors de ma deuxième grossesse, j’ai bien senti lors du suivi que les personnels ne maîtrisaient plus grand’chose, étant trop peu nombreux. On vous explique d’ailleurs bien que la péridurale, c’est du bonus car il n’y a qu’un seul anesthésiste présent (donc si une césarienne est programmée à ce moment-là ou si une césarienne d’urgence est réalisée, pas de péridurale pour vous. Et là, vous vous dites : et s’il s’avérait que deux césariennes devaient être réalisées à quelques temps d’intervalle… Dommage pour celle qui n’était pas programmée. Et pour son enfant, au passage. Le jour de l’accouchement, il y avait une seule sage-femme pour huit parturientes (l’obstétricien étant seul et présent uniquement pour les césariennes, j’imagine). Je savais que mon fils avait le cordon au niveau du cou lors de la 3e écho. Je l’ai signalé. La sage-femme courrait d’une salle d’accouchement à une autre. Elle a finalement accouché deux personnes quasi en même temps (moi et une autre dame). Mon fils avait bien un « circulaire serré » comme ils disent. Pour mon 3e, j’ai donc opté pour la clinique du coin. Beaucoup moins d’accouchements, mais suffisamment pour ne pas être inquiet. J’ai payé 300 euros de ma poche, non remboursé par ma mutuelle (pas énorme, en regard de ce dont on parle). L’obstétricien était présent dans la salle, en plus de la sage-femme. Je n’en avais plus vu depuis… ma naissance ? Un élément à ajouter : « les gens » se tournent volontiers vers les maternités de niveau 3, même en cas de grossesse a priori (j’insiste) sans risque. Alors que les maternités de niveau 2 (comme la clinique où j’ai accouché) sont tout à fait en mesure d’accueillir des nouveaux-nés à terme, ayant tout ce qu’il faut pour les réanimer si besoin. Les maternités de niveau 3 créent un appel d’air d’autant plus néfaste que : c’est bien beau d’avoir tout plein de machines rutilantes (made in New Zealand, au passage, en réa néonat). Mais si vous manquez de personnel… au mieux, vous créez certaines des conditions qui obligeront à les utiliser.

      • Le bébé qui se prend le cordon autour du coup, le siège trop étroit…, …, …

    • C’est d’abord les hommes qui font la qualité, pas le nombre. Un excellent praticien, qu’il fasse 1 ou 10 actes, sera bon. Le mauvais sera toujours le même. Faites lui faire 500, ce n’est pas pour autant qu’il deviendra excellent, même s’il peut s’améliorer. Il y a des gens doués, il y en a qui ne le sont pas, il y a des gens qui ont de la réussite, d’autres pas. La multiplication des actes n’est en rien un critère de qualité.

      • Bonjour G.Mandrux
        Toutes choses étant égales par ailleurs, on peut être un bon praticien, mais un minimum de pratique aide…
        Et puis un obstétricien n’est pas seul, il faut une équipe rodée. 50 accouchements, cela fait 10 accouchements par équipe par an. Et un accouchement problématique tout les 2, 3 ans.
        800000 naissances par an avec des maternités de 50/an, cela fait 160 maternités par département.. une toute les 4 kms ;).
        Cordialement.

  •  » menacent de démissionner de toute activité hors soins »
    arffff… on démissionne? on s’en va!!
    les mots ont un sens!
    on veut bien démissionner mais pas de son statut… arffff

    • Il y en a qui ont une conscience professionnelle monsieur et pour qui être médecin c’est autre chose que de gagner de l’argent…Arrêtez un peu avec vos sermons éculés du style chevènementiste : quand on est pas content on ferme sa g… ou on se barre…!!!

      • Justement, la grande majorité ne se barre pas! 🙂 Comme chez les fonctionnaires…

      • @sigmund
         » qui être médecin c’est autre chose que de gagner de l’argent »
        oui hé bien qu’ils le rendent

        • Ha ha , exemple je c’est l’argent le moteur , changement de médecin , mon ordonnance douze mois est devenue une ordonnance 7 mois….pour les spécialistes..y a le bon et le truand.

    • Heureusement qu’ils ne partent pas tous pour qu’il en reste (hélas souvent pas les plus compétents) pour soigner les patients.

    • Exactement.
      Connaissant le milieu, je peux vous dire que les 2/3 à 3/4 des médecins hospitaliers sont incapables de travailler dans le privé!
      Rythme de travail, relationnel patient, lourdeur et difficultés des relations avec la CPAM et l’administration, exposition juridique croissanteet en 1ère ligne, gestion d’une structure privée et du personnel…etc Si certains de ces éléments (et d’autres) sont propres à l’activité libérale, tous sont bcp plus pesants dans cette dernière.
      Ce n’est pas pour rien qu’un médecin choisi de rester à l’hopital publique. L’attrait de certaines spécialités et de la pathologie qu’on y rencontre, joue un rôle bien sûr. Mais pour une minorité d’entre eux. La sécurité de l’emploi, le rythme de travail bcp moins élevé, l’exposition juridique minime, l’absence de gestion administrative (les médecins sont des salariés presque comme les autres), les RTT/vacances/compte épargne-temps…etc sont la 1ère motivation pour la plupart. Évidemment, ceci est habilement caché par de hautes considérations « éthiques » sur la conscience professionnelle, l’argent, la notion de service publique…etc 🙂 🙂
      La plus grande partie du 1/4 ou 1/3 restant des médecins hospitaliers « aptes » à travailler dans le libéral…finissent par quitter l’hôpital plus lassés par les lourdeurs et verrous administratifs, la sclérose du fonctionnement hospitalier, le poids du syndicalisme, l’interventionnisme administratif de plus en plus prégnant dans les décisions d’ordre médicale…etc que pour des raisons financières. Ces dernières ne sont, la plupart du temps, que la « cerise sur le gâteau » qui finit par emporter la décision!

      Donc, dans la population des médecins hospitaliers, vous avez les 3/4 qui ne bougeront jamais et le 1/4 restant qui finira par partir et sera remplacé par du sang frais.
      1200 médecins hospitaliers (sur 35000 en France) menacent de partir?
      Soit ils font partie du 1/4 les plus aptes au libéral et auront donc fini par partir de toute façon. Soit ils sont représentatifs de la « diversité » idéologique et comportementale des médecins hospitaliers et les 2/3 à 3/4 d’entre eux ne partiront jamais…
      Cela ne va pas émouvoir les administratifs qui connaissent très bien le fonctionnement de la population médicale! 🙂 Ils vont lâcher aux médecins une petite réévaluation de salaire voire solder contre espèces sonnantes et trébuchantes une partie du compte épargne-temps (certaines médecins ont accumulé l’équivalent de plusieurs années de temps à récupérer!) et tout va se calmer. 🙂

      • « La sécurité de l’emploi, le rythme de travail bcp moins élevé, l’exposition juridique minime, l’absence de gestion administrative (les médecins sont des salariés presque comme les autres), les RTT/vacances/compte épargne-temps…etc sont la 1ère motivation pour la plupart. »
        Je confirme ! De source sûre hélas. Post basé sur du réel.

      • @cyde +1000
        exactement ! comme tous les personnels sous statuts!
        çà pleurniche mais ,ne démissionne jamais!

      • Travaillant dans le milieu vous racontez des inepties…Quand un jeune PH chirurgien qui ne gagne pas des sommes faramineuses ne peut disposer de blocs opératoires parce que l’administration les a fermés faute d’IBODE ( IDE de bloc), que cette dernière fait tout pour décourager et donc partir…Qu’à force de restructurations abracadabrantesques les anesthésistes baissent les bras et partent dans le privé…Et bien le jeune PH se doute qu’il y a de l’herbe plus verte ailleurs et s’en va…les 1200 medecins hospitaliers sont des universitaires pour la plupart…Et bien sans eux plus de médecin car plus de thèse..Plus de formation spécialisées , plus d’interne …Ils ont raison et je les encourage à vraiment amplifier ce mouvement ..Quant au choix du libéral soit vous le faite très tôt parce que c’est votre conception du métier , soit vous le faite pour fuir l’hopital publique et ses dérives , soit vous le faite plus tardivement pour exercer vos compétences sans scribouiller toute la journée sur la T2A et être sûr que tous les actes ont été enregistré..Le sang frais ce sont de jeunes médecins tout juste thésés sans expérience et qui sont en CDD sur 3 à 6 mois renouvelable ou pas soit des vieux de la vieille qui reprennent du service..une à deux journées par semaine…Et les CET et bien ceux qui les abondent vont pleurer car au bout ils ne vaudront que qqs points de retraite et ne ruineront pas l’état..Enfin les recours devant la justice sont de plus en lus fréquents à l’hopital et même plus qu’en clinique car pas fou les directeurs des dites cliniques évitent de s’engager dans des chirurgies lourdes et à risques qu’ils laissent bien evidemment au hopitaux generaux…

        • « …les directeurs des dites cliniques évitent de s’engager dans des chirurgies lourdes et à risques qu’ils laissent bien evidemment au hopitaux generaux » Totalement faux.
          Parlons de Grenoble par exemple: Une clinique qui pratiquait avec succès et bonne renommée la chirurgie cardiaque s’est vue retirée sans autre choix et de manière arbitraire l’autorisation pour cette activité au profit d’un hôpital public ! Il y a bien longtemps que beaucoup de cliniques privées font de, quand on leur permet, de la chirurgie lourde !

        • « …vous racontez des inepties… »
          Curieux votre assertion alors que votre exemple illustre parfaitement mon propos! 🙂
          Votre jeune PH est resté à l’hôpital pour parfaire sa formation, y faire carrière (càd essayer de devenir professeur agrégé), parce que la pathologie rencontrée à l’hôpital l’intéresse ou par conviction idéologique… Bref, il finira par en partir pour les raisons que j’ai citées et que vous décrivez également. Mais il partira aussi parce qu’il se sait capable de travailler dans le privé et parce qu’il y aura un débouché. Ce n’est pas le cas de tous loin de là!! Il fait partie du 1/4-1/3 qui partira.

          « cliniques évitent de s’engager dans des chirurgies lourdes et à risques qu’ils laissent bien evidemment au hopitaux generaux »
          N’importe quoi!!
          Le développement d’une activité médicale ou chirurgicale dans certains secteurs de pathologique est sous à l’autorisation de l’ARS. Pour faire simple, si vous voulez développer la chirurgie cardiaque lourde, il ne suffit pas d’avoir les moyens d’investir et le personnel ad hoc, il faut le blanc seing de l’administration française qui fait tout pour ne pas laisser se développer de concurrences au système publique. Et je ne parle même pas des problèmes de tarification qui sont différentes entre le privé (plus faible) et le publique!
          Il y a une petite 10aine d’année, une groupe de santé privé a eu pour projet de développer un très gros centre de cancérologie privé (avec partie médicale, chirurgicale, radiothérapie…etc) dans le 13E Arrdt de Paris. Conséquences: blocage de l’ARS, de la Mairie de Paris et de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris! On n’aime pas la concurrence en France car cela empêche de ronronner dans ses certitudes.

        • « Enfin les recours devant la justice sont de plus en lus fréquents à l’hopital »
          Oui, mais ils aboutissent bcp moins car le patient s’attaque à l’Administration ce qui est bcp plus difficile que de s’attaquer à un praticien isolé et à son assurance qui préférera lâcher qq millers d’euros plutôt que de s’engager dans une procédure longue et plus couteuse pour elle!

          D’autre part, en cas de recours judiciaire contre un pb rencontré à l’hopital, c’est la structure hospitalière qui s’occupe du problème, le médecin ne sera inquiété personnellement que s’il a vraiment fait une grosse connerie. En terme adéquat, il ne sera poursuivit qu’en cas « d’erreur détachable de l’activité du service »! Comme la quasi-totalité des pbs sources de conflit se passent dans le cadre de l’activité classique d’un service hospitalier, le médecin praticien n’est pas directement concerné par les procédures. Reste seulement un éventuel inconfort psychologique très diversement ressenti selon les individus.
          Donc rien à voir avec l’activité libérale où un chirurgien peut être pousuivi pour une simple cicatrice inesthétique…

        • « Et bien sans eux plus de médecin car plus de thèse..Plus de formation spécialisées , plus d’interne  »
          Lol! Excusez-moi mais vous êtes bien naïf.
          Tout d’abord, les conséquences d’une absence complète de formation médicale (si jamais cela devait arriver) ne se ferait sentir que 10-15 ans plus tard au vue de la durée de formation d’un médecin. Càd quand les politiques et administratifs à l’origine des décisions ne seront plus là pour payer les pots cassés.

          En plus cela ne se passera pas comme vous imaginez!
          Si les formateurs s’en vont, notre administration les remplacera par d’autres très facilement. Sûrement moins compétents mais qui seront ravis d’avoir un poste un peu prestigieux avec un titre de professeur agrégé par ex. Qui plus est, cette génération de nouveaux formateurs saura très bien ce qu’elle devra aux administratifs pour être à leur poste. Cette génération n’est sera que plus compliante pour retranscrire dans les faits les ukases de nos administratifs. Le niveau de formation des médecins sera moins bon mais les conséquences apparaitront sur le moyen-long terme.

          Pour exemple: l’EdNat ne parvient pas ou presque plus à recruter des licenciés en Maths ou Physique de bon niveau pour occuper les postes de prof dans ces matières. Elle en recrute donc d’un niveau inférieur voire très inférieur, leur fournit une petite formation supplémentaire et vogue la galère. Tant pis si nos enfants en subissent les conséquences.
          Ce qui importe pour nos administratifs, c’est qu’il y a un nom à mettre pour remplir une case. Peu importe que ce nom soit compétent ou pas. Et c’est logique! On peut reprocher à un administratif de ne pas avoir mis qqu’un pour remplir une fonction, il est quasi-impossible de le poursuivre parce que c’est personne n’a pas toutes les compétences requises. C’est le principe de l’irresponsabilité de l’Administration française.

  • Quand je pense que, naturellement, toute la presse est unanime à fustiger le libéralisme…

  • Les médecins qui ne sont pas loin de la retraite et qui ont débutés dans les années 70 ont une vision un peu plus nuancée des problèmes que rencontrent les hôpitaux publics et d’une facon générale la médecine. Et ils renvoient les médecins à leurs propres turpitudes. Le passage a 35h, tous les soignants sont d’accord sur ce point, a entrainé le début des problèmes dans l’hôpital. Mais bien sur personne ne veut le reconnaitre officiellement. Aucun médecin ne veut plus faire de garde le week end, rappelons nous simplement qu’il y a 30 ans chaque médecin assurait sa garde sans rechigner. Il n’y a rien à dire sur la féminisation de la médecine mais celle-ci a entrainé une baisse importante du temps de travail moyen mensuel des médecins. Pas politiquement correct d’en parler … La réalité est que la société ne produit plus les richesses suffisantes pour avoir l’hôpital auquel nous estimons avoir droit. Et les médecins ont leur responsabilité , comme tout le monde, sur ce point.

    • « Aucun médecin ne veut plus faire de garde le week end, rappelons nous simplement qu’il y a 30 ans chaque médecin assurait sa garde sans rechigner. Il n’y a rien à dire sur la féminisation de la médecine mais celle-ci a entrainé une baisse importante du temps de travail moyen mensuel des médecins. Pas politiquement correct d’en parler … »
      Je suis d’accord mais une partie de la société ne peut de manière durable, augmenter le décalage avec la moyenne de celle-ci.
      Les médecins de 1960,70,80 encore (et pour moi jusqu’en 2000) faisaient allègrement des heures à n’en plus finir, et « assuraient même des visites à domicile » pour les MG ! 😉
      Mais en 1950,60 les ouvriers travaillaient facilement jusqu’à plus de 60 heures par semaine avec les heures supplémentaires. Mon père, cadre dirigeant d’entreprise travaillait plus de 10 heures par jour, Samedi compris et allait encore faire du travail qu’il n’avait pas le temps de faire dans la semaine le Dimanche matin.
      Avec cette référence, finalement, les médecins travaillaient « à peine plus » et en plus ils étaient réellement respectés par la population.
      Peu à peu, « civilisation des loisirs de Mitterrand oblige, le travail est devenu un mal à peine nécessaire (puisque l’on parle de plus en plus de revenus SANS travail). Les cadres ont les RTT…
      Les médecins ont été habitués, et au vu du reste de la société ET de la pression médico-légale et administrative (augmentant), à avoir les repos récupérateurs de garde à l’hôpital, une rémunération de la SS pour les gardes pour les MG etc, etc…
      On les a FORCES à augmenter la part de « non -libéral pur » dans leur exercice et l »‘on s’étonne ensuite du résultat !
      On fonctionnarise les esprits et on s’étonne…
      Les charges (URSSAF…) et l’IR (sans revenu occulte possible à epsilon près en raison de la télétransmission) n’ont pas aidé non plus.

    • Tout à fait!
      Rajoutez également les problèmes médico-légaux.
      La garde et les urgences sont le moment ou le médecin libéral est le plus exposé au risque juridique: le problème médical peut être grave, l’analyse du médecin doit être rapide et juste tout comme la décision médicale qui en découle. Le risque d’erreur est plus grand (avec un procès à la clé). Et ceci sans avoir à disposition immédiate un plateau médico-technique comme dans les urgences hospitalières.

    • @le suisse +100 000

  • Il y a pas mal d’exagération dans tout ca ,on ne peut pas se passer d’administratif ni d’administration ,je ne comprends rien a leurs problèmes si ce n’est pas simplement un problème d’égo .
    Je ne connais qu’un hôpital de province ,un seul exemple ne suffit pas , il n’y a aucun problème ni en cas d’hospitalisation ni de passage aux urgences ,le medecin fait son boulot de médecin et il a sa secrétaire pour la paperasserie !

    • J’ai sauté l’info importante de l’article ,hôpital de Grenoble ,la ville la plus verte de France ,les écolos pourrissent vraiment tout.

      • Désolé, c’était avant l’arrivée des écolos. Ceci depuis leur arrivée, la ville est plus qu’invivable. L’immobilier s’effondre, les commerces ferment, on ne peut plus circuler, et pour la sécurité, c’est Chicago, dixit le procureur.

    • @reactitude. Un qui démissionne, l’exemple ne suffit pas, mais 1 200, il n’y a pas de problème ?

    • Dans un établissement de santé quand il y a un administratif dans un établissement privé il y en a 3,5 dans un établissement public.

  • Je comprends mieux, à présent, pourquoi il y a tant de conflits sociaux dans les hôpitaux et pratiquement jamais dans les cliniques privées, pourquoi, dans les hôpitaux, les aides soignantes ont des cernes sous les yeux alors que, dans les cliniques privées, l’ambiance est tout autant au travail mais dans une ambiance plus détendue, pourquoi ma nièce, infirmière qui avait le choix, a fui l’hôpital comme la peste et s’épanouit dans une clinique privée …

    • Bah , d’un côté les fonctionnaires de l’autre le privé ,y a pas mieux qu’un fonctionnaire pour pourrir la vie de ses collègues..dans le privé on peut l’ouvrir si ça nuit a l’intérêt général

  • Grâce à la pléthore d’agents administratifs utilisés pour contrôler les médecins du terrain montre à l’envie que désormais et dorénavant TOUS LES HÔPITAUX sont parfaitement gérés dans un esprit de gauche bien compris, aucunes dérives financières possibles, aucuns doublons, triplons, quadruplons . . . , aucunes envolées de budgets . . . alors pourquoi les 3/4 des hôpitaux publics sont-ils en faillite puisque aucun de ces agents n’est corruptible ?

    • reponse : tout ce qui est sous statut ne produit plus rien a terme

      • Vous avez un statut de retraité et donc vous ne produisez plus rien alors que vore expérience pourrait être utile..quand on se dit libéral on l’est jusqu’au bout non..!!!

        • @sigmund, j’espère que vous ressusciterez dans l’heur qui suivra votre décès.
          réflexion faite non il vaut mieux que vous restiez mort et produisiez votre expérience à nourrie notre si bonne terre.
          Cordialement

  • « Quand il faut rogner, cela a toujours été sur les soins,  »
    Pour illustrer cela, je me souviens d’une réunion rapportée par un ami, ayant lieu dans un grand hôpital parisien entre un administratif et les différents chefs de pôles médicaux il y a une 10aine d’années. Cet administratif était chargé de présenter le plan d’économie concocté par son service.
    Donc commence la revue de chaque service médical (cardiologie, médecine interne, pneumologie…etc) et des coupes budgétaires qu’il va subir.
    Au bout d’un moment, un des médecins présents lève la main et demande à l’administratif ce qu’il a prévu comme coupes budgétaires et plans d’économie pour les services administratifs (1/3 du budget de l’hôpital quand même!). Silence gêné de l’administratif… Aucune économie n’ avait été prévue ni même envisagée pour administratif! 🙂

  • Ah bah voila confronté au problème de choix, au problème de liberté au problème d’indépendance. Mais quitté le public , aller dans le privé il recrute à tour de bras. Je ne comprend pas c’était mieux avant.
    Oui vous avez des vies en jeu oui vous soignez des gens mais oui vous pouvez quitter ce monde administratif créer par l’état.
    Oui j’admire votre travail mais sérieusement prenez votre liberté.
    Tellement de personne n’ont pas le choix de leur avenir que j’ai quand même du mal a vous comprendre.

  • Le statut empêche toute évolution ….Les énarques le savent bien .
    Les tarifs sécu étouffent l’activité des cliniques semblent-il , donc fermeture de celles-ci , moins de concurrence pour l’excellent service public en sureffectif d’emploi administratif .Les démissionnaires pourraient reprendre leur activité en clinique privée , il faut d’abord convaincre les français de sortir du tout sécu

  • Mille deux cents médecins hospitaliers menacent de démissionner de toute activité hors soins.
    C’est le meilleur service qu’ils puissent rendre à notre système de santé.

  •  » la dégradation du service public » ok définissez..

    moi je vois une évolution normale sinon d’une santé collectivisée.. quand l’argent commence à manquer.

  • Les commentaires sont fermés.

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