Crise des urgences : la médecine générale assassinée (2)

Si la France en est arrivée là, c’est que ses gouvernements successifs ont fini, à force d’interventionnisme, par détruire ce qui existait et par stériliser toute initiative.

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Crise des urgences : la médecine générale assassinée (2)

Publié le 15 novembre 2019
- A +

Par Patrick de Casanove.

La première partie de cet article est disponible ici.

Il est admis que la médecine générale est la médecine de premier recours. Les insuffisances de la permanence des soins en médecine générale désignée fréquemment par la « médecine de ville », bien que comprenant un important volet rural, sont parmi les causes retenues de l’engorgement des urgences.

Nous avons vu qu’il y a plusieurs années l’insuffisance de la permanence des soins n’existait pas.

 

La démédicalisation de la médecine

Si la France en est arrivée là, c’est qu’à force d’interventionnisme, ses gouvernements successifs ont fini par détruire ce qui existait et par stériliser toute initiative.

Il a existé, et c’est toujours le cas, une volonté délibérée de briser la médecine générale, voire la médecine elle-même, en saucissonnant les pratiques, en multipliant les normes, en lui interdisant de prendre des initiatives pour innover, pour faire jouer la concurrence en termes d’organisation des cabinets et de service rendu à la population.

Pour Mathias Mattalah, spécialiste des questions de santé, « cette crise des urgences est d’abord une crise de la médecine de ville. Les médecins doivent déléguer davantage de tâches pour alléger leur charge de travail. »

Malheureusement, depuis des années et des années, c’est le contraire qui est fait.

Les politiciens assomment les médecins de tâches non médicales, imaginées et appliquées par des technocrates non médecins ignorants du terrain. Il est fondé de nommer cela la démédicalisation de la médecine qui consiste à utiliser les praticiens pour autre chose que le soin.

Frédéric Bastiat écrivait, en 1850, dans son pamphlet Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas :

« Dans la sphère économique, un acte, une habitude, une institution, une loi n’engendrent pas seulement un effet, mais une série d’effets. De ces effets, le premier seul est immédiat ; il se manifeste simultanément avec sa cause, on le voit. Les autres ne se déroulent que successivement, on ne les voit pas ; heureux si on les prévoit.

Entre un mauvais et un bon économiste, voici toute la différence : l’un s’en tient à l’effet visible ; l’autre tient compte et de l’effet qu’on voit et de ceux qu’il faut prévoir.

Mais cette différence est énorme, car il arrive presque toujours que, lorsque la conséquence immédiate est favorable, les conséquences ultérieures sont funestes, et vice versa. — D’où il suit que le mauvais économiste poursuit un petit bien actuel qui sera suivi d’un grand mal à venir, tandis que le vrai économiste poursuit un grand bien à venir, au risque d’une petit mal actuel. »

 

Ce qu’on voit : la crise des urgences, ce qu’on ne voit pas : la faillite du système

Cette crise dite des urgences ne saurait être dissociée de la faillite de notre système de soins. Elle n’en est qu’une preuve supplémentaire.

À condition d’ouvrir les yeux et de bien vouloir considérer la réalité comme factuelle, et non pas la rejeter comme non conforme à un monde imaginaire planifié. Autrement dit admettre que ce n’est pas la réalité qui est fausse.

Ce qu’on voit : pour faire des économies, les gouvernements successifs ont multiplié les contraintes et alourdi la charge de travail des médecins généralistes.
Ils les ont accablé de tâches administratives, ils les ont fliqué et leur ont imposé un nombre sans cesse croissant de contraintes.

Ce qu’on ne voit pas : la disparition des incitations productives.

Ce qu’on voit : pour faire des économies les médecins ont vu leur rémunération gelée pendant des années, ne leur permettant pas d’embaucher de l’aide, d’équiper leur cabinet comme il devrait l’être au XXIe siècle.

Ce qu’on ne voit pas : encore la disparition des incitations productives.

Il existe une autre raison pour maintenir les honoraires bas : contraindre les généralistes à recevoir beaucoup de patients s’ils souhaitent des revenus décents au regard de leurs responsabilités. L’État espère compenser ainsi le manque de praticiens ; et dans le même temps, le paiement à l’acte est critiqué comme entraînant une inflation des actes, donc des coûts pour la Sécu.

Ce qu’on voit : l’encadrement rigide de la pratique médicale pour faire des économies et sauver ladite Sécu.

Ce qu’on ne voit pas : le blocage de l’évolution des cabinets médicaux de médecine générale. Ces derniers n’ont que très peu, pour ne pas dire quasiment pas de moyens matériels et humains pour assurer leurs missions. Aujourd’hui ils ont également peu d’équipement et pas beaucoup plus de personnel qu’en 1977, voire 1957. À titre d’exemple, en France seulement un cabinet de médecine générale sur trois fait travailler une secrétaire, qui effectue le secrétariat pour trois médecins en moyenne. Les conditions de travail des généralistes n’ont rien à voir avec celles des autres pays européens comparables.

Ce qu’on voit : économiser quelques euros, en ne remboursant plus systématiquement le déplacement du médecin.

Ce qu’on ne voit pas : la Sécurité sociale a rompu un équilibre. Les patients sont obligés de se déplacer à la consultation. Leur nombre impose des rendez-vous dont l’organisation, couplée à la salle d’attente pleine empêche le médecin de quitter son cabinet médical. Il ne facilite pas non plus l’accueil des urgences au cabinet. Sauf exception, la possibilité de déplacement en urgence du médecin est inenvisageable. Concrètement, il est bloqué à son cabinet, il a perdu réactivité et mobilité.

Ce qu’on voit : économiser quelques euros en « rationalisant » le parcours de soins en obligeant la déclaration d’un médecin référent, sous peine de mauvais remboursement.

Ce qu’on ne voit pas : les médecins choisissent la qualité de vie (la féminisation et les 35 heures n’y sont pas non plus pour rien ), et limitent le nombre de patients. Il s’ensuit une aggravation de la pénurie par la diminution de l’offre.

Diminution de l’offre toujours : pour faire des économies, les gouvernements n’ont autorisé la formation que d’un nombre insuffisant de médecins via le numerus clausus. Les politiciens français ont réduit l’offre, espérant réduire ainsi la demande.

Enfin, il faut mentionner la culpabilisation des médecins généralistes. Aujourd’hui on dirait plutôt stigmatisation.

Ils sont accusés d’être vendus aux laboratoires pharmaceutiques, d’être de mauvais prescripteurs : trop de médicaments, trop de kinésithérapie, trop d’arrêts de travail, trop de transports.

Ils sont accusés d’être peu disponibles, d’être responsables des déserts médicaux à cause de leur liberté d’installation, d’ailleurs régulièrement remise en cause.

Tout cela crée de très mauvaises conditions de travail, où le temps administratif dévore le temps de soin.

Mais surtout ces mauvaises conditions détruisent la motivation des médecins. Très peu de jeunes médecins choisissent la médecine générale, et beaucoup de généralistes aguerris dévissent leur plaque.

Dans ces conditions, comment trouver des généralistes pour cette médecine de premier recours ?

 

L’hôpital public affamé

L’hôpital public est l’enfant chéri du régime collectiviste.

Malgré ou à cause de cela il rencontre de nombreuses et lourdes difficultés, en particulier financières.

C’est donc de l’intérêt de l’hôpital d’accueillir les urgences massivement.

Si les urgences sont gratuites pour ceux qui s’y rendent, elles ne le sont pas pour la collectivité qui paie le prix fort.

Tout passage, quel qu’il soit, lui rapporte de l’argent :

« En 2016, le coût moyen pour l’assurance maladie, quel que soit le degré de gravité de la pathologie du patient, d’un passage aux urgences sans hospitalisation en UHCD, a été de 148 euros. Si l’on considère les coûts assurance maladie liés aux passages correspondant à des consultations simples (CCMU 1), il a été de 115 euros en journée, 150 euros la nuit et 134 euros le week-end dans les établissements publics et privés a but non lucratif. Par comparaison, une consultation en ville est revenue, pour l’assurance maladie, à 25 euros en journée, 71 euros la nuit et 54 euros le week-end, et la visite à domicile à 84 euros en journée et 104 euros la nuit (compte tenu du forfait d’astreinte). »

Le docteur Jean-Paul Hamon, président de la FMF, dans son livre paru en 2015  La fin de notre système de santé ?  avait retenu le chiffre de 250 euros par passage aux urgences. Il proposait que ces 250 euros soient versés aux médecins généralistes, pour chaque patient reçu en urgence, afin de les remotiver. 200 à 250 euros par passage est aussi la valeur retenue par le chirurgien Bernard Kron.

À suivre.

 

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  • M. l’auteur, bonjour, vous oubliez le principal facteur : la féminisation de la profession, rendue possible par l’abaissement du niveau avec le passage au par cœur. 2 commentateurs vous l’ont déjà expliqué lors de votre précédent article.
    En tout cas, ces commentateurs illustrent les propos de Bastiat : ce qu’on voit (la féminisation) et ce qu’on ne voit pas (ce que vos articles exposent).
    Merci d’ailleurs pour toutes ces informations.

    • commentaire inepte et machiste.
      En gros : une femme est incapable de faire des études de médecine sauf si en appre,nant par cœur, alors que l’homme, lui est capable d’être un bon médecin, mais incapable d’apprendre par cœur …

      totalement absurde. La féminisation de la médecine, comme de l’éducation ou de la banque, repose sur des facteurs autres, et n’impliquent pas une baisse du niveau, sauf à sous entendre comme vous le faites, que la femme est inférieure à l’homme.

      • Je ne vois pas ça comme ça. L’abaissement du niveau précède la féminisation, il n’en découle en rien.

      • Merci Stephane12 pour votre commentaire. Je vous invite à le copier en réponse à 2 commentateurs sur le premier article de l’auteur, intitulé « Crise des urgences : avant l’engorgement ».
        Mon commentaire ci-dessus était humoristique, reprenant les remarques stupides, mais néanmoins développées, d’autres commentateurs.
        Il va de soi que je vous rejoins totalement ; je n’aurais pas pu mieux dire, car étant une femme on m’aurait taxée de féministe lol.

        • Avec mes excuses !!! je n’avais pas vu ces précédents commentaires !!!

          • Ah mais non, pas d’excuses surtout ! Votre commentaire était parfait ??

            • pourtant , la féminisation dans un système collectivisé pose un problème..

              en terme de population, les femmes font des enfants et voudront d’en occuper..plus que les hommes, qu’on le voit comme le résultat du machisme culturel ou une manifestation de la nature des êtres humains ne change rien.

              un système libre gère ça tout seul..
              un système collectiviste panifié un peu moins.

              il n’y pas de crise des urgences…
              dans un système quasi collectiviste c’était peut être avant quand ça allait mieux qu’était l’anomalie..
              il y a la fin de l’argent des autres.

              le sexe des médecins EST un sujet… car les comportements des médecins différent entre hommes et femmes.. hors dans un système où des gens ont la prétention d’organiser l’accès au soin et instaurent par exemple un numerus clausus..il y a l’idée d’un nombre de médecins par patient , et je pense que les médecins femmes soignent une carrière moins de patients que les hommes.

              donc oui avec les soins en France, le sexe des médecins est un sujet… mais pas à priori sur la compétence…quoique..
              je parie mon bol de riz que quelque statisticien pourra s’amuser à regarder les prescriptions par genre et y constater des différences…
              je pense m^me qu’on pourrait regarder genre patient genre médecin..

              parce que la médecine n’est pas une science exacte et pend en considération .

              il ne faut pas non plus mettre les médecins sur un piedestal, ce sont des agents bien formés… mais à qui on demande de gérer des trucs, en pratique, hors de leur portée..

              on vient d’avoir le cas de médecins qui ont prescrit des coupe faim « mortels  » non.?
              on peut aussi regarder les différences de prescriptions entre pays similaires?

              et justement parce que le médecin est un être humain en face d’un être humain, la compétence technique du médecin si il importe n’est pas le seul facteur..
              la médecine n’est pas purement technique.

              si vous avez une médecine planifiée le planificateur DOIT regarder le sexe des médecins . en vérité..le changement de genre de la population de médecins est sans doute la cause de modification des prescriptions. aucune idée de combien, comment…

              hors genre ..
              de façon plus générale, j’aimerais savoir si il existe des tests sur la prescriptions…
              savoir comment un panel de médecins prescrit devant un panel de patients expérimentaux..

              dans MON monde la dispersion de la prescription ( ou du diagnostic?? à voir aussi ) un critère important pour savoir le poids de compétence technique des médecins dans la prescription.

              pour un certain nombre de raisons à cause de mon experience anecdotique..
              je suis persuadé que l’homme médecin moyen est différent de la femme médecin moyenne dans la prescription.
              et je suis désolé ..avec médecine d’état ça importe.

  • la seule reforme a faire était la reforme du statut

  • Prix zero
    —> baisse de l’offre et hausse de la demande

  • Vu que l auteur est medecin, on peut pas lui en vouloir de militer pour l augmentation des revenus des medecins.
    Mais le Probleme est bien plus profond:
    – vieillissement de la population -> plus de demande de soins medicaux

    – feminisation -> plus de medecins qui travaillent 60h/semaine et dont l epouse reste a la maison. Desert medicaux car peu de femme veulent s installer dans la campagne (surtout si le conjoint n est pas une profession medicale)

    – contexte General : aspiration a moins travailler quitte a moins gagner (bon le Systeme fiscal y incite fortement)

    PS: « Aujourd’hui ils ont également peu d’équipement et pas beaucoup plus de personnel qu’en 1977 »
    Je suis pas medecin, mais de quel equipement ou moyen humain parle l auteur ?
    A part peut etre un ordinateur, j ai du mal a voir quel equipement pourrait etre utile a un medecin generaliste par rapport a 1977. Est qu acheter un equipement onereux et utile une fois sur 100 va pas pousser a le rentabiliser en l utilisant a tort et a travers (je connais ca dans l industrie: il faut justifier l investissement alors on utilise meme si on aurait peut faire aussi bien avec l ancien materiel bien moins cher)

    • Pas trop d’accord avec cela …Rien n’empêche des médecins de se regrouper et d’investir dans un appareil échographique par exemple..C’est pas cher l’écho ( 100 euros..???) et bien formé un praticien débrouille de nombreuses situations cliniques..envoyant du coup aux urgences une colique néphrétique avec l’image du calcul…Un ECG n’est pas de trop non plus..La radio même moderne cela se discute…

      • Radio, pourquoi pas : confirmation d’entorse sévère ou pas, tendinite, arthrose, voilà de quoi ne pas expédier le patient à l’hôpital. Le docteur sait de suite de quoi il retourne.

        • Les normes pour avoir une salle radio sont beaucoup trop dures pour qu’un généraliste, comme lorsque j’étais enfant, ait son appareil radio en arrière boutique.
          Il faut dire que ce pauvre médecin n’a pas du échapper aux conséquences néfastes des radioscopies…

      • L’écho c’est une trentaine d’euros payés par la SS, pas plus.
        Et l’échographie, c’est une formation. Cela nécessite plusieurs années de formation pour un radiologue pour être « bien formé » comme vous dites. Évidemment, si on s’en tient qu’à certains aspects de l’échographie, la formation peut être plus courte. Mais on peut alors compter sur le SS pour en profiter pour réduire le tarif!
        De plus, il faut pratiquer pour conserver votre « bonne formation ». En gros si un généraliste veut être performant en écho, il ne fera bientôt plus que cela sinon vous restez médiocre. L’idée de faire payer à plusieurs médecins un appareil qui ne sera in fine utilisé par un seul ou presque ne peut marcher. Et demander à un seul médecin d’investir dans un appareil d’écho même de moyenne gamme (60000E+SAV soit environ 10%/an du prix d’achat), c’est compliqué. Il faut qu’il soit sûr de rentabiliser…
        Et comme le dit cdg, pour rentabiliser, la tentation sera grande de sur-prescrire.

  • Comment se fait-il que dans des pays voisins, les médecins généralistes et les infirmières soient payés souvent près de deux fois le tarif français et que leur système de sécu ne soit pas en faillite?
    Au lieu de pérorer sans fin à l’intérieur de l’hexagone, sortons du cadre et voyons comment font les autres. Il y a sans doute beaucoup à y apprendre.

    • En Allemagne les médecins ont le meme salaire que les médecins francais. Mais oui les infirmieres sont bien plus remunerees. C’est par pur idéologie socialiste que le gouvernement a fait des infirmieres des fonctionnaires mal payees : pour le fonctionnaire c’est inconcevable qu’une bac+3 soit deux fois plus paye que son homologue gratte-papier fonctionnaire bac +5. Le fonctionnaire ne conmprend pas ce qu’est l’offre et la demande.

      • En 1986 un chirurgien Allemand était payé quatre fois mieux payé qu’un chirurgien Français pour une appendicectomie.

        Les MG Allemands (ce sont des amis allemands de Munich qui me l’ont dit) consultent 4 heures matin, 4 heures l’AM : ils sont payés mensuellement selon le nombre de patients inscrits sur leur liste (capitation).
        En dehors de ces horaires ils peuvent consulter à honoraires libres s’ils le désirent.

  • Pour avoir eu un pied en ville et un autre à l’hôpital, je confirme le massacre au fil du temps de la médecine de ville (et surtout de la disparition progressive des gardes… qui permettait le constitution des clientèles pour les nouveaux installés et la fidélisation d’icelle pour les autres) ; par ailleurs, la féminisation de la médecine de ville a porté essentiellement sur les spécialités -moins sur les généralistes tant qu’il y avait des gardes- pour des raisons particulières à… la féminité.
    En 20 ans de pratique en médecine générale, nous sommes passés de 8 à 35 généralistes -tous masculins- dans ma ville d’exercice, d’environ 40000 habitants)

  • Ne faut-il pas ajouter à tous ces facteurs la déresponsabilisation des patients avec les remboursements à 100%. Il y avait autrefois le bien-nommé « ticket modérateur » qui s’appelle d’ailleurs toujours ainsi, sauf que, remboursé par les mutuelles, il ne modère plus rien.

  • Elle s’est assassinée toute seule ,plus de disponibilité alors que cela faisait partie du « contrat » quand on est médecin on est censé être plus disponible qu’un toiletteur pour chiens…refus des gardes,refus d’une répartition harmonieuse sur le territoire grâce un supposé poids électoral soutenu par une forte représentation d’élus aussi bien au RPR qu’au PS,et enfin il n’y avait pas autant de golfs autrefois…

    • Au niveau des praticiens on constate le même phénomène dans d’autres pays sans que ça aboutisse à une catastrophe.
      Le problème, est bien venu d’en haut, dans les administrations incompétentes et surtout dans les initiatives imbéciles des politiques.
      .
      Pour raser une ville disait un économiste on peut soit la bombarder, soit contrôler les loyers. La médecine française est étatisée jusqu’au bout des ongles et tous les prix sont administrés donc faux, il n’y a plus de marché et le résultat est invariable.

    • Autrefois quand il n’y avait pas de numerus clausus, que le tarif de la consultation était en rapport avec le cout de la vie et que le déplacement d’un médecin donnait lieu à un remboursement acceptable, il n’y avait aucun problème de garde ni de pénurie ou de déserts médicaux. Curieux non?

      Les médecins sont comme les autres français, ils s’adaptent aux modifications de leur conditions de travail, modifications imposées par l’Etat tout simplement.
      S’ajoute une nouvelle donnée: la judiciarisation de la pratique médicale corolaire à l’intolérance grandissante du français à l’aléa médical. Or s’il y a bien un domaine où il y a un risque dans la pratique médicale, c’est bien l’Urgence: risque d’erreur (incompétence ou absence de moyens techniques de diagnostic), risque lié au délai de prise en charge, risque de dégradation rapide d’un état médical sans avoir les moyens techniques adéquats…etc Bcp de situations sont susceptibles de se terminer en procès, les assurances médicales préférant souvent lâcher 10-20000E d’indemnité plutôt que de s’engager dans un procès long et couteux même si elles ont toutes les chances de le gagner. Ce qui a un effet d’entrainement…
      De plus, l’Etat matraquant l’idée qu’il doit y avoir égalité des soins et des chances médicales sur tout le territoire, la population n’est pas prête à entendre que la pathologie qui a tué Mamie dans la petite ville de 3000 habitants au fond de la Lozère, aurait pu être soignée dans un plus grand centre.
      Après cela, vous vous étonnez que les médecins soient de moins en moins nombreux à prendre des gardes ou à s’installer dans des petites villes loin des gros centres médicaux? Personnellement, je m’étonne qu’il y en ait encore!

  • Et si on supprimait le monopole de la Sécu ? Le monopole de la Sécu n’est-il pas, peu ou prou, la racine de tous les maux de la médecine moderne ? N’est-ce pas via la Sécu (et son monopole) que les dirigistes étatistes de tout poil paralysent et étouffent la pratique médicale et les médecins – ce qui se répercute forcément sur les malades ?
    Rendons de la liberté aux médecins, en particulier la liberté de tarification (arrangeons-nous en parallèle pour que le numerus clausus soit cohérent avec l’évolution de la population, de sorte qu’il n’y ait pas pénurie de médecins voire quasi-obligation d’en « importer », ce qui au passage ne rend certainement pas service aux pays d’origine), et je gage que beaucoup de problèmes seront résolus. Bien entendu, supprimons aussi l’hôpital public, véritable gabegie, que le privé remplacera sans nul doute très avantageusement.

  • on a une population qui pense qu’être soigné est un droit..
    quand vous avez mis une telle idée qui en vérité ne veut pas dire grand chose, c’est foutu.
    les hôpitaux seront un jour, comme les écoles, incendiés.. car des gens n’auront pas été soignés à leur convenance où y verront un symbole d’un état qui ne remplit pas ses « devoirs »..

  • alors…la notion de crise pose problème..le système de soin français repose sur l’idée que l’etat décide ( prétend le faire en tous les cas) comment doivent être soignés les gens..

    la crise est alors la non réalisation des objectifs gouvernementaux..

    les autres constats sont accessoires..et en fait hors sujet…
    c’est comme parler de prix dans un système communiste.

    si vous restez dans ce système ce sera toujours toto la bricole, et que je te change le numerus clausus, et que je relever de tant de pourcent le tarif d’une visite…

    on a un numerus clausus, et on a des tarifs réglementés uns sécu qui flique si les médecins ne prescrivent pas trop….

    la logique ultime d’une telle médecine est le médecin salarié.. par l’etat…et le patient qui ferme sa gueule.

    médecins c’est la sécu qui vous paye pas le patient…contentez la sécu…

    • le système tient grâce aux médecins..et au fait que ce soit encore un métier où les gens sont responsables…
      un peu comme l’ed nat.

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