Retraites, la dernière chance

Le livre du très talentueux journaliste de LCI est pédagogique. Il nous explique tout, de A à Z. Comment fonctionnent les retraites en France, qui paye, combien et pourquoi. On trouve tout.

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Retraites, la dernière chance

Publié le 4 novembre 2019
- A +

Par Nicolas Lecaussin.
Un article de l’Iref-Europe

Pascal Perri a raison. C’est bien la dernière chance pour nos retraites. À condition que la réforme soit la bonne, sinon les conséquences seront encore plus dramatiques. À première vue, la réforme de Macron paraît juste. Elle semble « un progrès démocratique sans précédent ».

Une réforme “juste” ?

Finis les dizaines de régimes différents, finis les privilèges et autres avantages dans le public. Tout le monde serait logé à la même enseigne et seuls ceux qui auraient accompli une carrière complète auraient droit à une retraite conséquente basée sur des points cumulés durant une vie de travail.

Toutefois, les risques sont grands de voir cette réforme prématurément amputée d’une grande partie de ses objectifs. Lorsqu’il a écrit son livre, Pascal Perri anticipait déjà ce qui se passe aujourd’hui. Les syndicats protestent et contestent, les grèves s’accumulent et les grands « privilégiés » du public ne veulent pas (ou plutôt ne veulent pas risquer de) perdre leurs retraites payées par les contribuables.

Qui seront les perdants ?

Sauf que les grands perdants pourraient être non pas les employés du public mais ceux du privé. Que se passera-t-il avec les 27 milliards d’euros de réserves des professions libérales et les 70 milliards d’euros des caisses Agirc-Arrco ou encore avec les 120 milliards d’euros de la CNAV ? Vont-ils financer les pensions des fonctionnaires et des agents publics ? Très sûrement. Les fourmis vont payer pour les cigales. Pascal Perri ne cache pas ses craintes…

Un livre très instructif et prémonitoire…

Le livre du très talentueux journaliste de LCI est pédagogique. Il nous explique tout, de A à Z. Comment fonctionnent les retraites en France, qui paye, combien et pourquoi. On trouve tout. L’histoire des retraites et des réformes ainsi que des cas précis. On peut le lire comme un manuel explicatif avec, en plus, des chiffres et des statistiques.

Nous avons un système basé sur la répartition et en même temps très complexe et inégalitaire. L’auteur a raison de se poser la question du modèle souhaité : assistance ou assurance ? Avec Macron, tout se transforme en assistanat et l’étatisation de la retraite en fait partie.

Sans oublier que « pour des raisons idéologiques surtout, nous refusons d’admettre en France que des régimes privés par capitalisation peuvent être plus efficaces que la répartition solidaire et intergénérationnelle ». Ni la droite, ni la gauche n’ont eu le courage de s’appuyer sur la capitalisation ou au moins de la proposer comme un pilier parmi d’autres, comme cela existe pratiquement partout dans le monde.

Ni pessimiste, ni optimiste, Pascal Perri offre au lecteur, dans cet essai remarquable, les arguments et les clés pour une réforme des retraites. Probablement pas celle de Macron mais celle qui pourrait accorder la place qu’il faut à la responsabilité et à l’épargne.

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  • Ça ne peut pas marcher , et ce définitivement.
    pourquoi?

    1) a la difference des salariés du privé il n’existe pas de caisse de retraite pour les agents du public et assimilés.. leurs pensions sont directement payées par le budget général.==>> le contribuable

    2) sans abondement de l’employeur les cotisations des salariés du public ne couvrent meme pas 40% du montant de leurs retraites, aujourd’hui

    D’où vont donc sortir les points? on distribuera des points “gratuits” ?, charge aux contribuables de les payer.. accumulant ainsi la dette structurelle .. un fonctionnaire recruté par macron pèsera sur le budget de 2100 avec la réversion.. ceux qui vont la payer ne sont peut etre pas encore nés..

    3) a la libération on a donné la co_gestion des pouvoirs publics au communistes, les lambertistes par entrisme ont noyautés tous les services de l’etat , ainsi les “privilèges” sont directement proportionnels a la capacité de nuisance syndicale..c’est le péché originel de la collaboration de vichy qu’on paye depuis 70 ans

    On ne peut donc pas reformer la ponction publique, au contraire .. ils vont accepter les retraites a points contre des augmentations sensibles de leurs salaires , pesant ainsi sur l’économie d’aujourd’hui et plus sur celle de demain..

    Ce n’était pas la reforme des retraites qu’il fallait faire , mais la reforme des statuts et ce par referendum
    nous ne ferons donc pas l’économie d’une revolution , la perestroïka de macron va échouer

    • Reformer les statuts..mais quelle reforme , l’emploi a vie ? Dans toutes les grosses boites l’emploi est aussi garanti à vie , tant que la sociéte va bien !

      • ben oui , l’emploi a vie , il n’y a pas une seule société privée qui le pratique

      • En effet, l’emploi est aussi 100% garanti dans une grosse boîte, enfin bon, tant que la société va bien, tant que l’employé est performant, et tant que l’entreprise ne doit pas recalibrer sa masse salariale pour x ou y raison.

        Ah mince, j’ai l’impression qu’il n’est pas du tout garanti en fait, cet emploi…

    • 100% d’accord avec vos deux dernières phrases. Mais il me semble que vous oubliez un élément essentiel de plus qui empêche toute réforme de la fonction publique, c’est le fait que la grande majorité de nos hommes politiques et nos gouvernants font partie de la fonction publique. Ils ne scieront donc jamais la branche sur laquelle ils sont assis…

  • Je ne comprend pas pourquoi on parle toujours de ces fameuses reserves des fourmies , ces reserves n’ont aucune raison d’être ,elles ont ete constituées illegalement sur le dos des cotisants et on se doute bien que certains en ont profités. Si le systeme de retraite devient equilibre apres la reforme il est tout a fait normal de mettre cet argent en commun ,et ce ne sera qu’une goutte d’eau vite évaporée.

  • je suis content de payer 1500 euros par mois de cotisation retraite et d’apprendre que je le fais sur le “dos des cotisants”.. j’avais rien senti moi… lol
    sachant que je n’en verrai jamais plus la couleur, et que je partirai à 67 ans au mieux si la situation ne se détériore pas d’avantage.. non vraiment j’ avais pas compris que j’étais un spoliateur.. lol

    • ben oui fallait payer 2500 … arffff

    • Tu paies ce qu’on te dit de payer et ils font de ta cotisation ce qu’ils veulent . faut pas se sentir concerné par ça , de toute facon , les reserves , vous n’en bénéficierez jamais ,elles gonflent pour le plaisir des gestionnaires.

      • “faut pas se sentir concerné par ça” : on paie (on est obligé) et il ne faut pas se sentir concerné ??? Faut être con alors ???

        • Voyez ça comme une taxe… Ca s’appelle cotisation retraite, mais ça s’appellerait impôt sur le revenu ce serait pareil. L’argent part au budget général, et on vous donne une promesse pour dans 40ans.
          L’argent cotisé n’est pas pour vous, vos enfants, vos parents, vos collègues de travail… Ca va juste dans un pot commun que les politiques vont distribuer. Avec un peu de chance vous en aurez un peu.

      • Il ne faut surtout oas en confier la gestion à l’Etat, c’est tout.

  • Un des penseurs de ce système dont cette réforme s’inspire est un économiste Suisse ,que n’a t-il vendu son idée aux Suisses ?Leur système n’est pas du tout ce truc à point,et déjà ils travaillent au lieu de se vautrer dans l’assistanat à outrance.

    • Certes. Mais le système suisse est aussi en danger. Le 1er pilier, basé sur la solidarité et la répartition est en grande difficulté. Les rendements nécessaires à la bonne marche du 2e pilier (capitalisation) ne sont plus atteints et le taux de conversion de ce 2e pilier est abaissé à 6 %. Des réformes sont en cours et elles vont être douloureuses. La gauche voudrait fusionner le 1er (répartition) et le 2e pilier (capitalisation) pour n’en faire qu’un. Et lequel pensez-vous ? Par répartition bien sûr.

      Je pense qu’un système par point est correct. Ne plus fixer un âge de départ en retraite, mais un nombre d’années de cotisations pour toucher une rente complète. Après, libre à chacun de prendre sa retraite plus tôt s’il le veut, avec bien sûr une diminution des rentes.

      • pouvez-vous préciser les difficultés du premier pilier et la notion de taux de conversion du deuxième pilier ?
        merci.

        • La Liberté :
          “Les promesses de rentes de l’AVS dépassent les recettes futures de près de 170% du produit intérieur brut suisse, soit tout juste plus d’un milliard de francs”, a indiqué mardi la banque aux trois clés dans un communiqué.”

        • Le premier pilier a le problème de tout système par répartition : Il y a de plus en plus de rentiers et de moins en moins de cotisants.

          Le taux de conversion du 2e pilier est en fait la conversion de votre capital en rente. (capital/taux de conversion = rente annuelle). Il était de 7.2 % au début car il fallait que ceux qui n’avaient pas cotisé toute leur vie ait une rente décente. Il a été ensuite baissé à 6.4 % pour “coller” à la durée de vie moyenne après départ en retraite (100/6.4=15 ans). Et il est prévu de le faire baisser à 6 %.

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