Emmanuelle Ducros révèle le malaise du journalisme en France

La journaliste Emmanuelle Ducros fait l’objet d’attaques personnelles sur les réseaux sociaux. Alors qu’elle n’a fait que son métier : fouiner, remuer, secouer.

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Emmanuelle Ducros révèle le malaise du journalisme en France

Publié le 3 juillet 2019
- A +

Par Ludovic Delory.

Qu’il est facile de chasser une proie lorsqu’on est en meute !

Les attaques répétées contre notre consœur Emmanuelle Ducros — sur Twitter essentiellement — montrent à quel point le journalisme, en France, se réduit à la course permanente contre les faits. L’attaque ad hominem est devenue la règle, dans ce milieu confiné où barbotent les pratiques d’antan, parmi lesquelles dominent l’entre-soi et la course aux subventions.

Emmanuelle Ducros : la cible

Sur le fond, rien de neuf. Les journaux se complaisent dans l’apologie du charlatanisme : en matière d’OGM, d’homéopathie, de climat, de glyphosate, l’information délivrée au lectorat d’une presse en crise se veut alarmiste et détachée des recommandations de la science.

Tout cela est financé par l’argent des Français. Et lorsqu’une, ou deux, ou trois voix osent s’élever contre le consensus médiatique, la bronca gronde, obligeant le lecteur-contribuable à se montrer encore plus dépité.

Vous n’avez pas honte ?

La confiance dans les journalistes a encore baissé, relevait h16 dans un de nos récents éditos. La France figure parmi les pays où la liberté de la presse n’est guère plus que tolérée. Mais, pire ! cette liberté s’érode, comme nous l’avons expliqué le mois passé dans notre dossier consacré à la liberté d’expression.

Sans subventions, sans aides extérieures et sans excès de parisianisme, Contrepoints explique depuis plusieurs années que le glyphosate est sans danger majeur pour l’être humain, que les OGM ont contribué au bien-être de l’humanité, que la science peut être peuplée de charlatans avides de pouvoir et d’argent, mais qu’elle ne doit pas être — circonvolution de l’esprit — dévoyée à l’idéologie anti-capitaliste, anti-riches, anti-développement.

Les « ménages » journalistiques ? Ils ont toujours existé. La soumission aux lobbies ? Dans un monde parfait, elle ne devrait pas subsister. Mais la chasse aux sorcières pratiquée aujourd’hui par une presse aux abois et en déclin (financée par Facebook) est un marqueur de disruption. Emmanuelle Ducros s’inscrit dans la lignée des journalistes qui ont le courage de s’opposer au discours convenu dans 95 % des rédactions de France. Elle a juste le tort de s’appuyer sur des faits contrevenant à ce consensus.

Sans respect de la liberté d’expression, la presse française est condamnée. Sans respect de la personne censée incarner cette liberté d’expression, la presse française contribue à creuser davantage l’écart qui la sépare de son lectorat.

Voilà pourquoi il nous faut soutenir Emmanuelle Ducros contre les chiens de garde du consensus médiatique.

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  • L’information en france est noyautée par le fait meme qu’elle est payée par le contribuable et non pas par le client.

  • Ce n’est pas une nouveauté ! Il y a longtemps que les média sont plus que tendancieux mais, depuis moins d’une décennie la chasse aux sorcières s’amplifie pour atteindre, via la loi « anti-fake news » pour ne pas dire « loi de désinformation », un point intolérable voire inadmissible.
    L’application de cette loi n’est qu’une monstrueuse hypocrisie, sous couvert de probité, et ne veut imposer qu’une propagande éhontée des… « sachants » aux « subissants » !
    Il est indispensable qu’il faille soutenir sans condition les journalistes et la presse indépendante pour combattre sans relâche la liberté d’expression.

    • C’est un véritable tribunal de l’Inquisition que la gauche a monté pour punir tous ceux sortant du politiquement correct écolo-gauchiste.

    • On peut penser ce que l’on veut de la loi « anti-fake news », les faits incontournables sont que les « fake news » sont légion et qu’il y a un pan du journalisme profondément gangrené.

      Le titre de cet article est, hélas, faux : ce n’est un malaise, mais quelque chose de bien pire.

      Quant à la gauche, laissez-la tranquille… bien trop occupée à sa propre désintégration. C’est sauf à prouver que les comportements infâmes aujourd’hui copieusement étalés sont le fruit d’un programme politique occulte.

  • « Voilà pourquoi il nous faut soutenir Emmanuelle Ducros contre les chiens de garde du consensus médiatique. »
    Ok,mais comment?

  • fouiner , remuer , secouer….tout ce que l’exécutif abhorre , surtout quand il s’agit de leur clan …..ce qui prouve que leur intégrité est loin d’être claire ….

  • Depuis plusieurs semaines, déjà, j’appuie les articles de Ludovic Delory, car ses analuses reflètent, pour l’instant ce que je pense des politiciens, politologues ou autres « poli quelquechose »

  • Je n’avais pas fini mon commentaire: Et donc, en plus j’inclue dans mes opinions mon accord avec Ludovic Delory au sujet des journalistes. Tout à fait d’accord pour appuyer votre consoeur Emmanuelle DUCROS. C’est quand même inouï devoir CHERCHER la vraie information alors que nous pourrions l’avoir sans perdre du temps….Quoique! Dans mon sens, il vaut mieux continuer à la chercher car il serait trop facile de « végéter dans ce Meilleur des mondes » dans lequel 98% de l’humanité semble se complaire…..

  • La meilleure façon d’accéder à la compréhension de sujets complexes est d’avoir connaissance de points de vue et de faits différents. C’est ainsi que, normalement, on accède à la vérité dans une démocratie: l’argument d’autorité d’où qu’il vienne, ne saurait suffire à imposer une vérité.
    Ceux qui défendent un autre point de vue sont des totalitaires. Leurs lois, barrages, censures, condamnations et autres cordons sanitaires ne sont que des prétextes pour lutter contre le pluralisme de l’information sans lequel il ne saurait y avoir de démocratie.
    C’est pour cette raison que les journalistes doivent bénéficier d’une protection. Quand bien même et surtout s’ils dérangent.

    • Vous avez totalement raison.
      Cependant, si je cherche à comprendre un sujet complexe, je prendrai avec prudence les arguments fournis par une source dont la crédibilité me parait entachée par des ménages payés par un lobby.
      Que cette source défende un point de vue divergent du mien ou au contraire convergent.
      Si je cherche à comprendre honnêtement une question et pas seulement à conforter une opinion déjà faite, bien sûr…
      Après chacun fait comme il veut, même se mentir à soi-même…

      • Avant que les lobbies ne soient présents partout, on distinguait les explications des arguments. Les explications fournies par certaines sources peuvent être incomplètes, mais quand elles sont fantaisistes, n’importe quel lecteur cultivé le détecte sans peine. Hélas, avec les lobbies, les arguments ont éjecté les explications, et le volume et l’aisance avec lesquels le commentateur s’exprime ont remplacé l’appel à la culture et au bon sens du lecteur. Une bonne éducation de ce dernier suffirait à rétablir la situation.

        • A mon avis, faut un peu plus que de la bonne éducation, nécessaire mais pas suffisante sur des sujets scientifiques complexes. Ma formation et mes centres d’intérêt m’ont par exemple préparé à suivre assez longtemps une discussion technique sur les moteurs thermiques. Je verrai assez vite si ce qu’on me raconte est du lard ou du cochon. Je pourrai donc juger tout aussi vite de la crédibilité des intervenants, sur la base de ce qu’ils auront dit.
          Ce n’est pas le cas sur le glyphosate. Je serai obligé de procéder autrement, cad en éliminant, a priori, les sources que je jugerai non crédibles en fonction non pas de ce qu’ils me diront mais en fonction de ce qu’ils auront fait par ailleurs auparavant. Par exemple des ménages pour certains lobbys agroalimentaire ou des manifs en compagnie d’écolos anti-capitalistes.
          Sur les sujets que je maîtrise peu ou prou je peux me faire confiance. Sur les autres, je suis obligé de faire confiance aux autres, et donc pour ça de déterminer au préalable leur honnêteté intellectuelle.

          • Je reconnais qu’une formation de statisticien et de « dépouilleur de mesures » a un bien plus grand champ d’application. Mais aussi, l’enseignement en France est très déterministe, et plus de stochastique serait déjà un atout pour évaluer la significativité des études présentées. Le problème avec la qualification par la source, c’est que beaucoup d’interprétations sont relayées par certaines sources en toute bonne foi, et que la source en question n’est pas forcément apte à filtrer ou commenter.

            • ça reste néanmoins souvent une question de confiance parfois c’est flagrant, parfois c’est douteux mais si on doit se farcir TOUT ce qui est censé avoir été relu pour se faire une idée..

              • Le processus de relecture juge au premier degré. En gros, si l’introduction, le corps et la conclusion sont cohérentes, le papier est accepté. On aurait besoin que le jugement soit porté au second degré : le corps de l’étude est-il pertinent pour répondre aux véritables questions posées, ces questions sont-elles libres de sous-entendus, les conclusions se limitent-elles à répondre à ces questions ? Souvent, les bonnes questions sont du genre « pourquoi telle autre méthode, telle autre causalité, n’ont-elles pas été envisagées ? ». Le relecteur ne peut pas les poser, et même souvent le directeur de la recherche est abrité derrière les thésards et autres dont le travail aurait l’air remis en cause alors qu’ils se sont contraints à bien faire ce que ce directeur leur a dit de faire.

                • je ne sais pas..je ne crois pas qu’il existe de bonne méthode..on doit juste rappeler que papier publié n’est pas « vrai »..

                  ce qui pèche est la communication qui est faite sur ces papiers..
                  de leur usage..au point de vue scientifique ça ne pose pas problème..
                  mais pour semer la confusion on peut utiliser cette « faille »..

      • Que vous soumettiez une information ou une opinion à l’épreuve de la crédibilité fait partie du processus d’élaboration de la vérité…

    • Si je puis me permettre un détail, il est grand temps d’arrêter d’employer « démocratie » à la place de ce que vous voulez certainement dire, à savoir « société libre » (ou une autre formulation de votre goût). C’est d’autant plus utile sur ce genre de sujet, puisque je vois mal le rapport logique entre « vérité », « démocratie » et « science ».

  • Dans le même genre, le journaliste Erwan Seznec a dû subir les foudres de certains pour avoir osé critiquer le bio dans la revue « Que choisir » et ces derniers ont gagné: il a dû – je le présume car je ne lis plus ses articles dans Que choisir- s’éclipser.
    Et on retrouve la même engeance que contre Emma Ducros, des écolos croyants.

  • Tout à fait d’accord. La Presse française est de gauche et donc ne supporte pas la vérité et la diversité d’opinion. Même le Figaro est devenu de gauche et ne se distingue en rien du Monde ou de Libération.

    • A Virgile
      Oui, cela fait un bon moment que j’ai remarqué que Le Figaro avait viré de bord, ce n’est pas en son honneur. Tous des renégats et des opportunistes prêt à se vendre au plus offrant ; des larves sans la moindre conviction ! Beurk !!!

      • Il n’a pas vire de bord , il est dans la pogne d’un milliardaire ,ni de gauche ni de droite ,surement liberal mais l’interet financier passe avant toute consideration politique ,si dire des conneries climatiques ou societales rapportent et bien on les dit..dassault aime les gens vendant du dassault et c’est normal.

  • Vos propos sont exacts. Les journalistes, ces vendeurs de papier, savent que leur sucès est proportionnel à la peur qu’ils peuvent susciter, au fait exceptionnel (ex : les accidents d’avion dont la rareté fait tout le sel). Ils ont ainsi pour pratique générale lors d’interview de couper celui-ci pour ce qui est le plus provocateur, quitte à dénaturer complètement l’opinion de leur interviewé. Non les oGM n’ont jamais tuépersonne, oui les études sir le glyphosate ne démontrent pas sa dangerosité et d’ailleurs le dernier prcès perdu par Bayer portait sur une phrase de risque et non sur la dangerosité avérée du produit. Oui, les journalistes font leur choux gras de relations statistiques dans lesqueles on confond coïncidence statistique et causalité ex l’accroissement des morts dus aux particules fines. Aucun journaliste n’a je pense essayé de définir ce qu’est cette mortalité (surmortalité pendant un pic, estimation de la réduction de la durée de vie dont on parle, âge des personnes mortes….). Le jeu consiste assez bien à faire prendre les vessies pour des lanternes en évitant soigneusement de prendre le temps de peser le sujet traité! Il est ainsi beaucoup plus facile d eparler du % de français qui n’ont pas confiance dans les vaccins que de faire un état précis du niveau des épidémies et de ler relation causale cele-là avec l’emploi des vaccins!
    Il semble que Emmanuelle Ducros fasse exception à la règle en se faisant l’écho de faits contraires à ce qui est généralement présenté aux masses. Attention elle s’attaque à des idéologes, et ils peuvent être dangereux. dans mon métier on les appelait des verts de gris, allusion à certains uniormes que je laisse deviner!

  • Ces journalistes sont les premiers à verser dans le « Tous contre la haine ! » ou autre « Vous n’aurez pas ma haine ! », mais loin d’être les derniers à déverser leur haine. Après, ils sont surpris et chouinent quand ils prennent des baffes. En plus, ils ne se gênent pas pour piétiner les Droits de ceux qu’ils veulent mettre à terre. Par contre les leurs de droits, ils sont sacrés.

  • Juste quelques points:
    – Retirons les subventions aux journaux
    – Arrêtons la niche fiscale accordée aux journalistes: 7600€/an et par journaliste
    – empêchons l’achat des groupes de presse par des industriels
    – redonnons aussila liberté de parole
    -…

  • « La confiance dans les journalistes a encore baissé… »

    Je ne crois pas que la baisse de confiance soit absolue et universelle.
    les journalistes eux-mêmes, les politiques ou généralement ceux votant dans le même sens ont confiance ou plutôt prennent leurs informations comme vraies et importantes. La critique ou le doute n’est pas permis. Le sérieux est de rigueur.

    J’aimerais voir leurs réactions si on leur appliquait le célèbre dessin « humoristique » du NYT : un chien conduisant un aveugle…

  • Personne ne l’oblige a etre journaliste qu’elle soit militante dans le parti qui va bien ou alors elle fait comme les autres aller a la soupe…et apres tout c’est ce que font majoritairement les gens opprimes..

  • Suppression des subventions d’argent public aux groupes de presseet de l’avantage fiscal des journalistes ,il faudra interesser le lecteur au lieu de servir la doxa réchauffée!

  • L’arroseur, arrosé ??? Tout le problème est résumé dans cette définition du métier de Journaliste : « son métier : fouiner, remuer, secouer » (la M…de)?. Et bien Non ! Le métier de journaliste c’est d’informer, donc de se documenter, d’étudier, de comparer, de synthétiser et de …restituer.

  • L’auteur confond « ad hominem » et « ad personam »
    https://www.contrepoints.org/2014/04/16/162992-la-difference-entre-attaques-ad-hominem-et-ad-personam
    (c’est rigolo, c’est quelqu’un sur CP qui m’a corrigé ya quelques jours).

  • et pendant ce temps là …on ne parle plus vraiment du glyphosate, qui est toujours « controversé »…

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